ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"445"> leur donne un titre plus relevé, & le droit de porter quelques ornemens à leurs habits.

Ces moines prétendent avoir beaucoup de secrets pour découvrir la vérité, & ils font le métier de sorciers. Ils font un grand mystere de leurs prétendus secrets, & n'admettent personne dans leur ordre sans avoir passé par de très - rudes épreuves, comme de les faire abstenir de tout ce qui a eu vie, de les faire laver sept fois le jour dans l'eau froide, de les faire asseoir les fesses sur les talons, de frapper dans cette posture les mains au - dessus de la tête, & de se lever sept cens quatre - vingt fois par jour. Voyez Kempher, Voyage du Japon.

JAMMA - BUDO (Page 8:445)

JAMMA - BUDO, (Hist. nat. Bot.) c'est une vigne sauvage du Japon, dont les grappes sont petites, & les grains de la grosseur des raisins de Corinthe sans pepins; elle sert à garnir les berceaux.

JAMNA (Page 8:445)

JAMNA, (Géog. anc.) ancienne ville de la petite île Baléare, c'est - à - dire de l'île Minorque; on croit communément que c'est Citadella sur la côte occidentale de l'île. (D. J.)

JAN (Page 8:445)

JAN, s. m. (jeu.) au trictrac se dit de la disposition du jeu, lorsqu'il y a douze dames abattues deux à deux, qui font le plein d'un des côtés du trictrac. Il y en a qui font dériver ce mot de Janus, auquel les Romains donnoient plusieurs faces, & disent qu'on l'a mis en usage dans le jeu du trictrac pour marquer la diversité des faces; il y a plusieurs sortes de jans, comme le grand & le petit jan, le jan de trois coups, le jan de deux tables, le contre jan de deux tables, jan de Mézéas, contre jan de Mézéas, jan de retour, jan de récompense, jan qui ne peut. Voyez tous ces termes expliqués à leur article.

Quelques - uns définissent encore le jan en général un coup de trictrac qui apporte du profit ou de la perte aux joueurs, quelquefois l'un & l'autre ensemble.

Jan de Mézéas, au trictrac, est un coup qui se fait quand au commencement d'une partie; on se saisit de son coin de repos sans avoir aucune autre dame abattue dans tout son jeu. Ce jan vaut quatre points lorsqu'on amene un as, & six, si l'on en amene deux.

Jan qui ne peut, au trictrac, se fait toutes les fois que les nombres de points qu'on amene tombent sur une dame découverte de l'adversaire, & que les cases ferment les passages; & il se fait encore au jan de retour, lorsque vous ne pouvez jouer les nombres que vous avez amenés.

Jan de récompense. On fait un jan de récompense au trictrac, lorsque le nombre de points produits par les dés jettés, tombe en les comptant sur une dame découverte de son adversaire; le gain qu'on fait dans la table du coin de repos, & celle du petit jan, sont différens. Dans la premiere on ne gagne sur chaque dame découverte que deux points par simples pour chaque moyen, & quatre points par doubles; au lieu que dans la derniere on profite de quatre points par simples, & de six par doubles. Mais si on bat par deux manieres simples, on gagne huit points, & douze par trois.

Le jan de récompense arrive quantité de fois dans le jeu de trictrac, comme on vient de le voir, & il se fait encore, quand s'étant saisi de son coin de repos, on bat celui de son adversaire qui est vuide, & pour lors on gagne quatre points par simples, & six par doubles.

