ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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INTESTAT (Page 8:841)

INTESTAT, s. m. (Jurisprud.) c'est lorsqu'il n'y a point de testament, ou que celui qui a été fait n'est pas valable.

Décéder intestat, c'est lorsqu'on décéde dans le cas qui vient d'être dit.

On appelle succession ab intestat celle qui se trouve ouverte, sans que le défunt ait fait aucun testament valable.

L'héritier ab inteslat est celui qui recueille la succession en vertu de la loi, & non en vertu d'un testament. (A)

INTESTIN (Page 8:841)

INTESTIN, adj. (Phys.) signifie la même chose qu'intérieur, c'est - à - dire, qui existe, ou qui se passe au - dedans.

Mouvement intestin se dit du changement de place entre les parties constituantes de quelque corps ou masse que ce soit, sans que la masse totale change de place.

Les Cartesiens supposent un mouvement intestin pour expliquer la fluidité. V. Fluidite. Chambers.

Intestins (Page 8:841)

Intestins, en termes d'Anatomie, sont des parties creuses, membraneuses & cylindriques, qui s'étendent depuis l'orifice droit de l'estomac jusqu'à l'anus, au moyen desquelles le chyle passe dans les veines lactées, & les excrémens se vuident. Voyez Viscere, Chyle, Chylification , &c.

Les intestins ne paroissent être qu'une continuation du ventricule, car ils ont le même nombre de tuniques, & sont construits de la même maniere que lui. Ils aboutissent par différentes circonvolutions & inflexions à l'anus, par lequel ils déchargent les excrémens. Voyez Estomac.

Ils sont, après qu'on les a séparés du mesentere auquel ils adherent, d'une longueur fort considérable, ordinairement six fois aussi longs que le corps qui les porte; & quoiqu'ils ne paroissent être qu'un tuyan continu, néanmoins comme leur grandeur, leur figure & leur épaisseur varient, on les divise généralement en gros & en grêles, & chacun de ceux ci en trois autres. Les intestins grêles sont le duodenum, le jejunum & l'ileum; & les gros le coecum, le colon, & le rectum.

Ils ont tous en commun une espece de mouvement vermiculaire, qui commence à l'estomac, & qui se continue dans toute leur longueur auquel on donne le nom de mouvement péristaltique. C'est pour faciliter ce mouvement, qu'ils sont tous humectés d'une grande quantite de graisse, principalement les gros, dont la surface étant un peu plus inégale, & le contenu moins fluide que celui des grêles, ont besoin d'en avoir un peu plus pour être plus glissans. Voyez nos Planches d'Anato nie Voyez aussi Péristaltique.

Des intestins grêles le premier est le duodenum qui s'étend depuis le pilore jusqu'à l'extrémité des vertebres du dos du côté droit, & se termine à l'endroit où les intestins forment le premier angle; il a environ douze pouces de longueur, d'où il semble avoir tiré son nom; il s'en faut de beaucoup que cette mesure soit exacte, & que cet intestin ait cette longueur; il reçoit l'ouverture du conduit choledoque & du pancréatique, qui y conduisent la bile & le suc pancréatique, qui s'y mêlent avec le chyle. Voyez Duodenum.

Le second est le jejunum qui tire son nom de ce qu'il est ordinairement plus vuide que les autres, ce qui peut venir, tant de la fluidité du chyle qui est beaucoup plus grande dans cet inteslin que dans aucun de ceux qui le suivent, que de sa capacité qui étant plus grande que celle du duodenum, laisse plus aisément passer la matiere, & peut - être aussi de l'irritation que souffre cet intestin de l'acrimonie de la bile, qui se vuide dans les intestins un peu au - dessus de l'origine de celui - ci, & qui est cause en partie qu'il ne retient pas les matieres; néanmoins il peut se faire que le grand nombre des veines lactées dont cet intestin abonde plus qu'aucun autre, facilite la descente des matieres qui sont ici privées de leurs parties les plus fluides. Cet intestin occupe presque toute la région ombilicale, & a ordinairement douze ou treize palmes de longueur.

L'ileum, qui est le troisieme des intestins grêles, est situé sous l'ombilic, & remplit l'espace qui est entre les os des iles par ses plis & ses circonvolutions. Il est le plus long de tous les intestins, car on lui donne vingt - une palmes de longueur; mais cette mesure est assez arbitraire, parce que les Anatomistes ne conviennent point de l'endroit où le jejunum finit, & où l'ileum commence, ce qui importe tres peu. La tunique interne de ces deux intestins est extrémement ridée, & l'on a cru que les plis lâches du dernier font en quelque sorte l'office de valvules, ce qui les a fait appeller valvules conniventes. Elles sont formées, comme dans l'estomac, par la tunique interne qui est beaucoup plus grande que l'externe.

