ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"696"> est possible, a été déterminée par M. Bradley de 16'15"; il est visible qu'elle est la plus grande qu'il est possible, lorsque Jupiter est en conjonction, c'est - à - dire dans la plus grande distance de la terre, & qu'elle doit être d'autant moindre, que cette planete s'approche davantage de l'opposition. Inst. astr. de M. Le Monnier. (O)

INELÉGANT (Page 8:696)

INELÉGANT, voyez Élégant.

INÉNARRABLE (Page 8:696)

* INÉNARRABLE, adj. (Gramm.) qui ne peut être raconté: S. Paul transporté au troisieme ciel, vit des choses inénarrables, qu'il n'a pu raconter.

INEPTIE, INEPTE (Page 8:696)

INEPTIE, INEPTE, (Gram. & Morale.) c'est l'état d'une ame qui n'a d'aptitude à rien; elle est l'effet d'une stupidité que ne remue aucune passion; elle est aussi l'effet des circonstances qui placent un homme de mérite dans des postes au - dessous de lui, ou seulement opposés à son génie. Les hommes communs deviennent ineptes pour avoir trop dispersé la dose bornée de sensibilité & de talens qu'ils avoient reçû de la nature; ils ont trop essayé & trop peu persévéré; ils finissent par n'avoir qu'une ombre d'existence. A la cour & dans la capitale, ils peuvent être encore ce qu'on appelle hommes de bonne compagnie, ou se faire des connoisseurs.

INÉPUISABLE (Page 8:696)

* INÉPUISABLE, adj. (Gram.) qui ne se peut épuiser: il se dit au physique & au moral. Cet étang est inépuisable; cet ouvrage est une mine de connoissances inépuisable; ce mot est relatif aux fluides.

INERTIE (Page 8:696)

INERTIE, s. f. (Géom.) voyez Force d'inertie.

INESPÉRÉ (Page 8:696)

* INESPÉRÉ, adj. (Gram.) qu'on n'espéroit point; un bonheur inespéré, un coup inespéré.

INESTIMABLE (Page 8:696)

* INESTIMABLE, adj. (Gram.) cet adjectif n'est pas l'opposé de l'adjectif simple; estimable, ou qu'on estime; inestimable, qu'on ne peut trop estimer. On dit que le Roi a dans ses gardes - meubles des richesses inestimables en Peinture, & qu'elles y périssent sous la poussiere; il ne se dit pas des personnes.

INÉTENDU (Page 8:696)

INÉTENDU, (Gram.) voyez Étendu & Étendue.

INÉVIDENT (Page 8:696)

INÉVIDENT, (Gram.) voyez Evidence & Evident.

INÉVITABLE (Page 8:696)

* INÉVITABLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut éviter; il se dit de la mort, du destin, & de toutes ces lois générales & communes de la nature, auxquelles la force & l'industrie ne peuvent nous soustraire.

On le transporte par exagération à d'autres choses qui ne sont pas également nécessaires.

INEXACT (Page 8:696)

INEXACT, (Gram.) voyez Exact, Exactitude.

INEXCUSABLE (Page 8:696)

* INEXCUSABLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut excuser aux yeux de l'homme qui a médité sur la foiblesse humaine; il y a peu de fautes absolument inexcusables.

INEXORABLE (Page 8:696)

* INEXORABLE, adj. (Gram.) qu'on ne sauroit fléchir; il se dit des choses & des personnes. Ma gloire inexorable à toute heure me suit, Rac. Cet inexorable est de génie. Les lois sont inexorables & sourdes; c'est un homme dur & inexorable.

INEXPÉRIENCE (Page 8:696)

INEXPÉRIENCE, (Gram.) voyez Expérience.

INEXPIABLE (Page 8:696)

INEXPIABLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut expier, voyez Expiation.

INEXPLICABLE (Page 8:696)

INEXPLICABLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut expliquer. Voyez Expliquer, Explication.

INEXPRIMABLE (Page 8:696)

INEXPRIMABLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut exprimer. Voyez Exprimer, Expression.

