ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"119"> à un degré éminent, & avoit un talent particulier pour déchiffrer les lettres écrites en toutes sortes de chiffres: il se rendit par - là non - seulement utile à sa patrie, mais aux princes étrangers qui étoient liés à l'Angleterre, dont il reçut des marques glorieuses de reconnoissance. Comblé de gloire & d'années, il finit sa carriere à Oxford en 1703, âgé de 87 ans.

Wotton, fils du chevalier Thomas Wotton, créé chevalier lui - même par Jacques VI. se distingua par son esprit, ses ambassades dans les cours étrangeres, & des ouvrages rassemblés en un volume sous le titre de reliquioe Wottonianoe. Il mourut en 1639, âgé de 71 ans. (D. J.)

KENTZINGUE (Page 9:119)

KENTZINGUE, (Géog.) petite ville d'Allemagne, dans le Brisgow, sur l'Elz, peu loin du Rhin, & appartenante à l'empereur. Long. 25. 26. lat. 48. 15. (D. J.)

KEPATH (Page 9:119)

KEPATH, s. m. (Commerce.) petit poids dont se servent les Arabes. C'est - la moitié du daneck, c'est - à - dire du grain, douze kepaths font le dirhem ou dragme arabique. Quelques - uns croyent que le mot karat vient de celui de kepath. Voyez Carat, Dictionnaire de Commerce.

KEPLER (Page 9:119)

KEPLER (Loi de,) Astron. on appelle ainsi la loi du mouvement des planetes que le célebre astronome Kepler a découvert par ses observations. Voyez Astronomie. Il y a proprement deux lois observées par Kepler; mais on nomme ainsi principalement la seconde: la premiere de ces lois est que les planetes décrivent autour du soleil des aires proportionnelles au tems. La feconde est que les quarrés des tems des révolutions sont comme les cubes des distances moyennes des planetes au soleil.

M. Newton ale premier donné la raison de ces lois, en faisant voir que la premiere vient d'une force centripete, qui pousse les planetes vers le soleil; & la seconde de ce que cette force centripete est en raison inverse du quarré de la distance. Voyez Central, Gravite, New tonianisme , &c. (O)

KERAH (Page 9:119)

KERAH, (Géog.) ville de Perse, dont la longit. selon Tavernier, est de 86. 40. latit. 34. 15. (D. J.)

KERAKATON (Page 9:119)

KERAKATON, (Géog.) ville de la grande Tartarie, près de la grande muraille de la Chine, sur la riviere de Logaa.

KÉRAMÉE (Page 9:119)

KÉRAMÉE, (Géog.anc.) lieu de la Grecedans l'Attique, autrefois nommé Céramique, parce qu'on y faisoit des tuiles d'une terre grasse, qu'on tiroit des champs plantés d'oliviers. M. Spon distingue deux Kéramées ou Céramiques, l'un intérieur, & l'autre extérieur. Le céramique intérieur faisoit un quartier d'Athènes; c'étoit une promenade agréable, & le rendez - vous des courtisanes. Le céramique extérieur étoit un fauxbourg de la ville. où l'on faisoit les tuiles dont nous venons de parler, & où Platon enseignoit la Philosophie. (D. J.)

KÉRAMIEN (Page 9:119)

KÉRAMIEN, s. m. (Hist. mod.) nom d'une secte de musulmans qui a pris son nom de Mahomet Bent Keram, son auteur.

Les Kéramiens soutiennent qu'il faut entendre à la lettre tout ce que l'alcoran dit des bras, des yeux, & des oreilles de Dieu. Ainsi ils admettent le tagiassum, c'est - à - dire une espece de corporéÉté en Dieu, qu'ils expliquent cependant fort différemment entre eux. Voyez Anthropomorphite. Dictionnaire de Trévoux.

KÉRANA (Page 9:119)

KÉRANA, s. f. (Hist. mod.) longue trompette approchante de la trompette parlante, dont les Persans se servent pour crier à pleine tête.

