ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"646"> personnes parentes ou alliées en un degré assez proche pour ne pouvoir contracter mariage ensemble sans dispense.

Ces sortes de batards ne peuvent être légitimés par le mariage subséquent de leurs pere & mere, quand même ceux - ci obtiendroient dispense pour se marier ensemble. Voyez Batard. (A)

Incestueux (Page 8:646)

Incestueux, adj. pris subst. (Hist. ecclés.) nom de secte qui s'éleva en Italie vers l'an 1063.

L'hérésie des incestueux commença à Ravenne. Les savans de la ville consultés par les Florentins sur les degrés de consanguinité qui empêchent le mariage, leur répondirent que la septieme génération marquée par les canons devoit se prendre des deux côtés joints ensemble, ensorte qu'on comptât quatre générations d'un côté & trois de l'autre.

Ils prouvoient cette opinion par un endroit de Justinien, où il dit « qu'on peut épouser la petitefille de son frere ou de sa soeur, quoiqu'elle soit au quatrieme degré »: d'où ils concluoient, si la petite - fille de mon frere est à mon égard au quatrieme degré, elle est au cinquieme pour mon fils, au sixieme pour mon petit - fils, & au septieme pour mon arriere petit - fils.

Pierre Damien écrivit contre cette opinion, & Alexandre II. la condamna dans un concile tenu à Rome. Dict. de Trévoux.

INCH (Page 8:646)

INCH, s. m. (Mesure.) nom d'une mesure applicative, dont on se sert en Angleterre; c'est proprement ce qu'on appelle pouce en France; mais avec quelque différence; car si l'on suppose le pié divisé en mille parties, le pié anglois étant mille, le pié royal de Paris sera 1068, 11 pouces, 8 lignes. Le grain d'orge est au - dessous de l'inch, & est la plus petite de ces sortes de mesures angloises; il faut trois grains d'orge pour un inch; quatre inchs font la poignée; trois poignées le pié; un pié & demi fait la coudée; deux coudées font un yard ou verge, & un yard & un quart fait une aune de France, ou pour parler exactement, la verge angloise fait neuf neuviemes de l'aune de Paris; de sorte que neuf yards font sept aunes de Paris. (D. J.)

INCHOATIF (Page 8:646)

INCHOATIF, adj. (Gram.) Priscien, & après lui la foule des Grammairiens, ont désigné par cette dénomination, les verbes caractérisés par la terminaison sco ou scor, ajoutée à quelque radical significatif par lui - même. Tels sont les verbes,

Augesco,                 Augeo,
Albesco,                 Albeo,           Verbes.
Calesco,     dérivé de   Caleo,
Frigesco,                Frigeo,
Dulcesco,                Dulcis,          Adjectifs.
Mitesco,                 Mitis,
Lapidesco,               Lapis, dis,      Noms s.
Irascor,                 Ira,

Au reste cette dénomination pourroit avoir été adoptée bien légèrement, & il ne paroît pas que dans l'usage de la langue latine, les bons écrivains aient supposé dans cette sorte de verbe, l'idée accessoire d'inchoation ou de commencement, que leur nom y semble indiquer. Le style des commentaires de César devoit avoir & a en effet de l'élégance, de la pureté & de la justesse; celui de Caton (de R. R.) doit encore avoir plus de précision, parce qu'il est purement didactique; cependant ces deux auteurs ayant besoin de marquer le commencement de l'événement désigné par des verbes prétendus inchoatifs, se sont servis l'un & l'autre du verbe incipio. cùm maturescere frumenta inciperent, Caes. Et ubi primum incipiunt hiscere, legi oportet, Cat. Cicéron qui savoit louer avec tant d'art, & qui connoissoit si bien les différences délicates des mots les plus aisés à confondre, dit à César (pro Marcel.) en faisant l'éloge de sa justice & de sa douceur, at verb hoec tua justitia & lenitas florescit quotidie magis: peut - on penser qu'il ait voulu lui dire que tous les jours il cessoit d'avoir de la justice & de la douceur pour recommencer chaque jour à en montrer davantage? En ce cas, c'étoit une satyre sanglante plutôt qu'un éloge; & dans Cicéron, une absurdité plutôt qu'un effet de l'art.

C'est donc sur d'autres titres, que sur la foi du nom d'inchoatif, qu'il est nécessaire d'établir le caractere différentiel de cette sorte de verbe. Consultons les meilleurs écrivains. On lit dans Virgile, Georg. III. 504.

Sin in processu coepit crudescere morbus;

Sur quoi Servius fait cette remarque, crudescere, validior fieri, ut dejectâ cru descit pugna camillâ: & lorsqu'il en est à ce vers de l'Eneïde, XI. 833. il l'explique ainsi, crudescit, crudelior fit coede multorum; ce qui peut se justifier par l'autorité même de Virgile, qui avoit dit ailleurs dans le même sens, magis effuso crudescunt sanguine pugnoe. AEn. VII. 788.

