ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"594"> be est formée principalement par les aiguilles, ou plûtôt par l'aiguille inférieure & la gorgere. On donne aujourd'hui beaucoup d'arc à l'éperon. Voyez la figure de l'éperon, tom. I. Marin. Pl. IV. (Z)

Arc (Page 1:594)

Arc, s. m. partie de la ferrure d'un carrosse. Ce sont les Maréchaux grossiers qui forgent les arcs; voici la maniere de forger l'arc, & son emploi dans le carrosse. On. a une barre de fer que l'on étire toûjours un peu en diminuant, dont on arrondit le milieu, qu'on équarrit par les deux bouts, & qu'on coude par le plus gros bout équarri: après cette premiere façon de forge, la barre a la figure qu'on lui voit, Pl. du Maréch. gross. fig. 2. on prépare ensuite trois viroles, telles qu'on les voit fig. 3. & 4. les deux viroles, telles que celles de la fig. 3. & dont on en voit une appliquée sur l'arc ébauché, fig. 2. fervent à faire les poires de l'arc; & la virole de la figure 4. sert à faire la pomme. On applique la virole destinée à faire la pomme sur l'arc ébauché, entre les viroles destinées à faire les poires; on soude ces parties avec le corps de l'arc; on les modele; on perce ensuite les parties B & A de plusieurs trous; & l'on a par cette seconde façon l'arc tel qu'on le voit figure 5. la partie A s'appelle le patin; la partie B la queue; C la pomme; D D les poires: cambrez l'arc de maniere que sa courbure soit dans le plan des trous pratiqués aux extrémités, & perpendiculaire au patin, & qu'il ait la forme de la fig. 1. alors il sera forgé, & prêt à recevoir les façons de lime; elles consistent à enlever les gros traits de forge. Quant à l'usage de l'arc, le voici: le patin A s'encastre dans le lissoire de devant & dans les fourchettes de dessus; la queue B s'encastre dans la fleche qui passe sous le corps du carrosse; cette piece est retenue par des chevilles qui passent dans les trous du patin & de la queue de l'arc, & du bois où ces parties sont encastrées; le patin est tourné extérieurement. Au reste on ne se sert plus guere d'arcs aujourd'hui.

Arc (Page 1:594)

* Arc, riviere de Savoie qui a sa source à la partie septentrionale du grand mont - Cenis, au confins du duché d'Aoste, traverse le comté de Maurienne, & va se jetter dans l'Isere.

Arcen Barrois (Page 1:594)

* Arcen Barrois, (Géog.) petite ville de France en Bourgogne, sur la riviere d'Anjou. Long. 22. 37. lat. 47. 55.

Arc - boutant (Page 1:594)

Arc - boutant, & mieux Arc - butant, en Architecture, est un arc, ou portion d'un arc rampant qui bute contre un mur ou contre les reins d'une voûte, pour en empêcher l'écartement & la poussée, comme on le voit aux églises gothiques. Ce mot est François, & est formé d'arc & de buter.

On appelle aussi assez mal à propos arc - butant, tout pilier ou masse de maçonnerie qui servent à contretenir un mur, ou de terrasse, ou autre. Voyez Pilier - batant, Contrefort, & Eperon. Ce mot d'arc - butant ne convient qu'à un corps qui s'éleve & s'incline en portion de cercle contre le corps qu'il soûtient. (D)

Arcs - boutans (Page 1:594)

Arcs - boutans, en Marine, ce sont des pieces de bois entaillées sur les baux ou barots, & servant à soûtenir les barotins. Voyez les fig. Marin. Pl. IV. fig. 1. le n°. 73. marque les arcs - boutans & leur situation. On peut les voir encore dans la Planche V. fig. 1. sous le n°. 73. Voyez Baux, Barots, & Barotins.