Jan de retour, au trictrac, est un jeu qu'on ne peut faire sans avoir rompu son grand jan, parce qu'il faut se servir des mêmes dames qui le composoient. Pour y parvenir, on passe les dames dans la premiere table de son adversaire, & on les conduit dans la seconde qui est celle où étoient d'abord les tas de bois ou de dames de celui contre qui l'on joue; & si - tôt que les cases de cette derniere table sont remplies, le jan de retour est fait. On ne sauroit passer que la fleche sur laquelle on prend passage, ne soit absolument nue, autrement le passage est fermé: c'est un passage pour la battre, & même une autre qui seroit plus loin; mais on ne pourroit pas passer pour cela; tant qu'on garde son jan de retour, & lorsqu'on le fait, on gagne autant qu'au grand & petit jan. On saura pour regle générale, que qui ne peut jouer tous les nombres qu'il a faits au jan de retour, perd deux points pour chaque dame qu'il ne peut jouer, soit qu'il ait joué par simples ou par doubles; quand le jan de retour est rompu, on leve à chaque coup, selon les dés, les dames du trictrac; & celui qui a plutôt fait, gagne quatre points par simples, & six par doubles. Après quoi on empile de nouveau le bois pour recommencer à abattre les dames, & faire de nouveaux plains jusqu'à ce qu'on ait gagné les douze trous qui sont le tout ou la partie complette du trictrac.

Jan de deux tables au trictrac, est celui qui se fait quand au commencement d'une partie on n'a que deux dames abattues, & placées de sorte que de votre dé vous pouvez mettre une de ces dames dans votre coin de repos, & l'autre dans celui de votre adverse partie. Jan de deux tables est un hasard du jeu de trictrac qui tourne à l'avantage de celui qui le fait. Il vaut quatre points par simple & six par double, qu'il faut marquer, quoiqu'on ne puisse pas placer ses dames dans l'un ni dans l'autre de ses coins, ne pouvant être pris que par deux dames à la - fois; cependant, parce qu'on a la puissance de les y mettre on en tire le profit.

Jan de trois coups, au trictrac, se dit d'un joueur qui au commencement d'une partie abat en trois coups six dames de suite depuis la pile jusqu'où est comprise la case de sannes. Le jan de trois coups vaut ordinairement quatre points à celui qui le fait, & pas plus, parce qu'il ne peut se faire par doublets. Pour que ce jan profite, les regles du jeu n'obligent point à jouer le dernier coup; on peut seulement marquer quatre points pour son jan, & faire une case dans son grand jan, avec le bois battu dans le petit.

Il y a encore d'autres jans, tels que jan de courtes chausses, ou celui où par un coup de dés fâcheux on ne peut achever son jan de retour; jan de rencontre ou celui où en commençant la partie, les deux joueurs amenent les mêmes dés, &c. On néglige aujourd'hui dans la pratique du jeu la plûpart de ces jans.

JANA (Page 8:445)

* JANA, s. f. (Mytholog.) nom de Diane, qui fut changé en celui de Diana, par l'addition du D, que l'J consonne entraîne dans plusieurs langues. Varron appelle la lune dans ses différentes phases, Jane croissante & décroissante. D'autres prétendent que Diana a été fait de diva Jana, ou dia Jana; le soleil s'est appellé aussi divos Janos, dieu Janus.

JANACA (Page 8:445)

JANACA, s. m. (Hist nat. Zoologie.) animal quadrupede qui se trouve en Afrique dans la Nigritie; il est aussi haut qu'un cheval, mais il n'est point si long; ses jambes sont menues, son cou est long, sa peau est rousse ou jaunâtre avec des raies blanches; son front est armé de cornes comme les boeufs.

JANACI (Page 8:445)

* JANACI, s. m. (Hist. mod.) jeunes hommes courageux, ainsi appellés chez les Turcs de leur vertu guerriere.

JANACONAS (Page 8:445)

JANACONAS, (Hist. mod.) c'est ainsi que l'on nomme dans la nouvelle Espagne un droit que les Indiens soumis aux Espagnols sont obligés de payer pour leur sortie, lorsqu'ils quittent leurs bourgs ou leurs villages.

JANCAM (Page 8:445)

* JANCAM, s. m. (Hist. mod.) petit fourneau [p. 446] de terre à l'usage des Chinois qui s'en servent pour faire le thé & pour cuire le jancam.