INEXPUGNABLE (Page 8:696)

* INEXPUGNABLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut emporter de force; il se dit au physique & au moral des choses & des personnes. Cette citadelle & cette femme sont inexpugnables.

INEXTINGUIBLE (Page 8:696)

INEXTINGUIBLE, adj. (Gram.) qu'on ne peut éteindre. Voyez Éteindre.

INFAILLIBILITE (Page 8:696)

INFAILLIBILITE, s. f. (Théolog.) don d'être in<cb-> faillible, c'est - à - dire de ne pouvoir ni se tromper ni être trompé. Voyez Infaillible.

Les Théologiens catholiques conviennent tous que l'Eglise a reçû de Jesus Christ le don d'infaillibilité lorsqu'elle est assemblée dans un concile écuménique; & ceux qui dans ces derniers tems ont contesté cette prérogative à l'Eglise dispersée, semblent n'avoir pas assez fait attention à la promesse que Jesus - Christ a faite à son Eglise d'être avec elle, c'est - à - dire de l'assister de ses lumieres & de son esprit tous les jours jusqu'à la consommation des siecles. Les Protestans contestent à l'Eglise même assemblée son infaillibilité.

On distingue deux sortes d'infaillibilités, l'une passive, qui fait que toute la société des Fideles ne peut jamais succomber à l'erreur; l'autre active, accordée seulement à tous les pasteurs de l'Eglise pris collectivement, & en vertu de laquelle ils décident sans pouvoir se tromper, tous les points qui concernent la foi & la morale. Les Protestans reconnoissent la premiere sorte d'infaillibilité & rejettent la seconde, sur des prétextes qu'eux - mêmes combattent tous les jours dans la pratique, puisqu'ils déferent à l'autorité de leurs synodes & consistoires.

Les Théologiens ajoutent encore que l'infaillibilité de l'Eglise s'étend aux faits dogmatiques non révélés, c'est - à - dire à l'attribution de tel ou tel sens à telle ou telle doctrine. Ce point a donné lieu à de vives disputes dans ces derniers tems au sujet du livre de Jansenius.

Les principales raisons qu'on allegue en faveur de l'infaillibilité active de l'Eglise, sont tirées 1°. des promesses de Jesus - Christ & de la doctrine des Apôtres, sur - tout de saint Paul: 2°. de l'obscurité des écritures: 3°. de l'insuffisance du jugement privé & de la difficulté de la méthode de discussion pour les simples en matiere de religion, & par conséquent de la nécessité où l'on est d'avoir un juge infaillible pour la décision des controverses.

L'infaillibilité du pape est une opinion particuliere de quelques Théologiens, rejettée par le plus grand nombre, & sur - tout par l'Eglise gallicane.

INFAILLIBILISTE (Page 8:696)

INFAILLIBILISTE, s. m. qui défend l'infaillibilité; nom qu'on donne aux Théologiens qui soutiennent l'infaillibilité du pape.

INFAILLIBLE (Page 8:696)

INFAILLIBLE, adj. (Théologie.) qui ne peut se tromper ni être trompé. Voyez Tromperie, Erreur. Ce mot est formé de la préposition in, prise privativement, & de fallo, je trompe.

On peut être infaillible ou par nature ou par privilege. Dieu seul est infaillible de la premiere maniere; c'est une suite nécessaire de sa souveraine perfection. L'Eglise est infaillible de la seconde maniere, parce que Dieu lui en a accordé le privilege. Voyez Infaillibilité.

Les Catholiques soutiennent que l'Eglise est infaillible, soit qu'elle se trouve assemblée dans un concile écuménique, soit qu'elle soit dispersée, & cela en vertu des promesses de Jesus - Christ: qui vos audit me audit; ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem soeculi. Les Protestans au contraire, prétendent que l'Eglise, soit assemblée soit dispersée, est sujette à l'erreur.

