ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"527"> plan, où l'on veut faire tomber la bombe, soit aussi A G; la distance donnée, & la force A F décrite de 923 toises, comme dans les problèmes précédens, il s'agit de trouver l'angle d'inclinaison du morrier.

On déterminera d'abord, par la Trigononiétrie, l'horisontale A M, on trouvera ensuite le nombre des parties de la regle A F de l'instrument universel, correspondant aux toises de A E, par cette regle de trois.

La force du jet A E . . . . . . . . 923 toises
est à la somme des parties 
de la regle A F . . . . . . . . . . . . 200.
comme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . NM.
est à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . A R.

La partie A R de la regle A F étant connue, on placera le filet R P en R, & l'on fera ensorte qu'il y soit attaché fixement. Cela fait, on mettra l'instrument universel verticalement en A, fig. 10. on le disposera de maniere que le prolongement de la regle A F, donne sur le lieu donne G, où la bombe doit tomber. Alors le filet R P qui pend librement, coupera le demi cercle de l'instrument dans deux points d & D, qui détermineront les arcs A d, A D, dont la moitié sera la valeur des deux inclinaisons du mortier pour jetter la bombe en G.

On opérera de la même manieie pour trouver ces mêmes angles, si le lieu où la bombe doit tomber, est au dessus de l'horison.

Remarque. Il est évident que si le filet R P ne faisoit que toucher le demi - cercle A d D B, la distance A G seroit la plus grande où la bombe pourroit aller avec la force du jet donné, ou la charge du mortier; & que s'il tomboit en dehors, le problème seroit impossible.

Pour démontrer cette opération, il faut, comme on l'a fait dans la précédente, supposer le demi - cercle A F f E N, fig. 9. qui termine toutes les différentes lignes de projection que la bombe peut décrire avec la force du jet A E, & imaginer que le diametre A B de l'instrument universel, est placé dans le prolongement du diametre N A de ce de mi cercle; alors la regle A F sera dans le prolongement de A G, & l'on verra que le filet R P coupe le demi - cercle de l'instrument, de la même maniere que la ligne de chûte FG coupe A f F E N; ainsi les angles F A G, R A D sont égaux, de même que f A G, R A D, &c.

Il est aisé d'observer que, comme le point A du diametre A B de l'instrument universel est élevé sur l'horison, la direction A C n'est pas exactement la même, que si ce point étoit immédiatement sur la ligne B M; mais comme cette élévation est très - petite, par rapport à la distance A G, la différence qui en résulte, ne peut être d'aucune considération dans la pratique du jet des bombes, & c'est par cette raison qu'on n'y a nul égard.

Pour ce qui concerne la maniere de pointer le mortier. Voyez Mortier. Article de M. Le Blond.

Jet de Voiles, Jeu de Voiles (Page 8:527)

Jet de Voiles, Jeu de Voiles (Marine.) c'est l'appareil complet de toutes les voiles d'un vaisseau. Un vaisseau bien équipé doit avoir au moins deux jets de voiles, & de la toile pour en faire en cas de besoin.

Jet de Feu (Page 8:527)

Jet de Feu, (Artificier.) on appelle ainsi certaines fusées fixes, dont les étincelles sont d'un feu clair comme les gouttes d'eau jaillissantes, éclairées le jour par le soleil, ou la nuit par une grande lumiere.

La composition des jets n'est autre chose qu'un mêlange de poulverin, & de limaille de fer. Lorsqu'elle est fine, pour les petits jets, on en met le quart du poids de la poudre, & lorsqu'elle est grosse, comme pour les gros jets, dont les étincelles doivent être plus apparentes, on y en met le tiers & même davantage. On peut diminuer cette dose de force, lors<cb-> qu'on se propose d'imiter des cascades d'eau, parce qu'alors au lieu de monter, les étincelles doivent tomber, pour imiter la chûte de l'eau.

