ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"600"> 27 Août 1736 à la même heure, on vit à Ysselstein un arc - en - ciel lunaire fort grand, fort éclatant; mais cet arc - en - ciel n'étoit par - tout que de couleur jaune.

Arc - en - ciel - marin; l'arc - en - ciel - marin est un phénomene qui paroît quelquefois lorsque la mer est extrèmement tourmentée, & que le vent agitant la superficie des vagues, fait que les rayons du soleil qui tombent dessus, s'y rompent & y peignent les mêmes couleurs que dans les gouttes de pluie ordinaires. M. Bowrzes observe dans les Transactions philosophiques, que les couleurs de l'arc - en - ciel marin sont moins vives, moins distinctes, & de moindre durée que celles de l'arc - en - ciel ordinaire, & qu'on y distingue à peine plus de deux couleurs; savoir du jaune du côté du Soleil, & un verd pâle du côté opposé.

Mais ces arcs sont plus nombreux; car on en voit souvent 20 ou 30 à la fois: ils paroissent à midi & dans une position contraire à celle de l'arc - en - ciel, c'est - à - dire renversés; ce qui est une suite nécessaire de ce que nous avons dit en expliquant les phénomenes de l'arc - en - ciel solaire.

On peut encore rapporter à cette classe une espece d'arc - en - ciel blanc que Mentzelius & d'autres disent avoir observé à l'heure de midi. M. Mariotte dans son essai de Physique dit que ces arcs - en - ciel sans couleur se forment dans les brouillards comme les autres se font dans la pluie; & il assûre en avoir vû à trois diverses fois, tant le matin après le lever du soleil, que la nuit à la clarté de la lune.

Le jour qu'il vit le premier, il avoit fait un grand brouillard au lever du soleil; une heure après, le brouillard se sépara par intervalles; un vent qui venoit du levant ayant poussé un de ces brouillards séparés à deux ou trois cens pas de l'observateur, & le soleil dardant ses rayons dessus, il parut un arcen - ciel semblable pour la figure, la grandeur, & la situation, à l'arc - en - ciel ordinaire. Il étoit tout blanc, hors un peu d'obscurité qui le terminoit à l'extérieur; la blancheur du milieu étoit très - éclatante, & surpassoit de beaucoup celle qui paroissoit sur le reste du brouillard: l'arc n'avoit qu'environ un degré & demi de largeur. Un autre brouillard ayant été poussé de même, l'observateur vit un autre arc - en - ciel semblable au premier. Ces brouillards étoient si épais, qu'il ne voyoit rien au - delà.

Il attribue ce défaut de couleurs à la petitesse des vapeurs imperceptibles qui composent les brouillards; d'autres croyent plûtôt qu'il vient de la ténuité excessive des petites vésicules de la vapeur, qui n'étant en effet que de petites pellicules aqueuses, remplies d'air, ne rompent point assez les rayons de lumiere, outre qu'elles sont trop petites pour séparer les différens rayons colorés. De - là vient qu'elles réfléchissent les rayons aussi composés qu'elles les ont reçûs, c'est - à - dire, blancs.

Rohault parle d'un arc - en - ciel qui se forme dans les prairies par la réfraction des rayons du soleil dans les gouttes de rosée. Traité de Physique.

Nous ne nous arrêterons pas ici à rapporter les sentimens ridicules des anciens Philosophes sur l'arcen - ciel. Pline & Plutarque rapportent que les Prêtres dans leurs offrandes se servoient par préférence du bois sur lequel l'arc - en - ciel avoit reposé, & qui en avoit été mouillé, parce qu'ils s'imaginoient, on ne sait pourquoi, que ce bois rendoit une odeur bien plus agréable que les autres. Voyez l'essai de Phys. de Mussch. d'où nous avons tiré une partie de cet article. Voyez aussi le traité des Météores de Descartes, l'optique de Newton, les Lectiones opticoe de Barrow, & le quatrieme volume des oeuvres de M. Bernoulli, imprimées à Geneve 1743. On trouve dans ces différens ouvrages & dans plusieurs autres la théorie de l'arc - en - ciel.

