ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"813"> cord de l'année romaine avec l'année solaire. La négligence qu'ils apporterent à ces intercalations, obligea César de réformer le calendrier. Voyez An & Calendrier.

On appelle aussi intercalaires, par une raison semblable, les mois embolismiques dans les années lunaires. Voyez Embolismique. (O)

INTERCEDER (Page 8:813)

INTERCEDER, v. neutre; c'est protéger une personne auprès d'une autre; c'est supplier pour elle, l'excuser, demander grace.

INTERCEPTER (Page 8:813)

INTERCEPTER, v. act. (Gramm.) c'est surprendre une chose en allant à sa destination. On intercepte une lettre, un courier, une nouvelle, un ouvrage.

INTERCESSEUR (Page 8:813)

* INTERCESSEUR, s. m. (Gramm.) celui qui prie pour un autre. Les saints sont nos intercesseurs auprès de Dieu. Voyez Intercession.

Intercesseur (Page 8:813)

Intercesseur ou Interventeur, s. m. (Hist. eccles.) nom qu'on donnoit anciennement par honneur dans l'église d'Afrique à quelques évêques, auxquels on confioit le soin de quelque évêché vacant jusqu'à ce que le siege fût rempli. C'étoit le primat qui nommoit ces intercesseurs, tant pour gouverner le diocese, que pour procurer l'élection d'un nouvel évêque. Cette précaution néanmoins ayant donné lieu à deux abus, le premier que ces intercesseurs profitoient de leur commission pour gagner la faveur du peuple, l'autre de passer à l'évêché vacant s'il étoit plus riche ou plus honorable; le cinquieme concile de Carthage y remédia, en statuant 1°. que l'office d'intercesseur ne pourroit être confié plus d'un an de suite à la même personne, & qu'on en nommeroit un autre, si dans l'année il n'avoit pourvu à l'élection d'un nouvel évêque. 2°. Que nul intercesseur, quand même il auroit pour lui les voeux du peuple, ne pourroit être élevé au siége épiscopal, dont on lui avoit confié l'administration pendant la vacance. Bingham, Orig. ecclésiast. tom. I. liv. II. chap. xv. § l. 2 & 3.

INTERCESSIO (Page 8:813)

INTERCESSIO, (Hist. rom.) ce terme latin mérite ici d'être expliqué, non - seulement parce qu'on le trouve souvent dans les Historiens de Rome, mais encore parce qu'il désigne précisément le contraire de notre mot françois intercession.

Intercessio chez les Romains signifioit l'opposition que tout magistrat avoit droit de faire, pour arrêter s'il étoit possible les propositions de ses collegues ou de ses inférieurs; mais les tribuns du peuple jouissoient seuls du privilege d'empêcher réellement par leur opposition, l'effet des propositions de tout magistrat quelconque, sans qu aucun d'eux, excepté un membre de leur corps, pût mettre opposition à tout ce qu'ils jugeroient à propos de proposer à la république.

Le pouvoir & la prérogative des tribuns du peuple, & même d'un seul tribun, consistoit en ce seul mot, veto, je l'empêche, qu'ils mettoient au bas des decrets du sénat, toutes & quantes fois qu'il leur plaisoit. Ce veto étoit si puissant dans la bouche de ces magistrats plébéïens, que sans être obligés de motiver les raisons de leur opposition, intercessionis, il suffisoit pour arrêter également les résolutions du sénat, & les propositions des autres tribuns. Voyez Midleton, of roman senate.

INTERCESSION (Page 8:813)

INTERCESSION, s. f. (Morale.) en latin intercessus, c'est - à - dire médiation, entremise. L'intercession est une demande, une priere faite en faveur de quelqu'un avec instance & avec empressement, pour lui obtenir quelque grace, quelque avantage, & plus communément encore, le pardon ou l'adoucissement de quelque peine. C'est le caractere d'une belle ame d'intercéder fortement & généreusement pour les fautes de l'humanité.

L'histoire ecclésiastique est remplie d'intercessions des évêques auprès des magistrats pour les chrétiens accusés de crimes, ou accablés de dettes. On sait à ce sujet, l'effet qu'eurent celles de Flavien auprèsde Théodose, lorsque les habitans d'Antioche se révolterent, & abattirent les statues de l'empereur & de l'impératrice Placille. Théodose extrèmement irrité alloit détruire Antioche, sans les intercessions du prélat qui, par son discours & par ses larmes, obtint le salut de sa ville & celui de son troupeau. La harangue de Flavien à Théodose mérite les plus grands éloges; elle est de la main de saint Chrysostome qui, dans le même tems, voyant le troupeau de son ami justement allarmé, tâcha de le consoler par des homélies que l'on ne peut lire sans en être sensiblement touché.

