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JEU (Page 8:531)
JEU, s. m. (Droit natarel & Morale.) espece de convention fort en usage, dans laquelle l'habileté, le hasard pur, ou le hasard mêlé d'habileté, selon la diversité des jeux, décide de la perte ou du gain, ftipulés par cette convention, entre deux ou plusieurs personnes.
On peut dire que dans les jeux, qui passent pour être de pur esprit, d'adresse, ou d'habileté, le hafard même y entre, en ce qu'on ne connoît pas toûjours les forces de celui contre le >uel on joue, qu'il survient quel juefois des cas imprévûs, & ju'enfin l'esprit ou le corps ne se trouvent pas toûjours également bien disposes, & ne font pas toûjours leurs fonctions avec a même vigueur.
Quoi qu'il en soit, l'amour du jeu est le fruit de l'amour du plaisir, qui se varie à l'infini. De toure antiquité, les hommes ont cherché à s'amuser, à se délasser, à se récréer, par toutes sortes de jêux, suivant leur génie & leurs tempéramens. Long - tems avant les Lydiens, avant le siege de Troye & durant ce siege, les Grecs, pour en tromper la longueur, & pour adoucir leurs fatigues, s'occupo ent à différens jeux, qui du camp passerent dans les villes, à l'ombre du loisir & du repos.
Les Lacédémoniens furent les seuls qui bannirent entiérement le jeu de leur république. On raconte que Chilon, un de leurs citoyens, ayant été envoyé pour conclure un traité d'alliance avec les Corinthiens, il fut tellement indigné de trouver les magistrats, les femmes, les vieux & les jeunes capitaines tous occupés au jeu, qu'il s'en retourna promptement, en ieur disant que ce seroit ternir la gloire de Lacédémone, qui venoit de fonder Byzance, que de s'allier avec un peuple de joueurs.
Il ne faut pas s'étonner de voir les Corinthiens passionnés d'un plaisir qui communément regne dans les états, à proportion de l'oisiveté, du luxe & des richesses. Ce fut pour arrêter, en quelque maniere, la même fureur, que les lois romaines ne permirent de jouer que jusqu'à une certaine somme; mais ces lois n'eurent point d'exécution, puisque parmi les excès que Juvenal reproche aux Romains, celui de [p. 532]
. . . . . . . . . . . Alea quando
Hos animos? Neque enim loculis comitantibus
Ad casum tabuloe, posita sed luditur arca.
Ce qui paroît plus singulier, c'est que les Germains mêmes goûterent si fortement les jeux de hasard, qu'après avoir joué tout leur bien, dit Tacite, ils finissoient par se jouer eux - mêmes, & risquoient de perdre, novissimo jactu, pour me servir de son expression, leur personne & leur liberté. Si nous regardons aujourd'hui les dettes du jeu comme les plus sacrées de toutes, c'est peut - être un héritage qui nous vient de l'ancienne exactitude des Germains à remplir ces sortes d'engagemens.
Tant de personnes de tout pays ont mis & mettent sans cesse une partie considérable de leur bien à la merci des cartes & des dés, sans en ignorer les mauvaises suites, qu'on ne peut s'empêcher de rechercher les causes d'un attrait si puissant.
Un joueur habile, dit l'abbé du Bos, pourroit faire tous les jours un gain certain, en ne risquant son argent qu'aux jeux où le succès dépend encore plus de l'habilité des tenans que du hasard des cartes & des dés; cependant il préfere souvent les jeux où le gain dépend entierement du caprice des dés & des cartes, & dans lesquels son talent ne lui donne point de supériorité sur les joueurs. La raison principale d'une prédilection tellement opposée à ses intérêts, procéde de l'avarice, ou de l'espoir d'augmenter promptement sa fortune.
Outre cette raison, les jeux qui laissent une grande part dans l'événement à l'habileté du joueur, exigent une contention d'esprit trop suivie, & ne tiennent pas l'ame dans une émotion continuelle, ainsi que le font le passe - dix, le lansquenet, la bassette, & les autres jeux où les événemens dépendent entierement du hasard. A ces derniers jeux, tous les coups sont décisifs, & chaque événement fait perdre ou gagner quelque chose; ils tiennent donc l'ame dans une espece d'agitation, de mouvement, d'extase, & ils l'y tiennent encore sans qu'il soit besoin, qu'elle contribue à son plaisir par une attention sérieuse, dont notre paresse naturelle est ravie de se dispenser.
M. de Montesquieu confirme tout cela par quelques
courtes réflexions sur cette matiere.
Aussi le jeu n'est - il regardé dans la société que comme un amusement, & je lui laisse cette appellation favorable, de peur qu'une autre plus exacte ne fît rougir trop de monde. S'il y a même tant de gens sages qui jouent volontiers, c'est qu'ils ne voyent point quels sont les égaremens cachés du jeu, ses violences & ses dissipations. Ce n'est pas que je
Cependant, cet amusement se tient rarement dans
les bornes que son nom promet; sans parler du
tems précieux qu'il nous fait perdre, & qu'on pourroit
mieux employer, il se change en habitude puérile,
s'il ne tourne pas en passion funeste par l'amorce
du gain. On connoit à ce sujet les vers si délicats
& si pleins de vérité de M
Le desir de gagner, qui nuit & jour occupe, Est un dangereux aiguillon: Souvent quoique l'esprit, quoique le coeur soit bon, On commence par être dupe, On finit par être fripon.
C'est envain qu'on sait que les personnes ruinées par le jeu, passent en nombre les gens robustes que les médecins ont rendu infirmes; on se flate qu'on sera du petit nombre de ceux que ses bienfaits ont favorisé depuis l'origine du monde.
Mais comme le souverain doit porter son attention à empêcher la ruine des citoyens dans toutes sortes de contrats, c'est à lui qu'il appartient de régler celui - ci, & de voir jusqu'où l'intérêt de l'état & des particuliers exige qu'il défende le jeu, ou souffre qu'il le permetie en général. Les lois des gouvernemens sages ne sauroient trop sévir contre les académies de Philocubes (pour me servir du terme d'Aristénete) & celles de tous les jeux de hasard disproportionnés.
M. Barbeyrac a publié un traité des jeux, à Amsterdam en 1709. in - 12. où cette matiere, envisagée selon les principes de Morale & de Droit naturel, est traitée à fond avec autant de lumieres que de jugement: j'y renvoie les lecteurs curieux. (D. J.)
Le jeu occupe & flate l'esprit par un usage facile de ses facultés; il amuse par l'espérance du gain. Pour l'aimer avec passion, il faut être avare ou accablé d'ennui; il n'y a que peu d'hommes qui ayent une aversion sincere pour le jeu. La bonne compagnie prétend que sa conversation, sans le secours du jeu, empêche de sentir le poids du desoeuvrement: on ne joue pas assez.
Jeu de la nature (Page 8:532)
Si l'on ouvroit plus de cadavres, dit M. de Fontenelle, les singularités des jeux de la nature deviendroient plus communes, les différentes structures mieux connues, & par conséquent les hypothèses plus rares. Peut - être encore qu'avec le tems, on pourroit, par toutes les conformations particulieres, tirer des éclaircissemens sur la conformation générale.
