ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Areste (Page 1:636)

Areste, s. f. se dit chez les Chapeliers, de l'extrémité par où on arrondit un chapeau, & où l'on coud ce qu'on appelle un bord de chapeau. Pour arrondir l'arête, on met une ficelle autour du lien ou bas de la forme, on tourne cette ficelle tout autour sur la circonférence du bord extérieur, & avec un morceau de craie qui est au bout, on marque ce qu'il y a à enlever du bord du chapeau, qui par ce moyen se trouve parfaitement rond. Voyez Chapeau.

Areste (Page 1:636)

Areste, chez les Diamantaires, se dit proprement des angles de toutes les faces que peut recevoir un diamant. C'est pourquoi il ne faut pas confondre l'aréte avec le pan. Voyez Pan.

Areste (Page 1:636)

Areste, en terme de Planeur, c'est une carne ou angle, qui sépare dans tout le contour de la boîte le bouge d'avec la marlie. On dit pincer l'arête. Voyez Pincer.

Arestes (Page 1:636)

Arestes, s. f. pl. (Manege & Maréchalerie.) maladie du cheval, galles qui viennent aux jambes.

Les arêtes ou queues de rat ne sont autre chose qu'une infirmité qui vient le long du nerf de la jambe, au - dessous du jarret, qui s'étend jusqu'au boulet, fait tomber le poil, & découvre des callus & des grosseurs très - rudes.

Le remede est de couper ces grosseurs ou cals avec le feu, & d'appliquer dessus l'emmiellure blanche, que nous décrirons à sa place; il tombera une escarre, qu'on dessechera avec les poudres pour les plaies.

Si les arêtes sont humides, & qu'il n'y ait ni cal ni enflûre, il faut appliquer dessus l'onguent vert pour la galle.

Ce mal est vilain, en ce qu'il fait tomber le poil de la partie: mais il ne porte aucun préjudice notable au cheval. (V)

ARESTIER (Page 1:636)

ARESTIER, s. m. en Charpenterie, est une principale piece de bois d'un comble, qui en forme l'arête ou angle saillant. (P)

ARESTIERES (Page 1:636)

ARESTIERES, s. f. en Architeure, sont les cueillies de plâtre, que les couvreurs nettent aux angles saillans d'un comble couvert en uile. (P)

ARESTINGA (Page 1:636)

* ARESTINGA, île sur la mer des Indes, vers le Kerman & la ville de Dulcinde. On croit que c'est la Liba de Ptolomée.

ARETHUSE (Page 1:636)

* ARETHUSE, s. f. (Myth.) fontaine de la presqu'ile d'Ortygie. On dit qu'Arethuse, avant que d'être fontaine, étoit une des compagnes de Diane; qu'un jour qu'elle se baignoit dans un ruisseau, elle fut apperçûe par Alphée; que se sentant vivement poursuivie par le fleuve amoureux, elle implora le secours de Diane, qui la métamorphosa en fontaine; mais qu'Alphée ayant reconnu son amante sous ce déguisement, ne s'en unit que plus intimement avec elle, en mêlant ses ondes aux siennes. On lit dans Ciceron que l'Arethuse eût été de son tems entierement couverte des flots de la mer, sans une digue & une levée de pierre qui l'en séparoit. Pline & plusieurs des anciens paroissent avoir crû que l'Alphée continuant son cours sous la mer, venoit reparoître en Sicile; & que ce qu'on jettoit dans ce fleuve en Arcadie, se retrouvoit dans la riviere d'Ortygie: mais Strabon ne donne pas dans cette tradition ridicule; il traite de mensonge la coupe perdue dans l'Alphée, & retrouvée dans la Sicile, & ne balance pas à dire que l'Alphée se perd dans la mer comme les autres fleuves. Pline débitoit encore une autre fable sur les eaux de l'Arethuse, c'est qu'elles avoient une odeur de fumier dans le tems des jeux olympiques qui se célébroient en Grece, sous les murs d'Olympe où passoit l'Alphée, dans lequel on jottoit le fumier des victimes, & celui des chevaux qui servoient dans les courses.

Arethuse (Page 1:636)

* Arethuse, ville de Syrie, entre Emesse & Epiphanie. On dit que c'est aujourd'hui Fornacusa.

