ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les figures 4 & 5 offrent en profil & en coupe la pompe de bois T & V fig. 4 & 5. des plus simples dont on se serve; on la nomme hollandoise, étant très en usage dans ces pays; on l'emploie dans les vaisseaux, dans les jardins, & il n'y a pas une maison en Hollande qui n'en ait plusieurs; c'est un tuyau d'aulne ou d'orme creusé, au bas duquel, à la distance de six à sept pouces, est un clapet X (fig. 5.) au dessous duquel on perce plusieurs trous qui trempent dans l'eau; il y a une tringle de bois Y, dont un bout est attaché à l'anse Z d'un piston avec son clapet; l'autre bout tient à la bascule de bois a a attachée au tuyau par un étrier de bois en fourchette avec un boulon, &c. L'eau tombe par une gargouille b dans une auge de pierre ou autre endroit destiné.

Le moteur ou la puissance appliquée à la poignée N. fig. 1. ou au bout du levier, &c. fait jouer le levier M & N, dont le bras O N est de trente pouces, & l'autre O M n'a que cinq pouces; ainsi on voit que la puissance est la sixieme partie du poids, ou comme 1 est à 6.

La pompe pour les incendies. Cette pompe A est pareille à celle que l'on trouve dans les Pays Bas; on en voit ici la coupe A, figure premiere & le plan B, figure 2. Ce plan est quarré & est composé d'un bac partagé en trois parties par deux cloisons CC percees en D de plusieurs trous, pour que l'eau versée dans les réservoirs C C parvienne pure au retranchement du milieu D, fig. 2. par le moyen du jeu des deux pompes foulantes E E qui sont à ses côtés, dont l'eau se communique par les deux passages F & G qui s'ouvrent & se ferment alternativement par des clapets; l'eau venant plus fortement par les deux pistons, surmonte le trou H, & se réunit vers le sommet du récipient où l'air se trouve de plus en plus condensé; l'eau est refoulée sans interruption, & lancée continuellement avec une vîtesse qui est presque toûjours la même.

Fig. 3. La figure 3 expose un boyau de cuir L M qui s'ajuste avec une boëte de cuivre au trou H, & l'eau y est refoulée pour être dirigée avec vîtesse par un ajutage N dans les endroits embrasés.

Fg. 4. On voit dans la quatrieme figure l'élévation de la même pompe composée d'ure caisse de cuivre rouge, de trois piés de large, sur deux piés & demi de haut, surmontée d'un chapiteau arrêté par des vis, portant l'axe d'un balancier dont les extrémités sont faites en fourches, afin de pouvoir y enfiler une poignée assez longue pour que cinq ou six personnes puissent agir de front; il y a une ouverture O saillante de quelques pouces en forme de tuyau, pour y loger le bout H du tuyau de cuir qui porte l'eau à sa destination. (K)

Hydraulique (Page 8:367)

Hydraulique, (Chimie.) c'est le nom que M. le comte de la Garaye donne à l'art d'extraire toutes les parties efficaces des mixles, sans feu, & par le moyen d'un dissolvant général, commun, simple, doux & homogene, savoir l'eau pure.

L'unique moyen de cette nouvelle chimie, pour la qualifier comme son inventeur, est l'infusion ordinairement aidée d'agitation des matieres, qu'il appelle peu exactement trituration.