Je n'examinerai point si toutes ces conséquences sont également justes; c'est assez de remarquer qu'on peut rassembler un nombre très - considérable d'observations qui constatent les jeux de la nature à plusieurs égards, & qui sont en même tems fort singuliers. J'avois moi - même formé sur ce sujet un grand recueil, que je regrette, & qui a péri dans un naufrage. Je desire que quelqu'un plus heureux travaille [p. 533]
Premier exemple. Jeux variés de la nature dans un même sujet. Non seulement l'on a découvert par l'Anatomie des jeux de la nature dans diverses personnes, sur quelques parties du corps humain en particulier; mais il se rencontre quelquefois dans un même sujet plusieurs conformations différentes du cours ordinaire. Morgagni en a vû de pareilles dans trois ou quatre cadavres qu'il disséquoit en 1740.
Savoir, 1°. six vertebres lombaires dans un sujet qui avoit vingt - six côtes, dont la premiere soûtenoit les petites côtes surnuméraires, & la derniere étoit continuée à la premiere de l'os sacrum. 2°. Il a trouvé dans un autre sujet la veine iliaque droite revenant à son origine, après avoir fait quelque chemin au - dessous du tronc de la veine - cave, & formant une espece d'île. 3°. Dans une femme de 39 ans, il a vû quatre valvules, au lieu de trois, à l'orifice de l'artere pulmonaire. Comme les autres variétés qu'il trouva dans les mêmes sujets, portoient sur des ramifications de vaisseaux, sur des vertebres doubles, sur des os, &c. nous n'en parlerons pas.
Second exemple de semblables jeux. M. Poupart, faisant la dissection d'une fille âgée de sept ans, trouva qu'elle n'avoit du côté gauche, ni artere, ni veine émulgente, ni rein, ni uretere, ni artere ni veine spermatiques; il ne vit même nulle apparence qu'aucune de ces parties eût jamais existé, & se fût flétrie ou détruite par quelque indisposition. Le rein & l'uretere du côté droit étoient seulement plus gros qu'ils ne sont naturellement, parce que chacun d'eux étoit seul à faire une fonction qui auroit dû être partagée. Hist. de l'acad. ann. 1700, p. 35.
Troisieme exemple. Jeux de la nature tant intérieurement qu'extérieurement. Voici un troisieme exemple de jeux de la nature, tant en - dedans qu'en - dehors, dans une petite fille qui vêcut peu de jours, & qui fut disséquée soigneusement par Saviard & Duverney.
Les mains de cette fille étoient extérieurement semblables aux mitaines que l'on met pendant l'hiver aux petits enfans, fort unies au - dehors; elles avoient en - dedans plusieurs replis à l'ordinaire; il n'y avoit point de doigts à leurs extrémités, mais elles étoient terminées par un gros bourlet; les piés étoient comme les mains sans orteils, & terminés de la même maniere.
L'on remarquoit à l'extrémité de chaque os du métacarpe & du métatarse un petit allongement qui sembloit être disposé à former la phalange d'un doigt ou d'un orteil.
Quant aux vaisseaux ombilicaux, il n'y avoit qu'une seule artere, au lieu de deux, qui sont pour l'ordinaire des branches de l'iliaque ou de l'hypogastrique; & cette artere étoit formée du tronc de l'artere, qui auroit dû produire l'iliaque gauche.
Les capsules rénales étoient trois fois plus grosses qu'elles ne le sont naturellement, & leurs vaisseaux étoient à l'ordinaire.
Il n'y avoit dans la région lombaire, tant au côté droit qu'au côté gauche, ni rein, ni vaisseaux émulgens, ni ureteres; mais en poursuivant la dissection jusqu'à une tumeur qui s'élevoit sur l'os sacrum, à l'endroit où il commence sa courbure pour former
Le souffle introduit dans cette poche donna lieu d'observer deux petites matrices, qui avoient chacune une veine & une artere spermatiques, lesquelles se distribuoient de leur côté à un petit testicule attaché au ligament large.
Ces deux petites matrices avoient chacune leurs ligamens larges & ronds, leurs trompes, leurs franges ou pavillons, leurs vaisseaux déférens, & leur vagin fort court; cependant le droit un peu plus long que le gauche, tomboit un peu plus bas dans la poche commune; & le petit vagin gauche étoit percé pour recevoir le canal commun de l'uretere, qui déchargeoit la sérosité séparée par les reins dans cette poche, laquelle n'étoit, à vrai dire, que la fin du boyau droit un peu dilaté.
Il est probable, par la description de ces organes, que si cet enfant eût vêcu jusqu'à l'âge des adultes, il eût été incapable de génération, par le mélange qu'il y auroit eu de la semence avec les excrémens, tant stercoraux qu'urinaires, outre que l'urine & les matieres stercorales seroient sorties involontairement. Saviard, observ. 94.
Quatrieme exemple de jeux de la nature dans la
transposition des visceres d'un enfant. J'ai lû les observations
de deux ou trois exemples bien singuliers en
ce genre. Je commencerai par citer le fait communiqué
en 1742 à l'académie royale des Sciences, par
M. Sué, parce que ce fait exclut tout sujet de doute.
L'enfant, dont il s'agit, est dans le cabinet du Roi,
n°. 350. M. Daubenton en a donné la description &
la figure dans l'histoire de ce cabinet, tab. iij. p. 204.
La poitrine & le bas - ventre de cet enfant, ainsi que les visceres qui y étoient renfermés, paroissent à découvert; on voit clairement leur transposition. Voici comme ils sont situés.
La pointe du coeur est tournée à droite, & la base est inclinée à gauche. Les troncs des gros vaisseaux sont transposés d'un côté à l'autre; ainsi la courbure de l'aorte est dirigée du côté droit, l'oesophage est placé du côté droit, la bifurcation de la trachéeartere se trouve au côté gauche de l'aorte, & le poumon a trois lobes de ce même côté.
Le foie est à l'endroit où devroit être la rate, qui est placée du côté droit; l'orifice supérieur de l'estomac est à droite, & le pylore à gauche. La direction du canal intestinal étoit en sens contraire, à celui de l'état ordinaire. Le pancréas est placé sous la rate, & son conduit est dirigé du côté gauche, pour entrer dans le duodenum avec le canal cholidoque. Il n'avoit que le rein gauche, & il étoit plus gros qu'il ne devoit être. Les capsules atrabilaires étoient à leur place.
Les vaisseaux étoient transposés comme les visceres, & le canal thorachique s'ouvroit dans la soûclaviere du côté droit. La veine ombilicale étoit dirigée du côté gauche, pour arriver dans la scissure du foie.
L'enfant est mort cinq jours après sa naissance; mais faut - il en attribuer la cause au dérangement de ses parties, qui étoient d'ailleurs très - bien conformées? C'est ce dont il est permis de douter, d'autant mieux que nous avons l'exemple d'un soldat qui a vêcu 70 ans, quoiqu'il eût un déplacement général de toutes les parties contenues dans la poitrine & [p. 534]
Cinquieme exemple de pareils jeux dans un vieillard. Le soldat dont il s'agit, étant mort âgé de 70 ans, le 23 Octobre 1688, à l'hôtel des Invalides, M. Morand fit l'ouverture de son cadavre en présence de MM. du Parc, Saviard, & autres chirurgiens.