Ils mêlent ce bruit à celui des hautbois, des timbales, des tambours, & des autres instrumens qu'ils font entendre au soleil couchant & à deux heures après minuit. Dictionnaire de Trévoux.

KÉRATOGLOSSE (Page 9:119)

KÉRATOGLOSSE, (Anatomie.) voyez Céraco - Glosse.

KERATO PHARYNGIEN (Page 9:119)

KERATO PHARYNGIEN, (Anatomie.) nom de deux paires de muscles du pharynx, qui sont distingués en grands & en petits. Voyez Hyopharyngien.

KERATOPHYTES, ou CÉRATOPHYTES (Page 9:119)

KERATOPHYTES, ou CÉRATOPHYTES, keratophyta lythoxyla, (Hist. nat.) les kératophytes sont de l'ordre des fossiles accidentels qui viennent originairement de la mer. Ce sont des pétrifications d'une espece de corail à branches hautes & minces. La substance de ce fossile a de la ressemblance avec de la corne: Wallerius définit les keratophytes corallia origine cornea ramosa tenuiora.

On trouve trois especes de keratophytes fossiles décrits par les Naturalistes.

1°. Le kératophyte réticulé ou en raizeau: il ressemble à une noix mince, creuse & vuidée. C'est le retepora de quelques lithologistes: corallina reticulata; keratophyton retiforme.

2°. Le keratophyte rameux ou en forme de branches d'arbre; il ressemble à un arbrisseau branchu; les intervalles des branches dans la pétrification sont remplis par la pierre même ou par le roc, dans lequel le kèratophyte se trouve. Il en vient du comté de Neufchàtel, ainsi que du canton de Bâle; on découvre les branches en faisant tremper la pierre dans une eau seconde, ou dans du vinaigre; parce que la pierre qui les enveloppe est calcaire & soluble dans les acides. Wallerius l'appelle keratophyton fruticosum: corallina fruticosa alba.

3°. Le keratophyte entortillé en forme de bruyere ou de buisson; les branches en sont minces, entrelassées & en grand nombre: il ressemble à un petit buisson ou à de la bruyere. En latin erica marina, petrefacta, keratophyton ramosissimum forma ericoe.

Il ne faut pas confondre ce keratophyte avec des bruyeres & d'autres plantes pétrifiées, ou plutot incrustées, qui se trouvent quelquefois dans le tuf. Article de M. Elie Bertrand.

Keratophyte (Page 9:119)

Keratophyte, (Hist. nat. fossile.) nom donné par quelques naturalistes à une espece de corail qui se trouve pétrifiée dans le sein de la terre; on la nomme aussi lithoxylon. Wallerius en compte trois especes, la premiere a, selon lui, la forme d'une noix; il l'appelle retiforme, ou rétépore, ou coradna reticulata, & dit qu'elle ressemble à une coquille de noix, & est ou blanche ou noire; la teconde espece est rameuse; la troisieme espece a, selon lui, la tigure de la bruyere. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome II.

KERES (Page 9:119)

KERES (le,) Géog. riviere de Hongrie, qui a sa source en Transylvanie, au comté de Zarand, dans les montagnes, & se perd enfin dans la Teisse, au comté de Czongratz. (D. J.)

KERMAN (Page 9:119)

KERMAN, (Géog.) province de Perse dans sa partie méridionale. Elle répond à la Caramanie des anciens; Berdaschir, Gireft ou Sirest, Sirgian, Sarmaschir, Bam, sont les principales villes de cette province. D'Herbelot la borne à l'Orient par le Macran & le Ségestan, & au Couchant par le Fars. Le grand desert de Nanbendigian la sépare du Khorassan vers le Nord; la mer & le golphe de Perse la terminent au Midi. On rencontre, dit le même auteur, beaucoup de cantons dans le Kerman, qui sont entierement deserts, faute d'eau; car il n'y a dans toutle pays aucune riviere considérable qui l'arrose. C'est, au rapport de Tavernier, dans le Kerman que se sont retirés presque tous les Gaures; ils y travaillent les belles laines des moutons de ce pays - là; ils en font des ceintures dont on se sert en Perse, & de petites pieces de serge, qui sont presque aussi douces, & aussi lustrées que la soie. (D. J.)