On fait des jets de toute grandeur, depuis 12 jusqu'à 20 pouces de long, & depuis six lignes jusqu'à 15 de diametre.

Jet (Page 8:527)

Jet (Brasserie.) c'est une espece de timballe à deux douilles, une au - dedans hachée au - devant, & une autre sur le derriere, à - travers lesquelles on passe un bâton de six à sept piés de long, dont le bout est emmanché dans la douille de devant, & à l'autre bout est un contrepoids de plomb. Cet instrument sert à jetter l'eau, ou les métiers dans les bacs. Voyez l'article Brasserie & ses Planches. Voyez aussi l'article Jetter.

Jets (Page 8:527)

Jets (Fonderie.) Les Fondeurs appellent ainsi des tuyaux de cire que l'on pose sur une figure, après que la cire a été réparée, & qui étant par la suite enfermés dans le moule de terre, & fondus ainsi que les cires de la figure, par le moyen du feu qu'on fait pour les retirer, laissent dans le moule reposé des canaux qui servent à trois différens usages; les uns sont les égoûts par lesquels s'écoulent toutes les cires; les autres sont les jets qui conduisent le métal du fourneau à toutes les parties de l'ouvrage, & les évents qui laissent une issue libre à l'air renfermé dans l'espace qu'occupoient les cires, lequel, sans cette précaution, seroit comprimé par le métal à mesure qu'il descendroit, & pourroit faire fendre le moule, pour se faire une sortie, ou occuper une place où le métal ne pouroit entrer. On fait ces tuyaux creux comme un chalumeau, pour qu'ils soient plus légers, & de grosleur proportionnée à la grandeur de l'ouvrage, & aux parties où ils doivent être posés, & diminuent de grosseur depuis le haut jusqu'au bas. Voyez à l'artiole Bronze, laFonderie des statues équestres; & dans nos Planches de Fonderie, les figures.

Jet (Page 8:527)

Jet, (Fondeurs de caracteres d'Imprimerie.) ce sont deux pieces du moule à fondre les caracteres d'Imprimerie, qui forment ensemble une ouverture quarrée, qui va en diminuant depuis son entrée jusqu'à l'autre bout opposé. Cejet est la premiere chose qui se présente en fondant, & sert pour ainsi dire d'entonnoir pour faire couler la matiere dans le reste du moule, jusqu'à la matrice. Voyez Moule, Voyez aussi nos Planches.

Jet, Jetter (Page 8:527)

Jet, Jetter, (Jardinage.); on dit qu'un arbre fait de beaux jets, qu'il jette bien, quand on voit sortir des branches fortes & vigoureuses de sa tige.

On dit encore des melons, qu'ils ont jetté de grands bras.

Jet du bois (Page 8:527)

Jet du bois, (Jardinage.) c'est la pousse même de l'année qui forme un jet.

Jet d'eau (Page 8:527)

Jet d'eau, (Menuiserie.) c'est une traverse des bas des dormans aux chassis à verre, qui rejette l'eau lorsqu'il pleut. Voyez les figures de nos Planches.

Jet de Moule (Page 8:527)

Jet de Moule. (à la Monnoye.) c'est l'action de verser le métal dans les moules, où l'on a imprimé les planches gravées.

L'or se jette dans les moules avec le creuset, en le prenant avec des hapes creuses construites à cet effet. Quant à l'argent & le cuivre on se sert de cuillieres, en puisant dans le creuset le métal en bain que l'on veut mouler.

Jet, Picot (Page 8:527)

Jet, Picot, ou Ret traversant, (Pêche) ces mots sont en usage dans le ressort de l'amirauté d'Abbeville, & la sorte de rets qu'ils désignent se tend en - travers de la riviere. Ses mailles ont vingt - une lignes en quarré; sa chûte, deux brasses & demie à trois brasses, & sa longueur, 30 à 35 brasses. Son pié est garni de plaques de plomb qui le font caler, & sa tête est soutenue de flottes de liége.