Après avoir levé les tégumens communs, & découvert la duplicature du péritoine, on y trouva le veine ombilicale couchée au long de la ligne blanche, laquelle, aulieu de se détourner ensuite du côté droit pour entrer dans la scissure du foie, se trouvoit effectivement placée, ainsi que la rate, au côté droit, contre l'ordre naturel.
Le grand lobe du foie occupoit entierement l'hypochondre gauche, & la scissure regardoit le derriere du cartilage xiphoïde. Son petit lobe occupoit une partie de la région épigastrique, & déclinoit vers l'hypocondre droit.
On remarqua dans la poitrine, que l'oesophage y entroit par le côté droit, & passoit au - devant de l'uretere; puis descendant & se glissant du même côté droit, y perçoit le diaphragme, & après l'avoir traversé, se glissoit entre le foie & la rate pour entrer dans le bas - ventre.
Le fond de l'estomac, suivant la même route, étoit situé du côté droit, entre le foie & la rate; le pylore & l'intestin duodenum se trouvoient au dessous du foie; & ce boyau passant par - dessous la veine & l'artere mésentérique supérieure, puis faisant sa courbure, se glissoit du côté droit vers la partie lombaire, & formoit le jejunum.
Tous les intestins grêles avoient aussi changé de situation; le coecum & le commencement du colon étoient placés dans l'île gauche, & le contour de ce dernier boyau passoit à l'ordinaire, mais de gauche à droite, sous l'extrémité du foie, du ventricule & de la rate, & descendoit ensuite dans la région iliaque droite, pour produire le rectum.
La même transposition s'étoit faite aux reins & aux parties génitales: car le rein droit se trouvant au côté gauche, & le gauche étant au côté droit, l'on voyoit la veine spermatique droite sortir de l'émulgente, & la veine spermatique gauche sortir du tronc de la cave contre l'ordre naturel.
De plus, le rein du côté droit étoit plus élevé que celui du côté gauche, & deux ureteres sortoient du rein droit, l'un du bassinet à l'ordinaire, & l'autre de sa partie inférieure.
Les capsules atrabilaires avoient aussi passé d'un côté à l'autre, ce qu'on reconnut par les veines, la capsule gauche recevant la sienne du tronc de la cave, & la droite de l'émulgente.
Le coeur lui - même prenoit part à ce changement; sa base étoit située au milieu de la poitrine, mais sa pointe inclinoit du côté droit contre son ordinaire, qui est de se porter du côté gauche. De cette façon, le ventricule droit du coeur regardoit le côté gauche de la poitrine, & la veine - cave qui en sortoit du même côté, produisoit deux troncs à l'ordinaire; l'inférieur perçoit le diaphragme au côté gauche du corps des vertebres, & l'artere du poumon sortoit de ce même ventricule, se glissant du côté droit, & là se partageoit en deux branches à l'ordinaire.
Le tronc de l'aorte sortant du ventricule gauche, & se trouvant placé au côté droit de la poitrine, se courboit du même côté contre la coûtume; après quoi, perçant le diaphragme au côté droit, & descendant jusqu'à l'os sacrum, il occupoit toûjours le côté droit du corps des vertebres.
La veine du poûmon sortant du même ventricule, se courboit aussi un peu du côté droit.
Enfin, la veine azygos se trouvoit au côté droit
6°. Autres exemples confirmatifs. Ce fait tout étrange, tout surprenant qu'il paroisse, n'est cependant pas unique; on avoit déja vû à Paris en 1650 un pareil exemple dans le meurtrier qui avoit tué un gentilhomme, au lieu de M. le duc de Beaufort, & dont le corps, après avoir été roué, fut disséqué par M. Bertrand, chirurgien, qui en a publié l'histoire avec des remarques, dans un traité particulier. Cette même histoire est détaillée plus au long dans les observat. médic. de M. Cattier, docteur en Médecine. Bonet l'a inséré dans son sepulchretum, liv. IV. sect. 1. obs. 7. 5. 3. Il en est aussi fait mention dans les mémoires de Joly, qui à cette occasion rapporte qu'on avoit observé la même chose dans un chanoine de Nantes.
Un savant plein d'érudition, ce doit être M. Falconet, m'a encore indiqué le journal de dom Pierre de Saint - Romuald, imprimé à Paris en 1661, où il est dit qu'on trouva une pareille transposition de visceres en 1657, dans le cadavre du sieur Audran, commissaire des gardes françoises.
On peut joindre à tout ceci l'observation d'Hoffman, imprimée à Leipsick en 1671, in - 4°. sous le titre de Cardianastrophe, seu cordis universi, memorabilis observatio, &c.
Septieme exemple de jeux de la nature sur la situation de visceres dans la poitrine. Les Transactions philosophiques de l'année 1702, n°. 275, & les acta eruditorum, même année 1702, p. 524. font le détail du cas suivant, qui est fort extraordinaire.
Charles Holt, en disséquant un enfant de deux mois, en présence de trois témoins experts en Anatomie, ne découvrit ni d'intestins hormis le rectum, ni de mésentere dans la cavité du bas ventre; mais ayant détache le sternum, il les trouva dans la cavité de la poitrine, couchés sur le coeur & les poumons. Pour comble de surprise, l'omentum & le médiastin manquoient. Le pylore étoit retiré vers le fond du ventricule près des vertebres du dos: le gros boyau s'étendoit obliquement depuis l'anus vers un trou particulier du diaphragme, & étoit caché dessous avec une partie du duodenum. Il paroît que ce trou du diaphragme étoit absolument naturel, & avoit servi au passage des intestins dans la poitrine, car tout étoit entier sans aucun déchirement. On ne trouva pas la moindre communication des intestins avec aucune autre partie du corps; cependant l'enfant avoit vêcu, prenoit tous les jours des alimens, & alloit à la selle.
Ce petit nombre de faits singuliers, tirés de bonnes sources, ne suffit que trop pour conclure qu'aujourd'hui comme du tems de Pline, nous pouvons répéter avec lui, ignotum est quo modo & per quoe vivimus.
Huitieme exemple de jeux de la nature sur le manque des parties de la génération. Ces parties, qui depuis tant de siecles renouvellent continuellement la face de l'univers par un méchanisme inexplicable, sont non - seulement exposées à des vices bisarres d'origine & de conformation; mais quelquefois même elles manquent absolument dans des enfans qui viennent au monde. Ainsi Saviard a été le témoin oculaire d'un enfant né à l'Hôtel - Dieu de Paris, manquant des parties de la génération qui appartiennent à l'un ou à l'autre sexe, & n'ayant d'autre ouver ture à l'extérieur que celle du rectum.
Ainsi le docteur Barton témoigne avoir vû dans le comté d'Yorck un enfant qui ressembloit entierement à celui de Saviard. Cet enfant n'avoit au<pb-> [p. 535]
Exemples de jeux de la nature qui peuvent être utiles dans la pratique. Il est possible quelquefois de trouver dans les jeux de la nature des variations, dont la connoissance peut avoir quelque utilité, c'est - à - dire peut servir dans l'explication des fonctions de l'économie animale ou des maladies, & peut faire éviter quelque erreur dans la pratique. Je compte au nombre de ces variations les os triangulaires, qu'on trouve quelquefois dans les sutures du crane, & plus fréquemment dans la suture lambdoïde, que dans aucune autre; parce que, faute de connoître ces jeux, quelqu'un pourroit se tromper à l'égard de ceux qui ont de pareils os, & prendre une légere plaie pour une fracture considérable.