JANCOMA (Page 8:446)

JANCOMA, (Géog.) royaume d'Asie, dans les Indes orientales, au royaume de Pégu, dans la partie de la peninsule de l'Inde, qui est au - delà du Gange.

JANÉIRO Rio (Page 8:446)

JANÉIRO Rio, (Géog.) riviere de l'Amérique méridionale sur la côte du Brésil; elle donne son nom à une province ou capitainerie où est St Sébastien. Elle fut découverte par François Villegagnon protestant, en 1515; mais les Portugais s'emparerent du pays en 1558. Le Rio Janéiro que j'ai qualifié de riviere, est plutôt un golfe, puisque l'eau en est salée, & que l'on y trouve des poissons de mer, des requins, des raies, des marsouins, & même jusqu'à des baleines. (D. J.)

JANGOMAS (Page 8:446)

JANGOMAS, s. m. (Botan. exot.) arbre de la côte de Malabar, nommé par C. B. aubius arbor pruno similis, spinosa. Il vient sans culture dans les champs, s'éleve à la hauteur du prunier ordinaire, & est tout hérissé d'épines; sa fleur est blanche; son fruit ressemble à celui du sorbier, jaune quand il est mûr, d'un goût de prune sauvage, stiptique, & acerbe; on l'emploie dans les remedes astringens, pour arrêter le cours de ventre. (D. J.)

JANJA (Page 8:446)

JANJA, (Gèog.) fleuve de la Sibérie septentrionale, qui se jette dans la mer glaciale.

JANICULE (Page 8:446)

JANICULE, (Géog. anc. & Littérat.) montagne ou plutôt colline de la ville de Rome, quoiqu'elle ne soit pas comprise dans le nombre des sept, qui ont fait donner à cette capitale le nom de la ville aux sept montagnes, urbs septicollis.

Le Janicule avoit tiré sa dénomination de Janus qui y demeuroit vis - à - vis du Capitole, lequel étoit alors occupé par Saturne; ils possédoient chacun une petite ville; & quoique ni l'une ni l'autre ne subsistassent plus après la guerre de Troie, Virgile n'a pas laissé d'orner l'Eneïde de cette tradition populaire. Voyez, dit Evandre au héros troyen, ces deux villes dont les murs sont renversés; leurs ruines même vous rappellent le regne de deux anciens monarques; celle - ci fut bâtie par Janus, & celle - là par Saturne: l'une fut nommée Janicule, & l'autre fut appellée Saturnie.

Hoec duo proetereà dis - jectis oppida muris, Relliquias, veterumque vides monimenta virorum, Hanc Janus pater, hanc Saturnus condidit urbem Janiculum huic, illi fuerat Saturnia nomen. AEnéïd. liv. VIII. v. 355.

Cette opposition de deux villes, donna lieu au nom d'Antipolis, dont Pline se sert pour désigner le Janicule. Ancus Martius le joignit à la ville de Rome par un pont qu'il fit bâtir sur le Tibre. Numa Pompilius y fut enterré, selon Denys d'Halicarnasse, Tite - Live, Pline, & Solin. Eusebe dans sa chronique y met aussi la sépulture du poëte Stace; Victoré place au Janicule les jardins de Géta, que le Nardini & le Donati croient avoir été formés près de la porte Septinienne.

On posoit au Janicule un corps - de - garde dans le tems des Comices, & on y montoit la garde pour la sûreté de la ville & de la riviere qui coule au bas. Aujourd'hui cette colline comprend sous elle le Vatican, & se termine à l'église de Santo - Spiritu in Sassia. On l'appelle communément Montorio, à cause de la couleur de son sable qui est jaunâtre: c'est un des endroits de Rome des moins habités.

Pour ce qui regarde le pont du Janicule, que les Romains appelloient pons Janiculensis, Antonin l'avoit rebâti de marbre. Il se rompit par la suite des tems, & demeura dans un triste état de décombres, jusqu'à ce que Sixte IV. en ait construit un autre à la place: c'est de - là que lui vient son nom moderne, ponte Sisto. (D. J.)

