ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"591"> cours des siecles à diverses révolutions; telles, quoiqu'impériales, ont été forcées de se soûmettre à leurs évêques, & telles autres ont été engagées par les empereurs; mais aujourd'hui la plûpart ont obtenu le privilége de ne pouvoir être engagées. Plusieurs de ces villes s'étant trouvées plus foibles que les princes contre lesquels elles étoient en guerre, sont restées sous la domination des vainqueurs: telles sont Attembourg, Chemnitz, Zuickau, autrefois villes impériales; & enfin subjuguées par Frédéric margrave de Misnie. Constance ayant refusé de recevoir l'interim, a été mise au banc de l'empire par Charles - Quint, & forcée de se soumettre; d'autres villes impériales ont été absolument perdues pour l'empire, comme Basle, Berne, Zuric, qui aujourd'hui sont du corps de la république des Suisses. Metz, Toul, & Verdun, par la paix de Munster; Strasbourg & autres par la paix de Riswick, ont été cédées à la France.

On partage présentement les villes impériales d'Allemagne sous deux bancs, qui sont celui du Rhin, & celui de Suabe. Voyez Impériales villes. (Géog.)

Mais il faut lire Struvii syntagma Juris publici, Jenoe 1711. in - 4°. pour de plus amples instructions sur l'origine, les droits, & les priviléges des villes nommées impériales. (D. J.)

Impériale (Page 8:591)

Impériale (ville) Géogr. ville immédiatement soumise à l'Empire, & à son chef. Voyez l'article Impériales (villes.) Droit public german. On compte présentement quarante - neuf villes impériales, divisées en deux bancs, qui sont ceux du Rhin & de Suabe.

Les villes du banc du Rhin, au nombre de treize, sont Cologne, Aix - la - Chapelle, Lubeck, Worms, Spire, Francfort sur le Mein, Goslar, Mulhausen, Nordhausen, Wetzlar, Gelnhausen, Dortmund & Friedberg.

Celles du banc de Suabe, au nombre de trente - six, sont Ratisbonne, Ausgbourg, Nuremberg, Ulm, Memmingen, Kaufburen, Eslingen, Rentlengen, Nortlingen, Dunckelspihel, Biberach, Aalen, Boffingen, Gihengen, Rotenbourg, Hall, Rotweil, Uberlingen, Pfullendorf, Weil, Hailbron, Buchorn, Wangen, Gemnid, Lindau, Ravensbourg, Winsheim, Wimpfen, Offembourg, Zell, Buchan, Leutkirk, Schweinfurt, Kempten, Weissembourg, & Gengenbach.

Il y a eu plusieurs autres villes impériales qui ont été démembrées, soit par cession, soit par aliénation des empereurs; il y en avoit huit à dix dans l'Alsace seule, Strasbourg, Haguenau, Colmar, Schelstat, Landau, Keisersberg, Roshein, Turcheim, &c. conquises par Louis XIV. & sur lesquelles l'Empire a cédé son droit de souveraineté à la France.

Les villes impériales subsistantes font le troisieme collége de la diete; mais ce college des villes n'est presque plus aux dietes que le témoin de ce qui se passe entre les deux autres colléges, celui des électeurs & celui des princes. Il est vrai que le collége des villes a droit de connoitre de toutes les affaires qui concernent l'Empire; mais ce droit ne consiste guere à consulter, il consiste seulement à conclure au point que ses résolutions n'ont aucune force, si elles sont différentes de celles des deux autres colléges que je viens de nommer. Le directoire de celui - ci est tenu d'ordinaire par le magistrat de la ville impériale où la diete est convoquée; & si c'est dans une ville qui ne soit pas impériale, la premiere ville de chaque banc le fait exercer alternativement par son syndic. (D. J.)

Impériales (Page 8:591)

* Impériales, s. f. pl. (Manufact. d'ourdissage.) serges fabriquées de laine fine de toison du pays de Languedoc, ou de laine d'Espagne de pareille qualité.

Elles auront quarante - trois portées & demi de quarante fils chacune, faisant dix - sept cens quarante fils, qui seront passés dans des peignes larges de quatre pans, pour avoir quatre pans moins un pouce au sortir du métier, & trois pouces & demi au retour du foulon.

Celles du Gevaudan seront de dix - neuf portées de quatre - vingt - seize fils chacune, & passées en peignes ou rots de quatre pans moins un doigt, pour avoir en toile quatre pans moins deux doigts de large, & au retour du foulon trois pans & demi, mesure de Montpellier, ou trois quarts d'aune, mesure de Paris.

Nous avons douze cannes quatre pans de longueur en toile, pour revenir à douze cannes foulées, ou vingt aunes de Paris. Libre aux manufacturiers de doubler ou tripler cette longueur, sauf l'attention de les marquer par des montres placées à chaque douze cannes quatre pans, qu'ils seront obligés de couper avant que de les exposer en vente.

Et les ouvriers mettront à un coin du chef de chaque piece le nom du lieu, avec du fil ou coton, si la piece est en toile.