Observation générale. Enfin, personne n'ignore les jeux de la nature qui s'étendent sur les proportions des parties du corps d'un même individu, car non seulement les mêmes parties du corps n'ont point les mêmes dimensions proportionelles dans deux personnes différentes; mais dans la même personne une partie n'est point exactement semblable à la partie correspondante. Par exemple, souvent le bras ou la jambe du côté droit n'a pas les mêmes dimensions que le bras ou la jambe du côté ganche. Ces variétés sont faciles à comprendre; elles tirent leur origine de celle de l'accroissement des os, de leurs ligamens, de leur nutrition, des vaisseaux qui se distribuent à ces parties, des muscles qui les couvrent, &c. C'est à l'art du dessein qu'on doit les idées de la proportion; le sentiment & le goût ont fait ce que la méchanique ne pouvoit faire, & comme dit encore M. de Buffon, on a mieux connu la nature par la représentation que par la nature même. (D. J.)
Jeux de la Nature (Page 8:535)
On doit placer parmi les jeux de la nature les pierres ou marbres de Florence sur lesquelles on voit des ruines, les priapolites, les dendrites, les agates herborisées, les agates & les jaspes, & les marbres sur lesquels on remarque différens objets, dont la ressemblance n'est formée que par l'arrangement fortuit des veines, des taches, & des couleurs de ces sortes de pierres.
Bruckmann, grand compilateur d'histoire natu<cb->
Il y a des gens qui connoissant le goût de quelques collecteurs d'histoire naturelle pour le merveilleux, savent le mettre à profit, & leur font payer cherement, comme jeux de la nature, des pierres chargées d'accidens, qu'ils ont eu le secret d'y former par art, ou du - moins dans lesquelles ils ont aidé la nature, en perfectionnant des ressemblances qu'elle n'avoit fait que tracer grossierement, avec de la dissolution d'or, avec celle d'argent, &c. On peut tracer des desseins assez durables sur les agates; il est aussi fort aisé d'en former sur le marbre, &c. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome I. page 172 de la traduction françoise, & tome II. page 128.
On ne doit point confondre avec les jeux de la
nature les pierres qui doivent leurs figures à des causes
connues, telles que sont celles qui ont été moulées
dans des coquilles, celles qui ont pris les empreintes
des corps marins qui se trouvent dans le
sein de la terre, celles dans lesquelles on voit des
empreintes de végétaux & de poissons, les bois pétrifiés,
les crabes pétrifiés, &c. ce n'est point le hasard
qui a produit les figures qu'on y remarque.
Voyez
Il ne faut point non plus appeller jeux de la nature
les corps que la nature produit toûjours sous une forme
constante & déterminée, tels que les crystallisations,
les marcassites, &c. & encore moins ceux qui
sont des produits de l'art des hommes. Voyez
Jeu de mots (Page 8:535)
Les jeux de mots, quand ils sont spirituels, se placent à merveille dans les cris de guerre, les devises & les symboles. Ils peuvent encore avoir lieu, lorsqu'ils sont délicats, dans la conversation, les lettres, les épigrammes, les madrigaux, les impromptus, & autres petites pieces de ce genre. Voltaire pouvoit dire à M. Destouches,
Auteur solide, ingénieux, Qui du théatre êtes le maître, Vous qui fites le Glorieux, Il ne tiendroit qu'à vous de l'être. Ces sortes de jeux de mots ne sont point interdits, lorsqu'on les donne pour un badinage qui exprime un sentiment, ou pour une idée passagere; car si cette idée paroissoit le fruit d'une réflexion sérieuse, si on la débitoit d'un ton dogmatique, on la regarderoit avec raison comme une petitesse frivole.
Mais on ne permet jamais les jeux de mots dans le sublime, dans les ouvrages graves & sérieux, dans les oraisons funebres, & dans les discours oratoires. C'est par exemple un jeu de mots bien misérable que ces paroles de Jules Mascaron, évêque de Tulles, [p. 536]
Il est certain que ce mauvais goût a paru & s'est éclipsé à plusieurs reprises dans les divers pays. Il n'y a même nul doute qu'il ne revienne dans une nation, toutes les fois que l'amour de la frivolité, de la plaisanterie, & du ridicule, succédera à l'amour du bon, du solide & du vrai. Si cette réflexion est juste, craignons le retour prochain de ce mauvais goût parmi nous. Cependant je n'appréhende pas si - tôt le retour des jeux de mots grossiers; nous sommes encore assez délicats pour les renvoyer, je ne dirai point aux gens de robe, comme on le prétend à la cour, mais aux spectacles des farceurs, ou aux artisans qui sont les plaisans de leur voisinage. (D. J.)
Jeu (Page 8:536)
Jeu de théatre (Page 8:536)
Jeux (Page 8:536)
Jeux (Page 8:536)
La religion consacra chez eux ces sortes de spectacles; on n'en connoissoit point qui ne fût dédié à quelque dieu en particulier, ou même à plusieurs ensemble; il y avoit un arrêt du sénat romain qui le portoit expressément. On commençoit toûjours à les solemniser par des sacrifices, & autres cérémonies religieuses: en un mot, leur institution avoit pour motif apparent la religion, ou quelque pieux devoir.
Les jeux publics des Grecs se divisoient en deux
especes différentes; les uns étoient compris sous le
nom de gymniques, & les autres sous le nom de scéniques. Les jeux gymniques comprenoient tous les
exercices du corps, la course à pié, à cheval, en
char, la lutte, le saut, le javelot, le disque, le pugilat,
en un mot le pentathle; & le lieu où l'on s'exerçoit,
& où l'on faisoit ces jeux, se nommoit Gymnase, Palestre, Stade, &c. selon la qualité des jeux.
Voyez
A l'égard des jeux scéniques on les représentoit sur
un théatre, ou sur la scene, qui est prise pour le
théatre entier. Voyez
Les jeux de Musique & de Poësie n'avoient point de lieux particuliers pour leurs représentations.
Dans tous ces jeux il y avoit des juges pour décider
de la victoire, mais avec cette différence que
dans les combats tranquilles, où il ne s'agissoit que
des ouvrages d'esprit, du chant, de la musique, les
juges étoient assis lorsqu'ils distribuoient les prix;
& dans les combats violens & dangereux, les juges
prononçoient debout: nous ignorons la raison de
cette différence. Pour ce qui regarde l'ordre, les
lois, les statuts de ces derniers combats, on en trouvera
le détail au mot
Toutes ces choses présupposées connues, nous nous contenterons de remarquer, que parmi tant de jeux, les Olympiques, les Pythiens, les Néméens & les Isthmiens, ne sortiront jamais de la mémoire des hommes, tant que les écrits de l'antiquité subsisteront dans le monde.
Dans les quatre jeux solemnels qu'on vient de
Aussi lisons - nous dans Hérodote que durant la
guerre de Perse, Tigrane entendant parler de ce qui
constituoit le prix des jeux si fameux de la Grece, il
se tourna vers Mardonius, & s'écria, frappé d'étonnement:
Il y avoit quantité d'autres jeux passagers, qu'on célébroit dans la Grece; tels sont dans Homere ceux qui furent faits aux funérailles de Patrocle; & dans Virgile, ceux qu'Enée fit donner pour le jour de l'anniversaire de son pere Anchise. Mais ce n'étoient là que des jeux privés, des jeux où l'on prodiguoit pour prix des cuirasses, des boucliers, des casques, des épées, des vases, des coupes d'or, des esclaves. On n'y distribuoit point de couronnes d'ache, d'olivier, de laurier; elles étoient réservées pour de plus grands triomphes.