Arethuse (Page 1:636)

Arethuse, ville de Macédoine, que quelques - uns appellent Tadino, & d'autres Rendina. Elle est sur le bord du golfe que nous appellons di Comtessa, & que les anciens nommoient Strymonium.

Arethuse (Page 1:636)

Arethuse, lac dans l'Arménie majeure, près de la source du Tigre, non loin des monts Gordiens, que quelques auteurs appellent Gibel - Noé.

ARETOLOGIE (Page 1:636)

ARETOLOGIE, s. f. (Morale.) c'est le nom de la partie de la Philosophie morale, qui traite de la vertu, de sa nature, & des moyens d'y parvenir. Voyez Vertu, Morale. (X)

AREVALO (Page 1:636)

* AREVALO, petite ville d'Espagne, dans la vieille Castille, près du royaume de Léon.

AREUS (Page 1:636)

* AREUS, (Myth.) fils ou enfant de Mars; épithete que les poëtes donnoient à ceux qui s'étoient illustrés dans les combats. Voyez Arès.

AREZZO (Page 1:636)

* AREZZO, (Géog.) ancienne ville d'Italie, dans la Toscane, & le territoire de Florence. Long. 29. 32. lat. 43. 27.

ARG (Page 1:636)

* ARG, (Géog. anc. & mod.) riviere d'Allemagne, dans la Souabe. C'est l'Argus des Latins; elle passe à Wangen, & se jette dans le lac de Constance.

ARGA (Page 1:636)

* ARGA, riviere d'Espagne, qui a sa source dans les Pyrénées, aux frontieres de la basse Navarre, traverse la haute, baigne Pampelune, & se joint à l'Aragon, vis - à - vis de Villa - Franca.

ARGAN (Page 1:636)

* ARGAN, ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, & le diocese de Tolede.

ARGANEAU (Page 1:636)

ARGANEAU ou Organeau d'un ancre, est un anneau placé à l'extrémité de l'ancre, auquel on attache le cable. Voyez Ancre. (O)

ARGATA (Page 1:636)

* ARGATA (Chevaliers de l'), Hist. mod. ou Chevaliers du Devidoir; compagnie de quelques gentilshommes du quartier de la porte neuve à Naples, qui s'unirent en 1388 pour défendre le port de cette ville en faveur de Louis d'Anjou, contre les vaisseaux & les galeres de la reine Marguerite. Ils portoient sur le bras, ou sur le côté gauche, un devidoir d'or en champ de gueules. Cette espece d'ordre finit avec le regne de Louis d'Anjou. On n'a que des conjectures futiles sur le choix qu'ils avoient fait du devidoir pour la marque de leur union; & peut - être ce choix n'en mérite - t - il pas d'autres.

ARGÉENS ou ARGIENS (Page 1:636)

ARGÉENS ou ARGIENS, adj. plur. pris subst. (Hist. anc.) c'étoit anciennement des représentations d'hommes faites avec du jonc, que les vestales jettoient tous les ans dans le Tibre le jour des Ides de Mai. Voyez Vestales.

Cette cérémonie est rapportée par Festus & Varron. Festus cependant dit, qu'elle étoit faite par les prêtres, à sacerdotibus: nous supposons que c'étoient les prêtresses. Il ajoûte e le nombre de ces figures étoit de trente. Plutarque dans ses questions sur les Romains, recherche pourquoi on appelloit ces figures argea, & il en donne deux raisons: la premiere est que les nations barbares qui habiterent les premieres ces cantons, jettoient tous les Grecs qu'ils pouvoient attraper dans le Tibre: car argéens ou argiens étoit le nom que l'on donnoit à tous les Grecs; mais qu'Hercule leur persuada de quitter une coûtume si inhumaine, & de se purger d'un crime pareil en instituant cette solennité. La seconde qu'Evandre l'Arcadien, cruel ennemi des Grecs, pour transmettre sa haine à sa postérité, ordonna que l'on fit des représentations d'argiens, que l'on jetteroit dans la riviere. Les fêtes dans lesquelles ces Grecs d'osier étoient précipités dans le Tibre, s'appellerent argées. (G)

ARGÉES (Page 1:636)

* ARGÉES, adj. (Hist. anc.) nom qui fut aussi donné, selon quelques - uns, aux sept collines sur lesquelles Rome fut assise, en mémoire d'Argeus, un des compagnons d'Hercule qu'Evandre reçut chez lui; selon d'autres, aux seuls endroits de la ville de Rome, où étoient les tombeaux des Argiens, compagnons d'Hercule. Voyez Argéens. [p. 637]

ARGEIPHONTÈS (Page 1:637)

* ARGEIPHONTÈS, (Mythol.) surnom qu'on donna à Mercur après qu'il eut tué Argus.