Les tondeurs payeront cinquante livres d'amende, si pliant quelque piece, ils laissent dehors le bout où sera le nom du lieu de la fabrique. Combien de sottises! sans compter la défense de sortir ces étoffes de la province, sans avoir été visitées & marquées à Montpellier & à Nismes par les inspecteurs.

Impériale (Page 8:591)

Impériale, s. f. (Menuiserie.) est le chassis d'un lit, ou le dessus de la caisse d'un carrosse.

Impériale (Page 8:591)

Impériale, (Jeu.) nom d'une sorte de jeu de cartes qu'on croit, avec quelque vraissemblance, avoir été ainsi nommé, parce que ce fut un empereur qui le mit le premier en crédit. On le joue comme le piquet à deux personnes, & à trente - deux cartes, le roi, dame, valet, as, dix, neuf, huit & sept. Il y a quelques provinces où on le joue à 36 cartes, y ajoûtant les six de chaque couleur.

On convient de ce que l'on veut jouer avant de commencer, & à combien d'impériales se jouera la partie. Le nombre ordinaire des impériales, dont est composée une partie, est de cinq; mais on peut l'augmenter & le diminuer au gré des joueurs, qui peuvent être trois si on le juge à propos, en jouant toutefois nécessairement avec trente - six cartes.

C'est un avantage pour celui qui donne; celui qui tire la plus haute carte fait, en quoi l'impériale est différente du piquet où la plus haute carte fait battre & donner les cartes par son adversaire.

Celui qui fait commence donc à donner les cartes alternativement à soi - même ou à son adversaire deux à deux ou trois à trois, il tourne ensuite la carte qui est immédiatement derriere le talon, & cette carte s'appelle la triomphe. Voyez Triomphe.

Au jeu de l'impériale, les cartes ont toûjours la même valeur, & cette valeur est aussi la même qu'à tous les autres jeux de cartes selon l'ordre qui suit, le roi, la dame, le valet, l'as, le dix, neuf, huit, sept & six, la plus forte enlevant toûjours la plus foible.

Lorsque l'on joue à trois, il ne reste point de cartes; & celui qui fait tourne la derniere des cartes qu'il se donne, & c'est la triomphe du coup.

Le premier à jouer assemble d'abord toutes les cartes de la même couleur comme au jeu de piquet, & fait son point de même. Si son adversaire ne le pare avec un plus haut, il compte quatre points, & en cas d'égalité, c'est le premier en cartes qui compte par droit de primauté.

S'il a quelque impériale, il doit la montrer avant que d'accuser son point, sans quoi elle ne lui vaudroit rien. Voyez Impériales.

Celui qui a dans son jeu le roi, la dame, le valet & l'as de la couleur dont il tourne, compte pour cela deux impériales. Ces impériales étalées sur [p. 592] la table, on compte alors le point, comme on l'a déja dit plus haut; & celui qui est le premier à jouer, jette une carte, celle de son jeu qu'il juge à propos, forçant son antagoniste de prendre, s'il peut, avec une carte de la même couleur, & de couper s'il n'en a point.

Après que l'on a joué de la sorte toutes les cartes, celui qui a plus de mains compte quatre points pour chaque levée qu'il a de plus que les six qu'il doit avoir, & il les marque pour lui.

Si l'on joue à trois, le premier à jouer est obligé de faire atout. Le reste du jeu se joue comme à deux; car si l'on fait plus de quatre levées, on marque quatre points pour celle qu'on a de plus.

Quant à la maniere dont on marque ses points au jeu de l'impériale, on le fait avec des fiches & des jettons; les fiches servent à marquer les impériales, & les jettons tous les quatre points dûs à ceux qui font plus de six levées à deux, & de quatre à trois; & lorsque l'on a six jettons de marqués, l'on les leve & l'on met une fiche à leur place, parce que six jettons font 24 points qui valent une impériale.

Si celui qui a fait, tourne un honneur, il marque pour lui un jetton.

Celui qui coupe avec le six de triomphe, ou avec le sept à son défaut, ou même l'as, le valet, la dame, le roi, ou bien jouant ce six ou ce sept autrement, & faisant la main, marque autant de jettons qu'il a levé d'honneurs.

Celui qui ne fait point la levée avec un honneur qu'il a joué, son adversaire en ayant un plus fort que le sien, ne compte point pour l'honneur qu'il a joué; mais celui qui l'a pris, marque pour les deux qu'il a levé. De même, celui qui ayant joué le six de triomphe ou le sept, s'il n'y a point de six, perdroit la main que l'autre leveroit par une triomphe qui ne seroit pas un honneur, il ne laisseroit pas de marquer à son avantage l'honneur qu'il leveroit, encore qu'il ne l'ait pas joué. Ayant fini de jouer ses cartes, un joueur qui en trouve de plus que les douze qu'il doit avoir de son jeu, marque quatre points pour chaquelevée qu'il a de surplus que l'autre.