Les jeux Romains ne sont pas moins fameux que
ceux des Grecs, & ils furent portés à un point incrovable
de grandeur & de magnificence. On les
distingua par le lieu où ils étoient célébrés, ou par
la qualité du dieu à qui on les avoit dédiés. Les premiers
étoient compris sous le nom de jeux circenses
& de jeux scéniques, parce que les uns étoient célébrés
dans le cirque, & les autres sur la scene. A l'égard
des jeux consacrés aux dieux, on les divisoit
en jeux sacrés, en jeux votifs, parce qu'ils se faisoient
pour demander quelque grace aux dieux; en jeux
funebres & en jeux divertissans, comme étoient par
exemple les jeux compitaux. Voyez
Les rois réglerent les jeux Romains pendant le
tems de la royauté; mais après qu'ils eurent été
chassés de Rome, dès que la république eut pris une
forme reguliere, les consuls & les préteurs présiderent
aux jeux Circenses, Apollinaires & Séculaires.
Les édiles plébéïens eurent la direction des jeux Plébéiens; le préteur, ou les édiles curules, celle des
jeux dédiés à Cérès, à Apollon, à Jupiter, à Cybele, & aux autres grands dieux, sous le titre de
jeux Mégalésiens. Voyez
Dans ce nombre de spectacles publics, il y en avoit que l'on appelloit spécialement jeux Romains, & que l'on divisoit en grands, magni, & très - grands, maximi.
Le sénat & le peuple ayant été réunis l'an 387, par l'adresse & l'habileté de Camille, la joie fut si vive dans tous les ordres, que pour marquer aux dieux leur reconnoissance de la tranquillité, dont ils esperoient jouir, le sénat ordonna que l'on fît de grands jeux à l'honneur des dieux, & qu'on les solemnisât pendant quatre jours, au lieu qu'auparavant les jeux publics n'avoient eû lieu que pendant trois jours, & ce fut par ce changement qu'on appella ludi maximi les jeux qu'on nommoit auparavant ludi magni.
On célébroit chez les Romains des jeux, non - seulement à l'honneur des divinités qui habitoient le ciel, mais même à l'honneur de celles qui régnoient [p. 537]
Les jeux scéniques comprenoient toutes les représentations
qui se faisoient sur la scene. Elles consistoient
en tragédies, comédies, satyres, qu'on représentoit
sur le théatre en l'honneur de Bacchus,
de Vénus, & d'Apollon. Pour rendre ces divertissemens
plus agréables, on les préludoit par des danseurs
de corde, des voltigeurs, & autres spectacles
pareils; ensuite on introduisit sur la scene les mimes
& les pantomimes, dont les Romains s'enchanterent
dans les tems où la corruption chassa les moeurs
& la vertu. Voyez
Les jeux scèniques n'avoient point de tems marqués,
non plus que ceux que les consuls & les empereurs
donnoient au peuple pour gagner sa bienveillance,
& qu'on célébroit dans un amphithéatre
environné de loges & de balcons; là se donnoient
des combats d'hommes ou d'animaux. Ces jeux
étoient appellés agonales, & quand on couroit
dans le cirque, équestres ou curules. Les premiers
étoient consaerés à Mars & à Diane; les autres à
Ncptune & au soleil. Voyez
Les jeux séculaires en particulier, ne se célébroient
que de cent ans en cent ans. Voyez
On peut ajouter ici les jeux Actiaques, Augustaux
& Palatins, qu'on célébroit à l'honneur d'Auguste;
les Néroniens à l'honneur de Néron, ainsi que les
jeux à l'honneur de Commode, d'Adrien, d'Antinoüs, & tant d'autres imaginés sur les mêmes modeles.
Voyez Jeux
Enfin, lorlque les Romains devinrent maîtres du monde, ils accorderent des jeux à la plûpart des villes qui en demanderent; on en trouve les noms dans les marbies d'Arondel, & dans une inscription ancienne érigée à Mégare, dont parle M. Spon dans son voyage de Grece.
Comme les édiles au sortir de charge donnoient
toûjours des jeux publics au peuple Romain, ce fut
entre Luculle, Scaurus, Lentulus, Hortensius, C.
Antonius & Muroena, à qui porteroit le plus loin la
magnificence; l'un avoit fait couvrir le ciel des théatres,
de voiles azurés; l'autre avoit couvert l'amphithéatre
de tuiles de cuivre surdorees, &c. Mais
César les surpassa tous dans les jeux funebres qu'il
fit célébrer à la mémoire de son pere; non content
de donner les vases, & toute la fourniture du théatre
en argent, il fit paver l'arène entiere de lames
d'argent; de sorte, dit Pline,
C'en est assez sur les jeux de la Grece & de Rome, considérés d'une vue générale; mais comme ils sont une branche très - étendue de la littérature, le lecteur trouvera dans cet ouvrage les détails qui concernent chacun de ces jeux, sous leurs noms respectifs: voici la liste des principaux, dont il importe de consulter les articles.
Jeux Augustaux (Page 8:537)
Jeux Carniens (Page 8:537)
Un Arcanien nommé Carnus, devin fameux, inspiré
par Apollon même, ayant été tué par Hippotes, Apollon frappa de peste tout le camp des Doriens; alors ils bannirent le meurtrier, & appaiserent
les manes du devin par des expiations, qui furent
prescrites sous le nom de fêtes Carniennes; d'autres,
continue Pausanias, donnent à ces fêtes une
origine differente. Ils disent que les Grecs, pour
construire ce cheval de bois si fatal aux Troyens,
ayant coupé sur le mont I da beaucoup de cornoüilliers
(
Cette fête Carnienne avoit quelque chose de militaire: on dressoit neuf loges, en maniere de tentes
que l'on appelloit ombrages,
Jeux de Castoret de Pollux (Page 8:537)
A. Posthumius, dictateur, voyant les affaires des Romains dans un état déplorable, s'engagea par un voeu solemnel, au cas que la victoire les rétablît, de faire représenter des jeux magnifiques en l'honneur de Castor & de Pollux. Le succès de cette guerre ayant été favorable, le sénat, pour remplir le voeu de Posthumius, ordonna qu'on célébreroit chaque année, pendant huit jours, les jeux que leur dictateur avoit voués.
Ces jeux étoient précédés du spectacle des gladiateurs, & les magistrats accompagnés de ceux de leurs enfans qui approchoient de l'âge de puberté, & suivis d'une nombreuse cavalcade, portoient les statues ou les images des dieux en procession, depuis le capitole jusques dans la place du grand cirque. Voyez les autres détails dans Hospinien, de festis Groecorum, & dans le Dict. de Pitiscus. (D. J.)