KERMASIN (Page 9:119)

KERMASIN, (Géog.) ville d'Asie en Perse, dans l'Irac - Adgend, au Midi de Hamadan. Nassir - Eddin, [p. 120] & Ulug - Beg, lui donnent 83d. de long. & 34 30 de latitude. (D. J.)

KERME (Page 9:120)

KERME, s. m. (Minéral.) mot dont on se sert dans quelques mines pour designer des espaces qui sont à 60 piés de distance les uns des autres, où l'on place des ouvriers, pour se relayer à porter de la mine sur leurs épaules, lorsque les galeries sont longues.

KERMEN (Page 9:120)

KERMEN, (Géog.) ville de la Turquie européenne, dans la Romanie, près d'Andrinople. Long. 44. 16. lat. 41. 46. (D. J.)

KERMES (Page 9:120)

KERMES, s. m. (Hist. nat. bot.) espece de coque ou d'excroissance grosse comme une baie de genievre qui croit sur les feuilles d'une espece de chêne vert, & qui est d'un usage considérable dans la Medecine & dans la Teinture. Voyez Teinture.

Le kermès ou écarlate, appellé coccos baphica par les Grecs, vermiculus par les Latins, & quelquefois vermillon par les François, est une espece de nid d'insecte de la grosseur environ d'une baie de genievre, rond, uni, luisant, d'un très - beau rouge, & rempli d'un suc mucilagineux de la même couleur, que l'on trouve attaché à l'écorce & aux branches d'une espece de chêne vert appellé par les Botanistes ilea aculeata cocci glandifera, qui croît en Espagne, en Languedoc, & en plusieurs autres pays chauds.

La baie de kermès a une odeur vineuse, un goût amer, assez agréable; & sa pulpe est remplie d'un nombre infini d'oeufs d'animalcules.

L'origine du kermès vient, à ce qu'on croit, d'un petit vermisseau, qui piquant ce chêne pour en tirer sa nourriture & y déposer ses oeufs, y fait naître une coque ou une vessie qui se remplit de suc, & qui en murissant devient rouge comme nous la voyons.

De - là vient que quand on fait sécher le kermès, il en sort une si grande quantité de petits vers & de moucherons presque imperceptibles, que toute sa substance intérieure semble s'être convertie en ces petits insectes. C'est pour cette raison qu'on le nomme aussi vermillon, ou parce qu'il fait la teinture du beau rouge vermeil. Pour remédier à cet accident, quelques - uns font tremper pendant un peu de tems le kermès dans du vinaigre, avant de le faire sécher.

On tire le sur ou la pulpe du kermès en le pilant dans un mortier, & le passant à - travers un tamis, on en fait du syrop en y ajoutant une quantité suffisante de sucre. On fait aussi quelquefois sécher la pulpe séparée de son écorce, & on lui donne le nom de pastel de kermès.

Le kermès est d'un grand usage dans la Medecine: il est cardiaque, dessicatif, astringent. Il fortifie l'estomac, & empêche l'avortement. C'est. avec lui que l'on fait la fameuse confection appellée alkermès. Voyez Confection.

Il est néanmoins d'un plus grand usage dans - la Teinture; & pour cet effet on le prépare de la maniere suivante. Le grain étant mûr, on l'étend sur un linge, & l'on a soin de le tourner deux ou trois fois par jour, tandis qu'il est encore humide, pour empêcher qu'il ne s'échauffe, jusqu'à ce qu'on apperçoive parmi les grains une poudre rouge; on sépare celle - ci en la passant à - travers des tamis, & l'on continue d'étendre les grains & de les tamiser jusqu'à ce qu'il ne se ramasse plus de cette poussiere sur leurs surfaces.

Lorsqu'on commence à s'appercevoir que les grains de kermès remuent, on les arrose avec du fort vinaigre, & on les frotte entre les mains. Quand on néglige cette précaution, il sort de chacun une petite mouche, qui après avoir volé autour pendant deux ou trois jours, change de couleur & meurt à la fin.