Il place les corps dont il se propose d'extraire les principes efficaces dans des pots de verre, de fayence, ou de bonne terre cuite & non - vernissée, élevés de bord, dont le ventre est renflé & l'ouverture assez étrcite; il verse sur ces corps une quantité d'eau froide ou tiéde, déterminée d'une façon assez vague, mais très - considérable par proportion à la quantité de matiere employée, vingt - quatre livres d'eau, par exemple, pour demi - livre de quinquina; les matieres & le dissolvant remplissent le pot environ aux deux tiers. On introduit dans ce pot un moussoir qui porte à sa partie supérieure une petite poulie ou crenelure circulaire, dans laquelle s'ajuste une corde appliquée d'autre part à une grande roue horisontale à rainures, comme celle du lapidaire, bien fixée sur son axe, qui, en tournant, fait mouvoir rapidement le moussoir par le même méchanisme que celui de la roue du cordier. Le moussoir doit parvenir jusqu'à un pouce près du fond du vaisseau. On ferme le vaisseau ou avec un couvercle brisé dans lequel il y a un trou pour passer le moussoir, ou avec des vessies mouillées pour empêcher que la mousse qui s'éleve pendant l'opération ne se répande, & qu'il ne tombe des ordures dans le vaisseau. Tout étant ainsi disposé, on triture, ou on fait jouer le moussoir pendant plus ou moins de tems, selon le tissu des matieres, & selon qu'on se propose d'obtenir seulement le principe le plus soluble, ou au contraire d'épuiser la matiere; car on peut par cette trituration épuiser certaines matieres, du - moins jusqu'à les rendre insipides. M. le C. D. L. G. emploie communément depuis six jusqu'à vingt - quatre heures; il filtre son infusion àtravers des toiles claires & de grosses étoffes de laine, on la laisse éclaircir par le repos pendant une nuit en été, & pendant vingt - quatre heures en hiver; il la fait évaporer ensuite sur des assiettes de fayence à la chaleur du soleil, ou à celle du bain de vapeurs: il rejette comme inutile un sédiment qui se précipite lorsque la liqueur est évaporée à peu - près à moitié; la liqueur décantée & évaporée sur une autre assiette, donne le produit le plus parfait.

M. le C. D. L. G. traite par ce procédé les végétaux, les animaux & les minéraux.

Les prétentions de certains chimistes sur les sels métalliques sont trop justement contestées, pour que celles de M. de la Garaye sur les produits retirés de ces substances par sa méthode, ne restent encore au moins au rang des problemes chimiques, & ne méritent un examen ultérieur de la part des maîtres de l'art. La trituration des substances minérales salines en opere bien réellement la dissolution parfaite, mais il ne faut pas tant de mystere pour dissoudre le vitriol ou l'alun par exemple. La crême de tartre & le verre d'antimoine, long - tems triturés ensemble & à grande eau, doivent se combiner en partie sous la forme de tartre stibié, mais c'est un moyen très long & très - inutile de composer ce remede; la longue trituration du soufre peut être un moyen d'obtenir des connoissances nouvelles sur ce corps devenu si intéressant, par la théorie simple & lumineuse que Stahl a donné de sa mixtion. Mais certainement rien n'est moins démontré par les expériences de M. le C. D. L. G. que son sel de soufre.

La trituration avec l'eau n'extrait des viperes & de la corne de cerf, que M. le C. D. L. G. a donnés seuls pour exemple, qu'une subsistance gélatineuse qui, dessechée sur les assiettes, approche de l'état de colle, ou des tablettes de viande ou de bouillon, voyez Aliment, & qui ne fournissant aucune des commodités de cette derniere préparation, n'est qu'un présent très - inutile de la trituration; & certainement plus improprement encore qualifié du titre de sel que les extraits métalliques.