Finissons cet article par une réflexion philosophi<cb-> que. On ne sait pas pourquoi une pierre tombe, & on sait la cause des couleurs de l'arc - en - ciel, quoique ce dernier phénomene soit beaucoup plus surprenant que le premier pour la multitude. Il semble que l'étude de la nature soit propre à nous enorgueillir d'une part, & à nous humilier de l'autre. (O)

Arc de Cloistre (Page 1:600)

Arc de Cloistre, Architecture & Coupe des pierres. On appelle ainsi une voûte composée de deux, trois, quatre, ou plusieurs portions de berceaux qui se rencontrent en angle rentrant dans leur concavité, comme les portions ABC, figure 3, Coupe des pierres, ensorte que leurs côtés forment le contour de la voûte en polygone. Si les berceaux cylindriques se rencontroient au contraire en angle saillant sur la concavité, la voûte changeroit de nom; elle s'appelleroit voûte d'arête. Voyez Arête. (D)

Arc - doublau (Page 1:600)

Arc - doublau, c'est une arcade en saillie sur la douille d'une voûte.

Arc - droit (Page 1:600)

Arc - droit, (Coupe des pierres.) c'est la section d'une voûte cylindrique perpendiculairement à son axe.

Arc - rampant (Page 1:600)

Arc - rampant, (Coupe des pierres) c'est celui dont les impostes ne sont pas de niveau. Voyez la figure 2. Coupe des pierres.

Arcs de triomphe (Page 1:600)

* Arcs de triomphe (Hist. anc. & mod.); grands portiques ou édifices élevés à l'entrée des villes ou sur des passages publics, à l'honneur d'un vainqueur à qui l'on avoit accordé le triomphe, ou en mémoire de quelque évenement important. On élevoit aussi des arcs de triomphe aux dieux. Une inscription conservée dans les registres de l'hôtel - deville de Langres, montre que dans ces monumens on associoit même quelquefois les hommes aux dieux: voici cette inscription.

         Q. Sedulius fil. *         * filius.
          Seduli major
          Dis maris ac
          Aug. * arcum            * Augusto.
          Statuas idem
            M.* d. d.       * munus ou municeps
                                            dedicavit.

Quintus Sedulius fils aîné d'un autre Sedulius, a dédié aux dieux de la mer & à Auguste l'arc de triomphe & les statues.

Ces édifices étoient ordinairement décorés de statues & de bas - reliefs, relatifs à la gloire des dieux & des héros, & à la nature de l'évenement qui en avoit occasionné la construction. Plusieurs arcs de triomphes des Anciens sont encore sur pié: celui d'Orange, qui fait une des portes de cette ville, fut érigé, à ce qu'on croit, à l'occasion de la victoire de Caius Marius & de Catulus sur les Teutons, les Cimbres & les Ambrons. On en peut voir dans les antiquités du savant Pere Montfaucon, un dessein fort exact: cet arc a environ onze toises de long, sur dix toises en sa plus grande hauteur. Il est composé de trois arcades embellies en - dedans de compartimens, de feuillages, de fleurons & de fruits, & filetées avec soin. Sur l'arcade du milieu est une longue table d'attente, & la représentation d'une bataille de gens de pié & de cheval, les uns armés & couverts, les autres nuds. Sur les petites portes des côtés des quatre avenues sont des amas de boucliers, de dagues, coutelas, pieux, thrombes, heaumes & habits, avec quelques signes militaires relevés en bosse. On y voit aussi d'autres tables d'attente, avec des trophées d'actions navales, des rostres, des acrostyles, des ancres, des proues, des aplustes, des rames, & des tridens. Sur les trophées du côté du levant est un soleil rayonnant dans un petit arc semé d'étoiles; au haut de l'arc, sur la petite porte gauche du septentrion, sont des instrumens de sacrifices; à la même hauteur, du côté du midi, est une demi - figure de vieille femme, en<pb-> [p. 601] tourée d'un grand voile comme l'éternité. Les frises principales sont parsemées de soldats combattans à pié. Il résulte de cette description, que cet arc triomphal a été construit à l'occasion de deux victoires, l'une sur mer & l'autre sur terre, & qu'il y a tout lieu de douter que ce soit celui de Caius Marius & de Catulus.