La lettre que saint Augustin écrivit à Macédonius, est non - seulement une piece instructive de l'ancien usage de l'intercession des évêques, en faveur de ceux qui étoient exposés à la rigueur de la justice, mais c'est un des meilleurs morceaux qu'il ait fait. Macédonius lui ayant témoigné que c'étoit approuver le crime que de s'opposer à la punition. Saint Augustin lui répondit entre autres choses: « Je mets une grande différence entre celui qui défend & celui qui intercede; l'un ne travaille qu'à cacher la faute, l'autre demande grace ou une modération de la peine; c'est un devoir du christianisme. Jesus - Christ lui - même a intercédé auprès des hommes, pour empêcher qu'on ne lapidât la femme adultere. Nous sommes bien éloignés d'approuver les pécheurs, puisque nous exigeons qu'ils se corrigent pour éviter leur condamnation à venir; mais en détestant le crime, nous devons avoir pitié des criminels. La charité veut que nous aimions les impies, que nous leur fassions du bien, que nous prions Dieu pour eux, & que nous tâchions de les ramener à leur devoir, non par des supplices, mais par nos exemples, par nos conseils, par nos exhortations, &c Je n'examinerai point si la conduite de saint Augustin a toujours répondu à cette morale chrétienne, il me suffit de dire que rien n'en peut détruire l'excellence & la solidité. (D. J.)

INTERCIDONE (Page 8:813)

INTERCIDONE, s. f. (Mythol.) déesse des champs, qui présidoit à la conservation des femmes grosses. Elle veilloit sur elles avec Pilumnus & Dévetra, & leur soin commun étoit de les garantir de tout péril, & sur tout des insultes des sylvains.

INTERCOSTAL (Page 8:813)

INTERCOSTAL, adj. en anatomie, se dit des nerfs, des muscles & des autres vaisseaux qui sont situés entre les côtes. Voyez Côtes.

Les deux nerfs intercostaux, ou les grands nerfs sympathiques commencent chacun par un filet de la sixieme paire de la moëlle allongée, & par deux filets de la cinquieme. Ils accompagnent la carotide dans le canal osseux de l'apophyse pierreuse de l'os des tempes.

Ces nerfs sont situés tout le long des parties latérales du corps de toutes les vertebres, à la racine de leurs apophyses tranverses. Dès qu'ils sont sortis du crane, ils forment un ganglion, qui est situé tout le long des parties latérales des trois premieres vertebres; il est fort adhérent au tronc de la huitieme paire par plusieurs filets de communication. Ils communiquent aussi avec la neuvieme & la dixieme paire de la moëlle allongée, avec la premiere, la seconde & la troisieme des paires cervicales, & même avec la branche que la huitieme paire envoie au larinx. Ce ganglion se termine par un cordon fort menu, qui descend sur les muscles fléchisseurs du col, & il est enveloppé dans une espece de gaîne commune avec la jugulaire, enferme l'artere carotide & la huitieme paire de nerfs. Dans ce trajet ce cordon communique avec la troisieme, la quatrieme, la cinquieme & la sixieme paire cervicale.

Le cordon étant vis - à vis la derniere vertebre du col, forme un ganglion, nommé le dernier ganglion [p. 814] cervical ou cervical inférieur. Il est quelquefois double, après quoi le cordon se détourne de dedans en dehors vers la racine de la premiere côte, ou il forme le premier ganglion torachique ou dorsal. Ces deux ganglions communiquent par des branches courtes avec les nerfs vertébraux voisins; savoir, avec la sixieme & la septieme paire cervicale.

Il part au - dessus du dernier ganglion cervical & au - dessous des filets qui, avec la huitieme paire, forment le plexus pulmonaire & le plexus cardiaque.

Depuis le premier ganglion dorsal, le tronc descend tout le long des côtes proche leurs articulations, & lorsqu'il est parvenu vers la derniere fausse côte, il s'avance plus vers le corps des vertebres. Dans ce trajet il forme entre chaque côte un petit ganglion, qui communique avec le nerf dorsal, voisin depuis la paire moyenne du thorax jusqu'à la derniere vertebre du dos. Le tronc du nerf jette cinq branches obliques vers la derniere partie antérieure des corps des vertebres, dont les quatre premiers viennent ordinairement du cinquieme, sixieme, septieme & huitieme ganglion torachique, & la derniere des ganglions suivans. Ces cinq branches s'unissent & forment un cordon collatéral, qui passe entre la portion latérale du muscle inférieur du diaphragme, auquel il donne quelques filets, & lorsqu'il est parvenu au - dessous, il produit un plexus ganglioforme, nommé plexus semi - lunaire. Ces deux plexus communiquent ensemble, & avec la huitieme paire. Il se forme de leur communication une espece de plexus mitoyen, qui embrasse l'artere coeliaque, & se disperse au mesocolon.

Le ganglion semi - lunaire du côté droit, avec une portion du plexus céliaque & une portion du plexus stomachique, forme le plexus hépatique qui, après avoir communiqué avec le nerf diaphragmatique, se distribue au foie, à la vessicule du fiel, aux canaux biliaires, au duodenum, au pancréas & aux reins succenturiaux.

Le ganglion seulement gauche produit plusieurs rameaux, qui forment le plexus sphérique, lequel communique avec le plexus hépatique au moyen du plexus stomachique, & se distribue à la rate.