Arcs - boutans se dit encore d'une espece de petit mât de 25 à 30 piés de long, ferré par un bout avec un fer à trois pointes de 6 à huit pouces de longueur, dont l'usage est de tenir les écoutes des bonnettes en étai, & de repousser un autre vaisseau s'il venoit à l'abordage. Voyez Ecoutes, Bonnettes. (Z)

Arcs - boutans (Page 1:594)

Arcs - boutans, ou étais des jumelles, ce sont, dans un grand nombre de machines, des pieces de bois EE (fig. 1. & 6. Pl. de l'Imprimerie en taille douce.) qui assemblent & soûtiennent les jumelles CD sur les piés des patins AB. Voyez Presse d'lmprimerie en taille douce.

Arc - buter (Page 1:594)

Arc - buter, v. act. en Architecture, c'est contretenir la poussée d'une voûte ou d'une plate - bande avec un arc - butant: mais contre - buter, c'est contretenir avec un pilier butant ou un étai. Voyez Contrebuter. (P)

Arc - en - ciel (Page 1:594)

Arc - en - ciel, iris, s. m. (Physiq.) météore en forme d'arc de diverses couleurs, qui paroît lorsque le tems est pluvieux, dans une partie du ciel opposée au soleil, & qui est formé par la réfraction des rayons de cet astre, au - travers des gouttes sphériques d'eau dont l'air est alors rempli. V. Météore, Pluie & Réfraction.

On voit pour l'ordinaire un second arc - en - ciel qui entoure le premier à une certaine distance. Ce second arc - en - ciel s'appelle arc - en - ciel exterieur, pour le distinguer de celui qu'il renferme, & qu'on nomme arcen - ciel intérieur. L'arc intérieur a les plus vives couleurs, & s'appelle pour cela l'arc principal. Les couleurs de l'arc extérieur sont plus foibles, & de là vient qu'il porte le nom de second arc. S'il paroît un troisieme arc, ce qui arrive fort rarement, ses couleurs sont encore moins vives que les précédentes. Les couleurs sont renversées dans les deux arcs; celles de l'arc principal sont dans l'ordre suivant à compter du dedans en dehors, violet, indigo, bleu, verd, jaune, orangé, rouge: elles sont arrangées au contraire dans le second arc en cet ordre, rouge, orangé, jaune, verd, bleu, indigo, violet: ce sont les mêmes couleurs que l'on voit dans les rayons du soleil qui traversent un prisme de verre. Voyez Prisme. Les Physiciens font aussi mention d'un arc - en - ciel lunaire & d'un arc - enciel marin, dont nous parlerons plus bas.

L'arc - en - ciel, comme l'observe M. Newton, ne paroît jamais que dans les endroits où il pleut & où le soleil luit en même tems; & l'on peut le former par art en tournant le dos au soleil & en faisant jaillir de l'eau, qui poussée en l'air & dispersée en gouttes, vienne tomber en forme de pluie; car le soleil donnant sur ces gouttes, fait voir un arc - en - ciel à tout spectateur qui se trouve dans une juste position à l'égard de cette pluie & du soleil, sur - tout si l'on met un corps noir derriere les gouttes d'eau.

