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Imputation (Page 8:640)
L'imputation du péché d'Adam a été faite à sa postérité,
parce que par sa chûte tous ses descendans
sont devenus criminels devant Dieu, comme s'ils
étoient tombés eux mêmes, & qu'ils portent la peine
de ce premier crime. Voyez
L'imputation, lorsqu'on la prend en bonne part,
est l'application d'une justice étrangere. Voyez
L'imputation des mérites de Jesus - Christ ne signifie autre chose chez les réformés, qu'une justice extrinseque, qui ne nous rend pas véritablement justes, mais qui nous fait seulement paroître tels, qui cache nos péchés, mais qui ne les efface pas.
Luther, qui le premier a voulu expliquer la justification par cette imputation de la justice de Jesus - Christ, prétendoit que ce qui nous justifie & ce qui nous rend agréables aux yeux de Dieu, ne fut rien en nous, mais que nous avons été justifiés, parce que Dieu nous imputoit la justice de Jesus - Christ comme si elle eût été la nôtre propre, parce qu'en effet nous pouvions nous l'approprier par la foi. A quoi il ajoutoit qu'on étoit justifié dès qu'on croyoit l'être avec certitude. Bossuet, hist. des variat. tom. I. liv. I. pag. 10.
C'est pour cela que les Catholiques ne se servent point du terme d'imputation, & disent que la grace justifiante qui nous applique les mérites de Jesus - Christ, couvre non - seulement nos péchés, mais même les efface; que cette grace est intrinseque & inhérente, qu'elle renouvelle entierement l'intérieur de l'homme, & qu'elle le rend pur, juste & sans tache devant Dieu, & que cette justice inhérente lui est donnée à cause de la justice de Jesus - Christ, c'est à - dire par les mérites de sa mort & de sa passion. En un mot, disent - ils, quoique ce soit l'obéissance de Jesus Christ qui nous a mérité la grace justifiante, ce n'est pas cependant cette obéissance qui nous rend formellement justes. Et de la même maniere, ce n'est pas la desobéissance d'Adam qui nous rend formellement pécheurs, quoique ce soit cette desobéissance qui nous a mérité & attiré le péché & les peines du péché.
Les Protestans disent que le péché du premier homme est imputé à ses descendans, parce qu'ils sont regardés & punis comme coupables à cause du péché d'Adam. Les Catholiques prétendent que ce n'est pas en dire assez, & que non - seulement nous sommes regardés & punis comme coupables, mais que nous le sommes en effet par le péché originel.
Les Protestans disent aussi que la justice de Jesus - Christ nous est imputée, & que notre justification ne
Imputation (Page 8:640)
Celui qui est débiteur de plusieurs sommes principales envers la même personne & qui lui fait quelque payement, peut l'imputer sur telle somme que bon lui semble, pourvû que ce soit à l'instant du payement.
Si le débiteur ne fait pas sur le champ l'imputation, le créancier peut la faire aussi sur le champ, pourvû que ce soit in duriorem causam, c'est - à - dire sur la dette la plus onéreuse au débiteur.
Quand le débiteur ni le créancier n'ont point fait l'imputation, elle se fait de droit, aussi in duriorem.
Lorsqu'il est dû un principal portant intérêt, l'imputation des payemens se fait suivant la disposition du droit priùs in usuras; cela se pratique ainsi dans tous les parlemens de droit écrit.
Le parlement de Paris distingue si les intérêts sont
dûs ex naturâ rei, ou ex officio judicis: au premier
cas les payemens s'imputent d'abord sur les intérêts;
au second elle se fait d'abord sur le principal, ensuite
sur les intérêts. Voyez le recueil de questions de
M. Bretonnier, au mot
INABORDABLE (Page 8:640)
INABORDABLE, adj. (Gramm.) qu'on ne peut
aborder. Voyez
INACCESSIBLE (Page 8:640)
INACCESSIBLE, adj. (Gramm.) dont on ne peut approcher. Il se dit au simple & au figuré. Les torrens qui tombent de cette montagne en rendent le sommet inaccessible. Les grands sont inaccessibles. Il y a peu de coeurs inaccessibles à la flaterie.
Inaccessible (Page 8:640)
Inaction (Page 8:640)
Les Mystiques appellent inaction une privation de mouvement, un anéantissement de toutes les facultés, par lequel on ferme la porte à tous les objets extérieurs, & l'on se procure une espece d'extase durant laquelle Dieu parle immédiatement au coeur. Cet état d'inaction est le plus propre selon eux, à recevoir le Saint - Esprit. C'est dans ce repos & dans cet assoupissement que Dieu communique à l'ame des graces sublimes & ineffables.