Les pêcheurs sur la Somme se servent du jet autre [p. 528] ment que ceux qui l'emploient au - de - là de S. Vallery, plus avant vers la mer. Les premiers frappent sur une petite ancre le bout de leur filet, qu'ils jettent de leur bateau, au milieu de la riviere. De - là ils le filent jusqu'au bord; à l'extrémité opposée, au bout de la piece où est frappée l'ancre, ils mettent une grosse pierre ou cabliere à une brasse au plus du rivage; & comme il ne reste alors pas assez d'eau dans le lit pour faire flotter le filet de toute sa hauteur, il se replie & forme une espece de ventre, ou de follée, ou de poche.

Ils frappent encore & sur la tête du ret amarrée à l'ancre, & sur la cabliere une bouée ou un petit barril; ils reconnoissent ainsi l'étendue du filet qui bat la riviere, la follée ou poche exposée au courant.

Lorsque le jet est ainsi établi, les pêcheurs au nombre de trois ou quatre dans un bateau, hommes & femmes, voguent avec leurs avirons, à quelques cent brasses au - dessus du filet, vont & viennent, refoulant la marée vers le filet, chantant, faisant le plus de bruit qu'ils peuvent, criant, siflant, & frappant sur le bord du bateau. D'autres cependant se mettent à l'eau, la battent, l'agitent avec leurs avirons ou de petites perches. Le poisson s'éleve du fond où il est enfoui, suit le courant, & va se jetter dans la follée du filet qu'on releve de tems en tems du côté de la cabliere, par la ligne de la tête & du pié du jet, dont on n'emploie à cette pêche qu'une seule piece. Le poisson pris, on replace le filet, & l'on continue la pêche jusqu'à ce que la marée montante la fasse cesser.

Les pêcheurs conviennent que leur pêche n'en seroit pas moins bonne, sans le fracas qu'ils font; il est d'habitude: mais la précaution d'agiter l'eau est nécessaire pour faire sortir le poisson.

Il y a encore un filet du nom de jet, qui differe peu du coleret, sur - tout lorsqu'on le traîne. Sédentaire, il est fixé à des pieux, traversant toute une riviere, une gorge, un bras. Les pêcheurs battent l'eau, & le poisson renfermé dans l'enceinte du fer à cheval que le filet forme, va s'arrêter dans ses mailles qui sont de deux pouces. Il est, comme les autres, plombé par le bas, & garni de flottes de liége par le haut.

Jet (Page 8:528)

Jet, chez le Plombier, c'est un petit entonnoir de cuivre, qui est à un des bouts du moule à fondre les tuyaux sans soudure, & par lequel on verse le métal fondu dans le moule. Voyez Plombier. Voyez nos Planches de Plomberie.

Jet (Page 8:528)

Jet, (Jurisprudence.) sur mer se dit lorsque pour soulager le navire, on est obligé de jetter une partie de sa charge.

On entend aussi quelquefois par ce terme de jet, la contribution que chacun des intéressés au navire doit supporter pour le jet qui a été fait en mer.

Suivant l'ordonnance de la Marine, l. III. tit. 8. si par tempête, ou par chasse d'ennemis ou de pyrates, le maître du navire se croit obligé de jetter en mer une partie de son chargement, il doit prendre l'avis des marchands & principaux de son équipage; & si les avis sont partagés, celui du maître & de l'équipage doit être suivi.

Les ustensiles du vaisseau, & autres choses les moins nécessaires, les plus pesantes & de moindre prix, doivent être jettées les premieres, & ensuite les marchandises du premier pont; le tout cependant au choix du capitaine, & par l'avis de l'équipage.

L'écrivain doit tenir registre des choses jettées à la mer. Au premier port où le navire abordera, le maître doit déclarer devant le juge de l'amirauté, s'il y en a, sinon devant le juge ordinaire, la cause pour laquelle il aura fait le jet. Si c'est en pays étranger qu'il aborde, il doit faire sa déclaration devant le consul de la nation françoise. Après l'estimation des marchandises sauvées, & de celles qui ont été jettées, la répartition de la perte se fait sur les unes & sur les autres, & sur la moitié du navire & du fret au marc la livre.