Au douzieme livre de l'Eneïde (45.), Virgile s'exprime ainsi:

Haud quaquam dictis violentis Turni Flectitur; exuperat magis, aegrescit que medendo.

Et voici le commentaire du même Servius: indè magna ejus oegritudo crescebat, unde se ei Latinus remedium sperabat afferre.

Il est donc évident que crudescere exprime l'augmentation graduelle de la cruauté, & oegrescere l'augmentation graduelle de la douleur: & c'étoit apparemment d'après de pareilles observations que L. Valle (Elegant. lib. I.) vouloit que l'on donnât aux verbes de cette espece le nom d'augmentatifs. Mais ce terme est déja employé dans la Grammaire greque & dans la Grammaire italienne, pour désigner des noms qui ajoutent à l'idée individuelle de leur primitif, l'idée accessoire d'un degré extraordinaire, mais fixe d'augmentation. D'ailleurs ne paroîtroit - il pas choquant d'appeller augmentatifs les verbes deflorescere, decrescere, defervescere, &c. qui expriment à la vérité une progression graduelle, mais de diminution plutôt que d'augmentation? Ce n'est que cette progression graduelle qui caractérise en effet les verbes dont il s'agit, & c'étoit d'après cette idée spécifique qu'il falloit les nommer progressifs.

Ces verbes ont tous la signification passive; & c'est pour cela que Servius les explique tous par le verbe passif fieri; il y ajoute un comparatif pour désigner la gradation caractéristique: crudescere, validior fieri; & de même augescere, fieri major; calescere, fieri calidior; mitescere, fieri mitior; lapidescere, fieri ad lapidis naturam propior; defervescere, minùs fervidus fieri, &c.

Nous avons aussi en françois des verbes progressifs, ou si l'on veut, des verbes inchoatifs, qui sont pour la plûpart terminés en ir, comme blanchir, jaunir, vieillir, grandir, rajeunir, fleurir, &c. (B. E. R. M.)

INCIDEMMENT (Page 8:646)

INCIDEMMENT, adv. (Gramm. & Jurisp.) se dit de ce qui vient à l'occasion de quelque chose, par exemple le défendeur qui est assigné pour le payement d'une somme, & qui prétend que le demandeur lui doit aussi quelque chose, se constitue incidemment demandeur à l'effet d'en être payé.

Lorsque dans une contestation on produit comme titre une sentence, & que celui auquel on l'oppose pour faire cesser l'induction que l'on en tire contre lui en interjette appel, c'est appeller incidemment de cette sentence. Voyez Incident. (A)

INCIDENCE (Page 8:646)

INCIDENCE, s. f. en Méchanique exprime la direction suivant laquelle un corps en frappe un autre.

On appelle ordinairement en Optique, angle d'incidence l'angle compris entre un rayon incident sur [p. 647] un plan, & la perpendiculaire tirée sur le plan au point d'incidence.

Par exemple, fi l'on suppose que A B (Pl. optiq. fig. 26.) soit un rayon incident qui parte du point rayonnant A & tombe sur le point d'incidence B, & H B une perpendiculaire sur D E au point d'incidence, l'angle A B H compris entre A B & H B sera l'angle d'incidence.

Quelques auteurs appellent angle d'incidence le complément de ce dernier angle; ainsi supposant que A B soit un rayon incident, & H B une perpendiculaire, comme ci - devant; l'angle A B D compris entre le rayon & le plan réfléchissant ou rompant D E est appellé par ces auteurs l'angle d'incidence; mais la premiere dénomination est la plus usitée, sur - tout dans la Dioptrique.

Il est démontré en Optique 1°. que l'angle d'incidence A B H (Fig. 26.) est toujours égal à l'angle de réflexion H B C, ou l'angle A B D à l'angle C B E. Voyez Reflexion.

2°. Que les sinus des angles d'incidence & de réfraction sont toujours l'un à l'autre en raison constante.

3°. Que dans le passage des rayons de l'air dans le verre, le sinus de l'angle d'incidence est au sinus de l'angle de réfraction comme 300 à 193, ou à peu - près comme 14 à 9; au contraire, que du verre dans l'air, le sinus de l'angle d'incidence est à celui de l'angle de réfraction comme 195 à 300, ou comme 9 à 14.

Il est vrai que M. Neuton ayant démontré que les rayons de lumiere ne sont pas tous également réfrangibles, on ne peut fixer au juste le rapport qu'il y a entre les sinus des angles de réfraction & d'incidence; mais on a indiqué ci - dessus la proportion la plus approchante, c'est - à - dire celle qui convient aux rayons de refrangibilité moyenne. Voyez Lumiere, Couleur, Refrangibilité .

Cathere d'incidence. Voy. Cathere & Réflexion.

Ligne d'incidence dans la Catoptrique, est une ligne droite, comme A B (Pl. optiq. fig. 26.), par laquelle la lumiere vient du point rayonnant A au point B de la surface d'un miroir. On l'appelle aussi rayon incident. Voyez Rayon.