Il y a à Cavaillon les ruines d'un arc de triomphe; à Carpentras les vestiges d'un autre; à Rome celui de Tite est le plus ancien & le moins grand de ceux qui subsistent dans cette ville. Celui qu'on appelloit de Portugal, arco di Portogallo, a excité de grandes contestations entre les Antiquaires, les uns prétendant que c'étoit l'arc de Domitien, d'autres celui de Marc - Aurele: mais Alexandre VII. se proposant d'embellir la rue qu'on appelle il corso, fit examiner cet arc qui la coupoit en deux. On reconnut que la structure en étoit irréguliere dans toutes ses parties; que les ornemens n'en avoient entr'eux aucun rapport, & que le plan & le terrein sur lequel il étoit construit ne s'accordoient point avec les anciens; d'où l'on conclut que cet édifice étoit modeine, qu'on l'avoit formé de bas - reliefs, de marbres antiques, & d'autres morceaux rassemblés au hasard; & il fut détruit.

Il y a deux arcs de Severe, le grand & le petit: le grand est au bas du capitole. Le Serlio a prétendu que c'étoit aussi un amas de ruines différentes rapportées: mais la conjecture de cet architecte est hasardée. Voyez cet arc & ses ruines fig. 3. & 4. Pl. III. de nos Antiquit. Il est à trois arcades. Dans les basreliefs qui sont au - dessus des petites arcades de côté, on voit Rome assise, tenant en sa main un globe, & relevant un Parthe suppliant. Viennent des soldats, dont les uns menent un captif & les autres une captive, les mains liées. Sur le milieu est une femme assise, qu'on prendroit aisément pour une province. Suivent des chariots chargés de dépouilles, les uns tirés par des chevaux, les autres par des boeufs. Ce bas - relief sert pour ainsi dire de base à un autre, où l'on voit Septime Severe triomphant & accueilli du peuple avec les acclamations & les cérémonies ordinaires.

Le petit arc de Severe qui est auprès de S George in velabro, à Rome, a quelques morceaux d'architecture remarquables. On voit sur un des petits côtés Severe qui sacrifie en versant sa patere sur le foyer d'un trépié: ce prince est voilé On croit que la femme voilée qui est à ses côtés, est ou sa femme Julia, ou la Paix avec son caducée. Il y avoit derriere, une troisieme figure qui a été enlevée au ciseau; c'étoit Gea, spectateur du sacrifice. Après que Caracalla son frere l'eut tué, il fit ôter sa figure & son nom des monumens publics. Au - dessous de ce sacrifice sont des instrumens sacrés, comme le bâton augural, le préféricule, l'albogalerus, &c. Plus bas encore est l'immolation du taureau; deux victimaires le tiennent, un autre le frappe. Le tibicen joue des deux flûtes. Camille tient un petit coffre. Vient ensuite le sacrificateur voilé avec une patere; ce sacrificateur sans barbe pourroit bien être Caracalla. Le grand morceau qui suit est entre deux pilastres d'ordre composite. Sur la corniche entre les chapiteaux il y a deux hommes, dont l'un verse de son vase dans le vase de l'autre. Deux autres plus pres des chapiteaux tiennent, l'un un préfëricule, & l'autre une acerre. Plus bas sont deux captifs, les mains liées derriere le dos, & conduits par deux soldats. Au - dessous sont des trophées d'armes; & plus bas un homme qui chasie des boeufs. C'est tout ce qu'on appercoit dans la planche du Pere de Montfaucon.

