ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"604"> pité: on trouve des globules de mercure au couvercle du creuset.

Le précipité rouge fait par la distillation est d'autant plus fort, qu'il devient plus rouge; parce qu'il ne devient plus rouge que par la cohobation qui y concentre plus d'acide.

Il y a des fripons qui vendent du minium pour du précipité rouge. Un des moyens de distinguer l'un de l'autre, c'est de verser dessus de l'esprit de nitre: mais le plus sûr moyen d'éprouver le précipité, c'est d'en mêler trois parties avec deux de tartre crud, & une de salpetre, qu'on fond ensemble dans un creuset. Si c'est du minium, ou s'il y en a avec le précipité, on trouve après cette opération du plomb dans le fond du creuset. Voyez Précipité.

On ne doit point employer intérieurement le précipité rouge qu'on n'en ait fait l'arcane - corallin.

Cette opération se fait en versant sur le précipité rouge fait par cohobation de l'esprit - de - vin, jusqu'à ce qu'il en soit couvert. Il faut employer un esprit de vin bien rectifié, & y mettre le feu; ensuite on fait sécher, & on réitere quatre fois; & même selon quelques Chimistes, on y brûle aussi de l'esprit - de - vin jusqu'à sept fois.

L'arcane - corallin est par ce moyen fort différent du précipité rouge: l'esprit - de - vin y apporte un grand changement. Il y a autant de différence entre l'arcane - corallin & le précipité rouge, qu'il y en a entre l'esprit de nitre, qui est une eau - forte, & l'esprit de nitre dulcifié, qui est une liqueur agréable.

On fait peu d'usage de l'arcane - corallin: cependant il est fort efficace en Medecine, & il seroit bon de s'en servir dans des cas de maladies opiniâtres qui résistent aux remedes ordinaires.

Il est très - bon de simplifier la pratique de la Medecine, c'est - à - dire, il est à propos de ne pas donner plus de remedes qu'il n'en est nécessaire, & il faut les donner les plus facilès & les plus simples qu'il est possible: mais il est des maladies qui exigent plus de remedes, & des remedes plus forts, sans lesquels ces maladies restent incurables; & ce que fait un Medecin qui a traité par les remedes simples & ordinaires, ne sert souvent que de préparation pour un remede plus efficace; le malade ennuyé de ne pas guérir, reçoit quelquefois ce remede d'un charlatan qui le donne sans connoissance, au lieu que le Medecin pourroit le donner méthodiquement. Si le Medecin se conduisoit ainsi, il ne feroit que suivre le conseil d'Hippocrate qui dit: meliùs est anceps adhibere remedium quàm nullum.

On peut regarder l'arcane - corallin comme un des plus grands fondans des humeurs froides ou véroliques, qui sont des tumeurs ou des ulceres cancéreux. Il produit aussi de bons effets dans certaines hydropisies & dans de vieilles maladies de la peau, comme sont certaines dartres.

L'arcane - corallin est un bon remede pour les vieilles véroles dont le dépôt est dans les parties solides du corps, comme dans les os. Il ne réussit pas si bien pour les véroles qui ne sont sensibles que dans les humeurs, sur - tout si elles sont nouvelles; pour celles - là, le mercure crud pris en friction ou autrement, vaut mieux.

On fait prendre l'arcane - corallin ou comme évacuant, ou comme purifiant. Lorsqu'on le donne comme évacuant, on le fait prendre à la dose de trois grains; aux personnes délicates, on n'en donne qu'un grain; & aux personnes robustes, on en fait prendre jusqu'à cinq, & même dans des cas extraordinaires, jusqu'à six grains tout d'un coup: il purge par bas & quelquefois par le vomissement.

Lorsqu'on veut fondre les humeurs & les purifier, on en fait prendre matin & soir une prise d'un demi-grain ou d'un grain.

Pour purifier & vuider en même tems les humeurs, M. Malouin en fait prendre trois prises le matin à une heure de distance l'une de l'autre d'un demi - grain ou d'un grain chaque prise.

On prend une tasse d'eau tiede ou de tisanne une demi - heure après chaque prise, & un bouillon une heure après la derniere prise.

