ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Arbelle (Page 1:578)

* Arbelle, (Géog. sainte.) ville de la haute Galilée, dans la tribu de Nephtali, à l'occident du lac Semachon, où l'on rencontroit des cavernes affreuses, la retraite des voleurs ou des Juifs persécutés. Hérode le grand en fit boucher quelques - unes, & mettre le feu aux autres: on lit dans Josephe, Antiq. Lib. XII. c. xviij. que l'accès en étoit rendu si difficile par des rochers & des précipices, qu'on n'en pouvoit presque aborder quand on étoit au pié, ni descendre, quand on avoit atteint le sommet. Il ajoûte qu'Hérode y fit descendre dans des coffres attachés à des chaînes de fer, des soldats armés de hallebardes qui accrochoient & tuoient ceux qui faisoient résistance.

Arbelles (Page 1:578)

* Arbelles, bourg d'Assyrie, sur le fleuve Lycus, célebre par la seconde victoire qu'Alexandre le Grand remporta sur Darius, roi de Perse.

ARBENGIAN (Page 1:578)

* ARBENGIAN, petite ville de la campagne ou de la vallée qu'on appelle Sogde de Samarcand; c'est proprement le territoire de cette ville.

ARBENNE (Page 1:578)

ARBENNE, (Hist. nat. Ornithol.) Lagopus avis. Ald. Cet oiseau est de la grandeur & de la figure du pigeon domestique, ou peut - être un peu plus grand. Il pese quatorze onces; il a environ un pié trois pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ou des pattes; l'envergure est d'un pié dix pouces; le bec est court, noir, & semblable à celui d'une poule, mais un peu plus petit; la partie supérieure est plus longue, & déborde un peu la partie inférieure; les narines sont couvertes par de petites plumes; il y a au - dessus des yeux en place de sourcils, une petite caroncule dégarnie de plumes, faite en forme de croissant, & de couleur de vermillon. On distingue le mâle de la femelle par un trait noir qui commence à la partie supérieure du bec des mâles, qui passe au - delà des yeux, & qui finit vers les oreilles: tout le reste du corps est d'une couleur très - blanche, à l'exception de la queue; il y a vingt - quatre grandes plumes dans chaque aîle, dont la premiere ou l'extérieure, est plus courte que la seconde; la seconde est aussi plus courte que la troisieme; les six plumes extérieures ont le tuyau noir: la queue a plus d'un palme de longueur; elle est composée de seize plumes; les deux du milieu sont blanches, de même que les barbes extérieures de la derniere plume de chaque côté; toutes les autres plumes sont de couleur cendrée noirâtre, à l'exception de la pointe qui est blanche; les plumes qui sont sur la queue, sont aussi grandes que la queue même. Les pattes sont couvertes en entier jusqu'au bout des doigts de petites plumes molles posées fort près les unes des autres; ce qui a fait donner à cet oiseau le nom de Lagopus. Les ongles sont très longs, & ressemblans à ceux de quelques quadrupedes, tels que le lievre; ces ongles sont de couleur de corne obscure, ou de couleur de plomb; le doigt de derriere est petit, mais son ongle est grand & recourbé; le doigt extérieur & le doigt intérieur de devant tiennent au doigt du milieu par une membrane; l'ongle du doigt du milieu est très - long & un peu creux; ses bords sont tranchans; il y a des poils longs & touffus sous les doigts.

On trouve ces oiseaux sur les Alpes qui sont couvertes de neige pendant la plus grande partie de l'année, & sur d'autres montagnes très - élevées. On a donné à cet oiseau le nom de perdrix blanche, sans doute parce que sa chair a quelque rapport à celle de la perdrix pour le goût; car l'arbenne est un oiseau différent de la perdrix, quoiqu'il lui ressemble pour la figure & pour la grandeur. Cependant le nom de perdrix blanche a fait croire que l'oiseau dont il s'agit, étoit vraiment une perdrix: c'est pour éviter cette équivoque, que je le rapporte sous le nom d'arbenne, qu'on lui a donné en Savoie, comme celui de perdrix blanche. Il seroit à souhaiter que l'on pût ainsi prévenir les erreurs qui viennent des noms. Willugby; Aldrovande; Ornit. Liv. XIII. pag. 145. Voyez Oiseau. (I)

ARBERG (Page 1:578)

* ARBERG, (Géog.) ville de Suisse, dans le canton de Berne, dans une espece d'île sur l'Aar. Long. 24. 45. lat. 47.

