ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
"648">
tre la Meuse, la Marne, & l'Aine. Sainte Menehould
en est la capitale.
ARGOREUS
(Page 1:648)
* ARGOREUS, ou DIEU DU MARCHÉ,
(Myth.) surnom de Mercure, sous lequel il avoit une
statue à Pharès en Achaie. Cette statue, dit Pausanias, rendoit des oracles; elle étoit de marbre, de
médiocre grandeur, de figure quarrée, debout à terre,
sans pié d'estal.
ARGOSTOLI
(Page 1:648)
* ARGOSTOLI, (Géog.) port de l'île de Céphalonie, vis - à - vis de l'Albanie, le meilleur de l'île.
ARGOT
(Page 1:648)
ARGOT, s. f. (Jardinage) se dit de l'extrémité
d'une branche morte, qui étant défagréable à la vûe,
demande à être coupée près de la tige. On en voit
beaucoup dans les pépinieres sur les arbres greffés
en écusson. (K)
ARGOUDAN
(Page 1:648)
* ARGOUDAN, s. m. sorte de coton qui se recueille
en différens endroits de la Chine, & dont les
habitans de Canton font trafic avec ceux de l'île de
Haynan.
ARGOUSIN
(Page 1:648)
ARGOUSIN, s. m. (Marine.) c'est un bas officier
de galere, qui a soin d'ôter ou de remettre les chaînes
aux forçats, & qui veille sur eux pour empêcher
qu'ils ne s'échapent. (Z)
ARGOW
(Page 1:648)
* ARGOW, (l') pays de Suisse sur l'Aar, dont il
tire son nom.
ARGUE
(Page 1:648)
ARGUE, s. f. machine à l'usage des Tireurs d'or;
lorsque le lingot qu'on destine aux Fileurs d'or, a été
fondu, examiné pour le titre, & divisé par le forgeur
en trois parties égales, aussi rondes qu'il est possible
de le faire sur l'enclume; chacune de ces parties va
au laboratoire pour être passée à l'argue. L'effet de
l'argue est de les étirer en un fil plus rond & plus menu,
par le moyen d'une filiere, jusqu'à ce qu'elles
soient réduites en une grosseur convenable, & telle
que deux hommes puissent après cela les degrossir.
Voyez à l'article Tirer l'Or, ce que c'est que degrossir; & Planc. premiere, vignette premiere du tireur d'or,
l'argue représentée, avec des ouvriers qui y travaillent.
1, 2, est une solive, qui soutient la partie supérieure
du moulinet ou de l'arbre de l'argue, par le
moyen d'un cercle de fer à pattes & à clavettes, 3,
4, qui est fixé sur cette solive, d'où partent deux
tenons qui traversent les pattes du cercle, & qui sont
traversés par les clavettes. 5 partie inférieure du moulinet,
dont le tourillon se meut dans la piece de bois
6, 7. 8, 9; 8, 9; 8, 9; 8, 9 bras du moulinet
auxquels sont appliqués des ouvriers. Ces ouvriers,
en faisant tourner l'arbre du moulinet, forcent la
corde à s'enrouler sur cet arbre; mais la corde fixée
par un de ses bouts en a, & passant sur la poulie ou
moufle b, ne peut s'enrouler sur l'arbre, sans entraîner
sur la piece de bois c, d, du côté de l'arbre, la
poulie ou moufle b, qui ne peut s'approcher de l'arbre
ou du moulinet, sans être suivie de la tenaille e,
f à laquelle elle est accrochée par l'anneau de fer f
h, qui passe dans un des croisillons de la poulie en h,
& dans lequel passent les branches crochues de la tenaille
en f. La tenaille suit l'anneau: mais la tenaille
tient par sa partie dentée g le fil d'argent l, qui y est
d'autant plus serré, que les branches de la tenaille
sont plus tirées: mais les branchés de la tenaille sont
d'autant plus tirées, que le fil a plus de peine à passer
dans les trous de la filiere IK placée dans une
des échancrures de la piece de bois m n o p, qu'on
appelle la tête de l'argue. Telle est la machine & le
jeu par lequel on fait passer successivement le fil d'argent
par des trous plus petits & plus petits de la filiere
qu'on voit même planche, fig. 13. jusqu'à ce qu'il
soit en état d'être dégrossi.
ARGUE ROYALE
(Page 1:648)
ARGUE ROYALE, (l') c'est un lieu ou bureau
public, où les Orfevres & les Tireurs d'or, vont faire
tirer & dégrossir leurs lingots d'or & d'argent. Ce
bureau a été établi pour conserver les droits de marque;
& c'est à même fin qu'il a été défendu aux Or<cb->
fevres & Tireurs d'or, d'avoir dans leurs maisons ou
boutiques, ni argue, ni autre machine capable de produire
le même effet.