Les munitions de guerre & de bouche, ni les loyers & hardes des matelots ne contribuent point au jet, & néanmoins ce qui en a été jetté est payé par contribution sur tous les autres effets.

On ne peut pas demander de contribution pour le payement des effets qui étoient sur le tillac, s'ils sont jettés ou endommagés par le jet, sauf au propriétaire son recours contre le maître, & néanmoins ils contribuent s'ils sont sauvés.

On ne fait pas non plus de contribution, pour raison du dommage arrivé au bâtiment, s'il n'a été fait exprès pour faciliter le jet.

Si le jet ne sauve pas le navire, il n'y a lieu à aucune contribution, & les marchandises qui peuvent être sauvées du naufrage, ne sont point tenues du payement ni du dédommagement de celles qui ont été jettées ou endommagées.

Mais si le navire ayant été sauvé par le jet, & continuant sa route vient à se perdre, les effets sauvés du naufrage, contribuent au jet sur le pié de leur valeur, en l'état qu'ils se trouvent, déduction faite des frais du sauvement.

L'ordonnance de la Marine contient encore plusieurs autres regles pour la contribution qui se fait à cause du jet. (A)

Jet (Page 8:528)

Jet, terme de Fauconnerie, petite entrave que les fauconniers mettent au pié de l'oiseau; on le nomme autrement l'attache d'envoi ou de réserve.

JETIJEUCU (Page 8:528)

JETIJEUCU, s. m. (Hist. nat. Bot.) plante du Brésil, dont la racine a beaucoup de rapport avec celle du Méchoacan. Sa longueur est celle d'une rave ordinaire. C'est un purgatif: écrasée & mélée avec du vin, cette racine guérit la fievre. Les Portugais la font aussi confire avec du sucre; on dit qu'elle a le défaut de donner une grande altération.

JETSCH (Page 8:528)

JETSCH, (Géog.) ville de Tartarie sur les bords du Dnieper, où réside le chef des Cosaques de Zaporow.

JETTÉ (Page 8:528)

JETTÉ, s. m. (Danse.) c'est un pas qui ne fait que partie d'un autre. Voyez Coupé du mouvement & Tombé. Un jetté seul ne peut remplir une mesure; il en faut faire deux de suite pour faire l'équivalent d'un autre pas. Il se lie aisément avec d'autres. Comme ce n'est que par le plus ou le moins de force du coup de pié que l'on s'éleve, ce pas en dépend pour le faire avec légereté.

Est - il question de le faire en avant? je suppose que l'on ait le pié gauche devant, & le corps posé dessus, la jambe droite étant prête à partir dans le moment que l'on plie sur la jambe gauche, la droite s'en approche en se relevant; ce qui se fait par la force du pié gauche, qui en s'étendant vigoureusement, vous rejette sur la droite; & lorsque vous vous relevez en tombant sur la pointe du pié droit, vous finissez le pas en posant le talon. On en peut faire plusieurs de suite d'un pié comme de l'autre, en observant la même regle.

Jettés en Chassé (Page 8:528)

Jettés en Chassé, terme de Danse; il se dit des pas formés de la maniere qui suit.

Le corps étant posé sur le pié gauche, on plie dessus; on passe par - devant la jambe droite qui est en l'air en l'étendant; & lorsque l'on se releve, elle se croise en se jettant dessus à la troisieme position; ainsi le pié droit tombant devant le gauche, en prend la place, & l'obligeant de se lever derriere, le genou droit se plie aussitôt; en se relevant on se jette sur le gauche, qui tombe derriere à la troisieme position; on chasse le droit en le faisant lever, on plie sur le pié gauche, & l'on se rejette sur le droit, comme on a fait au premier pas; ces trois mouvemens doi<pb->

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