ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"867"> roi moins un demi - pouce. Voyez Sen, Voua, Ken , &c. Dictionn. de commerce.

JODELLE (Page 8:867)

JODELLE, (Hist. nat.) Voyez Poule d'eau.

JODUTTE (Page 8:867)

JODUTTE, s. f. (Myth.) idole des Saxons; ce fut d'abord une statue que Lothaire, duc de Saxe, avoit fait placer aux environs de la forêt de Welps, après la victoire qu'il remporta en 1115 sur Henri V. Cette statue étoit un homme tenant de la main droite une massue, & de la gauche un bouclier rouge, & assis sur un cheval blanc.

JOEKUL (Page 8:867)

JOEKUL, (Hist. nat.) nom que l'on donne en Islande aux hautes montagnes perpétuellement couvertes de glaces & de neiges dont le pays est rempli; le mont Hecla est dans ce cas, ainsi que les autres volcans qui s'y trouvent, & lorsqu'il leur arrive des éruptions, les neiges & les glaçons en se fondant, causent aux environs des débordemens épouventables. Voyez Horrebon, Description d'Islande.

JOERKAU ou BORECK (Page 8:867)

JOERKAU ou BORECK, (Géograp.) ville de Bohème dans le cercle de Satz, renommée par sa biere.

JOGUE (Page 8:867)

JOGUE, s. m. (Théolog.) espece de religieux payens dans les Indes orientales qui ne se marient jamais, ne possedent rien en propre, mais vivent d'aumônes & pratiquent de grandes austérités.

Ils sont soumis à un général qui les envoie prêcher d'un lieu à l'autre. Ce sont proprement une espece de pelerins que l'on croit être une branche des anciens Gymnosophistes. Voyez Gymnosophystes.

Ils fréquentent sur - tout les lieux consacrés par la dévotion du peuple, & prétendent pouvoir passer plusieurs jours sans manger & sans boire. Après avoir gardé la continence pendant un certain tems, ils s'estiment impeccables, & croyent que tout leur est permis, ce qui fait qu'ils se plongent dans les débauches les plus infames.

JOHANSBURG (Page 8:867)

JOHANSBURG, (Géog.) ville de Pologne dans la Sudavie, canton de la Prusse ducale, avec une citadelle sur la Pysch. Long. 40. 34. latitude 53. 15. (D. J.)

JOIE (Page 8:867)

JOIE, s. f. (Philos. morale.) émotion de l'ame causée par le plaisir ou par la possession de quelque bien.

La joie, dit Locke, est un plaisir que l'ame goûte, lorsqu'elle considere la possession d'un bien présent ou à venir comme assurée; & nous sommes en possession d'un bien, lorsqu'il est de telle sorte en notre puissance que nous pouvons en jouir quand nous voulons. Un homme blessé ressent de la joie lorsqu'il lui arrive le secours qu'il desire, avant même qu'il en éprouve l'effet. Le pere qui chérit vivement la prospérité de ses enfans, est en possession de ce bien aussi longtems que ses enfans prosperent; car il lui suffit d'y penser pour ressentir de la joie.

Elle differe de la gaieté, voyez Gaieté. On plaît, on amuse, on divertit les autres par sa gaieté; on pame de joie, on verse des larmes de joie, & rien n'est si doux que de pleurer ainsi.

Il peut même arriver que cette passion soit si grande, si inespérée, qu'elle aille jusqu'à détruire la machine; la joie a étouffé quelques personnes. L'histoire grecque parle d'un Policrate, de Chilon, de Sophocle, de Diagoras, de Philippides, & de l'un des Denis de Sicile, qui moururent de joie.

L'histoire romaine assure la même chose du consul Manius Juventius Thalna, & de deux femmes de Rome, qui ne purent soutenir le ravissement que leur causa la présence de leur fils après la déroute arrivée au lac de Trasymène; mes garans sont Aulugelle, liv. III. chap. xv. Valere Maxime, liv. IX. chap xij. Tite - Live, liv. XXII. chap. vij. Pline, liv. VII. chap. liij. & Ciceron dans ses Tusculanes.

L'histoire de France nomme la dame de Château<cb-> briant que l'excès de joie fit expirer tout d'un coup, en voyant son mari de retour du voyage de Saint Louis.

J'ai lu d'autres exemples semblables dans les écrits des Médecins, comme dans les Mémoires des curieux de la nature, Décur. 2. ann. 9, observ. 22; dans Kornman, de mirac. mortuor. part. IV. cap. cvj. & dans le Journal de Leipsick, année 1686. p. 284.

Mais sans m'arrêter à des faits si singuliers, & peut - être douteux en partie, il y a dans les Actes des Apôtres un trait plus simple qui peint au naturel le vrai caractere d'une joie subite & impétueuse. Saint Pierre ayant été tiré miraculeusement de prison, vint chez Marie mere de Jean, où les fideles étoient assemblés en prieres; quand il eut frappé à la porte, une fille nommée Rhode, ayant reconnu sa voix, au lieu de lui ouvrir, courut vers les fideles avec des cris d'allégresse, pour leur dire que saint Pierre étoit à la porte.

