RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"598">
La confiance, la foi invariable en sa puissance & en sa médiation, est presque le seul article qu'il exige de nous; & c'est ce qu'il témoigne sans équivoque dans les divers passages où il parle de la foi; en voici quelques - uns pris au hasard & sans choix, car ils ont tous le même sens dans la bouche du Sauveur.
Jésus admirant l'extrême confiance du Centenier,
dit en marquant sa surprise:
Dans une autre occasion, voyant la foi de ceux
qui lui présentoient un paralityque:
Il dit de même à l'hémorroisse:
Saint Pierre marchant sur les eaux, & paroissant
effrayé, Jésus lui tendit la main, en lui disant:
Il dit à un aveugle qui demandoit sa guérison
avec de grands cris:
Il dit encore à un lépreux qu'il avoit guéri, &
qui lui rendoit grace à genoux:
Qu'on examine dans le texte des évangelistes tous les passages où il est question de la foi, & l'on verra qu'ils n'expriment que l'intime persuasion de la divinité du Sauveur, que la confiance en ses mérites infinis. Principe fondamental de la foi nécessaire à tous les hommes, & qui semble se réduire à croire l'unité d'un Dieu en trois personnes, & la divinité de J. C. unie à l'humanité, pour opérer le salut du genre humain; foi efficace & fructifiante, dont le Sauveur fait dépendre non - seulement les guérisons miraculeuses, & les autres prodiges de la toute - puissance, mais encore la rémission des péchés, & les récompenses de la vie éternelle; foi par conséquent bien différente d'une adhésion stérile à tant de propositions débattues parmi les scholastiques, & qui n'ont au reste que peu ou point de rapport au perfectionnement de nos moeurs.
Il résulte de ces observations que la plûpart des dogmes énoncés par l'Eglise, bien que solidement établis sur son infaillibilité, ne tiennent pourtant que le second rang dans le système de notre croyance; & qu'ainsi la connoissance expresse en est moins nécessaire au salut; en un mot, qu'ils peuvent devenir l'objet de la foi implicite, ou de ce qu'on appelle foi du peuple ou du charbonnier.
Implicitement, adverbe, vient d'implicite, & se prend à proportion dans le même sens. Telle proposition qui n'est pas en termes exprès dans un livre, y est pourtant contenue implicitement, parce qu'elle est une conséquence nécessaire de la doctrine qu'on y établit.
IMPLIQUER (Page 8:598)
IMPLIQUER, verbe actif, (Gramm.) c'est engager dans un soupçon, une affaire, une accusation. Cet accusé a impliqué beaucoup de monde dans son
On dit encore, cette proposition implique contradiction, lorsqu'en la décomposant, on y remarque ou des conditions, ou des circonstances, ou des idées, ou des suppositions, qui ne peuvent co - exister, ou qui s'excluent réciproquement.
IMPLORER (Page 8:598)
IMPLORER, verbe actif, (Gramm.) c'est demander avec toutes les marques de l'instance. On implore du secours; on implore la justice; on implore le bras séculier. Si les Ecclésiastiques implorent le bras séculier contre ceux qui refusent de les écouter avec docilité, ils oublient que leur conduite est proscrite dans l'Evangile, qui leur ordonne d'enseigner, & non de persécuter; de sauver, & non de perdre; de s'éloigner, & non de frapper; d'être des hommes de paix, & non des hommes de sang.
IMPOLI, IMPOLITESSE (Page 8:598)
IMPOLI, IMPOLITESSE, (Gramm.) c'est une
ignorance grossiere, ou un mépris déplacé des égards
de convention dans la société. Voyez l'article
IMPORCITOR (Page 8:598)
IMPORCITOR, s. m. (Myth.) dieu de la campagne & de l'agriculture, qui présidoit chez les anciens Romains, à la troisieme façon que l'on donnoit aux terres, après qu'on leur avoit confié le grain. Ce mot vient de porcoe, terme par lequel on désignoit la forme élevée des sillons; le flamine invoquoit le dieu imporcitor, en sacrifiant à Cérès & à la Terre. Dict. de Trévoux.
IMPORTANCE (Page 8:598)
IMPORTANCE, s. f. (Gram.) terme relatif à la valeur d'un objet. S'il a, ou si nous y attachons une grande valeur, il est important. On dit d'un meuble précieux, un meuble d'importance; d'un projet, d'une affaire, d'une entreprise, qu'elle est d'importance, si les suites en peuvent devenir ou très - avantageuses, ou très - nuisibles. Le mal & le bien donnent également de l'importance. D'importance on a fait important, qui se prend à peu - près dans le même sens. On dit, il est important de bien commencer, d'aller vîte, de marcher sourdement. Il faut que le sujet d'un poëme épique ou dramatique soit important. Combien de questions futiles qui auroient à peine agité les scholastiques dans l'ombre & la poussiere de leurs classes, si le gouvernement ne leur avoit donné de l'importance, par la part qu'il y a prise! Qu'il ose les mépriser, & bientôt il n'en sera plus parlé. Qu'il en fasse un sujet de distinction, de préférence, de grace, & bientôt les haines s'accroîteront; les peuples s'armeront, & une dispute de mots finira par des assassinats & des ruisseaux de sang. L'adjectif important a deux acceptions particulieres. On dit d'un homme qui peut beaucoup dans la place qu'il occupe, c'est un homme important; on le dit aussi de celui qui ne peut rien ou peu de chose, & qui met tout en oeuvre pour se faire attribuer un crédit qu'il n'a pas. Les nouveaux débarqués, ceux qui sollicitent des graces, des places, sont à tout moment ici la dupe des importans. La ville & la cour regorgent d'importans qui font payer bien cher leur nullité. Les importans sont dans les cours, ce que les prêtres du paganisme étoient dans leurs temples. On les croyoit en grande familiarité avec les dieux, parce qu'ils ne s'en éloignoient jamais. On leur portoit des offrandes qu'ils acceptoient, & ils s'engageoient à parler au ciel, à qui ils ne disoient rien, ou qui ne les entendoit pas. En un mot l'important est sans naissance, mais il voit des gens de qualité; il est sans talens, mais il protege ceux qui en ont; il est sans crédit, mais il se met en chemin pour rendre service; il ne fait rien, mais il conseille ceux qui font mal. S'il a une petite place, il croit y faire de grandes choses; enfin il voudroit faire croire à tout le monde & se [p. 599]
IMPORTATION (Page 8:599)
* IMPORTATION, s. f. (Commerce.) il se dit de tous les objets de commerce que nous recevons de l'étranger. Son correlatif est exportation, qui se dit de tous les objets de commerce que l'étranger reçoit de nous. Si la valeur de l'importation est égale à la valeur de l'exportation, nous ne perdons ni ne gagnons. Une vûe de politique, ce seroit d'accroitre l'exportation autant qu'il est possible, & peut - être de diminuer autant qu'il est possible l'importation.