Quelques - uns ne la font pas consister dans cette espece d'indolence stupide, ou cette suspension générale de tous sentimens. Ils disent que par cette cessation de desirs, ils entendent seulement que l'ame ne se détermine point à certains actes positifs, & qu'elle ne s'abandonne point à des méditations stériles, ou aux vaines spéculations de la raison; mais qu'elle demande en général tout ce qui peut être agréable à Dieu, sans lui rien prescrire.
Cette derniere doctrine est celle des anciens Mys<pb-> [p. 641]
Il est vrai cependant, à parler en général, que l'inaction n'est pas un fort bon moyen pour réussir auprès de Dieu. Ce sont nos actions qui nous attirent ses faveurs; il veut que nous agissions, c'est - à - dire qu'avec sa grace nous desirions & nous fassions le bien; & notre inaction ne sauroit lui être agréable.
INADMISSIBLE (Page 8:641)
INADMISSIBLE, adj. (Jurisprud.) c'est ce que
l'on ne doit pas recevoir; il y a des cas, par exemple,
où la preuve par témoins est inadmissible, c'est - à - dire qu'elle ne doit pas être ordonnée. Certains
faits en particulier ne sont pas admissibles; savoir
ceux qui ne sont pas pertinens. Voyez
INADVERTANCE (Page 8:641)
* INADVERTANCE, s. f. (Gramm. & Morale.) action ou faute commise sans attention à ses suites. Il faut pardonner les inadvertances. Qui de nous n'en a point commis? Il y a des hommes que la nature a formé inadvertans & distraits. Ils sont toujours pressés d'agir, ils ne pensent qu'après. Toute leur vie se passe à faire des offenses & à demander des pardons. L'inadvertance est un des défauts de l'enfance. C'est l'effet en eux de la vivacité & de l'inexpérience.
INALIENABLE (Page 8:641)
INALIENABLE, adj. (Jurisp.) se dit des choses
dont la propriété ne peut valablement être transportée
à une autre personne. Le domaine de la couronne
est inaliénable de sa nature; les biens d'église
& des mineurs ne peuvent aussi être aliénés sans nécessité
ou utilité évidente. Voyez
INALLIABLE (Page 8:641)
* INALLIABLE, adj. (Gramm.) qui ne se peut
allier avec. Il se dit au simple & au figuré. Ces métaux
sont inalliables. Les intérêts de Dieu & ceux
du monde sont inalliables. Voyez
INALTÉRABLE (Page 8:641)
* INALTÉRABLE, adj. (Gramm.) qui ne peut s'altérer ou être altéré. Il n'y a rien dans la nature qui soit inaltérable, le froid, le chaud, l'humidité, la raréfaction, le mouvement, la fermentation, &c. sont des causes d'altération qui agissent sans cesse.
Inaltérable se dit aussi au figuré; placez le stoïcien dans la prospérité, placez - le dans la disgrace, sa grande ame demeurera inaltérable.
INAMOS (Page 8:641)
INAMOS, s. m. (Hist. nat. Bot.) fruit qui croît sur un arbre des Indes qui ressemble à nos pruniers & par le fruit & par la fleur.
INANITION (Page 8:641)
INANITION, s.f. (Medecine.) ce mot exprime dans
le langage medecinal populaire, plus encore que
dans la vraie langue de l'art, un état de langueur &
d'épuisement presque absolu, l'extrème degré de foiblesse.
Il est spécialement consacré par l'usage à désigner
cette espece de foiblesse, la moins grave de
toutes, qui provient du défaut de nourriture accoutumée,
soit qu'on en ait pris moins qu'à l'ordinaire
dans un ou plusieurs repas précédens; soit que l'heure
accoutumée d'un repas soit simplement retardée.