Le grain étant entierement vuide de sa pulpe ou poussiere, on le lave dans du vin, & on l'expose au soleil; après quoi on le met dans des petits sacs avec la poudre qu'il a donnée.

Suivant les expériences que M. le C. de Marsilli a faites à Montpellier, la graine de kermès, de même que la noix de galle, mêlee avec du vitriol, fait de l'encre; avec de l'huile de tartre, ou de l'eau de chaux, sa couleur, qui ressemble à celle de la brique, se change en un beau cramoisi. Dans la décoction de tournesol, elle conserve la couleur qui lui est naturelle: il n'a pas été possible d'en tirer un sel fixe essentiel, mais elle a donné dans la distillation un sel volatil, qui, au sentiment de M. de Marsilli, auroit un bien meilleur effet en Medecine pris dans quelque liquide, qu'enveloppé dans des conserves & des confections qui ne font qu'embarrasser son action.

Kermès (Page 9:120)

Kermès de Pologne, (Insectologie.) autrement dit graine d'écarlate de Pologne; mais ce n'est point une graine, c'est un véritable insecte qui s'attache à la racine du knawel; voyez Knawfl.

De - là vient que Breynius le naturaliste, qui en a parlé avec le plus de connoissance, le nomme coccus radicum. Il a été connu jusqu'ici sous le nom de graine d'écarlate de Pologne, coccus tinctorius polonicus, parce - que c'est principalement dans ce royaume qu'on prenoit soin de le ramasser.

La Pologne n'est pourtant pas le seul des pays du nord, où cet insecte naisse, & peut - être existe - t - il dans des pays très - tempérés; mais il pourroit être assez commun en quelques endroits, & y être inconnu, parce qu'il se cache si bien, qu'il n'y a que les hasards qui puissent le faire découvrir, même à ceux qui le cherchent; d'autant plus que ce n'est que dans des terreins sablonneux & arides qu'on le trouve sur le knawel.

Divers auteurs prétendent que le même insecte, ou un semblable, croît aussi sur les racines de plusieurs autres plantes, comme sur celle de la piloselle, de l'herniaire, de la pimprenelle & de la pariétaire; cependant on n'a point encore trouvé cet insecte en France, du - moins M. de Reaumur, qui le range dans la classe des progallinsectes, l'a fait chercher sans succès.

Quoi qu'il en soit, comme cet insecte n'en veut qu'aux racines du knawel, on le distingue essentiellement du kermés de Languedoc, qui ne vient que sur les tiges & les branches de l'yeuse.

C'est en Juin qu'on détache le kermés de Pologne, des racines de la plante; chaque grain est alors à peu près sphérique, & d'une couleur de pourpre violet. Les uns ne sont pas plus gros que des grains de millet ou de pavot, & les autres sont aussi gros que des grains de poivre; chacun est logé en partie dans une espece de coupe ou de calice, comme un gland l'est dans le sien; plus de la moitié de la surface extérieure du petit insecte, est recouverte par le calice. Le dehors de cette enveloppe est raboteux, & d'un brun noir, mais son intérieur est poli. Il y a telle plante de knawel, sur laquelle on ne trouve qu'un ou deux de ces grains ou insectes, & on en trouve plus de quarante sur d'autres.

A la fin de Juin, il sort un ver de chacun des plus petits grains, de ceux qui ne sont pas plus gros que des grains de pavot; entre ces vers, les uns se couvrent de duvet, tandis qu'il n'en paroît point sur d'autres; mais tous quittent une dépouille pour se transformer en une nymphe, qui, après être restée quelques jours immobile, devient une mouche à corps rouge, ayant deux ailes blanches, bordées de rouge; voilà les kermès mâles.

Les insectes, qui egalent en grosseur des grains de poivre, ne subissent point une semblable métamorphose; aucun d'eux ne se transforme en mouche; ces gros grains, ou ces gros insectes, par rapport aux

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