L'arc de Galien se ressent un peu des malheurs du tems de cet empereur. L'empire étoit en combustion. Les finances étoient épuisées. Les particuliers avoient enterré leurs richesses. Marc - Aurele Victor fit élever ce monument en l'honneur de Galien & de Salonine sa femme. L'inscription est, cujus invicta virtus sola pietate superata est, ce qui ne convient guere à Galien, qui vit avec joie Valerien son pere tomber entre les mains des Parthes. Les chapiteaux sont d'ordre corinthien d'un goût fort médiocre. On s'apperçoit là que les arts tomboient & suivoient le sort de l'empire.

L'arc de Constantin est un des plus considérables; on y voit les batailles de Constantin, & il est orné de monumens transportés du forum Trajani; c'est celui de notre Planche III. d'Antiq. fig. 1. & 2. les têtes & les mains qui manquent aux statues posées sur le haut de l'arc, ont été enlevées furtivement.

L'arc de Saint - Remi en Provence n'a qu'une porte large, au - dessus de laquelle, & sur chaque côté, on a placé une victoire. Il y a à côté de la porte entre deux colonnes cannelées, deux figures d'hommes maltraitées par le tems.

Outre ces arcs de triomphe anciens, les médaillons en offrent un grand nombre d'autres. Ceux qui seront curieux d'en savoir davantage, n'auront qu'à parcourir le quatrieme volume de l'Antiq. expliquée.

Mais les modernes ont aussi leurs arcs de triomphe; car on ne peut donner un autre nom à la porte de Peyro à Montpellier, aux portes de saint Denys, de saint Martin, & de saint Antoine à Paris. Outre les arcs de triomphe en pierre, il y a des arcs de triomphe d'eau; tel est celui de Versailles, du dessein de M. le Nautre. Ce morceau d'architecture est un portique de fer ou de bronze à jour, où les nuds des pilastres, des faces & des autres parties renfermées entre des ornemens, sont garnis par des nappes d'eau.

ARCACHON (Page 1:601)

* ARCACHON (golfe d') ou d'ARCASSON, petit golfe de la mer de Gascogne, entre l'embouchûre de la Garonne & celle de l'Adour. Il y a dans le voisinage un cap de même nom.

ARCADE (Page 1:601)

ARCADE, s. f. en Architecture, se dit de toute ouverture dans un mur formée par le haut en plein cintre ou demi - cercle parfait. V. Arc & Voute, en Latin fornix.

Arcade (Page 1:601)

Arcade seinte, est une fausse porte ou fenêtre cintrée, pratiquée dans un mur d'une certaine profondeur, pour répondre à une arcade percée, qui lui est opposée ou parallele, ou seulement pour la décoration d'un mur. (P)

Arcade (Page 1:601)

Arcade, en Jardinage, se dit d'une palissade formant une grande ouverture cintrée par le haut, qui peut être percée jusqu'en bas, ou être arrêtée sur une banquette de charmille.

Les arcades se plantent de charmilles, d'ifs, d'ormilles, de tilleuls, & même de grands arbres rapproches. Le terrein frais & marécageux leur est absolument nécessaire, ou du - moins une terre extrèmement forte.

On donne à ces arcades pour juste proportion de leur hauteur, deux fois ou deux fois & demie leur largeur. Les tremeaux auront trois ou quatre piés de large; au - dessus on éleve une corniche ou bande plate de deux où trois piés de haut, taillée en chanfrain, & échappée de la même charmille, avec des boules ou aigrettes fendues en forme de vases sur chaque tremea; s'il y a quelque corps saillant, tel qu'un socle, un claveau, ce ne doit être au plus que de deux ou trois pouces.

Il est nécessaire de tondre quatre fois l'année ces sortes de palissades pour leur conserver plus exactement la forme contrainte où on les tient. (K)

Arcade (Page 1:601)

Arcade; c'est, dans les manufactures de Soierie, une ficelle de la longueur de cinq piés, pliée en deux, bouclée par le haut, ou du moins arrêtée par un noeud en boucle; c'est dans cette boucle qu'on passe la corde de rame; quant aux deux bouts, ils se ren<pb->

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