Des gros intestins, le premier est le coecum qui s'insére lateralement dans l'extrémité supérieure du colon; il n'est point percé à son autre extrémité, mais il ressemble au doigt d'un gant; il a trois ou quatre pouces de longueur. On ne sait point encore quel est son usage; quelques Anatomistes modernes croient que ce nom ne lui convient point, & prétendent qu'il est différent du coecum des anciens, qui, suivant eux, n'est autre que cette partie sphérique du colon, qui tient immédiatement à l'ileum, ce qui fait qu'ils lui ont donné le nom d'appendice vermiculaire. Le coecum, ou l'appendice est à proportion beaucoup plus grosse dans les enfans que dans les adultes, & dans plusieurs animaux bien plus petite que dans l'homme, & elle tient, par l'extrémité qui est fermée, au rein droit. Voyez Coecum.

Le colon qui vient apres, est le plus considérable des gros intestins; il a la même origne que le coecum, & s'attache avec lui au rein droit. Il s'avance de - là vers le foie, où il est quelquefois attaché à la vésicule du fiel, qui lui communique une teinture jaune en cet endroit. De - là l'arc du colon se porte devant la grande convexité de l'estomac, quelquefois plus bas, & vient s'attacher à la rate par des membrane extrémement minces; il passe ensuite par dessus le lein gauche, où sa cavité se trouve quelquefois très - resserrée, jusqu'au bas de l'os des iles, d'où il remonte à la partie supérieure de l'os sacrum, où après avoir formé les contours de l's romaine, il vient aboutir au rectum. A l'endroit où l'ileum s'unit au colon, on trouve une valvule formée par l'allongement de la tunique interne à l'ileum, qui semblable au doigt d'un gant dont on a coupé l'extrémité, pend dans la cavité du colon, & empêche le retour des excrémens, quoiqu'elle soit quelquefois inutile pour cet usage, comme il arrive dans le miserere. On y remarque un grand nombre de cellules ou cavités distinctes, lesquelles sont formées par le resserrement de l'intestin par deux ligamens ou trousseaux de fibres membraneux, d'environ un doigt de large, qui s'étendent à l'opposite l'un de l'autre le long de l'intestin qu'ils entourent par intervalle, & le font ressembler à un verre dont les incorporateurs se servent pour mêler l'huile & le vinaigre.

Le dernier des intestins est le rectum, qui s'étend depuis l'os sacrum jusqu'à l'anus, & qui est sans cellules. Il est attaché à l'os sacrum & au coccyx par le moyen du péritoine, au col de la vessie dans les hommes, au vagin dans les femmes, auquel il tient fortement par une substance membraneuse; il est presque impossible de distinguer la substance du va<pb-> [p. 842] gin de celle de l'intestin. Sa longueur est ordinairement d'une palme & demie ou deux, & sa largeur de trois doigts. Son extrémité à laquelle on donne le nom d'anus est munie de quatre muscles; savoir, de deux sphincters & de deux releveurs, dont on peut voir la description en leur place.

On trouve encore dans les intestins un grand nombre de glandes, qui forment dans les grêles comme autant de grappes de raisin; elles sont très - petites dans ces derniers, & on les distingueroit à peine si elles ne formoient plusieurs amas. Elles sont plus grosses dans les gros intestins, & dispersées, & on leur donne le nom de glandes solitaires, malgré leur nombre, qui est très - considérable: ces glandes déchargent une liqueur dans les intestins; mais on ne sait si elle sert à quelque chose de plus qu'à les lubrifier & à délayer les matieres qu'ils contiennent, quoique ce soit par ces glandes que se fait la plus grande partie de la décharge que l'on a souvent occasion d'observer dans les diarrhées extraordinaires, ou dans l'administration des carthartiques.

Les intestins reçoivent du sang des arteres mésentériques, lequel retourne par les veines mésaraïques: mais le duodenum reçoit une branche d'artere de la coeliaque, qu'on appelle duodenate, à laquelle répond une veine de même nom, qui ramene pareillement le sang dans la veine porte. Le rectum en reçoit d'autres, auxquelles on donne le nom d'hémorroïdales; savoir, l'interne de la mésentérique inférieure, & l'externe de l'hypogastrique, avec des veines correspondantes qui ont le même nom, & qui aboutissent aussi à la veine porte. Ces vaisseaux fournissent aux intestins une infinité de ramifications, & varient souvent dans plusieurs sujets de même espece. Il s'en faut de beaucoup aussi qu'ils ayent une apparence uniforme dans les animaux de différente espece. Les intestins reçoivent leurs nerfs de ceux de l'estomac; il leur en vient aussi du grand plexus mésentérique, qui donne des branches à tous les intestins. Les autres vaisseaux des intestins sont les conduits lymphatiques & les veines lactées. Voyez Lactée & Conduit lymphatique.

INTESTINALE, Fievre (Page 8:842)

INTESTINALE, Fievre, (Médec.) febris intestinalis, nom donné par Heister à une espece particuliere de fievre que quelques - uns nomment mal - à - propos mésentérique, & que Sydenham appelle febris nova. Elle n'est cependant pas nouvelle dans le monde. C'est une fievre aiguë, toujours accompagnée de diarrhée salutaire, & qu'il est dangereux d'arrêter; cette fievre n'étoit pas inconnue à Hippocrate, aux Grecs des derniers âges, à Celse, & parmi les modernes à Duret, Sennert, Forestus, Riverius, Etmuller, Baglivi, Stahl, Hoffman, & Lancisi; mais ils en ont parlé imparfaitement à tous égards.