On peut aussi se servir extérieurement de l'arcanecorallin; on l'allie avec de la pommade ou avec du cérat de Galien, pour en frotter de vieilles dartres après avoir purgé suffisamment.

Arcane de tartre (Page 1:604)

Arcane de tartre, (Chimie med.) c'est une matiere saline composée de l'acide du vinaigre & de l'alkali du tartre; elle se fait lorsqu'on précipite le soufre doré d'antimoine avec le vinaigre; on fait évaporer la liqueur où s'est fait cette précipitation, & on en tire l'arcane de tartre, qui est une espece de terre ou de tartre folié. (M)

Arcane (Page 1:604)

* Arcane, (Géog. anc. & mod.) petite ville de la Turquie Asiatique dans la Natolie propre, sur la côte de la mer Noire, entre la ville de Seriape ou Sinape & le cap Pisello. Quelques Géographes prétendent que c'est l'Abonitrichos des Anciens. Voyez Craie.

ARCANI (Page 1:604)

* ARCANI, (Géog. anc. & mod.) ville de Mingrelie à l'embouchure de la riviere du même nom: on croit que c'est l'ancienne Apsarum, Apsarus, Apsarrus, &c. de la Colchide.

ARCANNÉE (Page 1:604)

* ARCANNÉE, s. f. nom qu'on donne à une craie rouge minérale, qui sert dans plusieurs professions à tracer des lignes sur le bois, la pierre, &c.

ARCANUM DUPLICATUM (Page 1:604)

ARCANUM DUPLICATUM, (Chimie med.) comme qui diroit double - arcane, c'est - à - dire un remede secret composé de deux, savoir de l'acide vitriolique & de la base alkaline du nitre, ce qui fait un sel moyen qu'on nomme sel de duobus. Voyez Sel de duobus. (M)

Arcanum jovis, (Chimie med.) est un amalgame fait de parties égales d'étain & de mercure pulvérisé & digéré avec du bon esprit de nitre; après en avoir tiré de l'esprit dans une retorte, on laisse sécher la masse, & l'ayant pulvérisée de nouveau, on la digere avec de l'esprit - de - vin jusqu'à ce que la poudre devienne insipide. (M)

* Cet arcane est fort vanté dans la Pharmacopée de Bath; on le donne - là comme un puissant sudorifique, & l'on fixe sa dose entre trois grains & huit grains. Mais l'usage intérieur de toutes les préparations d'étain est dangereux.

ARCAS (Page 1:604)

* ARCAS, (Géog. anc. & mod.) petit bourg d'Espagne dans la Castille. C'est l'Arcabrica des Anciens.

ARCASSE (Page 1:604)

ARCASSE, s. f. terme de Marine, par lequel on entend toute la partie extérieure de la poupe d'un navire, qui dans les vaisseaux de guerre est assez ornée. Il faut que toutes les pieces qui composent l'arcasse soient bien liées les unes avec les autres pour s'opposer aux coups de mer qui quelquefois enfoncent cette arcasse.

Sa hauteur est déterminée par l'étambord & le trépot, & sa largeur par la lisse de hourdi ou grande barre d'arcasse. Voyez Etambord, Trépot, Lisse de hourdi . Voyez aux figures de la Marine. Pl. V. figure 1. qui représente l'arcasse ou la poupe d'un vaisseau avec les noms des principales pieces qui la composent.

Arcasse (Page 1:604)

Arcasse, s. f. en Marine, est aussi le corps de la poulie qui renferme le roüet. (Z)

ARCÉ (Page 1:604)

* ARCÉ, (Géog. anc.) ville de Phénicie; c'est la même que Césarée de Philippe.

ARCÉE (Page 1:604)

* ARCÉE, (Géog.) Voyez Petra.

ARCEAU (Page 1:604)

ARCEAU, s. m. en Architecture, est la courbure du cintre parfait d'une voûte, d'une croisée ou d'une porte; laquelle courbure ne comprend qu'une partie du demi - cercle, un quart de cercle au plus, & au<pb-> [p. 605] dessous. Voyez Croisée bombée & Voûte bombée.