Jeux Curules (Page 8:537)
Jeux Eléuthériens (Page 8:538)
Jeux des enfans de Rome (Page 8:538)
Un de leurs principaux jeux étoit de représenter un jugement dans toutes les formes, ce qu'ils appelloient judicia ludere. Il y avoit des juges, des accusateurs, des défendeurs, & des licteurs pour mettre en prison celui qui seroit condamné. Plutarque, dans la vie de Caton d'Utique, nous raconte qu'un de ces enfans, après le jugement, fut livré à un garçon plus grand que lui, qui le mena dans une petite chambre, où il l'enferma. L'enfant eut peur, & appella à sa défense Caton, qui étoit du jeu; alors Caton se fit jour à - travers ses camarades, délivra son client, & l'emmena chez lui, où tous les autres enfans le suivirent.
Ce Caton, depuis si grand homme, tenoit déja dans Rome le premier rang parmi les enfans de son âge. Quand Sylla donna le tournoi sacré des enfans à cheval, il nomma Sextus, neveu du grand Pompée, pour un capitaine des deux bandes; mais tous les enfans se mirent à crier qu'ils ne courroient point. Sylla leur demanda quel camarade ils vouloient donc avoir à leur tête; alors tous répondirent à la fois Caton, & Sextus lui céda volontairement cet honneur, comme au plus digne. (D. J.)
Jeux de la Liberté (Page 8:538)
Aristide établit qu'on tiendroit tous les ans dans cette ville de la Béotie une assemblée générale de la Grece, & que l'on y feroit un sacrifice à Jupiter, pour lui rendre d'éternelles actions de graces. En même tems il ordonna que de cinq ans en cinq ans on y célébreroit les jeux de la liberté, où l'on couroit tout armé autour de l'autel de Jupiter, & il y avoit de grands prix proposés pour cette course.
On célébroit encore du tems de Plutarque, & ces
jeux, & la cérémonie de l'anniversaire des vaillans
hommes qui périrent à la bataille de Platée. Comme
dans le lieu même où les Grecs défirent Mardonius,
on avoit élevé un autel à Jupiter éléuthérien, c'est - à - dire libérateur, les jeux de la liberté s'appellerent
aussi eleutheria, jeux ou fêtes éléuthériennes. Voyez
Jeu de Fief (Page 8:538)
Jeux de hasard (Page 8:538)
Jeu (Page 8:538)
Jeu de voiles (Page 8:538)
Jeu - parti (Page 8:538)
Jeu (Page 8:538)
Jeu (Page 8:538)
L'assaut comprend deux jeux, qui sont le sensible
& l'insensible. Quelquefois on exécute ces deux
jeux dans un même assaut, en passant de l'un à l'autre,
& quelquefois on n'en exécute qu'un; c'est pourquoi
je les traiterai séparement. Voyez
Jeu insensible (Page 8:538)
Cet assaut s'exécute toujours sous les armes à votre égard, parce que de quelque façon que l'ennemi se mette en garde, d'abord qu'il ne souffre pas que les épées se touchent, vous tenez la garde haute.
On suppose dans ce jeu que les escrimeurs étant en garde, leurs épées ne se touchent point, mais qu'elles se rencontrent dans les parades, & dans les attaques.
De ce qu'on doit pratiquer dans l'assaut du jeu insensible. Article I. Dans ce jeu, 1°. comme on ne sent pas l'épée de l'ennemi, on se met toujours hors de mesure pour éviter d'être surpris. 2°. On tient une garde haute, le bras plus étendu que dans la garde basse, la pointe de l'épée vis - à - vis l'estomac de l'ennemi, afin de le tenir éloigné, & qu'il ne puisse faire aucune attaque sans détourner cette pointe. 3°. On regarde sa main droite, afin de s'appercevoir des mouvemens qu'il fait pour frapper votre épée avec la sienne.
Article II. Les attaques qui se font dans ce jeu, sont
des feintes & doubles feintes. On les peut faire parce
qu'on est hors de mesure; d'où il suit que l'ennemi
ne peut pas vous prendre sur ce tems. Si ces feintes
ébranlent l'ennemi, & qu'il aille à l'épée, voyez
Exemple. Lorsque vous faites le premier tems de
la feinte, ou feinte droite, voyez
Article III. L'ennemi qui vous attaque, est obligé,
par votre position, de détourner votre épée.
Voyez
Article IV. On regarde le pié gauche de l'ennemi, & dès qu'on s'apperçoit qu'il l'avance pour entrer en mesure, on l'attaque sur ce mouvement par une [p. 539]
Article V. Quand vous attaquez l'ennemi par une
feinte, s'il ne va pas à l'épée, Voyez
Article VI. Dans ce jeu, on entreprend ni botte de passe, ni de volte, ni desarmement, excepté le desarmement en faisant tomber l'épée de l'ennemi en la frappant, quand il porte une estocade de seconde.
Article VII. Toutes les fois que l'ennemi vous
parera une estocade, & que vous lui en parerez une,
il faut suivre ce qui est dit aux articles 1, 2, 3 du
jeu sensible. Voyez
Article VIII. Si en attaquant l'ennemi il se défend par la parade du cercle, vous ferez sous les armes ce qui se pratique sur les armes au 10 article du jeu sensible. Voyez 10 article du jeu sensible.
Jeu sensible (Page 8:539)
Cet assaut s'exécute sur les armes, ou sous les armes,
si les escrimeurs tiennent une garde basse ou
ordinaire, & sous les armes s'ils en tiennent une
haute. Voyez
Si l'ennemi tient une garde haute, il faut absolument la tenir de même; mais s'il en tient une basse, vous pouvez tenir la même, ou bien la garder haute.
On suppose dans ce jeu que l'ennemi laisse sentir son épée.
Avertissement. Pour entendre ce que je dirai sur ce jeu, j'avertis 1°. qu'il sera toujours supposé qu'on y tiendra la garde qu'il convient. 2°. Tout ce qui se fait dans la garde haute, se peut faire dans la garde ordinaire, à moins que je ne fasse des remarques particulieres. 3°. Quand je ferai tirer de pié ferme, il sera supposé qu'on est en mesure, & qu'il ne faut pas remuer le pié gauche 4°. Quand je parlerai d'estocade droite, il sera entendu qu'elle se portera sans dégager. 5°. Quand j'indiquerai un mouvement quelconque, de tirer quarte, ou parer quarte, ou tierce, &c. ils se feront comme il est expliqué en son lieu.
De ce qui doit se pratiquer dans l'assaut du jeu sensible sur les armes, ou sous les armes. Article I. On
fait d'abord attention si l'on est en mesure ou hors
de mesure. Voyez
La premiere attaque que l'on fait à l'ennemi, est
d'opposer en quarte. Voyez
Article II. Si dans l'instant qu'on pare l'estocade,
on ne saisit pas le tems de la riposte, voyez
Exemple. Pendant que l'ennemi feint de se remettre, sans quitter son épée, & en la sentant toujours également, on lui porte une estocade droite, qu'on n'allonge qu'à demi, c'est - à - dire, qu'on ne porte le pié droit qu'à moitié chemin de ce qu'il pourroit faire. Sur ce mouvement on doit s'attendre que l'ennemi parera, s'il pare, vous dégagez finement, & vous lui détachez l'estocade de tierce, tandis qu'il croit parer la quarte, & s'il ne paroit pas votre demiestocade droite, vous l'acheveriez, car il ne seroit plus à tems de la parer.
Article III. Si l'ennemi pare l'estocade que vous lui portez, il faut remarquer qu'il peut faire, en vous remettant, ce que vous lui avez fait; mais aussi qu'il peut tomber dans le défaut que voici, qui est de se remettre avec vous, c'est - a - dire, de quitter l'opposition, parce qu'il croit que vous vous remettrez en garde.
