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JALANS (Page 8:439)
JALANS, s. m. pl. (Arpentage.) ce sont des bâtons droits, longs de cinq à six piés, & unis & planés par un des bouts, qui s'appelle la tête du jalon, & aiguisés par l'autre qu'on fiche en terre. Ils servent à prendre de longs alignemens, & souvent on garnit leurs têtes de cartes, de linge, ou de papier, pour les distinguer de loin dans le nivellement; on les arme d'un carton blanc coupé à l'équerre.
On appelle jalon d'emprunt une mesure portative, qui est la même que la hauteur des jalons qui supportent le niveau, & que l'on présente à tous les jalons d'un alignement, pour les faire butter & décharger. De jalon, on a fait jalonner.
JALOUSIE (Page 8:439)
JALOUSIE, s. f. (Morale.) inquiétude de l'ame, qui la porte à envier la gloire, le bonheur, les talens d'autrui; cette passion est si fort semblable par sa nature & par ses effets, à l'envie dont elle est soeur, qu'elles se confondent ensemble. Il me paroît pourtant que par l'envie, nous ne considérons le bien, qu'en ce qu'un autre en jouit, & que nous le desirons pour nous, au lieu que la jalousie est de notre bien propre, que nous appréhendons de perdre, ou auquel nous craignons qu'un autre ne participe: on envie l'autorité d'autrui, on est jaloux de celle qu'on possede.
La jalousie ne regne pas seulement entre des particuliers, mais entre des nations entieres, chez lesquelles elle éclate quelquefois avec la violence la plus funeste; elle tient à la rivalité de la position, du commerce, des arts, des talens, & de la religion.
Pour ce qui regarde la jalousie en amour, cette fiévre ardente qui dévore les habitans des régions brûlées par les influences du soleil, & qui n'est pas inconnue dans nos climats tempérés, nous croyons qu'elle mérite un article à part. (D. J.)
* La jalousie, dans ce dernier sens, est la disposition ombrageuse d'une personne qui aime, & qui craint que l'objet aimé ne fasse part de son coeur, de ses sentimens, & de tout ce qu'elle prétend lui devoir être reservé, s'allarme de ses moindres démarches, voit dans ses actions les plus indifférentes, des indices certains du malheur qu'elle redoute, vit en soupçons, & fait vivre un autre dans la contrainte & dans le tourment.
Cette passion cruelle & petite marque la défiance de son propre mérite, est un aveu de la supériorité d'un rival, & hâte communément le mal qu'elle appréhende.
Peu d'hommes & peu de femmes sont exempts de la jalousie; les amans délicats craignent de l'avouer, & les époux en rougissent.
C'est sur - tout la folie des vieillards, qui avouent leur insuffisance, & celle des habitans des climats chauds, qui connoissent le tempérament ardent de leurs femmes.
La jalousie écrase les piés des femmes à la Chine, & elle immole leur liberté presque dans toutes les contrées de l'orient.
Jalousie (Page 8:439)
JALOUX (Page 8:439)
JALOUX, adjectif (Grammaire.) celui qui a le
vice de la jalousie. Voyez
JALOUX (Page 8:439)
JALOUX, adj. (Marine.) se dit d'un vaisseau
Vaisseau jaloux, se dit aussi d'un vaisseau qui a le côté foible. (Z)
JAM ou JEM (Page 8:439)
* JAM ou JEM, (Hist. mod.) la troisieme partie du cycle duodénaire des Cathaïens & des Turcs orientaux. Ce cycle comprend les vingt - quatre heures du jour & de la nuit. Ils ont un autre cycle de douze ans dont le jam ou jem est aussi la troisieme partie. Jam ou jem signifie léopard. Les autres parties du cycle portent chacune le nom d'un animal. D'Herbelot, Biblioth. orientale.
JAMA (Page 8:439)
JAMA, (Géog.) ville de l'empire russien, sur la riviere de même nom, dans l'Ingrie, à deux milles géographiques, N. E. de Narva. Longitude 47. lat. 59. 15. (D. J.)
JAMACARU (Page 8:439)
* JAMACARU, s. m. (Hist. nat. Bot.) il y a en Amérique plusieurs especes de figuiers sous ce nom. Ray en compte six, toutes rafraichissantes, à l'exception de la semence qui est astringente & dessicative. La gomme, le fruit, la feuille & la racine en est conseillée dans les fievres, de quelque maniere qu'on en use. Dictionnaire de Trévoux.