Nous avons dit que vingt - quatre points faisoient une impériale. Mais ces points pris à plusieurs fois, peuvent être effacés, s'il y en a moins que vingt - quatre. Par exemple, si un joueur avoit marqué du coup précédent, dix, quinze ou vingt points, moins ou plus, pourvû que cela n'aille pas à vingt - quatre, & que son adverfaire se trouve avoir une impériale en main le coup d'après, ou retournée, elle rendroit ses points nuls, & il seroit obligé de les démarquer, sans que celui qui auroit une impériale démarquât rien, à moins que son adversaire n'en eût une aussi.

L'impériale que l'on marque pour six jettons assemblés en divers coups, efface de même les points que l'adversaire peut avoir.

On doit commencer à compter par la tourne, puis les impériales que l'on a en main, ou celles qui sont retournées & le point, les honneurs suivent le point, & ensuite ce que l'on a levé de cartes de plus que celles de son jeu.

A l'égard des regles prescrites dans le jeu de l'impériale, elles sont d'autant moins variables qu'elles sont fondées sur la maniere dont il se joue, & tirées du fond même de ce jeu, comme on peut le voir dans les suivantes. Lorsque le jeu se trouve faux, c'est - à - dire, lorsque le nombre des cartes n'y est pas, le coup où l'on s'en apperçoit est nul, mais les précédens sont bons, & valent de même que si le jeu eût été complet.

On doit faire refaire, s'il y a quelques cartes retournées dans le jeu.

Celui qui renonce, c'est - à - dire, ne joue pas de la couleur qu'on lui a demandée, en ayant dans son jeu, perd deux impériales. Les cartes ne se donnent que par trois ou par quatre.

Qui oublie de compter son point, ne peut le compter après le coup, non plus que les impériales.

Pour compter ses impériales, il faut les avoir accusées devant le point.

On ne peut mêler son jeu au talon, sous peine de perdre la partie.

Qui donne mal, perd son tour & une impériale.

Le jeu est bon, quoiqu'il y ait une carte de retournée au talon.

On compte quatre points pour un honneur qu'on a levé, soit qu'on l'ait jetté ou non.

On perd une impériale, lorsque pouvant prendre une impériale, on ne le prend pas, soit qu'on ait de la couleur jouée, soit qu'on manque à couper quand on le peut.

Une impériale en main ou retournée, lorsqu'elle vaut, efface les points que son adversaire a. Il en est de même de l'impériale faite de six jettons assemblés à diverses reprises.

On profite des fautes que son adversaire fait, & on marque les impériales qu'il perd.

Une impériale faite avec des points des cartes qui surpassent le nombre de celles de son jeu, ne laisse aucuns points marqués à l'autre joueur; au lieu qu'une impériale finie par les honneurs, ne peut point empêcher de marquer ce que l'on gagne de cartes.

La tourne est reçûe à finir la partie par préférence à une impériale en main.

L'impériale en main passe devant une impériale tournée, si elle a lieu. L'impériale tournée devant le point, le point devant l'impériale qu'on fait tomber, & celle ci - devant les honneurs, & les honneurs devant les cartes qui font les derniers points du jeu à compter.

L'impériale retournée & celle que l'on fait tomber, n'ont lieu que lorsque l'on joue sans restriction. Voyez Impériale retournée & Impériale qu'on fait tomber.

L'impériale qu'on fait tomber n'a lieu que dans la couleur qui est triomphe.

L'impériale de triomphe en main, en vaut deux sans compter la marque des honneurs. Celui qui est le premier en cartes, marque son point par droit de primauté, quand l'autre joueur l'a égal. On ne quitte point la partie sans le consentement respectif des joueurs, sous peine de la perdre.

Impériale (Page 8:592)

Impériale, en termes du jeu de ce nom, signifie un certain nombre de cartes formant entre elles une séquence réguliere, ou étant toutes d'une même valeur. Il y a plusieurs sortes d'impériales, comme sous les noms de premiere, seconde impériales, d'impériales tournées ou retournées, & d'impériales qu'on fait tomber. Voyez chacun de ces mots à leur article.

Impériale retournée (Page 8:592)

Impériale retournée est celle qui se fait lorslorsqu'ayant dans sa main trois cartes de la même valeur ou de la même couleur, on tourne la quatrieme, après avoir donné les cartes qu'il faut donner à chacun.

Impériale (Page 8:592)

Impériale qu'on fait tomber est celle qu'on acheve avec des triomphes qu'on leve, n'en ayant dans sa main qu'une partie de ce qu'il en faut pour faire une impériale.

Impériale (Page 8:592)

Impériale (premiere) est un assemblage de quatre cartes de la même valeur, comme les quatre rois, les quatre dames, les quatre valets, les quatre sept, si le jeu n'a que trente - deux cartes, & les quatre six s'il en a trente - six.

Impériale (Page 8:592)

Impériale (seconde) c'est une séquence de quatre cartes de la même couleur, comme le roi, la dame, le valet & l'as.

Impériale (Page 8:592)

Impériale, (Géogr.) ville de l'Amérique méridionale au Chili, à quatre lieues de la mer du Sud,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.