Exemple. Après que l'ennemi a paré votre estocade,
vous feignez de vous remettre en garde, & si
vous vous appercevez, par le sentiment de l'épée,
qu'il cesse d'opposer, alors, au lieu d'achever de
vous remettre, vous profitez de ce defaut, en lui
repoussant la même estocade. Voyez
Article IV. Vous pourrez aussi attaquer l'ennemi
par un battement d'épée, voyez
Article V. Si l'on est hors de mesure, il faut observer
le pié gauche de l'ennemi, & sentir son épée.
Voyez
Les attaques qu'on doit faire hors de mesure, sont des coulemens d'épées; & toutes les fois que l'ennemi pare votre estocade, & que vous parez la sienne, il faut suivre les maximes des articles I. II. III.
Article VI. Quelque mouvement que l'ennemi
puisse faire hors de mesure, vous n'y devez point
répondre, à moins que vous ne preniez le tems
pour l'attaquer. Observez continuellement son pié
gauche, parce qu'il ne peut vous offenser qu'en l'avançant;
mais aussi - ôt qu'il l'avance, détachez - lui
l'estocade droite, s'il ne force pas votre épée, & s'il
la force, portez l'estocade en dégageant. Voyez
Il faut aussi faire attention que l'ennemi pourroit
avoir la finesse de forcer votre épée, pour vous faire
détacher l'estocade, afin de vous la riposter;
voyez
Article VII. Tout ce qui est enseigné aux articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, peut s'exécuter en tierce, en quarte, en quarte basse, & en seconde; il n'y a qu'à déterminer une de ses positions, & suivre ce qui y est enseigné.
Article VIII. Vous devez connoître par les attaques que vous faites à l'ennemi, qu'il peut vous en faire autant; d'où il est clair que s'il vous fait les mêmes attaques, il vous avertit de son dessein, dont vous tâcherez de profiter.
Exemple. Si l'ennemi vous attaque par un coulement
d'épée, ou battement d'épée, &c. vous feindrez
d'en être ébranlé, pour lui faire détacher l'estocade,
afin de lui riposter, ou de le desarmer; voyez
Article IX. Quelque variées que puissent être les attaques d'un escrimeur, elles se rapportent toujours à la feinte ou double feinte, à l'appel, ou coulement d'épée, au battement d'épée, ou à forcer l'épée.
Article X. Si l'ennemi se défend par la parade du
cercle, voyez
Exemple. Quand l'ennemi pare au contre du contre, il faut 1°. tenir la pointe de votre épée près de la garde, & du talon de la sienne; 2°. dégager finement cette pointe autour de sa lame, en suivant son même mouvement; 3°. pendant ce dégagement vous avancerez à chaque révolution la pointe de votre épée, jusqu'à ce qu'elle soit si près de son corps qu'il ne puisse plus parer, & alors vous enfoncerez l'estocade.
Nota que l'ennemi ne rencontrera pas votre épée; à moins qu'il ne rétrograde son mouvement, (maxime que doivent observer tous ceux qui font cette mauvaise parade); & que s'il rétrograde, alors il rencontrera necessairement votre épée: en pareil cas, vous lui détacherez aussi - tôt l'estocade du même côté que les épées se seront touchées; c'est - à - dire, que s'il rencontre votre épée dans les armes, vous lui porterez une estocade de quarte; & si c'est hors les armes, vous lui porterez une estocade de tierce.
Remarquez que je vous fais pousser l'estocade du
même côté où les épées se touchent, pour prendre
le défaut du mouvement de l'ennemi; car (voyez
Jeux (Page 8:540)
Les jeux, outre les noms qui les distinguent
les uns des autres, prennent encore une dénomination
de la longueur en piés de leur plus
grand tuyau qui est le c sol ut, le plus grave des
basses. Celui qui répond à la premiere touche du
clavier du côté de la main gauche de l'organiste,
lorsque le clavier n'est point à ravalement. Ainsi on
dit que le prestant sonne le quatre - pié, parce que son
plus grand tuyau (le c sol ut) a quatre piés de long.
La doublette sonne le deux - pié, parce que son plus
grand tuyau, le même c sol ut au clavier, n'a que
deux piés; de même des autres jeux, comme on peut
voir dans la table du rapport des jeux, dans nos
Cette table du rapport des jeux représente par les espaces ou colonnes verticales les octaves réelles, c'est - à - dire celles qui sont au - dessus & au - dessous du son fixe marqué un pié. Nous prenons pour son fixe le son que rend un tuyau d'un pié; ce son est moyen entre les extrèmes de l'orgue, & est l'octave du son fixe de M. Sauveur; le pié harmonique est au pié de roi comme 17 à 18; ainsi il n'a que 11 pouces 4 lignes. On a marqué par les longueurs qui rendent les sons, & par les signes + ou - , les octaves de ces sons, savoir les octaves aiguës ou au - dessus du son fixe par + 1, + 2, + 3, + 4, les octaves graves, ou au - dessous du même son fixe par - 1, - 2, - 3, - 4, & par les longueurs un pié, qui est le ton; ½ pié, qui est l'octave au - dessus; ¼ pié, la double octave, & > pié, qui est la triple octave aiguë.
On trouve les octaves graves en doublant successivement la longueur du tuyau de ton; pour la premiere 2 piés, pour la seconde 4 piés, pour la troisieme 8 piés, pour la quatrieme 16 piés, & pour la cinquieme 32 piés; dans laquelle les tuyaux ne descendent au plus que jusqu'à la quinte. Voyez la table du rapport des jeux qui sont ceux qui suivent.
Montre de 16 piés toute d'étain, dont le plus grand
tuyau le c sol ut des basses, a 16 piés de long. Voyez
Bourdon de 16 piés. Les basses, c'est - à - dire deux
octaves, & quelquefois trois sont en bois, & les
dessus ont seulement une octave en plomb bouchés
aussi - bien que les basses & à oreilles pour les accorder.
Voyez l'article
Bombarde d'étain ou de bois, est un jeu d'anche.
Voyez
Bourdon de 4 piés bouché sonnant le 8 piés; les basses
de ce jeu sont de bois, les tailles de plomb bouchées à
rase & à oreilles; & les dessus à cheminées & à
oreilles. Voyez
Huit piès ouverts, ou huit piés en résonance, sonne
l'unisson de quatre piés bouché: ce jeu est d'étain
& ouvert par le haut. Voyez
Prestant. Le prestant sonne le quatre piés: ce jeu
est d'étain; c'est le premier jeu de l'orgue, sur lequel
on fait la partition, & sur lequel on accorde
tous les autres. Il doit ce privilége à ce qu'il tient le
milieu quant au grave ou à l'aigu entre tous les jeux
qui composent l'orgue. Voyez
Flûte sonne l'unisson du prestant, mais est de plus
grosse taille; les basses sont bouchées à rase, les
tailles à cheminées, & les dessus ouverts. Voyez
Gros nazard, sonne la quinte au - dessus du huit
piés, & la quarte au - dessous du prestant; ce jeu est
fait en pointe ou en fuseau par le haut, comme la
figure le fait voir; & quelquefois il est comme les
autres, les basses bouchées à rase, les tailles à cheminées
& les dessus ouverts. Voyez
Double tierce, sonne la tierce au - dessus du prestant
ou 4 pié: ce jeu est de plomb & fait en pointe
par le haut; on l'accorde par les oreilles. Voyez
Nazard. Ce jeu qui est de plomb & fait en pointe,
sonne la quinte au - dessus du prestant ou 4 pié, &
la tierce mineure au - dessus de la double tierce, l'octave
au - dessus du gros nazard. On accorde le jeu
lorsqu'il est fait en pointe par les oreilles; quelquefois
sur - tout dans les petits cabinets d'orgue les basses
sont bouchées à rase, les tailles à cheminées,
& les dessus ouverts. Voyez la fig.