Mais les produits de la trituration exécutée sur les minéraux & sur les animaux, sont à peine connus; les expériences de M. le C. D. L. G. n'ont pas même été répétées, du - moins dans la vûe de les employer à la préparation de nouveaux remedes. On a regardé avec raison cette partie des travaux de l'auteur comme dûe à l'opinion qu'il a conçue de l'universalité de sa méthode, de son dissolvant, de sa nouvelle chimie. Les manoeuvres les plus particulieres nées hors du sein des arts, ou renouvellées, ou [p. 368] appliquées à quelque usage nouveau, paroissent toûjours à des auteurs sans principes devoir changer la face de l'art auquel elles tiennent, devoir suppléer à toutes les anciennes ressources, en un mot, créer un art nouveau. Les sels essentiels de la Garaye, qui ont été distribués dans le public & qui sont au nombre des médicamens des nouvelles pharmacopées, sont retirés des végétaux. Pour peu qu'on soit versé dans les connoissances chimiques, on s'appercevra sur le champ que ces prétendus sels essentiels ne sont précisément & à la lettre que des extraits. C'est ainsi que les qualifie avec raison M. Geoffroy le cadet, dans un Mémoire qu'il a composé sur ce sujet, qui se trouve parmi ceux de l'académie, de ces dernieres années, & à la fin de la chimie hydraulique, imprimée à Paris chez Coignard 1745. Le résumé du jugement de M. Geoffroy sur cette préparation pharmaceutique, qu'il donne lui - même à la fin de son mémoire est celui - ci: « Le sel essentiel, préparé selon la méthode de M. le comte de la Garaye, n'est point un sel essentiel, mais un extrait sec & bien fait, & on peut avoir par infusion ...... des extraits aussi sûrs & aussi parfaits que par sa machine ». En effet, l'infusion ménagée par les gens de l'art est bien plus efficace, n'est ni si embarrassante, ni si dispendieuse que la trituration, & elle fournit des remedes qui retiennent les vertus des substances dont ils sont retirés tout aussi peu altérées, qu'elles le sont dans les remedes préparés par la trituration. Au reste, il ne faut pas oublier qu'on ne peut obtenir ni par l'une, ni par l'autre méthode, que les substances végétales solubles par l'eau; que c'est une prétention chimérique de vouloir en retirer par ce menstrue les parties résineuses & huileuses, les soufres, comme s'exprime M. le C. D. L. G. & par conséquent tous les principes medicamenteux des végétaux. (b)

HYDRE de Lerne (Page 8:368)

HYDRE de Lerne, (Mythol.) monstre épouvantable, né de Typhon & d'Echidne, dit Hésiode.

Parmi les fameux travaux d'Hercule, la fable nous vante la défaite de l'hydre, ce serpent monstrueux qui faisoit un ravage épouvantable dans les campagnes, & sur les troupeaux des marais de Lerne. Les poëtes ont feint qu'il avoit un grand nombre de têtes, & qu'on n'en avoit pas plûtôt coupé une, qu'il en renaissoit plusieurs autres; Hercule, ajoûtent - ils, pour tarir la source de cette fécondité, ne trouva pas d'autres moyens que d'appliquer le feu à chaque tête qu'il abattoit.

Cette hydre à plusieurs têtes, suivant nos Mythologues, n'étoit autre chose qu'une multitude de serpens, qui infectoient les marais de Lerne proche de Mycène, & qui sembloient multiplier à mesure qu'on les détruisoit. Hercule, avec l'aide de quelques - uns de ses compagnons, en purgea le pays, en mettant le feu aux roseaux du marais qui étoit la retraite de ces reptiles; ensuite il dessecha ce marais par des canaux qui faciliterent l'écoulement de eaux, & rendirent le terrein d'un bon rapport. (D. J.)

HYDRÉLEON (Page 8:368)

* HYDRÉLEON, s. m. (Pharm.) huile commune & eau battues ensemble. Ce medicament pris par la bouche, excite le vomissement, est topique; il est anodin & suppuratif.

HYDRENTEROCELE (Page 8:368)

HYDRENTEROCELE, s. f. terme de Chirurgie, hernie ou tumeur occasionnée par la descente des intestins avec des eaux dans le scrotum. Voyez Hernie. Ce mot est composé d'UDWR, eau; ENTERON, intestin; & KHLH, tumeur.