ARGEMA ou ARGEMON (Page 1:637)

ARGEMA ou ARGEMON, s. m. (Chirurgie.) est un ulcere du globe de l'oeil, dont le siége est en partie sur la conjonctive ou blanc de l'oeil, & en pare sur la cornée transparente. Il paroît rougeâtre sur la premiere membrane, & blanc sur la cornée. L'inflammation, les pustules, les abcès, ou les plaies des yeux, peuvent donner lieu à ces ulceres.

En général, les ulceres des membranes de l'oeil sont des maladies fâcheuses, parce qu'ils donnent souvent beaucoup de difficulté à guérir, & qu'ils peuvent être accompagnés d'excroissances de chairs, de fistules, d'inflammations, de la sortie & de la rupture de l'uvée qui fait flétrir l'oeil; enfin parce que leur guérison laisse des cicatrices qui empêchent la vûe, lorsqu'elles occupent la cornée transparente. Les ulceres superficiels sont moins fâcheux & plus faciles à guérir que les profonds.

Pour la cure, il faut autant qu'on le peut détruire la cause par l'usage des remedes convenables. Si elle vient de cause interne par le vice & la surabondance des humeurs, les saignées, les lavemens, les purgatifs, le régime, les vésicatoires, les cauteres, serviront à diminuer & à détourner les sucs vitiés ou superflus. S'il y a inflammation, il faudra employer les topiques émolliens & anodyns. Ensuite on tâchera de cicatriser les ulceres. Le collyre suivant est fort recommandé: dix grains de camfre, autant de vitriol blanc, & un scrupule de sucre candi; faites dissoudre dans trois onces des eaux distillées de rose, de plantain ou d'euphraise, dans lesquelles on ait fait fondre auparavant dix grains de gomme arabique en poudre, pour les rendre mucilagineuses. On en fait couler quelques gouttes tiedes dans l'oeil malade dix à douze fois par jour; & par - dessus l'oeil on applique une compresse trempée dans un collyre rafraichissant fait avec un blanc d'oeuf & les eaux de rose & de plantain, battus ensemble. (Y)

ARGEMONE (Page 1:637)

ARGEMONE ou pavot épineux, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont les fleurs sont composées de plusieurs feuilles disposées en rose. Il s'éleve du milieu de la fleur un pistil qui devient dans la suite un fruit ou une coque ordinairement ovale, qui n'a qu'une seule capsule & qui est ouverte. Il y a des especes de côtes qui s'étendent depuis la base jusqu'au sommet; & les intervalles qui restent entre elles, sont remplis par des panneaux qui s'écartent dans le haut & laissent un vuide entre les côtes; chacune soûtient un placenta chargé de semences arrondies pour l'ordinaire. Tournefort, Elem. Botan. V. Plante. (I)

On la seme en Septembre & en Octobre sur une couche bien ameublie, couverte d'un peu de terreau, & on la transporte en Avril dans les platesbandes. (K)

ARGENCES (Page 1:637)

* ARGENCES, (Géog.) bourg de France en basse Normandie sur la Méance. Lon. 17. 20. lat. 49. 15.

ARGENDAL (Page 1:637)

* ARGENDAL, petite ville d'Allemagne dans le Palatinat du Rhin, entre Simmeren & Bacharach.

Argendal (Page 1:637)

* Argendal, riviere de France en Provence, qui a trois sources; l'une à Seillons, l'autre vers Saint - Martin - de - Varages, l'autre du côté de Barjols, & se jette dans la mer près de Fréjus, après avoir reçû plusieurs rivieres.

ARGENS (Page 1:637)

* ARGENS (l'), riviere de France en Provence, qui prend sa source au marais d'Olieres, & se jette dans la Méditerranée près Fréjus.