Antoine de Dominis montre dans son livre de radiis visus & lucis, imprimé à Venise en 1611, que l'arc - en - ciel est produit dans des gouttes rondes de pluie par deux réfractions de la lumiere solaire, & une réflexion entre deux; & il confirme cette explication par des expériences qu'il a faites avec une phiole & des boules de verre pleines d'eau, exposeés au soleil. Il faut cependant reconnoître que quelques Anciens avoient avancé antérieurement à Antoine de Dominis, que l'arc en - ciel étoit formé par la réfraction des rayons du soleil dans des gouttes d'eau. Kepler avoit eu la même pensée, comme on le voit par les lettres qu'il écrivit à Brenger en 1605, & à Harriot en 1606. Descartes qui a suivi dans ses météores l'explication d'Antoine de Dominis, a corrigé celle de l'arc extérieur. Mais comme ces deux savans hommes n'entendoient point la véritable origine des couleurs, l'explication qu'ils ont donnée de ce météore est défectueuse à quelques égards. Car Antoine de Dominis a crû que l'arc - en - ciel extérieur étoit formé par les rayons qui rasoient les extrémités des gouttes de pluie, & qui venoient à l'oeil après deux réfractions & une réflexion. Or on trouve par le calcul, que ces rayons dans leur seconde réfraction doivent faire un angle beaucoup plus petit avec le rayon du soleil qui passe par l'oeil, que l'angle sous lequel on voit l'arc - en - ciel intérieur; & cependant l'angle sous lequel on voit l'arc - en - ciel extérieur, est beaucoup plus grand que celui sous lequel on voit l'arc - en - ciel intérieur: de [p. 595] plus, les rayons qui tombent fort obliquement sur une goutte d'eau, ne font point de couleurs sensibles dans leur seconde réfraction; comme on le verra aisément par ce que nous dirons dans la suite. A l'égard de M. Descartes, qui a le premier expliqué l'arc - enciel extérieur par deux réflexions & deux réfractions, il n'a pas remarqué que les rayons extrèmes qui font le rouge, ont leur réfraction beaucoup moindre que selon la proportion de 3 à 4, & que ceux qui font le violet, l'ont beaucoup plus grande: de plus, il s'est contenté de dire qu'il venoit plus de lumiere à l'oeil sous les angles de 41 & de 42d, que sous les autres angles, sans prouver que cette lumiere doit être colorée; & ainsi il n'a pas suffisamment démontré d'où vient qu'il paroît des couleurs sous un angle d'environ 42d, & qu'il n'en paroît point sous ceux qui sont au - dessous de 40d, & au - dessus de 44 dans l'arc - enciel intérieur. Ce célebre auteur n'a donc pas suffisamment expliqué l'arc - en - ciel, quoiqu'il ait fort avancé cette explication. Newton l'a achevée par le moyen de sa doctrine des couleurs.

Théorie de l'arc - en - ciel. Pour concevoir l'origine de l'arc - en - ciel, examinons d'abord ce qui arrive lorsqu'un rayon de lumiere qui vient d'un corps éloigné, tel que le soleil, tombe sur une goutte d'eau sphérique, comme sont celles de la pluie. Soit donc une goutte d'eau ADKN, (Tab. Opt. fig. 45. n°. 2.) & les lignes EF, BA, &c. des rayons lumineux qui partent du centre du soleil, & que nous pouvons concevoir comme paralleles entre - eux à cause de l'éloignement immense de cet astre, le rayon B A étant le setil qui tombe perpendiculairement sur la surface de l'eau, & tous les autres étant obliques, il est aisé de concevoir que tous ceux - ci souffriront une réfraction & s'approcheront de la perpendiculaire; c'est - à - dire que le rayon EF, par exemple, au lieu de continuer son chemin suivant FG, se rompra au point F, & s'approchera de la ligne HFI perpendiculaire à la goutte en F, pour prendre le chemin FK. Il en est de même de tous les autres rayons proches du rayon EF, lesquels se détourneront d'F vers K, où il y en aura vraissemblablement quelque, - uns qui s'échapperont dans l'air, tandis que les autres se refléchiront sur la ligne KN pour faire des angles d'incidence & de réflexion égaux entre - eux. Voyez Réflexion.

De plus, comme le rayon KN & ceux qui le suivent, tombent obliquement sur la surface de ce globule, ils ne peuvent repasser dans l'air sans se rompre de nouveau, & s'éloigner de la perpendiculaire MNL; de sorte qu'ils ne peuvent aller directement vers Y, & sont obligés de se détourner vers P. Il faut encore observer ici que quelques - uns des rayons après qu'ils sont arrivés en N, ne passent point dans l'air, mais se réfléchissent de nouveau vers Q, où souffrant une réfraction comme tous les autres, ils ne vont point en droite ligne vers Z, mais vers R, en s'éloignant de la perpendiculaire TV: mais comme on ne doit avoir égard ici qu'aux rayons qui peuvent affecter l'oeil que nous supposons placé un peu au - dessous de la goutte, au point P par exemple, nous laissons ceux qui se réfléchissent de N vers Q comme inutiles, à cause qu'ils ne parviennent jamais à l'oeil du spectateur. Cependant il faut observer qu'il y a d'autres rayons, comme 2, 3, qui se rompant de 3 vers 4, de là se réfléchissant vers 5, & de 5 vers 6, puis se rompant suivant 6, 7, peuvent enfin arriver à l'oeil qui est placé au - dessous de la goutte.