ARBI (Page 1:578)

* ARBI, petit pays de l'Amérique méridionale, près des Andes, entre le Popayan & la nouvelle Grenade.

ARBIA (Page 1:578)

* ARBIA, petite riviere d'Italie, qui a sa source dans le territoire de Florence, passe sur celui de Sienne, & se jette dans l'Ombrone.

ARBITRAGE (Page 1:578)

ARBITRAGE, s. m. (en Droit) est le jugement d'un tiers, qui n'est établi ni par la loi ni par le magistrat, pour terminer un différend; mais que les parties ont choisi elles - mêmes. Voyez Arbitre. (H)

Arbitrage (Page 1:578)

Arbitrage, en matiere de Change, veut dire une combinaison ou assemblage que l'on fait de plusieurs changes pour connoître quelle place est plus avantageuse pour tirer & remettre. De la Porte, science des négocians. Voyez Change & Place.

Samuel Ricard dans son traité général de commerce, dit que les arbitrages ne sont autres qu'un pressentiment d'un avantage considérable qu'un commettant doit recevoir d'une remise ou d'une traite faite pour un lieu préférablement à un autre.

M. de Montodegni définit l'arbitrage de change un troc que deux banquiers se sont mutuellement de leurs lettres de change sur différentes villes au prix & cours du change conditionné.

Suivant M. J. P. Ricard, qui a donné une nouvelle édition du traité des arbitrages, l'arbitrage est une négociation d'une somme en échange, à laquelle un banquier ne se détermine qu'après avoir examiné par plusieurs regles de quelle maniere elle lui tournera mieux à compte. M. Savari pense que ces deux dernieres définitions sont les mêmes pour le fond; & quant aux regles ou opérations qu'on suit pour l'arbitrage, il en rapporte un exemple qu'on peut voir dans son ouvrage. Tom. I. pag. 693. (G)

ARBITRAIRE (Page 1:578)

ARBITRAIRE, adj. pris dans un sens général, ce qui n'est pas défini ni limité par aucune loi ou constitution expresse, mais qu'on laisse uniquement au jugement & à la discrétion des particuliers. La punition d'un tel crime est arbitraire. Ce mot vient du Latin arbitrium, volonté. Les lois ou les mesures par lesquelles le Créateur agit, sont arbitraires; au moins toutes les lois physiques. Voyez Physique, Pouvoir arbitraire, Despotisme, Monarchie , &c. (H)

ARBITRAL (Page 1:578)

ARBITRAL, terme de Droit, se dit des décisions, sentences, ou jugemens émanés des arbitres. Voyez Arbitre, & Compromis. Les sentences arbitrales doivent être homologuées en justice, pour acquérir l'autorité d'un jugement judiciaire, & pour pouvoir emporter hypotheque sur les biens du condamné; & lorsqu'elles le sont, elles sont exécutoires, nonobstant oppositions ou appellations quelconques.

S'il y a quelques difficultés pour l'interprétation d'une sentence arbitrale, c'est aux arbitres qu'il faut s'adresser pour l'interprétation, s'ils sont encore vivans; sinon il faudra s'en rapporter au juge ordinaire. (H)

ARBITRATEUR (Page 1:578)

ARBITRATEUR, s. m. terme de Droit, est une espece d'arbitre. Voyez Arbitre.

En Angleterre, les parties en litige choisissent ordinairement deux arbitrateurs; & en cas qu'ils ne puissent pas s'accorder, on y en ajoûte un troisieme, que l'on appelle arbitre, à la décision duquel les deux parties sont obligées d'acquiescer.