ARGENT (Page 1:637)

* ARGENT, s. m. (Ordre encycl. Entend. Raison. Philosophie ou Science; Science de la nature, Chimie, Métallurgie, Argent.) c'est un des métaux que les Chimistes appellent parfaits, précieux & nobles. Il est blanc quand il est travaillé; fin, pur, ductile; se fixe au feu comme l'or, & n'en differe que par le poids & la couleur.

On trouve quelquefois de l'argent pur formé naturellement dans les mines: mais ce métal, ainsi que tous les autres métaux, est pour l'ordinaire mêlé avec des matieres étrangeres. L'argent pur des mines est le plus souvent dans les fentes des rochers; il est adhérent à la pierre & on est obligé de l'en détacher: mais quelquefois le courant dés rivieres, la chûte des pierres, l'impétuosité des vents, entrainent des morceaux d'argent au pié des rochers, où il est mêlé avec les sables & les terres. Ces morceaux d'argent n'ont pas toûjours la même forme; les uns sont en grains de différentes grosseurs; il y en a de petits qui sont posés les uns sur les autres; il y en a de très gros; par exemple, celui que Worm disoit avoir été tiré des mines de Norvege, & peser 130 marcs.

L'argent en cheveux est par filamens si déliés & si fins, qu'on ne peut mieux le comparer qu'à des cheveux, à des fils de soie, ou à un flocon de laine qui seroit parsemé de points brillans. L'argent en filets est en effet composé de fils si bien formés, qu'on croiroit qu'ils auroient été passés à la filiere L'argent en végétation ressemble en quelque sorte à un arbrisseau: on y remarque une tige qui jette de part & d'autre des branches; & ces branches ont des rameaux: mais il ne faut pas imaginer que les proportions soient bien observées dans ces sortes de végétations. Les rameaux sont aussi gros que les branches, & la tige n'est pas marquée comme devroit l'être un tronc principal. L'argent en feuilles est assez ressemblant à des feuilles de fougere; on y voit une côte qui jette de part & d'autre des branches, dont chacune a aussi de petites branches latérales. L'argent en lames est aisé à reconnoître; il est étendu en petites plaques simples, unies & sans aucune forme de feuillage.

Les mines d'argent les plus ordinaires sont celles où l'argent est renfermé dans la pierre: les particules métalliques sont dispersées dans le bloc, & la richesse de la mine dépend de la quantité relative & de la grosseur de ces particules au volume du bloc. Dans ces sortes de mines, l'argent est de sa couleur naturelie: mais dans d'autres il paroit de différentes couleurs, qui dépendent des matieres avec lesquelles il est mêlangé. Il est ici noir, roux; ailleurs d'un beau rouge, d'une substance transparente, & d'une forme approchante de celle des crystallisations des pierres précieuses; de sorte qu'à la premiere vûe on le prendroit plûtôt pour du rubis que pour de la mine d'argent. On l'appelle mine d'argent rouge.

Il y a des mines d'argent dans les quatre parties du monde: l'Europe n'en manque pas, & la France n'en est pas tout - à - fait privée, quoiqu'il y ait des contrées plus riches en cela qu'elle ne l'est. Au reste on peut juger de ce qu'elle possede en mines d'argent par l'état suivant.

Dans la généralité de Paris & île de France, en plusieurs endroits & au milieu des masses de sable jaune & rougeâtre, il y a des veines horisontales de mine de fer imparfaite, qui tiennent or & argent: on en trouve à Géroncourt, Marine, Grizy, Berval, & auties villages au - delà de Pontoise, route de Beauvais, qui donnent aux essais depuis 450 jusqu'à 1000 grains de fin, dont moitié & davantage est en or, & le reste en argent: mais il est difficile d'en éparer ces deux métaux dans la fonte en grand. A Geninville, demi - lieue ou environ par - delà Magny, route de Rouen; à deux lieues de Notre - Dame - la - Desirée, près Saint - Martin - la - Garenne, & à quatre lieues de Meulan, il y a plusieurs indices de mine d'argent. On y fit faire en 1729 un puits de 15 piés de profondeur & d'autant de large, à 20 piés de la roue du moulin de ce lieu. Suivant la tradition du pays, la mine n'est pas à plus de 15 piés de profondeur. Ce puits est actuellement rempli d'eau. En Hainault, on dit qu'il y a une mine d'argent à Chimai. En Lorraine il y a plu<pb->

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