Si la gaieté est un beau don de la nature, la joie a quelque chose de céleste; non pas cette joie artificielle & forcée, qui n'est que du fard sur le visage; non pas cette joie molle & folâtre dont les sens seuls sont affectés, & qui dure si peu; mais cette joie de raison, pure, égale, qui ravit l'ame sans la troubler; cette joie douce qui a sa racine dans le coeur, enfin cette joie délectable qui a sa source dans la vertu, & qui est la compagne fidelle des moeurs innocentes; nous ne la connoissons plus aujourd'hui, nous y avons substitué un vernis qui s'écale, un faux brillant de plaisir; & beaucoup de corruption. (D. J.)

Joie, Gaieté (Page 8:867)

Joie, Gaieté, (Synon.) ces deux mots marquent également une situation agréable de l'ame, causée par le plaisir ou par la possession d'un bien qu'elle éprouve; mais la joie est plus dans le coeur, & la gaieté dans les manieres; la joie consiste dans un sentiment de l'ame plus fort, dans une satisfaction plus pleine; la gaieté dépend davantage du caractere, de l'humeur, du tempérament; l'une sans paroître toujours au dehors, fait une vive impression au dedans; l'autre éclate dans les yeux & sur le visage: on agit par gaieté, on est affecté par la joie. Les degrés de la gaieté ne sont ni bien vifs, ni bien étendus; mais ceux de la joie peuvent être portés au plus haut période; ce sont alors des transports, des ravissemens, une véritable ivresse. Une humeur enjouée jette de la gaieté dans les entretiens; un évenement heureux répand de la joie jusques au fond du coeur; on plaît aux autres par la gaieté, on peut tomber malade & mourir de joie. (D. J.)

JOIEUX AVENEMENT (Page 8:867)

JOIEUX AVENEMENT, (Jurisprud.) ou droit de joïeux avenement à la couronne, se dit de certains droits dont le roi jouit à son avenement. Ces droits sont de deux sortes; les uns utiles, les autres honorisiques.

Les droits utiles sont des sommes de deniers que le roi leve sur certains corps & autres personnes.

Cet usage est fort ancien, puisqu'on voit qu'en 1383 les habitans de Cambray offrirent à Charles VI. 6000 l. lors de son joïeux avenement dans cette ville. En 1484 les états généraux assemblés à Tours accorderent à Charles VIII. deux millions cinq cent mille livres, & 300 mille livres pour son joyeux avenement, ce qui fut réparti sur la noblesse, le clergé & le peuple.

Le droit de confirmation des offices & des privileges accordés soit à des particuliers, soit aux communautés des villes & bourgs du royaume, aux corps des marchands, arts & métiers où il y a jurande, maîtrise & privilege, est un des plus anciens droits de la couronne, & a été payé dans tous les tems, à l'avenement des nouveaux rois. François I. par différentes déclarations & lettres - patentes de [p. 868] l'année 1514, Henri II. par des lettres de 1546 & 1547, François II. par celles de 1559 & 1560, Charles IX. par l'édit du mois de Décembre 1560, ont confirmé tous les officiers du royaume dans l'exercice de leurs fonctions. Henri III. ordonna par des lettres patentes du dernier Juillet 1574, à toutes personnes de demander la confirmation de leurs charges, offices, états & privileges. Par une déclaration du 25 Décembre 1589, Henri IV. enjoignit à tous les officiers du royaume, de prendre des lettres pour être confirmés dans leurs offices. Louis XIII. par différentes lettres patentes des années 1610 & 1611, confirma les officiers dans leurs fonctions & droits, & accorda la confirmation des privileges des villes & communautés, & des différens arts & métiers du royaume. Louis XIV. par deux édits du mois de Juillet 1643, & par déclaration du 28 Octobre audit an, confirma dans leurs fonctions & privileges, tous les officiers de judicature, police & finance, les communautés des villes, bourgs & bourgades, les arts, métiers & privileges, ensemble les hôteliers, cabaretiers & autres, à condition de lui payer le droit qui lui étoit dû à cause de son heureux avenement.

La perception du droit de joyeux avenement fut différée par le roi à - présent regnant, jusqu'en 1723, qu'elle fut ordonnée par une déclaration du 23 Septembre, publiée au sceau le 30.

Suivant l'instruction en forme de tarif, qui fut faite pour la perception de ce droit, les offices de finance & ceux qui donnent la noblesse, devoient payer sur le pié du dernier 30 de leur valeur, les offices de justice & police sur le pié du denier 60; les vétérans des offices qui donnent la noblesse, sont taxés à la moitié des titulaires des moindres offices jouissans desdits privileges, les veuves au quart, les vétérans des autres offices au quart, leurs veuves au huitieme.

On excepta les présidens, conseillers, procureurs & avocats du roi, leurs substituts & les greffiers en chef, & premiers huissiers des cours supérieures.

La noblesse acquise par lettres depuis 1643, par prevôté des marchands, mairie & echevinage, jurats, consulats, capitouls & autres offices que ceux de secrétaires du roi, fut taxée sur le pié de 2000 l. par tête, des jouissances tant pour les personnes vivantes que pour leurs ancêtres.

