ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"935"> est fait pour la seconde fois. Lorsque le juge renouvelle des défenses qu'il a déja prononcées, il fait itératives inhibitions & défenses. On dit aussi d'itératives jussions, itératives remontrances. Voyez Commandement, Jussion, Remontrances . (A)

ITERATO (Page 8:935)

ITERATO, s. m. (Jurisprud.) ou arrêt d'itérato, sentence d'itérato, est un jugement qui se donne pour autoriser à user de la contrainte par corps, après les quatre mois, pour dépens excédens la somme de 200 liv. On l'appelle itérato, ou sentence & arrêt d'itérato, parce que le jugement porte qu'il sera fait itératif commandement à la partie de payer le contenu au premier jugement dans quinzaine; faute de quoi, elle sera contrainte par emprisonnement de sa personne. Ce terme se trouve en ce sens dans l'édit de Charles VIII. de 1493, art. 104, dans celui de Charles IX. de l'an 1567, & de Henri III. en 1582.

On appelle lettres d'iterato des lettres de chancellerie qui portent un nouveau mandement. (A)

ITHACIENS (Page 8:935)

* ITHACIENS, s. m. pl. (Hist. Eccles.) nom de ceux qui, au quatrieme fiecle, s'unirent à Ithace, évêque de Sossebe en Espagne, pour poursuivre la mort de Priscillien & des Priscillianistes. Maxime sollicita S. Martin de communiquer avec les évêques ithaciens, & il ne put l'obtenir. Dans la suite le saint se relâcha, pour sauver la vie à quelques personnes, & il s'en repentit.

ITHAQUE isle (Page 8:935)

ITHAQUE isle, s. f. (Géogr. anc.) Ithaca, &, pour le dire plus noblement avec Virgile, Laertia regna. Petite isle de Grece, fameuse pour avoir été la patrie d'Ulysse: elle étoit voisine de Dulichium. Ptolomée dit qu'il y avoit une ville de même nom, & Homere la plaçoit au pié du mont Néios, qui est peut - être le Néritos de Virgile. Nos voyageurs ne conviennent point du nom moderne d'Itaque, & de Dulichium; mais M. Spon, qui a visité les lieux, & qui paroît le plus croyable, prétend que Thiaki est Dulichium, & que Ithaque est un autre écueil éloigné de sept ou huit milles de - là, qu'on appelle encore Iathaco. M. de Lisle s'est conformé au sentiment de Spon. Mais dans cer endroit où régna jadis la chaste Pénélope, où sa beauté attira tant de princes, il n'y a de nos jours, pour tous habitans, que trois ou quatre misérables pécheurs. (D. J.)

ITHOMATE (Page 8:935)

ITHOMATE, (Littérat.) surnom de Jupiter, sous lequel il étoit honoré par les Messéniens, à cause d'un temple qu'ils lui avoient bâti au mont Ithome. Ces peuples qui se vantoient que le maître des dieux avoit été élevé sur cette montagne de leur pays, lui consacrerent un culte particulier, & une fête annuelle, qu'on appelloit la fête ithomée. Voyez Ithome & Ithomée.

ITHOME (Page 8:935)

ITHOME, (Géogr. anc.) montagne avec une forteresse qui servoit de citadelle à la ville de Messene, comme l'Acrocorinthe à la ville de Corinthe. Jupiter y avoit un culte particulier, qui lui fit donner le nom de Jupiter Ithomathe. (D. J.)

ITHOMÉE fête (Page 8:935)

ITHOMÉE fête, (Littérat. greq.) fête annuelle que les Messéniens consacrerent à Jupiter, outre le temple qu'ils lui avoient bâti sur le mont Ithome. La façon dont ils honoroient le maître des dieux, le jour de sa fête, avoit été très - ingénieusement imaginée. Tout ce jour se passoit à porter dévotement de l'eau, du bas de la montagne où étoit bâti le temple. On y avoit construit un vaste réservoir pour contenir cette eau, destinée au service de Juter, c'est - à - dire, à l'usage des ministres de son temple, qui en auroient manqué sans cette ressource, que leur inspira la nécessité, mere de l'invention. (D. J.)

ITHOMÉTE (Page 8:935)

* ITHOMÉTE, adj. (Mytholog.) surnom de Jupiter. Aristomene sacrifia cent hommes à Jupiter ithomete, ou à Jupiter qui avoit son temple à Ithome. Ithome étoit du territoire de Messene.