Les jurisconsultes mettent une différence entre arbitre & arbitrateur; en ce que quoique le pouvoir de l'un & l'autre soit fondé sur le compromis des parties, néanmoins leur liberté est différente; car un [p. 579] arbitre est tenu de procéder & de juger suivant les formes de la loi; au lieu que l'on s'en remet totalement à la propre discrétion d'un arbitrateur: sans être obligé à aucune procédure solennelle, ou à suivre le cours des jugemens ordinaires, il peut accommoder à son gré l'affaire qui a été remise à son jugement, pourvû que ce soit juxta arbitrium boni viri. (H)

Arbitrateur (Page 1:579)

Arbitrateur, subst. pris adject. (Myth.) nom que les payens donnoient à Jupiter: il y avoit à Rome un portique à cinq colonnes consacré à Jupiter arbitrateur.

ARBITRATION (Page 1:579)

ARBITRATION, s. f. terme de Palais, est une estimation ou évaluation faite en gros, & sans entrer en détail: ainsi l'on dit en ce sens qu'on a arbitré les dépens ou les dommages & intérêts à telle somme. (H)

ARBITRE (Page 1:579)

ARBITRE, s. m. en terme de Droit, est un juge nommé par le magistrat, ou convenu par deux parties, auquel elles donnent pouvoir, par un compromis, de juger leur différend suivant la loi. V. Juge & Compromis.

Les Romains se soûmettoient quelquefois à un seul arbitre: mais ordinairement ils en choisissoient plusieurs qu'ils prenoient en nombre impair. Voyez Arbitrage.

Dans les matieres qui regardoient le public, telles que les crimes, les mariages, les affaires d'état, &c. il n'étoit pas permis d'avoir recours aux arbitres. On ne pouvoit pas non plus appeller d'une sentence ou d'un jugement par arbitre; l'effet d'un appel étoit de suspendre l'autorité d'une jurisdiction, & non pas d'un pacte, d'une convention ou d'un contrat. Voyez Appel. Chez les modernes, il y a ordinairement différentes sortes d'arbitres; quelques - uns sont obligés de procéder suivant la rigueur de la loi, & d'autres sont autorisés par les parties mêmes à s'en relâcher & suivre l'équité naturelle; ils sont appellés proprement arbitrateurs. Voyez Arbitrateur.

Les uns & les autres sont choisis par les parties: mais il y en a une troisieme sorte qui sont des arbitres nommes par les juges, lesquels sont toûjours tenus de juger suivant la rigueur du droit.

Justinien (L. ult. C. de recept.) défend absolument de prendre une femme pour arbitre, comme jugeant qu'une pareille fonction n'est pas bienséante au sexe: néanmoins le pape Alexandre III. confirma une sentence arbitrale donnée par une reine de France. Le cardinal Wolsey fut envoyé par Heni VIII. à François premier, avec un plein pouvoir de négocier, de faire & de conclurre tout ce qu'il jugeroit convenable à ses intérêts; & François premier lui donna le même pouvoir de son côté, de sorte qu'il fut constitué le seul arbitre de leurs affaires réciproques.

Les arbitres compromissionnaires doivent juger à la rigueur aussi - bien que les juges, & sont obligés de rendre leur jugement dans le tems qui leur est limité, sans pouvoir excéder les boines du pouvoir qui leur est prescrit par le compromis: cependant si les parties les ont autorisés a prononcer selon la bonne foi & suivant l'équité naturelle, sans les astreindre à la rigueur de la loi, alors ils ont la liberté de retrancher quelque chose du bon droit de l'une des parties pour l'accorder à l'autre, & de prendre un milieu entre la bonne foi & l'extrème rigueur de la loi. De Launay, traité des Descentes.

Les actes de société doivent contenir la clause de se soûmettre aux arbitres pour les contestations qui peuvent survenir entre associés; & si cette clause étoit omise, un des associés en peut nommer, ce que les autres sont tenus pareillement de faire; autrement il en doit être nommé par le juge, pour ceux qui en font refus.

En cas de decès ou d'une longue absence d'un des arbitres, les associés en peuvent nommer d'autres, sinon il doit y être pourvû par le juge, pour les refusans.