JAMACAII (Page 8:439)
JAMACAII, s. m. (Ornith. exot.) oiseau très - joli du Brésil, & de la grosseur d'une alouette. Son bec est un peu courbé en bas; sa jolie petite tête est noire, ainsi que son gosier. Le dessus du cou, la poitrine, & le ventre sont jaunes; ses aîles sont noires, & ont chacune une grande moucheture blanche; sa queue qui égale en longueur celle de nos hochequeues, est toute noire; ses jambes & ses piés sont rembrunis. Margrave Hist. Brasil. (D. J.)
JAMAGOROD (Page 8:439)
JAMAGOROD, (Géogr.) place importante & forteresse de l'Ingrie, vers la Finlande, sur la riviere de Laga, à trois milles de Narva; elle a été prise en 1703 par les Russes sur les Suédois.
JAMAIQUE (Page 8:439)
JAMAIQUE, s. f. la, (Géog.) grande île de l'Amérique septentrionale, découverte par Christophe Colomb, en 1494. Elle est à 15 lieues de Cuba, à 20 lieues de Saint - Domingue, à 116 de Porto - bel<-> 10 & à 114 de Carthagène.
Sa figure tient un peu de l'ovale; c'est un sommet continu de hautes montagnes, courant de l'E. à l'O. remplies de sources fraîches, qui fournissent l'île de rivieres agréables & utiles; cette île a 20 lieues de large du N. au S. 50 de long de l'E. à l'O. & 150 de circuit.
Le terroir s'y trouve d'une fertilité admirable en tout ce qui est nécessaire à la vie. Les rivieres & la mer sont fort poissonneuses; la verdure y est perpétuelle, l'air sain, & les jours & les nuits y sont à peu - près d'égale longueur pendant tout le cours de l'année. Elle a plusieurs bons ports, baies & havres, un nombre incroyable d'oiseaux sauvages, des plantes très - curieuses, peu d'animaux mal - faisans, excepté l'alligador, qui même attaque rarement les hommes.
Toute l'histoire naturelle de cette île a été donnée en Anglois par le chevalier Hans - Sloane, qui y a long - tems séjourné. Son ouvrage qu'il fit imprimer à ses dépens, forme deux volumes in - folio, pleins de tailles - douces. Le premier volume parut à Londres en 1707, & le second en 1725; cet ouvrage vaut une dixaine de guinées, & l'on ne le trouve que dans des ventes de bibliotheques de curieux.
L'Amiral Pen, sous le regne de Cromwell, prit la Jamaïque sur les Espagnols en 1655; depuis ce tems - là elle est restée aux Anglois, qui l'ont soigneusement cultivée, & l'ont rendue une des plus florissantes plantations du monde. On y compte aujour<pb-> [p. 440]
Cette île produit du sucre, du cacao, de l'indigo,
du coton, du tabac, des écailles de tortues,
dont on fait de fort beaux ouvrages en Angleterre;
les cuirs, le bois pour la teinture, le sel, le gingembre;
le piment, & autres épiceries: les drogues,
comme le gayac, les racines de squine, la
salsepareille, la casse, entrent encore dans le commerce
des habitans. Long. selon Harvis, 301
JAMA - JURI (Page 8:440)
JAMA - JURI, s. m. (Hist. nat. Bot.) espece de lis ainsi nommé par les habitans du Japon; elle a beaucoup de ressemblance avec celle qu'ils nomment kanako - juri, excepté que ses feuilles sont minces & plus longues, & la semence très - dure; elle croît sur les montagnes. Voyez éphémérid. nat. curios. décur. II anno 8. obs. 191.
JAMAIS (Page 8:440)
JAMAIS, adv. de tems. (Gramm.) Il se dit par négation de tous les périodes de la durée, du passé, du présent, de l'avenir. Il est impossible que l'ordre de la nature soit jamais suspendu. De quelque phénomene que les tems passés ayent été témoins, & quelque phénomene qui frappe les yeux des hommes à venir, il a la raison de son existence, de sa durée, & de toutes ses circonstances dans l'enchaînement universel des causes qui comprend l'homme, ainsi que tous les autres êtres sensibles, ou non.
JAMBA (Page 8:440)
JAMBA, (Géog.) petit royaume de l'Indoustan, sur le Gange, qui le traverse du N. au S. On n'y connoît qu'une seule ville du même nom. (D. J.)
JAMBAGE (Page 8:440)
JAMBAGE, s. m. (Maçonnerie.) se dit d'un pilier entre deux arcades. Toutes sortes de jambages, piliers quarrés, & pié - droits, sont appellés orthostatoe par Vitruve.