Parmi les Catholiques, quelques Théologiens défendent cette opinion, que le pape quand il prononce ex cathedrâ, c'est - à - dire après avoir assemblé le conclave, est infaillible. Quelques - uns ont été jusqu'à prétendre que le souverain pontife, même, comme personne privée, & quand il prononçoit proprio motu, étoit infaillible. Cette doctrine n'est pas reçûe en France, où l'on pense que les jugemens des papes ne sont point infaillibles ni irréformables, à moins qu'ils ne soient appuyés du consentement de l'Eglise. [p. 697]

Entre ces deux sentimens, quelques - uns en ont imaginé un mitoyen; c'est de distinguer le siége de Rome, du pontife qui l'occupe, & de soutenir que ce siége non - seulement n'a jamais erré, mais encore qu'il ne peut errer.

INFAISABLE (Page 8:697)

INFAISABLE, adj. (Gramm.) qui ne peut être exécuté. Voyez Faire, Exécuter.

INFAMATION (Page 8:697)

INFAMATION, s. f. (Jurisprud.) signifie ce qui emporte contre quelqu'un une note d'infamie. En matiere civile les jugemens qui condamnent à quelque aumône, & en matiere criminelle ceux qui condamnent en quelque amende, ou à une peine afflictive, emportent infamation, c'est - à - dire notent d'infamie celui qui est condamné. Voyez Infamie. (A)

INFAMES (Page 8:697)

INFAMES, adj. pris subst. (Jurisprud.) quasi sine fama, sont ceux qui ont perdu la réputation d'honneur & de probité.

Tels sont ceux qui sont condamnés aux galeres ou au bannissement à tems, ou dont le bannissement n'est que d'une province, d'une ville, ou d'une jurisdiction.

Tels sont aussi ceux qui ont été condamnés à faire amende honorable, au fouet, à la fleur - de - lys, à demander pardon à genoux, au blâme, ou à une amende pécuniaire en matiere criminelle, ou à une aumône en matiere civile.

Pour que les condamnations en matiere criminelle emportent infamie, il faut qu'elles aient été prononcées par arrêt ou par sentence rendus sur recollement & confrontation, & qu'il n'y ait point eu d'appel, ou que la sentence ait été confirmée par arrêt.

Ceux qui ont encouru la mort civile sont aussi infâmes. Il y a encore d'autres personnes qui sont réputées infâmes de fait, quoiqu'elles n'aient pas encouru l'infamie de droit. Voyez ci - après, & Infamie.

Ceux qui sont seulement infâmes sans être morts civilement, ne perdent ni la liberté ni la vie civile, & les droits de cité qui en font partie; ils peuvent en conséquence faire tous actes entre - vifs & à cause de mort, & sont pareillement capables de succéder, & de toutes dispositions faites à leur profit, soit entrevifs ou à cause de mort.

Les infâmes ayant perdu l'honneur sont incapables de toutes fonctions de judicature & autres fonctions publiques, à moins qu'ils ne soient réhabilités par lettres du prince.

Ils ne peuvent aussi posséder aucun bénéfice.

Enfin leur témoignage est ordinaitement rejetté tant en jugement que dehors; ou si par défaut d'autres preuves, ou quelques autres circonstances, on est forcé de l'admettre, on y a peu d'égard; il dépend de la prudence du juge de déterminet le degré de foi que l'on peut y ajouter. Voyez ci - après Infamie. (A)

INFAMIE (Page 8:697)

INFAMIE, s. f. (Jurisprud.) est la perte de l'honneur & de la réputation. On distingue deux sortes d'infamie, celle de fait & celle de droit.

L'infamie de fait est celle qui provient d'une action deshonorante par elle - même, & qui dans l'opinion de tous les gens d'honneur, perd de réputation celui qui en est l'auteur, quoiqu'il n'y ait aucune loi qui y ait attaché la peine d'infamie.

Cette infamie de fait est encourue par ceux qui sont notoirement usuriers publics, ou qui menent une vie scandaleuse & infâme.