ARGUENON
(Page 1:648)
* ARGUENON, (Géog.) petite riviere de France,
en Bretagne, qui a sa source près du bourg de Jugon,
& se décharge dans la mer de Bretagne, à trois lieues
de Saint - Malo.
ARGUER
(Page 1:648)
ARGUER, v. act. c'est, en terme de Tireur d'or,
passer l'or & l'argent à l'argue pour le dégrossir. Voyez
Argue & Tireur d'or.
ARGUIN
(Page 1:648)
* ARGUIN, (Géog.) île d'Afrique, sur la côte occidentale
de la Négritie. Long. 1. lat. 20. 20.
ARGUMENT
(Page 1:648)
ARGUMENT, s. m. en Rhétorique. Ciceron le définit
une raison probable qu'on propose pour se faire
croire. Ratio probabilis & idonea ad faciendam sidem.
Voyez Probabilité, Sentiment. Les Logiciens
le définissent plus scientifiquement: un milieu, qui,
par sa connexion avec les deux extrèmes, établit la
liaison que ces deux extrèmes ont entr'eux. V. Milieu & Extreme. On distingue les argumens par
rapport à la source d'où ils sont tirés, en argumens
tirés de la raison, & argumens tirés de l'autorité. Et
par rapport à leur forme, les Rhéteurs aussi - bien que
les Logiciens, les divisent en syllogismes, entimèmes,
inductions ou sorites, & dilemmes. V. ces mots
à leur place.
Un argument en forme est un syllogisme formé selon
les regles de la Logique, à laquelle cette espece
d'argumentation est principalement affectée. Tous
les Rhéteurs, après Aristote, disent que l'enthymème
est l'argument de la Rhétorique, parce que c'est
la forme de raisonnement la plus familiere aux Orateurs. La Rhétorique n'étant, selon leur définition,
que l'art de trouver en chaque sujet des argumens propres
à persuader, ils distinguent deux especes principales
d'argumens par rapport aux sources qui peuvent
les fournir: les uns intrinseques ou artificiels, les autres
extrinseques ou naturels. Les argumens intrinseques
ou artificiels appellés par les Grecs E>NTEXNA, &
par les Latins insita, sont ceux qui dépendent de l'industrie
de l'orateur, & qu'il tire ou de sa propre
personne, ou de celle de ses auditeurs, ou du fond
même du sujet qu'il traite. L'orateur persuade à l'occasion
de sa personne & de ses moeurs, lorsque son
discours donne à ses auditeurs une grande idée de
sa vertu & de sa probité, parce qu'on ajoûte volontiers
foi aux paroles d'un homme prudent, éclairé
& vertueux, sur - tout en matiere douteuse & problématique;
c'est pourquoi Caton regardoit la probité
comme la premiere ba>e de l'éloquence: orator vir
bonus dicendi peritus. Les argumens qui se tirent de la
part de l'auditeur, ont pour but de le porter à quelque
passion qui incline son jugement pour ou contre.
C'est par - là que l'orateur exerce un empire absolu
sur ceux qui l'écoutent, & qu'il peut déterminer
le jugement qu'il en sollicite. Cette partie demande
une connoissance approfondie des moeurs & des
passions. Voyez Moeurs & Passion.
Enfin les argumens qui naissent du sujet, consistent
à le faire envisager par son propre fond, sa nature,
ses circonstances, ses suites, sa conformité, ou son
opposition avec d'autres, & delà ces ressources qu'on
nomme lieux communs.
Les argumens naturels ou extrinseques, A>TEXNA, que
Ciceron appelle assumpta, c'est - à - dire, moyens extérieurs, sont ceux qui ne dépendent point de l'orateur,
& qu'il trouve, pour ainsi dire, tous faits, comme
les arrêts & jugemens, les lois, les preuves par écrit,
les registres publics, la déposition des témoins, les
procès - verbaux, &c. qui lui fournissent des autorités
d'où il tire des conséquences.
Un auteur moderne distingue encore les lieux communs
ou chefs d'argumens, par rapport aux trois genres
de Rhétorique: 1°. en ceux qui servent à persuader
[p. 649]
ou à dissuader, & qui sont ordinairement fondés sur
des motifs de profit, d'honneur & d'équité: 2°. ceux
qui ont pour but la loüange ou le blâme (Voyez Panegyrique); & 3°. ceux qu'on employe pour accuser
ou pour défendre. Voyez
Réfutation, Accusation, Confirmation
, &c.
