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JÉNISESKOI (Page 8:508)
JÉNISESKOI, autrement JÉNISCÉA, ou JÉ<-> NISEISK, (Géog.) ville assez peuplée de l'empire russien dans la Tartarie, en Sibérie, sur la riviere dont elle prend le nom, aux confins des Ostiaques & des Tunguses. On y a du bled, de la viande de boucherie, & de la volaille. Les Tunguses payens qui habitent le long de la riviere, y payent au souverain de Russie un tribut de toutes sortes de pelleteries. La grande riviere qu'on nomme la Jeniscéa, se déborde comme le Nil, l'espace de 70 milles, & fertilise les terres qu'elle inonde. Ce fleuve ne peut être navigé fort loin, à cause de neuf poroges ou chutes d'eau qui étant à quelque distance les unes des autres, interrompent la navigation; il forme l'isle de Gansko à son embouchure, & après un très long cours, il se jette dans la mer Glaciale, au midi de la nouvelle Zemble. Long. de Jéniseskoi, suivant le P. Gaubil, 100. 42. 45. lat. 53.
Le froid qui y regne empêche que les arbres fruitiers n'y portent de fruit; il n'y croît que des especes de groseilles sauvages, rouges & noires, mais ce n'est pas tout: il faut ajouter que le plus grand froid observé jusqu'à ce jour par le thermometre, l'a été dans cette ville de Siberie, où, le 16 Janvier 1735, le mercure du thermometre baissa pendant quelques heures à 70 dégrés au dessous de la congélation.
On sait que le dégré de froid de 1709 à Paris, exprimé par 15 dégrés ½ au - dessous de la congélation, a passé long tems pour le plus consi lérable dont on ait eu connoissance dans nos climats. On sait que MM. les académiciens qui en 1737 allerent
Cependant si l'on juge du froid par ses effets, on
en trouvera peut - être d'aussi cruels rapportés dans
plusieurs voyages. Quand, par exemple, les Hollandois cherchant le chemin de la Chine par la mer
septentrionale, furent obligés de passer l'hyver à la
nouvelle Zemble en 1596, ils ne se garantirent de
la mort, qu'en s'enfermant bien couverts d'habits &
de fourrures, dans une hutte qui n'avoit aucune
ouverture, & dans laquelle, avec un feu continuel,
ils eurent bien de la peine à s'empêcher de périr de
froid; leur vin de Chérès y étoit si parfaitement
gelé en masses, qu'ils se le distribuoient par morceaux.
Voyez encore l'article
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