On appelle aussi de ce nom des ornemens de sculpture en maniere de trefle. (P)

Arceau (Page 1:605)

Arceau, sur les rivieres, c'est la voûte ou la petite arche d'un ponceau.

Arceau (Page 1:605)

Arceau, en Chirurgie, demi - caisse de tambour dont on fait un logement à la jambe ou au pié dans les fractures ou autres maladies, afin que le membre soit à l'abri de la pesanteur du drap & des couvertures du lit. Voyez Pl. X. de Chirurgie, fig. 2.

ARCHANGE (Page 1:605)

ARCHANGE, s. m. (Théol:) substance intellectuelle ou ange du second ordre de la hiérarchie céleste. Voyez Ange & Hiérarchie. On appelle ces osprits archanges, parce qu'ils sont au - dessus des anges du dernier ordre; du Grec A'RXH\, principauté, & d'A'GGELO, ange. S. Michel est considéré comme le prince des anges, & on l'appelle ordinairement l'archange S. Michel. (G)

ARCHANGEL (Page 1:605)

* ARCHANGEL, (Géog.) ville de la Russie septentrionale, capitale de la province de Dowina sur la Dowina. Long. 57. 20. lat. 54. 26.

Le commerce d'Archangel comprend celui d'une partie de la Moscovie. Les Anglois & les Hollandois s'en sont presqu'entierement emparés. Cependant les François, les Suédois, les Danois & ceux de Hambourg & de Breme, ont des correspondans à Archangel.

La foire s'ouvre le 20 Août & dure dix jours: mais le commerce peut commencer une quinzaine plûtôt. Il se fait ou en échange, & c'est le plus ordinaire, ou partie en échange & partie au comptant, ou tout au comptant. Il faut y envoyer de France les vins de Bordeaux & d'Anjou; des toiles, des futaines, des drap, des lainages, des rubans, des chapeaux, quelques riches étoffes, des bagues, des bijoux, des ustenciles de ménage, des outils d'artisans, du papier, des épices, &c. on en tire des pelleteries, des cuirs, des cires, des martes, &c.

ARCHE (Page 1:605)

ARCHE, en Architecture, est l'espace qui est entre les deux piles d'un pont, & fermé par le haut d'une partie de cercle. On appelle maîtresse arche celle qui est au milieu d'un pont, parce qu'elle est plus large & plus haute que les autres pour la facilité de la navigation; & aussi pour élever le milieu du pont, & former une pente à chaque bout, pour l'écoulement des eaux de pluie sur le pavé. Les arches reçoivent différentes expressions, par rapport à la forme du cercle ou de l'arc qui les ferme par le haut. Voyez Arc.

Arche d'assemblage, est un cintre de charpente bombé & tracé d'une portion de cercle pour faire un pont d'une seule arche, comme il s'en voit dans Palladio, & comme il avoit été propose d'en faire un à Seve près Paris, par M. Perault. Voyez M. Blondel, cours d'Architecture, part. V. liv. I. &c. (P)

Arche extradossée (Page 1:605)

Arche extradossée, est celle dont les voussoirs sont égaux en longueur, paralleles à leurs doüelles, & qui ne font aucune liaison entr'eux, ni avec les assises des reins. Voyez celle de Notre - Dame.

Arche (Page 1:605)

Arche, s. f. (en Marine.) c'est la boîte de menuiserie qui couvre la pompe, pour qu'elle ne soit point endommagée. On se sert aussi pour le même effet des cordes dont la pompe est surliée. (Z)

Arche (Page 1:605)

Arche, s. f. en Verrerie, c'est une partie du four. Il y en a six, quatre grandes & deux petites; elles sont faites de brique, & forment l'extérieur du four, à l'intérieur duquel elles communiquent chacune par une lunette, d'environ un pied de diametre. C'est dans ces arches que l'on met recuire les matieres propres à faire le verre, avant que de les mettre dans les pots; elles servent aussi à attremper les pots, avant que de passer pour la premiere fois dans l'intérieur du four. Les arches sont échauffées par la cha<cb-> leur du four qui s'y porte par les lunettes. Voyez Four, Lunettes & Attremper.