Argument
(Page 1:649)
Argument, terme usité pour signifier l'abrégé,
le sommaire d'un livre, d'une histoire, d'une piece
de théatre. Voyez Sommaire. On a presque perdu
l'usage des prologues, qui contenoient pour l'ordinaire
l'argument d'une tragédie ou d'une comédie. Les
prologues d'un grand nombre de nos opéras sont même
totalement étrangers à la piece. (G)
Argument dialectique
(Page 1:649)
Argument dialectique, en Logique, c'est le
nom qu'on donne à des raisonnemens qui sont uniquement
probables; c'est - à - dire, qui ne convainquent
pas l'esprit, ou qui ne le déterminent pas absolument
à l'affirmative ou à la négative d'une question.
Voyez Dialectique & Probabilité. (X)
Argument
(Page 1:649)
Argument, argumentum, s. m. terme d'Astronomie; l'argument de la latitude d'une planete quelconque
est l'angle qui mesure la distance de son lieu vrai
à son noeud, c'est - à - dire, la distance du point qu'elle
occupe dans son orbite, au point où cette orbite coupe
l'orbite terrestre. Les degrés de cet angle se comptent
suivant l'ordre des signes; & le noeud dont on prend
la distance au lieu vrai, est le noeud ascendant L'argument de la latitude s'appelle encore argument de l'inclinaison.
Voyez Inclinaison.
Argument menstruel de la latitude de la lune, est la
distance du vrai lieu de la lune, au vrai lieu du soleil.
Voyez Lieu. C'est par l'argument menstruel de la latitude,
qu'on trouve la grandeur d'une éclipse, c'est - à - dire, combien il y aura de doigts d'éclipsés de la
lune ou du soleil. Voyez Eclipse.
Argument de la longitude menstruelle de la lune, ou
argument menstruel de la longitude, dans l'Astronomie
ancienne, est un arc de son excentrique LP, (Planche Astr. fig. 32.) intercepté entre son vrai lieu L, déterminé
par une premiere équation, & une ligne droite
PQ, tirée par le centre de l'excentrique B parallélement
à la ligne menstruelle des apsides. L'argument
annuel de la longitude est représenté par l'angle DAH.
L'un & l'autre ne sont plus d'usage.
Argument annuel de l'apogée de la lune, ou simplement
argument annuel, dans la nouvelle. Astronomie,
est la distance du lieu du soleil au lieu de l'apogée
de la lune; c'est - à - dire, l'are de l'écliptique compris
entre ces deux lieux. (O)
ARGUN
(Page 1:649)
* ARGUN, (Géog.) ville de Russie, sur la riviere
de même nom, dans la Tartarie orientale, frontiere
de l'empire Russien & de l'empire Chinois. Long.
136. 20. lat. 49. 30.
ARGYLE
(Page 1:649)
* ARGYLE, (Géog.) province de l'Ecosse occidentale,
avec titre de duché; la capitale est Innérata.
ARGYNNIS
(Page 1:649)
* ARGYNNIS, (Myth.) surnom de Vénus, sous
lequel Agamemnon lui fit bâtir un temple.
ARGYRASPIDES
(Page 1:649)
ARGYRASPIDES, s. m. pl. (Hist. anc.) soldats
Macédoniens signalés par leurs victoires, & qu'Alexandre distingua en leur donnant des boucliers d'argent;
ainsi nommés du Grec A>RGURO>, argent, & A'SPI>,
bouclier. Selon Quinte - Curce, liv. IV. n 13. & 27.
les Argyraspides faisoient le second corps de l'armée
d'Alexandre, la phalange Macédonienne étant le premier.
Autant qu'on peut conjecturer des paroles de
cet historien, les Argyraspides n'auroient été que des
troupes légeres. Mais il est difficile de concilier ce
sentiment avec ce que rapporte Justin, liv. XII. ch.
vij. qu'Alexandre ayant pénétré dans les Indes, &
poussé ses conquêtes jusqu'à l'Océan, voulut pour
monument de sa gloire, que les armures de ses soldats
& les housses de leurs chevaux, fussent garnies de lames
ou de plaques d'argent, & que delà elles fussent
appellées argyraspides; ce qui semble insinuer que
toutes les troupes d'Alexandre auroient porté ce
nom. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'après la mort
d'Alexandre, ses capitaines qui partagerent entre eux
ses conquêtes, tâcherent à l'envi d'engager dans leur
parti les Argyraspides, qui les méprisant ou les trahissant
tour - à - tour, faisoient passer la victoire du côté
du prince auquel ils s'attachoient. Ce fait seul prouve
que les Argyraspides étoient l'élite de l'armée d'Alexandre. (G)
ARGYROCOME
(Page 1:649)
ARGYROCOME, adj. m. est le nom que certains
auteurs donnent à une comete de couleur argentine,
qui differe très - peu de l'héliocomete, sinon qu'elle est
d'une couleur plus brillante, & qu'elle jette assez d'éclat
pour ébloüir les yeux de ceux qui la regardent.