Ce sentiment peut à peine être regardé comme une
incommodité. Quant aux états de foiblesse, d'accablemens
plus inhérens, plus graves, qui sont des objets
vraiment medicinaux. Voyez
INAPPERCEVABLE (Page 8:641)
INAPPERCEVABLE, voyez
INAPPLICATION, INAPPLIQUÉ (Page 8:641)
INAPPLICATION, INAPPLIQUÉ, voyez
INAPPRÉTIABLE (Page 8:641)
INAPPRÉTIABLE, voyez
INAPPÉTENCE (Page 8:641)
INAPPÉTENCE, (Medecine.) voyez
INARIMÉ (Page 8:641)
INARIMÉ, (Géog. anc.) c'est un des anciens noms
de l'île d'Ischia, située vis - à - vis de Cumes dans le
golphe. Voyez
Les Latins ont ici transporté la fable de Tiphoée
INARTICULÉ (Page 8:641)
INARTICULÉ, adj. (Gramm.) se dit des sons,
des syllabes ou des mots qui ne sont pas prononcés
distinctement. Voyez
INATTAQUABLE (Page 8:641)
* INATTAQUABLE, adj. (Gramm.) qui ne peut être attaqué. Cette ville est inattaquable. Ce titre est inattaquable.
INATTENDU (Page 8:641)
* INATTENDU, adj. (Gramm.) auquel on ne s'attend point. Une épithete bien choisie tient lieu d'une phrase entiere, & produit une impression vive & inattendue. Il fut d'autant plus sensible à sa disgrace qu'elle fut plus inattendue.
INATTENTION (Page 8:641)
INATTENTION, s. f. (Gramm.) manque d'attention.
Voyez
INAUGURATION (Page 8:641)
INAUGURATION, s. f. (Hist. mod.) cérémonie
qu'on fait au sacre d'un empereur, d'un roi, d'un
prélat, qu'on appelle ainsi à l'imitation des cérémonies
que faisoient les Romains quand ils entroient
dans le college des augures. Voyez
Ce mot vient du latin inaugurare, qui signifie dédier quelque temple, élever quelqu'un au sacerdoce,
ayant pris auparavant les augures. Voyez
Ce mot est plus usité en latin qu'en françois, où l'on se sert de ceux de sacre, ou de couronnement.
INBAB (Page 8:641)
INBAB, s. f. (Commerce.) toiles qu'on vend au Caire. Les grandes inbabs n'ont que 30 piés à la piece, & se vendent cent cinquante médaris.
INCA ou YNCA (Page 8:641)
INCA ou YNCA, s. m. (Hist. mod.) nom que les naturels du Pérou donnoient à leurs rois & aux princes de leur sang.
La chronique du Pérou rapporte ainsi l'origine des incas. Le Pérou fut long - tems un théatre de toutes sortes de crimes, de guerres, de dissensions & de desordres les plus abominables, jusqu'à ce qu'enfin parurent deux freres, dont l'un se nommoit Mangocapac, dont les Indiens racontent de grandes merveilles. Il bâtit la ville de Cusco, il fit des loix & des réglemens, & lui & ses descendans prirent le nom d'inca, qui signifie roi ou grand - seigneur. Ils devinrent si puissans qu'ils se rendirent maîtres de tout le pays qui s'étend depuis Parto jusqu'au Chili, & qui comprend 1300 lieues, & ils le possederent jusqu'aux divisions qui survinrent entre Guascar & Atabalipa; car les Espagnols en ayant profité, ils se rendirent maîtres de leurs états, & détruisirent l'empire des incas.
On ne compte que douze incas, & l'on assure que les personnes les plus considérables du pays portent encore aujourd'hui ce nom. Mais ce n'est plus qu'un titre honorable sans aucune ombre d'autorité, aussi bien que celui de cacique.
Quant aux anciens incas qui regnerent avant la
conquête des Espagnols, leur nom en langue péruviene,
signifioit proprement & littéralement seigneur
ou empereur, & sang - royal. Le roi étoit appellé capac inca, c'est - à - dire seigneur par excellence; la reine s'appelloit
pallas, & les princes simplement incas. Leurs sujets
avoient pour eux une extrème vénération, & les regardoient
comme les fils du soleil, & les croyoient
infaillibles. Si quelqu'un avoit offensé le roi dans la
moindre chose, la ville d'où il étoit originaire ou citoyen,
étoit démolie ou ruinée. Lorsque les incas
voyageoient, chaque chambre où ils avoient couché
en route étoit aussi - tôt murée, afin que personne
n'y entrât après eux. On en usoit de même à l'égard
des lieux où ils mouroient; on y enfermoit tout l'or,
l'argent, & les autres choses précieuses qui s'y trouvoient
au moment de la mort du prince, & l'on bâtissoit
de nouvelles chambres pour son successeur.
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