ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

HOCA ou HOCCA (Page 8:242)

HOCA ou HOCCA, s. m. (Jeux.) comme l'écrit M. de la Mare, jeu de hazard fort inégal, & tenu par un banquier à tous venans.

Ce jeu s'exécute au moyen d'un grand tableau divisé par raies, en 30 numeros qui sont gravés dans des quarrés; sur l'un ou plusieurs de ces numeros, celui qui joue contre le banquier met la somme qu'il veut hazarder; pour décider son gain ou sa perte, on a un sac contenant 30 boules marquées intérieurement des mêmes numeros, que ceux qui sont gravés sur les quarrés du tableau; on mêle & on secoue ces boules dans le sac autant qu'il est possible; ensuite un de ceux des joueurs qui ont mis au jeu (& cent personnes pourroient y mettre en même tems) tire une des boules du sac, l'ouvre, annonce & montre le numero; si celui qui est pareil sur le quarré du tableau est couvert de quelque somme, le banquier est obligé de payer vingt - huit fois cette somme, de sorte, par exemple, que s'il y a un louis sur ce numero, il en paye vingt - huit; mais tout ce qui est couché sur les autres numeros, est perdu pour les joueurs, & appartient au banquier; il a d'ailleurs pour lui, & c'est - là l'objet important, deux des numeros de profit, parce qu'il y a trente numeros sur lesquels on met indifféremment, & il n'en paye que vingt - huit à ceux que le hazard favorise.

Ce jeu si prodigieusement défavorable aux joueurs, qui n'ont à chaque moment que vingt huit chances contre trente, causa tant de pertes & de desordres à Rome dans le dernier siecle, que le pape fut obligé de le prohiber & de chasser tous les banquiers de ses états. Les Italiens, que le cardinal Mazarin avoit amenés avec lui en France, obtinrent du Roi la permission de tenir le jeu de hoca à Paris, & en conséquence y ruinerent quantité de particuliers. Alors le Parlement sévit contre les banquiers, & défendit ce jeu par des arrêts très - séveres. M. de la Mare en parle dans son Traité de police, où il produit deux de ces arrêts; car on ne vint pas toutd'un - coup à bout d'extirper cette fripponnerie dans les maisons des particuliers; enfin elle a cedé sa place à d'autres. (D. J.)

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.