Ce que l'on a dit jusqu'ici est très - évident: mais pour déterminer précisément les degrés de réfraction de chaque rayon de lumiere, il faut recourir à un calcui par lequel il paroît que les rayons qui tombent sur le quart cercle AD, continuent leur chemin suivant les lignes que l'on voit tirées dans la goutte ADKN, où il y a trois choses extrèmement importantes à observer. En premier lieu, les deux réfractions des rayons à leur entrée & à leur sortie sont telles que la plûpart des rayons qui étoient entrés paralleles sur la surface AF, sortent divergens, c'est - à - dire, s'écartent les uns des autres, & n'arrivent point jusqu'à l'oeil; en second lieu, du faisceau de rayons paralleles qui tombent sur la partie AD de la goutte, il y en a une petite partie qui ayant été rompus par la goutte, viennent se réunir au fond de la goutte dans le même point, & qui étant refléchis de ce point, sortent de la goutte paralleles entre - eux comme ils y étoient entrés. Comme ces rayons sont proches les uns des autres, ils peuvent agir avec force sur l'oeil en cas qu'ils puissent y entrer, & c'est pour cela qu'on les a nommés rayons efficaces; au lieu que les autres s'écartent trop pour produire un effet sensible, ou du moins pour produire des couleurs aussi vives que celles de l'arc - en - ciel. En troisieme lieu, le rayon NP a une ombre ou obscurité sous lui; car puisqu'il ne sort aucun rayon de la surface N 4, c'est la même chose que si cette partie étoit couverte d'un corps opaque. On peut ajoûter à ce que l'on vient de dire, que le même rayon NP a de l'ombre au - dessus de l'oeil, puisque les rayons qui sont dans cet endroit n'ont pas plus d'effet que s'ils n'existoient point du tout.

De là il s'ensuit que pour trouver les rayons efficaces, il faut trouver les rayons qui ont le même point de réflexion, c'est - à - dire, qu'il faut trouver quels sont les rayons paralleles & contigus, qui après la réfraction se rencontrent dans le même point de la circonférence de la goutte, & se réfléchissent de là vers l'oeil.

Or supposons que NP soit le rayon efficace, & que EF soit le rayon incident qui correspond à NP, c'est - à - dire que F soit le point où il tombe un petit faisceau de rayons paralleles, qui après s'être rompus viennent se réunir en K pour se refléchir de là en N, & sortir suivant NP, & nous trouverons par le calcul que l'angle ONP, compris entre le rayon NP & la ligne ON tirée du centre du soleil, est de 41d 30'. On enseignera ci - après la méthode de le déterminer.

Mais comme outre les rayons qui viennent du centre du soleil à la goutte d'eau, il en part une infinité d'autres des différens points de sa surface, il nous reste à examiner plusieurs autres rayons efficaces, sur - tout ceux qui partent de la partie supérieure & de la partie inférieure de son disque.

Le diametre apparent du soleil étant d'environ 32', il s'ensuit que si le rayon EF passe par le centre du soleil, un rayon efficace qui partira de la partie supérieure du soleil, tombera plus haut que le rayon EF de 16', c'est - à - dire fera avec ce rayon EF un angle d'environ 16'. C'est ce que fait le rayon GH (fig. 46.) qui souffrant la même réfraction que EF, se détourne vers I & de là vers L, jusqu'à ce que sortant avec la même réfraction que NP, il parvienne en M pour former un angle de 41d 14'avec la ligne ON.

De même le rayon QR qui part de la partie inférieure du soleil, tombe sur le point R 16'plus bas, c'est - à - dire sait un angle de 16'en dessous avec le rayon EF; & souffrant une réfraction, il se détourne vers S, & de là vers T, où passant dans l'air il parvient jusqu'à V; de sorte que la ligne TV & le rayon OT forment un angle de 41d 46'.

A l'égard des rayons qui viennent à l'oeil après deux réflexions & deux réfractions, on doit regarder comme efficaces ceux qui, après ces deux réflexions & ces deux réfractions, sortent de la goutte paralleles entre - eux.

Supputant donc les réflexions des rayons qui vien<pb->

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