Ligne d'incidence dans la Dioptrique est une ligne droite, comme A B (fig. 56.), par laquelle la lumiere vient sans réfraction dans le même milieu du point rayonnant à la surface du corps rompant H K L I.

Point d'incidence est le point B sur lequel tombe le rayon A B. fig 26.

Axe d'incidence est le perpendiculaire B H tiré du point d'incidence B sur la surface réfléchissante ou rompante. Chambers. (O)

INCIDENT (Page 8:647)

INCIDENT, adj. (Physiq. & Optiq.) on appelle rayon incident les rayons de lumiere qui tombent sur une surface. Voyez Incidence. (O)

Incident (Page 8:647)

Incident, s. m. (Gramm.) événement, circonstance particuliere. Incident dans un poëme est un épisode, ou action particuliere liée à l'action principale, ou qui en est dépendante. Voyez Action & Episode.

Une bonne comédie est pleine d'agréables incidens, qui divertissent les spectateurs, & qui en forment l'intrigue. Le poëte doit faire choix des incidens susceptibles des ornemens convenables au caractere de son poëme. La variété d'incidens bien amenés & bien menagés, fait la beauté du poëme héroïque, qui doit toujours embrasser une certaine quantité d'incidens pour suspendre le dénouement, qui sans cela iroit trop vite. Voyez Epique. Dict. de Trévoux.

Incident (Page 8:647)

Incident, (Jurisprud.) est une contestation accessoire survenue à l'occasion de la contestation principale: par exemple, sur une demande en paye<cb-> ment du contenu en un billet, si l'on fait difficulté de reconnoître l'écriture ou la signature, c'est un incident qu'il faut juger préalablement; de même si celui qui est assigné demande son renvoi, ou propose quelque exception dilatoire, ce sont autant d'incidens.

Toute requête contenant nouvelle demande relative à la contestation principale, & formée après que l'instance est liée, est une demande incidente.

Si la nouvelle demande a un objet indépendant de la premiere contestation, alors on ne la regarde plus comme incidente, mais comme une demande principale qui doit être formée à domicile, & instruite séparément de la premiere.

Les incidens ou demandes incidentes sont de deux sortes; les uns sont des préalables sur lesquels il faut d'abord statuer, comme les renvois & déclinatoires: les exceptions dilatoires, les communications de pieces, & les autres sont des accessoires de la demande principale, & se jugent en même tems. Voyez Demande, Jonction, Disjonction . (A)

INCIDENTE (Page 8:647)

INCIDENTE, adj. (Grammaire.) on distingue en Grammaire la proposition principale & la proposition incidente. La proposition incidente est toujours partielle à l'égard de la principale; & l'on peut dire que c'est une proposition particuliere liée à un mot dont elle est un supplément explicatif ou déterminatif.

Par exemple, quand on dit, les savans, qui sont plus instruits que le commun des hommes, devroient aussi les surpasser en sagesse, c'est une proposition totale; qui sont plus instruits que le commun des hommes, c'est une proposition partielle liée au mot savans, dont elle est un supplément explicatif, parce qu'elle sert à en développer l'idée, pour y trouver un motif qui justifie l'énoncé de la proposition principale, les savans devroient surpasser les autres hommes en sagesse; la proposition partielle, qui sont plus instruits que le commun des hommes, est donc une proposition incidente.

Pareillement quand on dit, la gloire qui vient de la vertu a un éclat immortel, c'est une proposition totale; qui vient de la vertu, c'est une proposition partielle liée au mot gloire; mais elle en est un supplément déterminatif, parce qu'elle sert à restreindre la signification trop générale du mot gloire, par l'idée de la cause particuliere qui la procure, savoir la vertu; ainsi la proposition partielle qui vient de la vertu, est une proposition incidente.

Il y a donc deux sortes de propositions incidentes, la premiere est explicative, & elle sert à développer la compréhension de l'idée du mot auquel elle est liée, pour en faire sortir pour ou contre la proposition principale, une preuve, si elle est spéculative, ou un motif, si elle est pratique; la seconde est déterminative, & elle ajoûte à l'idée du mot auquel elle est liée, une idée particuliere qui la restraint à une étendue moins générale.

Lorsque la proposition incidente est explicative, on peut la retrancher de la principale sans en altérer le sens, parce que laissant dans toute l'étendue de sa valeur le mot sur lequel elle tombe, elle peut en être séparée sans qu'il cesse d'exprimer la même idée. Mais si la proposition incidente est déterminative, on ne peut la retrancher de la principale sans en altérer le sens, parce que restraignant l'étendue de la valeur du mot auquel elle est liée, elle ne peut en être séparée, sans qu'il recouvre sa premiere généralité par la suppression de l'idée particuliere exprimée dans la proposition incidente. Ainsi dans le premier exemple, les savans, qui sont plus instruits que le commun des hommes, devroient aussi les surpasser en sagesse; si l'on supprime la proposition incidente, la principale conservera toujours le même sens dans toute

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