Quand les arbitres sont partagés en opinions, ils peuvent convenir de sur - arbitres sans le consentement des parties; & s'ils n'en conviennent, il en est nommé par le juge. Pour parvenir à faire nommer d'office un sur - arbitre, il faut présenter requête au juge en lui exposant la nécessité d'un sur - arbitre, attendu le partage d'opinions des arbitres; & l'ordonnance du juge sur ce point doit être signifiée à la diligence d'une des parties aux arbitres, en les priant de vouloir procéder au jugement de leur différend. Les arbitres peuvent juger sur les pieces & mémoires qui leur sont remis, sans aucune formalité de justice, & nonobstant l'absence de quelqu'une des parties.

Tout ce qui vient d'être dit a lieu à l'égard des veuves, héritiers & ayans cause des associés, & est conforme aux articles 9. 10. 11. 12. 13. & 14. du tit. IV. de l'Ordonnance de 1673.

Dans les contrats ou polices d'assûrance, il doit y avoir une clause par laquelle les parties se soûmettent aux arbitres en cas de contestation. Art. 3. du tit. VI. du Liv. III. de l'Ordonnance de la Marine, du mois d'Août 1681.

On peut appeller de la sentence des arbitres, quand même il auroit été convenu, lors du compromis, qu'on n'appelleroit pas. (H)

ARBITRER (Page 1:579)

ARBITRER, v. act. c'est liquider, estimer une chose en gros, sans entrer dans le détail; ainsi l'on dit: des amis communs ont arbitré à une telle somme le dépérissement de ces marchandises. (G)

ARBOGEN ou ARBO (Page 1:579)

ARBOGEN ou ARBO (Géog.) ville de Suede, dans la province de Westmanie, sur la riviere de même nom.

ARBOIS (Page 1:579)

* ARBOIS (Géog.) petite ville de Franche - Comté, entre Salins & Poligni. Longitude 23. 30. latitude 46. 55.

ARBOLADE (Page 1:579)

ARBOLADE, s. f. c'est en terme de cuisine, le nom d'un flanc fait avec le beurre, la crême, les jaunes d'oeufs, le jus de poiré, le sucre & le sel. Voyez le Cuisinier François.

ARBON (Page 1:579)

* ARBON (Géog. anc. & mod.) ville de Suisse, sur le bord méridional du lac de Constance, dans le Turgow. Long. 27. 30. lat. 47. 38.

ARBORER (Page 1:579)

ARBORER un mât (Marine.) c'est mâter, ou dresser un mât sur le vaisseau. Le mât de hune est arboré sur le grand mât. On se sert dans la manoeuvre des galeres du mot d'arborer & desarborer, pour dire qu'une galere leve son mestre & le brinquet pour appareiller, ou qu'elle démâte & qu'elle abbat ses mâts. Voyez Mast, Mestre, Brinquet, Galere

Arborer le pavillon, c'est le hisser & le déployer. Voyez Hisser. (Z)

ARBORIBONZES (Page 1:579)

* ARBORIBONZES, s. m. pl. (Hist. mod.) prêtres du Japon, errans, vagabonds & ne vivant que d'aumones. Ils habitent des cavernes; ils se couvrent la tête de bonnets faits d'écorce d'arbres, terminés en pointes & garnis par le bout d'une touffe de crins de cheval ou de poil de chevre; ils sont ceints d'une lisiere d'étoffe grossiere qui fait deux tours sur leurs reins; ils portent deux robbes l'une sur l'autre; celle de dessus est de coton, fort courte, avec des demi-manches; celle de dessous est de peaux de bouc, & de quatre à cinq doigts plus longue; ils tiennent en marchant, d'une main, un gobelet qui pend d'une corde attachée à leur ceinture, & de l'autre une branche d'un arbre sauvage qu'on nomme soutan, & dont le fruit est semblable à notre nefle; ils ont pour chaussures des sandales attachées aux piés avec des courroies & garnies de quatre fers qui ne sont guere moins bruyans que ceux des chevaux; ils ont la barbe & les cheveux si mal peignés qu'ils sont horribles à voir; ils se mêlent de conjurer les démons: mais ils

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