JANIPABA (Page 8:446)

JANIPABA, s. m. ganipa, fructu ovato, (Botan. exot.) Plum. espece de génipa du Brésil, & des iles de l'Amérique, dont il est un des plus grands arbres, ressemblant au hêtre; son écorce est grise ou blanche; son bois est moëlleux & fragile; ses rameaux sont revétus de feuilles longues de plus d'un pié, de couleur verte, luisantes, & en forme de langue de boeuf; sa fleur est petite, d'une seule piece, en cloche, approchante de celle du narcisse, blanche, tachetée de jaune en - dedans, répandant une odeur de girofle; son fruit est plus gros qu'une orange, rond, couvert d'une écorce tendre, & cendrée; sa chair solide, jaunâtre, visqueuse, s'amollit en mûrissant, & donne un suc aigrelet, d'un parfum assez agréable: on trouve au milieu de ce fruit, qui est partagé en deux, des semences comprimées, presque orbiculaires; on mange le fruit quand il est mûr; on en tire par expression une liqueur vineuse, qui dans le commencement est astringente & rafraîchissante, mais qui étant gardée, perd son astriction, & devient échauffante. (D. J.)

JANISARKI (Page 8:446)

JANISARKI, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi à Constantinople le basar couvert, où l'on vend les drogues & les toiles. C'est un vaste bâtiment fermé par deux grandes voutes, sous l'une desquelles sont toutes les boutiques de Droguerie, & sous l'autre celles des Marchands de toile. Dictionnaire de Commerce.

JANISSAIRE (Page 8:446)

JANISSAIRE, s. m. (Hist. turq.) soldat d'infanterie turque, qui forme un corps formidable en lui - même, & sur - tout à celui qui le paye.

Les gen - y - céris, c'est - à - dire, nouveaux soldats, que nous nommons janissaires, se montrerent chez les Turcs (quand ils eurent vaincu les Grecs) dans toute leur vigueur, au nombre d'environ 45 mille, conformément à leur établissement, dont nous ignorons l'époque. Quelques historiens prétendent que c'est le sultan Amurath II, fils d'Orcan, qui a donné en 1372, à cette milice déja instituée, la forme qu'on voit subsister encore.

L'officier qui commande cette milice, s'appelle jen - y - céris aghasi; nous disons en françois l'aga des janissaires; & c'est un des premiers officiers de l'empire.

Comme on distingue dans les armées de sa hautesse les troupes d'Europe, & les troupes d'Asie, les janissaires se divisent aussi en janissaires de Constantinople, & janissaires de Damas. Leur paye est depuis deux aspres jusqu'à douze; l'aspre vaut environ six liards de notre monnoie actuelle.

Leur habit est de drap de Salonique, que le grandseigneur leur fait donner toutes les années, le jour de Ramazan. Sous cet habit ils mettent une surveste de drap bleu; ils portent d'ordinaire un bonnet de feutre, qu'ils appellent un zarcola, & un long chaperon de même étoffe qui pend sur les épaules.

Leurs armes sont en tems de guerre un sabre, un mousquet, & un fourniment qui leur pend du côté gauche. Quant à leur nourriture, ce sont les soidats du monde qui ont toûjours été le mieux alimentés; chaque oda de janissaires avoit jadis, & a encore, un pourvoyeur qui lui fournit du mouton, du ris, du beurre, des légumes, & du pain en abondance.

Mais entrons dans quelques détails, qu'on sera peut - être bien - aise de trouver ici, & dont nous avons M. de Tournefort pour garant; les choses à cet égard, n'ont point changé depuis son voyage en Turquie.

Les janissaires vivent honnêtement dans Constantinople; cependant ils sont bien déchus de cette haute estime où étoient leurs prédécesseurs, qui ont tant contribué à l'établissement de l'empire turc - Quelques précautions qu'ayent pris autrefois les em<pb->

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