ITIGUE ou ITEGUE (Page 8:935)

ITIGUE ou ITEGUE, s. f. (Hist. mod.) c'est le titre que l'on donne en Ethiopie ou en Abissinie à celle que le Negus ou empereur a choisi pour épouse. Ce titre répond à celui de reine ou d'impératrice. Elles sont choisies parmi les filles des grands du du royaume. Aussi - tôt que le souverain a jetté les yeux sur celle qu'il veut honorer de sa couche, on l'ôte à ses parens, & on la met dans la maison de quelques - uns des princes du sang royal. La l'empereur lui rend visite, pour s'assurer par lui - même de ses qualités. S'il est content de cet examen, il la conduit à l'église, où elle assiste avec lui à l'office divin, & reçoit la communion; après quoi il la mene à sa tente, ou l'abuna ou patriarche des Abissins donne aux époux la bénédiction nuptiale. L'épouse n'est point encore pour cela déclarée reine: elle demeure dans une tente séparée, jusqu'à ce qu'il plaise à son époux de procéder à la cérémonie de son installation. Alors on assemble les grands de la cour, l'épouse est admise dans la tente du souverain, & un de ses aumoniers déclare au peuple que l'empereur a créé son esclave reine. Alors elle prend le titre d'itegue ou d'ethie, que quelques auteurs rendent par celui d'altesse.

ITHYNTÉRION (Page 8:935)

ITHYNTÉRION, (Antiq. greq.) I=QUNTH/RION; nom de la baguette de laurier, que les prophêtes des dieux portoient dans leurs mains, pour marque de leur charge. Potter, Archoeol. Grec.lib. II. 2. cap. 1. (D. J.)

ITINERAIRE (Page 8:935)

ITINERAIRE, s. m. (Géogr.) description que fait un voyageur de son voyage, & des singularités qu'il a observées dans les lieux où il a passé.

L'itinéraire d'Antonin marque tous les grands chemins romains dans l'empire, & toutes les stations des armées romaines. Il fut fait par ordre de l'empereur Antonin le Pieux, comme le rapporte Luitprand; mais il est fort défectueux par les fautes que les copistes y ont laissé glisser.

On appelle aussi itinéraire un écrit dans lequel on a indiqué la route que l'on doit suivre dans un voyage, & les lieux par lesquels il faut passer. Chambers. (G)

* Une colonne itinéraire est une colonne à part, posée dans un carrefour sur un grand chemin, où elle indique les routes différentes par les inscriptions gravées sur ses pans.

Voici un tableau des mesures itinéraires anciennes, compassé avec les mesures itinéraires modernes. Il a été donné par M. Gibert à l'académie des Inscriptions, & nous l'avons emprunté de ses recueils.

ITING (Page 8:935)

ITING, s. m. (Orn.) nom que donnent les habitans des îles Philippines à un oiseau fort connu dans le pays, & qui par la description des voyageurs paroît de la classe des pies. Il est de la grosseur d'un étourneau; son bec, sa queue, ses aîles & ses jambes sont noires; le dos & le ventre sont d'un blanc argentin; sa tête n'a point de plumes, mais une raie de petites plumes noires s'étend depuis le bec jusqu'au col. Cet oiseau niche dans des petits creux ronds de palmier, & se nourrit de diverses sortes de fruits. Il est fort bruyant, & n'a pas un chant desagréable. (D. J.)

ITOMLIA (Page 8:935)

ITOMLIA, (Géog.) ville de Lithuanie, dans la Russie blanche, au palatinat de Meislau.

ITONIA (Page 8:935)

ITONIA, (Littérat.) surnom de Minerve, parce qu'elle étoit particulierement honorée à Itone en Béotie, quoique son temple fût à Coronée, au rapport de Polybe, liv. IV. de Strabon, liv. IX. de Plutarque & du scholiaste d'Apollonius: mais le culte qu'on lui rendoit à Itone, l'emporta sur le lieu de son temple, & la fit surnommer Itonienne, Itonide, Itoniade, en latin Itonis, Itonia. Au reste, la ville d'Itone en Thessalie, distinguée par Etienne, [p. 936] d'Itone en Béotie, pourroit bien être une distinction chimérique. (D. J.)

ITURÉE, l (Page 8:936)

ITURÉE, l', (Géogr. sacrée.) pays situé au - delà du Jourdain; Sanson place l'Iturée entre Samarie & l'Arabie.

Elle faisoit partie de la Célé - Syrie au nord - est de la frontiere d'Israel, entre l'héritage de la demi - tribu de Manassès au - delà du Jourdain & le territoire de Damas. Le nom d'Iturée lui venoit d'Itur, un des fils d'Imael, qui dans les versions françoise, angloise & autres, est appellée mal - à propos sétur. L'Iturée est le même pays, qui quelquefois porte le nom d'Auronitis.