Les octrois & deniers patrimoniaux ou subventions des villes, furent taxés sur le pié d'un quart du revenu, les foires & marchés sur le pié d'une demi - année de revenu, les usages & communes sur le pié d'une année.

Les privileges, statuts & jurandes des différentes communautés des marchands & artisans, ainsi que des cabaretiers & hôteliers, furent taxés selon leurs facultés.

Le franc - salé par toutes personnes, y compris les communautés ecclésiastiques, excepté les hôpitaux, payerent sur le pié de la valeur d'une année dudit franc - salé, telle que le sel se vend dans les lieux où le privilégié le leve.

Pour confirmation des lettres de légitimation & de naturalité, chacun des impétrans paye 1000 l.

Les domaines engagés & aliénés avant 1643, payerent le quart du revenu, & ceux engagés depuis la moitié; les dons, concessions, privileges, aubaines & coufiscations, une année de revenu; les droits de moulins, forges, venneries, péages, bacs, passagers, pêches & écluses, une demi-année.

Les droits honorifiques dont jouissent nos rois à Ieur avenement, consistent dans les nouvelles fois & hommages qui leur sont dûes, dans l'usage où ils sont d'accorder des lettres de grace à des criminels, & dans le droit de disposer d'une prébende dans chaque cathédrale. Voyez l'article suivant. (A)

Joyeux avenement (Page 8:868)

Joyeux avenement. On met aussi au nombre des droits honorifiques dont le roi jouit à cause e son joyeux avenement, le droit qu'il a de nommer un clerc pour être pourvû de la premiere prébende qui vacquera dans chaque cathédrale.

Les dignités & prébendes des églises collégiales où il y avoit ci - devant plus de dix prébendes outre les dignités, sont aussi assujetties au droit de joyeux avenement, par une déclaration du 18 Février 1726, qui n'a été enregistrée qu'au grand conseil.

Cette nomination se fait par un brevet qui est ce que l'on appelle brevet de joyeux avenement.

Le droit de joyeux a assez de rapport avec le droit de premieres prieres, exercé par les empereurs d'Allemagne; cependant le premier paroît encore plus éminent.

L'origine du droit de joyeux remonte jusqu'à nos premiers rois chrétiens. On trouve des preuves que Charles V. étoit en possession de ce droit, & que Charles VIII. en a usé.

Nous voyons aussi dans les preuves de nos libertés, un arrêt du parlement de Paris de l'année 1494, lors duquel M. le premier président excita le cardinal Archevêque de Lyon, à maintenir auprès du saint - siege, les droits du roi par rapport à ces premieres prieres.

Ceux qui ont voulu fixer l'origine du droit de joyeux avenement aux lettres - patentes d'Henri III. du 9 Mars 1577, n'ont pas fait attention que ces lettres n'introduisent point un droit nouveau, qu'elles ne font que confirmer celui qui étoit déjà établi, & auquel on vouloit donner atteinte.

Le brevetaire de joyeux avenement est préféré au brevetaire de serment de fidélité.

Les contestations qui peuvent survenir au sujet des brevets de joyeux avenement, sont portées au grand conseil. Voyez les lois ecclésiastiques de M. d'Héricourt, part. I. chap. x. Drupier, des bénéfices, tom. I. pag. 240. (A)

JOIEUSE (Page 8:868)

JOIEUSE, (Géogr.) Gaudiosa, petite ville de France dans le bas - Vivarez, avec titre de duchépairie, érigée en 1581 par Henri III. en faveur de son mignon Anne vicomte de Joyeuse. Elle est sur la riviere de Beaune, à 9 lieues sud - ouest de Viviers, 16 nord - ouest de Nismes, 134 sud - est de Paris. Long. 21. 55. lat. 44. 26. (D. J.)

JOIGNY (Page 8:868)

JOIGNY, (Géograp.) ancienne petite ville de France en Champagne, au diocese de Sens; elle est avantageusement située sur l'Ionne, à 7 lieues de Sens, 6 d'Auxerre. Longitude 21. latitude 47. 56. (D. J.)

JOINDRE (Page 8:868)

* JOINDRE, v. act. (Gramm.) il est synonyme à assembler, faire un tout de plusieurs parties séparées; ainsi l'on joint deux planches, ou l'on en fait un tout en les approchant & en les tenant approchées ou par des rainures, ou de quelqu'autre maniere; on joint deux tomes en un volume, en les reliant ensemble; on joint plusieurs sommes ensemble, ou l'on en sait un tout par l'addition, &c...

On dit encore les armées combinées se sont jointes en tel endroit; alors le mot est relatif au mouvement; notre général a joint l'ennemi, & il le défera sans doute. Je ne saurois joindre cet homme.

Joindre se dit aussi de plusieurs instances. Voyez Joindre, (Jurisp.)

Joindre se prend au moral dans cette phrase & beaucoup d'autres. Il faut joindre l'expérience au raisonnement. Joignez vos voeux aux miens.

Il est quelquefois neutre; cette menuiserie joint mal.

Joindre (Page 8:868)

Joindre, (Jurisp.) deux instances ou procès,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.