La plupart d'entre eux l'ont mise au rang des fievres malignes, à cause de la violence de ses symptomes naturels, ou occasionnés par un mauvais traitement; mais c'est plutôt une sorte de fievre diarrhétique, dont le siege est dans les intestins, ou du moins dont la matiere est plus convenablement & plus sûrement évacuée par cette voie que par toute autre.

Les symptomes ordinaires caractéristiques de cette espece de fievre, sont de fréquens frissons, qui reviennent irrégulierement par intervalles au commencement de la maladie; la langue est teinte de saletés d'un jaune noirâtre; les hypochondres sont distendus, & souvent douloureux; le malade éprouve de fréquens tremblemens en dormant; la tête & le col souffrent aussi; la diarrhée d'une très - mauvaise odeur, accompagne toujours cet état; les urines sont troubles, & déposent un sédiment bourbeux.

A ces symptomes, se joignent quelquefois de vio<cb-> lentes anxiétés, de grandes douleurs d'estomac, d'hypochondres, une vive chaleur interne, des tremblemens convulsifs, des soubresauts de tendons, la prostration des forces, le hoquet, les sueurs froides, & autres tristes présages de la mort.

La méthode curative rejette les échauffans, les sudorifiques, les cathartiques, & même les diaphorétiques; elle adopte les minoratifs, qui operent sans violence & sans irritation; elle exige les boissons délayantes, lubréfiantes, adoucissantes, d'orge, de gruau, d'avoine & autres semblables, le nitre, les ascescens tirés des végétaux, & de leurs graines. Les émétiques sont nécessaires, lorsque des envies de vomir accompagnent le cours de ventre. En un mot, il faut détacher, évacuer, & corriger entierement les humeurs dépravées qui se portent dans l'estomac & dans les entrailles: mais comme la cure de cette maladie est la même que celle des fievres cathartiques & stercorales, voyez ces deux mots, où nous sommes entrés dans de plus grands détails. (D. J.)

INTHRONISATION (Page 8:842)

INTHRONISATION, s. f. (Gram. & Hist.) l'entrée d'un prélat en possession de son siege épiscopal. Il y avoit autrefois en orient des droits d'inthronisation; c'étoient des bourses d'argent qui se distribuoient au patriarche qui avoit nommé & aux évêques qui avoient célébré la consécration. Le concile de Latran tenu en 1179 abolit cette simonie.

Inthronisation se dit encore d'une partie de la cérémonie du couronnement d'un roi; c'est le moment où le souverain couronné se place sur le throne. La priere qui se fait alors, est appellée le discours de l'inthronisation.

INTIENGA (Page 8:842)

INTIENGA, s. m. (Hist. nat.) petit animal quadrupede, qui se trouve en Afrique & sur - tout dans le royaume de Congo. Sa peau est si belle & tachetée de couleurs si vives, qu'il n'est permis qu'aux rois de Congo, aux princes de la famille royale & aux grands que le roi veut distinguer, de porter cette sourrure. Ce monarque en fait des présens aux autres princes ses vassaux, qui s'en trouvent très - honorés. Cet animal vit toujours sur les arbres, & meurt peu après avoir mis pié à terre.

INTIMATION (Page 8:842)

INTIMATION, s. f. (Jurisprud.) se prend quelquefois pour tout acte judiciaire, par lequel on déclare & notifie une procédure à quelqu'un; mais il se prend plus ordinairement pour l'exploit d'assignation qu'un appellant fait donner à celui qui a obtenu gain de cause devant les premiers juges, pour voir réformer la sentence par le juge supérieur.

Suivant l'ancien style qui est encore usité dans quelques provinces, on écrivoit ô intimation pour dire avec intimation.

Folle intimation, c'est lorsqu'on intime sur un appel quelqu'un qui n'a pas été partie dans la sentence.

L'ordonance de 1667 porte que les folles intimations seront vuidées par l'avis d'un ancien avocat. Voyez le tit. 6. art. 4. Voyez ci - après Intimé. (A.)

INTIME (Page 8:842)

INTIME, adj. (Gram.) il se dit au physique & au moral. Ces corps contractent une union intime; alors il est synonyme à étroit & profond. Ils sont intimes; ils vivent dans la plus grande intimité, c'est - à - dire qu'ils n'ont rien de caché ni de secret l'un pour l'autre. Il est encore relatif à l'intérieur. C'est quelfois un titre; un conseiller intime de l'empereur.

INTIMÉ (Page 8:842)

INTIMÉ, adj. (Jurisprud.) est celui au profit duquel a été rendue la sentence dont est appel, & qui en soutient le bien jugé contre l'appellant.

Ce mot vient du latin intimare qui signifie déclarer & dénoncer, parce qu'anciennement l'appellant ajournoit le juge pour l'obliger de venir soutenir le bien jugé de la sentence, & on intimoit la partie, c'est - à - dire, qu'on lui dénonçoit l'appel; aujour<pb->

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