IMPORTUN (Page 8:599)
IMPORTUN, s. m. (Morale.) c'est celui qui embarrasse, incommode, ennuie, chagrine par sa présence, ses discours & ses actions hors de saison.
Un importun offre avec vivacité ses services à des gens qui ne veulent pas l'employer; il prend le moment que son ami est accablé d'affaires pour lui parler de sciences; il va souper chez sa maîtresse, le soir même qu'elle a la fièvre; il entraîne à la promenade des gens à peine arrivés d'un long voyage, & qui ne cherchent qu'à se reposer de leurs fatigues; en un mot, il ne sait jamais discerner le tems & les occasions, & loin d'obliger les autres, il leur déplaît, & leur devient à charge. Ce rôle ridicule, qu'il joue dans la société, est le vrai rôle d'un sot; un homme habile, dit la Bruyere, sent d'abord s'il convient ou s'il ennuie; il sait disparoître l'instant qui précede celui où il seroit de trop quelque part. (D. J.)
IMPOSANT (Page 8:599)
* IMPOSANT, ad. IMPOSER, v. act. (Gram.) c'est l'effet de tout ce qui imprime un sentiment de crainte, d'admiration, de respect, d'égard, de considération. On en impose ou par des qualités réelles, ou par des qualités apparentes. Il se dit & des personnes & des choses. La dignité, le ton, le visage, le caractere, le regard, en imposent dans la personne. La grandeur, l'élévation, la masse, le faste, l'éclat, la dépense, l'espace, l'étendue, la durée, l'ancienneté, le travail, la perfection, en imposent dans les choses. Rien n'en impose au sage que ce qui excite en lui un sentiment réfléchi d'admiration, d'estime ou de respect. En imposer se prend encore dans un sens différent; pour tromper, mentir, séduire. On impose aussi une pénitence, une tâche, un nom, une taxe, les mains, un fardeau, &c. acceptions du verbe imposer, assez éloignées des précédentes.
Imposer (Page 8:599)
IMPOSITION (Page 8:599)
IMPOSITION, (Jurisprud.) signifie souvent la même chose qu'impot ou tribut: on dit, par exemple, l'imposition des tailles, celle du dixieme ou du vingtieme, &c.
Quelquefois par imposition, on entend la repartition
qui est faite de ces impôts sur les contribuables.
Voyez
Imposition (Page 8:599)
L'imposition du vingtieme n'a commencé en Lorraine qu'en 1750. Le second vingtiéme au premier
Octobre 1756; & les quatre sous en sus du premier
vingtieme en Janvier 1757. Il s'y perçoit comme
en France. Article de M.
Imposition (Page 8:599)
L'imposition des mains étoit une cérémonie judaïque qui s'étoit introduite, non par quelque loi divine, mais par la coûtume, & toutes les fois que l'on prioit Dieu pour quelqu'un, on lui mettoit les mains sur la tête.
Notre Sauveur a suivi cette coûtume, soit qu'il
fallût benir des enfans ou guérir des malades, en
joignant la priere à cette cérémonie. Les apôtres de
même imposoient les mains à ceux à qui ils conféroient
le S. Esprit. Les prêtres en usoient ainsi, lorsqu'ils introduisoient quelqu'un dans leur corps; &
les apôtres eux - mêmes recevoient de nouveau l'imposition des mains, lorsqu'ils s'engageoient à quelque
nouveau dessein. L'ancienne église donnoit
l'imposition des mains à ceux qui se marioient, &
les Abyssins le font encore. Voyez
Mais ce nom qui est général dans sa premiere
signification, a été restraint par l'usage à l'imposition
des mains par laquelle on confere les ordres. Spanheim a fait un traité de impositione manuum. Tribenhorius & Braunius ont suivi son exemple. Voyez
Il est aussi fait mention fréquemment dans les
écrits des peres & des auteurs ecclésiastiques, d'une
imposition des mains par laquelle on recevoit les
hérétiques qui, abjurant leurs erreurs, rentroient
dans le sein de l'Eglise. On sait que le sacrement de
confirmation se confere par l'imposition des mains
de l'évêque, jointe à l'onction du saint chrême & à
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.