Arche d'Alliance (Page 1:605)

Arche d'Alliance, (Théol.) dans l'Ecrituresainte signifie une sorte de coffre, dans lequel étoient renfermées les deux tables de pierre sur lesquelles étoient gravés les dix commandemens de la loi donnée à Moyse sur le mont Sinaï; ainsi que l'avoit ordonné Dieu lui - même. Exod. c. xxv. v. 16.

Cette arche étoit en singuliere vénération parmi les Hébreux, qui l'avoient placée dans la partie la plus sainte du tabernacle. On la portoit dans les expéditions militaires, comme un gage sensible de la protection divine: mais Dieu irrité contre son peuple, permit qu'elle fût prise par les Philistins, au pouvoir desquels elle demeura vingt ans, selon quelques-uns, & selon d'autres quarante. Les fléaux dont à leur tour les Philistins furent frappés, les obligerent de restituer l'arche aux Israélites, qui la déposerent à Cariathiarim dans la maison d'un Lévite nommé Abinadab, chez lequel elle demeura encote vingt ans. David fit transporter l'arche avec beaucoup de solennité à Jérusalem, & la plaça sous un tabernacle qu'il avoit fait construire; & enfin Salomon la fit mettre dans le temple. Quoique l'Ecriture semble dire en plusieurs endroits, qu'il n'y avoit dans l'arche qué les deux tables de pierre; elle marque expressément ailleurs, qu'elle renfermoit une urne pleine de la manne qu'avoient mangé les Israélites dans le desert, & la verge ou baguette d'Aaron qui avoit fleuri. Hébr. j.c. v. 4.

On peut voir dans l'Ecriture la description de l'arche. Voici celle qu'en donne Josephe. L'arche, dit - il, avoit cinq palmes de longueur, trois de largeur, & autant de hauteur. Le bois de l'un & de l'autre côté étoit revêtu de lames d'or, & attaché avec des clous dorés; à quoi il faut ajoûter qu'elle avoit à ses deux plus longs côtés de gros anneaux d'or, qui traversoient le bois, dans lesquels on mettoit de gros bâtons dorés pour la porter selon le besoin, ce que faisoient les sacrificateurs (& les Lévites.) La couverture de l'arche s'appelloit le propitiatoire, sur lequel étoient placées deux figures appellées Chérubins, selon la forme qu'en avoit prescrit Moyse, qui les avoit vûs devant le throne de Dieu. Voyez Chérubin. Quelques critiques prennent ce mot chérubé pour une transposition de celui - ci réchub, qui signifie chariot, & prétendent que par les chérubins qui étoient placés sur l'arche d'alliance, on doit entendre que l'arche étoit comme une sorte de char sur lequel on supposoit que Dieu étoit assis. Voyez Propitiatoire & Chérubin.

Les Juifs modernes ont une espece d'arche dans leurs synagogues, c'est un coffre ou une armoire dans laquelle ils mettent leurs livres sacrés, & qu'ils regardent comme une figure de l'arche d'alliance construite sur les desseins de Moyse. Ils la nomment aron. Les Juifs, dit Léon de Modene, dans le détail qu'il a donné des coûtumes & des cérémonies de ceux de sa nation, ont au côté oriental de leurs synagogues une armoire qui représente l'arche d'alliance, dans laquelle ils conservent le Pentateuque écrit sur du vélin, avec une encre particuliere. Cet usage n'est pas nouveau, puisque Tertullien appelle cette arche armarium Judaïcum; d'où est venue cette façon de parler, être dans l'armoire de la synagogue, pour dire être au nombre des écrits canoniques. Voyez Canonique & Apocryphe.

Quant à l'arche d'alliance qui étoit dans le temple, on lit dans le second livre des Machabées, chap. ij. que peu de tems avant la prise de Jérusalem, Jérémie ayant fait cacher le feu sacré, l'autel des parfums, & l'arche, dans un soûterrain par les Prêtres & les Lévites, l'en retira après le départ des Chaldéens, & les fit porter à sa suite jusqu'au - de là du Jourdain, à la

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