C'est une maladie compliquée: l'hernie doit être réduite & contenue par un brayer, l'hydrocele doit être traitée à part: dans un cas pareil, s'il s'agissoit de faire la ponction avec le trocart, le chirurgien ne pourroit apporter trop d'attention pour éviter la piqûre du sac herniaire & celle du testicule. Voyez Hydrocele. (Y)

HYDRIA (Page 8:368)

HYDRIA, (Antiq.) vase percé de tous côtés, qui représentoit le dieu des eaux chez les anciens Egyptiens. Les prêtres le remplissoient d'eau à certains jours, l'ornoient avec magnificence, & le posoient ensuite sur une espece de théatre public: alors, dit Vitruve, tout le monde se prosternoit devant le vase, les mains élevées vers le ciel, & rendoit grace aux dieux des biens que cet élément leur procuroit; mais cette cérémonie étoit nécessaire chez un peuple, dont l'eau coupée par une infinité de canaux faisoit la richesse, dont le Nil fertilisoit les terres, & dont Canope étoit un des principaux dieux. Voyez Canope. (D. J.)

HYDRIEPHORES (Page 8:368)

HYDRIEPHORES, s. f. pl. (Antiq. greq.) U(\DRIAFORAI, nom qu'on donnoit chez les Athéniens aux femmes des étrangers qui résidoient à Athènes; on les appella de ce nom, comme étant obligées de porter des cruches d'eau dans la procession des Panathénées. Voyez Potter, Archoeol. groec. t. I. p. 56. & 421. Ce mot est composé de U(\DWR, eau, & FERW, je porte. (D. J.)

HYDRINUS LAPIS (Page 8:368)

HYDRINUS LAPIS, (Hist. nat.) quelques auteurs se sont servi de ce nom, pour désigner la pierre de serpent, ou l'ophite.

HYDROBELE (Page 8:368)

HYDROBELE, s. f. terme de Chirurgie, tuméfaction de la sur - peau du scrotum, causée par des humeurs aqueuses. C'est une oedeme des bourses qui rend la peau lisse & luisante; l'impression du doigt reste sur la tumeur pour peu qu'on l'y appuie. La verge devient souvent oedémateuse par le progrès de l'infiltration, & alors elle représente une colone torse.

Cette maladie est assez familiere aux enfans nouveaux - nés, & elle cede ordinairement à l'application des remedes astringens ou discussifs. Les compresses trempées dans le vin rouge, chaud, dans lequel on a fait bouillir des roses de Provins: l'eau de chaux simple, ou animée d'un peu d'eau de - vie, suffisent pour résoudre la tumeur aqueuse superficielle du scrotum; le cataplasme de têtes de poreaux cuites dans le vin blanc, est un remede éprouvé dans ces sortes de cas. Dans les adultes où l'hydrobele est un symptome & un accident de l'hydropisie ascite, ou une maladie essentielle causée par la difficulté du cours de sang dans des parties assez éloignées du grand torrent de la circulation, les remedes que nous venons d'indiquer ne suffisent pas; il faut faire de légeres mouchetures à la sur - peau, pour procurer le dégorgement des partics tuméfiées; on applique ensuite sur la partie des compresses trempées dans l'eau - de - vie camphrée tiede. Ces mouchetures doivent être faites avec art, pour prévenir la gangrene qui n'est que trop souvent la suite des scarifications faites sans méthode sur des parties oedémateuses. Voyez OEdeme & Moucheture. (Y)

HYDROCARDIE (Page 8:368)

HYDROCARDIE, s. f. terme de Chirurgie, employé par Fabrice de Hilden, fameux chirurgien, pour désigner l'épanchement d'une humeur séreuse, sanieuse ou purulente dans le péricarde: dans l'exactitude étymologique, l'hydrocardie est l'hydropisie du péricarde; maladie dont M. Senac a parlé savament dans son Traité des maladies du coeur. Le péricarde est sujet à l'hydropisie; cette maladie, suivant cet auteur, est fréquente, difficile à connoître, & plus difficile à guérir.

Les obstacles que trouve l'eau du péricarde à rentrer dans les voies de la circulation, seront les causes de l'hydropisie du péricarde. Les maladies du médiastin, du poumon & du coeur, sont des causes particulieres qui déterminent une plus abondante filtration de l'humeur du péricarde, & le défaut de résorbtion de cette humeur, soit par le dérangement qui arrive dans les pores absorbans,

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