Philippe, un des fils d'Hérode, étoit tétrarque ou prince de l'Iturée, quand Jean - Baptiste commença les fonctions de son ministere. Aristobule, fils d'Hircan, ayant succédé à son pere, l'an 106 avant J. C. dans la souveraine sacrificature & dans la principauté temporelle, fit la guerre aux Ituréens; & après en avoir soumis la plus grande partie, il les obligea d'embrasser le Judaïsme, ou de quitter le pays, comme quelques années auparavant Hircan y avoit obligé les Iduméens. Sa méthode de conversion lui réussit, les Ituréens aimerent mieux rester, & firent ce qu'on exigeoit d'eux; de cette maniere, ils furent incorporés aux Juifs pour le spirituel & pour le temporel. Voilà toute leur histoire.

S. Luc, chap. iij. v. 1. nous dit que Philippe, frere d'Hérode, étoit tétrarque de l'Iturée & de la Trachonitide, & ce passage prouve que l'évangéliste en fait deux pays différens. Strabon les distingue aussi, quoique les deux peuples habitassent également des montagnes au - delà de Damas, & fussent également des bandits & des misérables; c'est l'historien des Juifs & l'orateur de Rome qui nous l'assurent.

Josephe, dans ses antiquités jud. liv. XV. ch. 13. caractérise les Trachonites de gens accoutumes au brigandage, n'ayant ni villes ni terres labourées, & demeurant dans des cavernes à la maniere des bêtes. Cicéron, dans sa seconde Philippique, parle des Ituréens, qui s'étoient rendus fameux par leur adresse à tirer une fleche, comme des plus barbares de tous les hommes, & se plaint qu'Antoine eût osé les introduire dans la place romaine, & en investir le sénat.

Auguste aggrandit les états d'Hérode de l'Auranite, c'est - à - dire de l'Iturée, de la Batanée & de la Tragonitide. Ces trois toparchies ou jurisdictions étoient bornées au nord par le mont Liban, & au sud par la Pérée; Hérode n'en fut pas plûtôt possesseur, qu'il se rendit sur les lieux avec un bon corps de troupes, pénétra dans les cavernes de ces brigands, & en délivra le pays. (D. J.)

ITYPHALLE (Page 8:936)

ITYPHALLE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit une espece de bulle en forme de coeur que l'on pendoit au col des enfans & des vestales, & à laquelle on attribuoit plusieurs propriétés merveilleuses. Pline dit, liv. XXVIII. ch. v. que l'ityphalle étoit un préservatif pour les enfans & pour les empereurs mêmes; que les vestales le mettoient au nombre des choses sacrées, & le révéroient comme un dieu, qu'on le suspendoit au - dessous des chars de ceux qui triomphoient, & qu'il avoit la vertu de les préserver de la malignité de l'envie. Voyez Bulle.

ITYPHALLIQUE (Page 8:936)

ITYPHALLIQUE, adj. (Littérat.) sorte de vers en usage dans la poésie greque. On en distingue de deux sortes, l'ityphallique trochaïque & l'ityphallique dactyilique.

L'ityphallique trochaïque étoit un petit vers composé de trois trochées, qu'on entremêloit alternativement de vers un peu plus longs, comme de quatre mesures ou de quatre mesures & demie, comme cette exclamation,

Bcch | Bcch | Bcch | qui forme un exemple d'autant plus naturel qu'on l'employoit souvent dans les pieces de vers ityphalliques, qui furent d'abord consacrées aux mysteres de Bacchus, dans lesquelles on portoit en pompe la représentation des parties naturelles d'un homme, que les Grecs appelloient FALLOS2. Mais on s'en servit depuis à célébrer les louanges des hommes, témoins des vers de cette mesure qu'on chanta à Athènes en l'honneur de Démétrius Poliorcete, lorsqu'il y fit son entrée, & dont Casaubon nous a conservé quelques fragmens d'après Athénée.

L'ityphallique dactylique étoit composé de trois dactyles & d'un ïambe, comme dans le premier de ces deux vers de Boëce, lib. III. metr. 1.

Qui serere ingenuum volet agrum, Liberet arva prius fruticibus. Voyez Voss. poetic. institut. lib. III. cap. xvij.

ITYPHALLORES (Page 8:936)

ITYPHALLORES, s. m. pl. (Hist. anc.) nom que portoient les ministres des orgies, qui dans les processions ou courses des bacchantes s'habilloient en faunes, contrefaisant les personnes ivres, & chantant en l'honneur de Bacchus des cantiques assortis à leurs fonctions & à leur équipage.

ITZEBOS (Page 8:936)

ITZEBOS, s. m. (Comm.) nom d'une monnoie du Japon, qui vaut le quart d'un kobang.

ITZEHOA (Page 8:936)

ITZEHOA, (Géog.) ancienne ville d'Allemagne au duché d'Holstein; elle appartient au roi de Dannemarck, & tient le troisieme rang entre les villes du Holstein. Elle est sur la riviere du Stoër, à 2 milles N. E. de Gluckstadt, 7 N. O. de Hambourg. Long. 27. latit. 54.8. (D. J.)

Fin du Tome huitieme.

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