Ceux qui ayant été accusés d'un crime grave, n'ont été renvoyés qu'avec un plus amplement informé, ou un hors de cour, ne sont pas véritablement infâmes; mais ils demeurent toujours notés jusqu'à ce qu'ils aient été déchargés de l'accusation, & cette note emporte une espece d'infamie de fait.

Suivant le droit romain, le témoignage de ceux qui étoient infâmes de fait n'étoit point reçû en justice; parmi nous ils peuvent être dénonciateurs & témoins; mais c'est au juge à donner plus ou moins de foi à leurs déclarations ou dépositions, selon qu'ils sont suspects.

Ceux qui sont infâmes de fait ne peuvent être reçus dans aucun office de judicature, ni dans aucune autre place honorable.

L'infamie de droit est celle qui provient de la condamnation pour crime, lorsque la condamnation emporte mort naturelle ou civile, ou lorsque l'accusé est condamné aux galeres ou au bannissement à tems, ou d'un certain lieu seulement, ou à faire amende honorable, au fouet, à la fleur - de - lys, à demander pardon à genoux, au blâme, ou à une amende pécuniaire en matiere criminelle, ou à une aumône en matiere civile.

Ces sortes de condamnations excluent ceux contre qui elles ont été prononcées, de toutes dignités & charges publiques; c'est pourquoi Livius Salinator étant censeur, nota d'ignominie toutes les tribus du peuple romain, parce qu'après l'avoir condamné par jugement public, elles l'avoient fait consul, & ensuite censeur; il n'excepta que la tribu Metia, qui ne l'avoit point ni condamné, ni élevé à la magistrature.

L'interdiction perpétuelle d'une fonction publique rend aussi incapable de toute autre place honorable.

Le decret d'ajournement personnel ou de prise de corps, emporte aussi interdiction contre l'officier public, & conséquemment une exclusion de toute autre place honorable; mais cette interdiction & exclusion cesse lorsque l'accusé obtient un jugement d'absolution, ou qu'il est seulement condamné à une peine légere & non infamante.

Le témoignage de ceux qui ont encouru l'infamie de droit est rejetté, excepté pour le crime de lezemajesté, où l'on reçoit la dénonciation & le témoignage de toutes sortes de personnes.

On reçoit même quelquefois la déposition des infâmes de droit, au sujet de crimes ordinaires; mais le juge n'y a d'égard qu'autant qu'il convient.

Il y avoit certaines actions chez les Romains qui étoient infamantes, telles que celles du vol, de la rapine, de l'injure & du dol, tellement que ceux qui avoient transigé sur une telle action, acceptâ pecuniâ, étoient réputés infâmes; il y avoit même quatre actions, qui quoique procédantes de contrats & quasi - contrats, étoient infamantes, du - moins quant à l'action directe.

En France les actions, ni les transactions pour cause de délit, ne sont jamais infamantes; il n'y a que les condamnations pour crimes & délits, tendantes à quelque peine corporelle ou ignomineuse, qui emportent infamie de droit. Voyez au code, le tit. ex quibus causis infamia irrogatur, & ci - devant Infames. (A)

INFANT (Page 8:697)

INFANT, adj. qui se prend aussi subst. (Hist. mod.) titre d'honneur qu'on donne aux enfans de quelques princes, comme en Espagne & en Portugal. Voyez Prince, Fils.

On dit ordinairement que ce titre s'est introduit en Espagne à l'occasion du mariage d'Eléonor d'Angleterre, avec Ferdinand II. roi de Castille, & que ce prince le donna pour la premiere fois au prince Panche son fils; mais Pélage évêque d'Oviédo, qui vivoit l'an 1100, nous apprend dans une de ses lettres, que dès le regne d'Evremond II. le titre d'infant & d'infante étoit déja usité en Espagne. Dict. de Trévoux.

INFANTADO (Page 8:697)

INFANTADO, (Géog.) contrée d'Espagne avec titre de duché; elle est composée des villes d'Algozer, Salmeron, Valdéolivas, & de plusieurs bourgades. Cette contrée fut nommée Infantado, parce que plusieurs enfans fils de rois l'avoient possédée.

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