Quarte de nazard, sonne l'octave au - dessus du prestant, & par conséquent le deux piés, le jeu qui est de plomb a les basses à cheminées & les dessus ouverts. Voyez la figure. Il y a des orgues où ce jeu a les dessus & la moitié des tailles en pointes par le haut. Voyez l'article 4. de nazard.
Doublette. La doublette sonne l'octave au - dessus
du prestant, & l'unisson de la quarte de nazard; elle
doit porter 2 piés de long: ce jeu est d'étain. Voyez
Tierce. La tierce est de plomb, & forme la tierce
au - dessus de la doublette ou 2 piés, & l'octave au - dessus
de la double - tierce. Voyez
Larigot. Le larigot sonne l'octave au - dessus du nazard,
& la quinte au - dessus de la doublette ou du
2 piés: ce jeu est de plomb, & tout ouvert. Voyez
Grand cornet, composé de cinq tuyaux sur chaque
touche, est composé d'un dessus de bourdon A,
c'est - à - dire, des deux octaves supérieures; ce qui
comprend les tailles & les dessus proprement dits,
d'un dessus de flûte B, d'un dessus de nazard C,
d'un dessus de quarte de nazard D, & d'un dessus de
tierce E. Voyez
Cornet de récit, est composé de même que le grand
cornet de cinq tuyaux sur chaque touche, mais qui
sont de plus menue taille. Voyez
Cornet d'écho, composé de même que le grand
cornet de cinq tuyaux sur chaque touche, mais qui
sont de plus menue taille que ceux du cornet de récit.
Ce jeu est renfermé dans le pié de l'orgue, afin
qu'on l'entende moins, & qu'il forme ainsi un écho.
Voyez
Flûte allemande, la flûte allemande sonne l'unisson des dessus du huit piés, c'est - à - dire le deux piés;
Fourniture, partie du plein jeu, est composée de
4, 5, 6, ou 7 tuyaux sur chaque touche; elle occupe
toute l'étendue du clavier. Voyez
Cimballe, partie du plein jeu; elle a aussi plusieurs
tuyaux sur chaque touche, & elle occupe toute l'étendue
du clavier. Voyez
Trompette, jeu d'anche, sonne l'unisson du huit
piés; ce jeu est d'étain & en entonnoir par le haut.
Voyez
Voix humaine de l'orgue, sonne l'unisson du huit
piés & de la trompette & du cromorne. Ce jeu est
d'étain, & le corps qui n'a pour les plus grands
tuyaux que 7 à 8 pouces, est à moitié fermé par une
lamme de même matiere, que l'on soude sur l'ouverture
du tuyau: ce jeu est un jeu d'anche. Voyez
Cromorne, jeu d'anche, sonne l'unisson du 8 piés;
les corps de ce jeu sont cylindryques, c'est - à - dire,
ne sont pas plus larges en - haut qu'en - bas. Voyez
Clairon, jeu d'anches de l'orgue, sonne l'octave
au - dessus de la trompette & l'unisson du prestant,
& par conséquent le 4 pié; ce jeu est d'étain, & est
plus ouvert que la trompette. Voyez
Voix angélique, sonne l'unisson du prestant ou le
4 pié, & l'octave de la voix humaine à laquelle elle
est semblable: ce jeu est d'étain, & est à anches.
Voyez
Trompette de récit, sonne l'unisson de la trompette,
& par conséquent le 8 pié: ce jeu qui est d'étain n'a
que les deux octaves des dessus & des tailles. Voyez
Tous ces jeux de l'orgue sont accordés entre eux,
comme il est dit au mot
La pédale de 4 ou de 4 piés, sonne l'unisson du
prestant. Lorsqu'il y a ravalement, le ravalement
descend à l'unisson du 8 piés; les basses de ce jeu se
font en bois, & les dessus en plomb tous ouverts.
Voyez l'article
Pédale de clairon, jeu d'anche; ce jeu qui est
d'étain, sonne l'unisson de la pédale de 4, & l'octave
de la pédale de trompette. Voyez
Pédale de 8, autrement nommée pédale de flûte,
sonne l'unisson du 8 pié; les basses de ce jeu sont en
bois, & on ne les bouche pas par le haut avec un
tampon; les dessus sont de plomb. Voyez
Pédale de trompette, jeu d'anche, sonne l'unisson
du 8 piés, & par conséquent l'unisson de la trompette,
dont elle ne differe qu'en ce qu'elle est de
plus grosse taille: ce jeu est d'étain. Voyez
Pédale de bombarde, jeu d'anche, ne se met que
dans des orgues bien complets; elle sonne l'unisson
de la bombarde, & par conséquent du 16 piés. Ce
jeu est d'étain ou de bois; s'il y a ravalement au
clavier de pédale, le ravalement de la bombarde
entre dans le 32 piés. Voyez
Tous ces jeux sont rangés sur les sommiers ou
pieces gravées, en telle sorte que l'organiste laisse
aller le vent à tel jeu qu'il lui plaît, en ouvrant
le registre qui passe sous les piés des tuyaux, & à
tel tuyau de ce jeu qu'il lui plaît, en ouvrant la
soûpape qui ferme la gravûre sur laquelle le tuyau
répond. Voyez
On laisse partir ordinairement plusieurs jeux à - la-fois, ce qui forme des jeux composés; le principal des jeux composés s'appelle plein jeu, qui est la montre & le bourdon de 16 piés, le bourdon de 8 piés ouvert, le prestant, la doublette, la fourniture, la cimballe & la tierce.
Les autres jeux composés sont à la discrétion des Organistes qui les composent chacun à leur gré, en prenant dans le nombre presque infini de combinaisons qu'on en peut faire celles qui leur plaisent le plus, ce dont ils s'apperçoivent en tâtant le clavier. Cependant on peut dire que de toutes les combinaisons possibles de ces différens jeux pris 2 à 2, 3 à 3, 4 à 4, &c. quelqu'unes doivent être exclues: telles, par exemple, que celles dont les sons correspondans à une même touche, forment une dissonance comme les tierces & la quarte de nazard. Voyez la table générale du rapport & de l'étendue des jeux de l'orgue.
Jeu (Page 8:542)
Jeu (Page 8:542)
Lorsque les deux joueurs ont chacun sept jeux, ils sont ce qu'on appelle à deux de jeu; alors la partie est remise en deux jeux gagnés de suite, dont le premier se nomme avantage de jeu.
Cette acception du mot jeu, est commune à presque tous les jeux qui se jouent par parties. La partie est composée de plusieurs jeux, & celui qui le premier a gagné ce nombre de jeux a gagné la partie.
Jeu (Page 8:542)
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