Ce mot est formé du Grec A>RGURO>, argent, & du mot
Latin, coma, chevelure. Voyez Héliocomete. (O)
ARGYROPEE
(Page 1:649)
ARGYROPEE, s. f. terme d'Alchimie, dérivé des
mots Grecs, A>RGURO>, argent, & POIE>W, je fais. Ainsi
l'argyropée est l'art de faire de l'argent avec un métal
d'un prix inférieur. Voyez Alchimie & Argent.
L'objet de l'argyropée & de la chrysopée est de faire
de l'or & de l'argent. Voyez
Transmutation, Pierre philosophale . (M)
ARGYRUNTUM ou ARGYRUTUM
(Page 1:649)
* ARGYRUNTUM ou ARGYRUTUM, (Géog.
anc. & mod.) ville de Dalmatie, que quelques Géographes di>ent être le Novigrad d'aujourd'hui, &
d'autres notre Obrovazza, qui n'est pas loin de No.
vigrad.
ARHUS ou ARHUSEN
(Page 1:649)
* ARHUS ou ARHUSEN, ville de Danemarck
dans le nord Jutland, capitale du diocese d'Arhus, au
bord de la mer Baltique, à l'embouchure de la riviere
de Gude qui la traverse. Long. 27. 30. lat. 56. 10.
ARIA
(Page 1:649)
* ARIA, alni effigie, solio laniato major. Jons.
(Hist. nat. bot.) Cette plante croît dans les bois, sur
les montagnes, entre les rochers. Elle fleurit en Avril.
On lui attribue la vertu d'appaiser la toux, & de faciliter
l'expectoration. Dale.
ARIADNÉES
(Page 1:649)
* ARIADNÉES, (Myt.) fêtes instituées en l'honneur
d'Ariadne, fille de Minos.
ARIANISME
(Page 1:649)
ARIANISME, s. m. (Théol. Hist. ecclés.) hérésie
d'Arius & de ses sectateurs. L'arianisme est une hérésie
ancienne dans l'Eglise. Arius, prêtre de l'église d'Alexandrie, en fut l'auteur au commencement du iv.
siecle. Il nioit la consubstantialité, c'est - à - dire, l'égalité
de substance du Fils avec le Pere dans la sainte
Trinité, & prétendoit que le Fils étoit une créature
tirée du néant & produite dans le tems. Voyez Anti - Trinitaires & Consubstantiel.
Les Ariens convenoient que le Fils étoit le Verbe:
mais ils soûtenoient que le Verbe n'étoit point éternel. Ils lui accordoient seulement une priorité d'existence
sur les autres êtres créés. Ils avançoient encore
que le Christ n'avoit rien de l'homme en lui que le
corps, dans lequel le Verbe s'étoit renfermé, y opérant
tout ce que l'ame fait en nous. Arius après avoir
soûtenu de vive voix ces erreurs à Alexandrie, les
répandit dans tout l'Orient par ses écrits, & sur - tout
par celui qu'il intitula Thalie. Voyez
Apollinaires, Trinité, Fils, Pere , &c.
Cette hérésie fut anathématisée dans le premier
concile de Nicée, tenu en 325. On dit même qu'il
y eut un ordre de Constantin qui condamnoit à mort
quiconque ne brûleroit pas tous les ouvrages d'Arius
qui lui tombercient entre les mains. Mais les foudres
lancées alors contre elle, ne l'anéantirent pas; elle
prit au contraire de nouvelles forces, & fit en Orient
des progrès aussi étendus que rapides: ses ravages ne
furent pas si terribles en Occident. Un grand nombre
d'évêques d'Orient étoit déjà tombé dans cette erreur;
ceux d'Occident étoient inclinés par l'autorité
de l'empereur Constance, & séduits par les propositions
artificieuses des deux évêques Ariens, Valens &
Ursace, qui leur firent entendre que pour rendre la paix
à l'Eglise, il n'étoit question que de sacrifier les ter<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.