Jambages (Page 8:440)
Les Tourneurs appellent les jambages d'un tour
deux grosses pieces de bois d'équarrissage posées à
plomb sur des semelles, & assujetties par les côtés
avec des liens en contre - fiches; dans ces deux jambages sont emboîtées les deux autres longues pieces
de bois paralleles à l'horison, & appellées les jumelles, entre lesquelles sont placées les poupées.
Voyez
Jambage (Page 8:440)
Il y a deux sortes de jambages, des jambages obliques
droits, des jambages obliques gauches. Voyez
le volume des
JAMBE (Page 8:440)
JAMBE la, s. f. (Anat. Chir. Médec. Orthoped.)
en grec
Continuons la description générale de la jambe, ensuite nous parlerons des principaux accidens, & des défauts auxquels cette partie est exposée; la Chirurgie, la Medecine, & l'Orthopédie, s'unissent pour y porter une main secourable.
La premiere chose qui frappe nos yeux dans l'administration anatomique de la jambe, c'est la forte
Les mouvemens de flexion, d'extension, de demi - rotation de la jambe, s'exécutent par l'action de plusieurs muscles: on en fixe ordinairement le nombre à celui de dix, qui sont; 1°. le droit antérieur, ou grêle antérieur; 2°. le vaste externe; 3°. le vaste interne; 4°. le crural; 5°. le couturier; 6°. le droit interne, ou grêle interne; 7°. le biceps; 8°. le demi nerveux; 9°. le demi membraneux; 10°. le poplité. Quelques - uns y joignent le fascia - lata; on peut lire les articles particuliers de chacun de ces muscles, car nous ne parlerons ici que de leurs usages en général.
On attribue communément l'extension de la jambe, à l'action du droit antérieur, des deux vastes & du crural; l'on regarde le biceps, le demi nerveux, le grêle interne, le couturier, & le poplité, comme fléchisseurs. L'on croit que les mouvemens de demi - rotation que fait la jambe à - demi fléchie, dépendent uniquement de l'action alternative du biceps & du poplité, le biceps tournant la jambe de devant en - dehors, & le poplité la tournant de devant en - dedans.
Mais si l'on considere attentivement les attaches de presque tous les muscles de la jambe, & leur direction, on évitera de borner leur action aux simples fonctions qu'on vient de rapporter. En effet, il paroît que le grêle antérieur, par exemple, vû son attache à l'os des îles, peut fléchir la cuisse, indépendamment de son usage pour l'extension de la jambe. Le muscle couturier, outre la flexion de la jambe, à laquelle il contribue, sert encore sûrement à faire la rotation de la cuisse de devant en - dehors, soit qu'elle soit étendue ou flechie; il fait croiser cette jambe avec l'autre, on le voit dans les tailleurs d'habits, lorsqu'ils travaillent étant assis.
La plûpart des autres muscles, comme le fascialata, sont communs à la cuisse & à la jambe, qu'ils meuvent l'une sur l'autre, les élevent, ou les éloignent. Ils ne sont pas même les seuls moteurs de la jambe sur la cuisse, & de la cuisse sur la jambe; car ces mouvemens réciproques peuvent encore s'exécuter par les muscles jumeaux, dont l'on borne le service à l'extension du pié.
De plus, quelques - uns des muscles de la jambe, comme le grêle antérieur, le couturier, le grêle interne, le demi nerveux, & le demi - membraneux, meuvent encore la cuisse sur le bassin, & le bassin sur la cuisse.
En un mot, presque tous les muscles de la jambe sont auxiliaires les uns des autres, & à peine y en a - t - il un, qui, outre son usage principal, ne concoure à d'autres fonctions particulieres.
Remarquez enfin, que tous ces muscles sont très longs, & situés les uns près des autres, ce qui produit la multiplication de leurs usages. Il n'y a que le poplité qui soit un petit muscle; il est même comme hors de rang, étant placé au - dessus de la cuisse.
Parlons maintenant des principales difformités,
auxquelles les jambes sont exposées, car nous n'avons
rien à dire de nouveau sur les arteres, les veines,
& les nerfs de cette partie; on en a déja fait
mention à l'article
Quelques enfans viennent au monde avec les
jambes tortues, mais le plus souvent ils ne contractent
cette difformité que par la faute des nourrices
qui les ont mal soignés, mal emmaillottés, ou qui
les ont fait marcher trop - tôt; de - là, les uns ont le
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