Chaque ganglion semi - lunaire fournit plusieurs rameaux, qui joints aux filets des premiers ganglions lombaires, forment le plexus rénal qui se distribue aux reins, dont le droit communique avec le plexus hépathique, & le gauche avec le plexus splénique.

Les deux ganglions semi - lunaires fournissent immédiatement au - dessous du diaphragme, vis - à - vis la derniere vertebre du dos, plusieurs filets qui forment par leur entrelacement le plexus solaire, duquel il part plusieurs filets, qui par leur union avec quelques - uns du plexus hépatique & du plexus rénal, forment le plexus mesentérique supérieur.

Ce plexus jette plusieurs filets qui embrassent l'artere mésentérique inférieure, & forment le plexus méséntérique inférieur; ces deux plexus se distribuent aux intestins.

Le tronc du nerf intercostal, après avoir fourni ses cinq rameaux, devient plus menu; étant arrivé à la onzieme vertebre du dos, il s'approche du cordon collatéral, & passe comme lui à - travers la partie latérale du muscle inférieur du diaphragme; il s'avance vers le corps des vertebres, & reçoit des filets de communication des deux dernieres paires dorsales. Ces deux nerfs viennent gagner la partie antérieure de l'os sacrum, s'approchent l'un de l'autre, & forment à l'extrémité de cet os une communication en forme d'arc renversé; ils forment dans ce trrajet, plusieurs ganglions entre chaque vertebre qui donnent des filets aux parties voisines, & d'autres qui communiquent avec le plexus mésentérique.

De l'union de ces deux nerfs, il en part plusieurs filets qui se distribuent au rectum, au muscle releveur de l'anus, & au muscle du coccix.

Les arteres intercostales sont toutes celles qui sont situées entre les côtes; la supérieure vient quelquefois de la soûclaviere, d'autres fois de l'aorte inférieure, & elle se distribue ordinairement dans les trois ou quatre espaces des côtes supérieures. Les inférieures viennent du tronc inférieur de la grosse artere, & se répandent dans les espaces des huit côtes inférieures, & dans les muscles voisins.

Les muscles intercostaux sont au nombre de quarante - quatre; vingt - deux de chaque côté, situés entre les côtes, & distingués en internes & en externes.

Les onze intercostaux externes viennent supérieurement de la levre externe & inférieure d'une côte, & se terminent inférieurement à la levre externe & supérieure de la côte suivante; leur direction est oblique de derriere & devant.

Les onze intercostaux internes ont une direction opposée, & s'attachent à la levre interne des côtes.

INTERDICTION (Page 8:814)

INTERDICTION, s. f. (Jurisprud.) est la défense qui est faite à quelqu'un de faire quelque chose.

Interdiction d'un officier, est la suspension des fonctions de sa charge ou profession. Cette suspension a lieu lorsque l'officier a manqué aux devoirs de son état, ou qu'il s'est rendu d'ailleurs indigne d'en remplir les fonctions.

Elle est expresse ou tacite; expresse lorsqu'elle est prononcée par un jugement, & dans ce cas elle est ou pour un tems limité, ou indéfinie.

L'interdiction tacite est une suite du decret de prise - de - corps & decret d'ajournement personnel; le decret d'assigné pour être oüi n'emporte pas interdiction.

Les mineurs, les fils de famille & les femmes en puissance de mari, sont aussi dans une espece d'interdiction de s'obliger & de disposer sans y être autorisés par ceux en la puissance desquels ils sont; mais ces especes d'interdictions ne sont point considérées comme une peine, elles sont seulement la suite de l'état de ces personnes.

Il en est de même des imbécilles, des furieux & des prodigues, contre lesquels on prononce une interdiction, afin qu'ils ne puissent faire aucun acte à leur détriment. Voyez ci - après Interdit. (A)

Interdiction (Page 8:814)

Interdiction de commerce, défenses que le prince fait aux négocians marchands & autres de ses sujets, de faire aucun commerce avec les nations avec lesquelles il est en guerre, ou avec qui il ne trouve pas à propos que ses peuples aient correspondance.

Quand l'interdiction est générale, elle emporte même celle du commerce de lettres.

L'interdiction de commerce pour cause de guerre, accompagne ordinairement la publication même de la guerre, & ne se leve qu'en publiant la paix. Il y a cependant des guerres pendant lesquelles il regne entre les marchands, sous le bon plaisir du prince, une espece de treve, qu'on appelle treve marchande.

Pendant l'interdiction de commerce, toute marchandise de part & d'autre est censée de contrebande, & comme telle sujette à confiscation, à moins que les négocians n'ayent obtenu des passeports. Voyez Passeport. Dict. de comm.

Interdiction (Page 8:814)

Interdiction du feu & de l'eau, (Hist. anc.) formule de condamnation que l'on prononçoit à Rome contre ceux qu'on entendoit bannir pour quelque crime. Voyez Bannissement, Exil.

On ne les condamnoit pas directement au bannissement; mais en donnant ordre de ne les point récevoir, & de leur refuser le feu & l'eau, on les con<pb->

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