ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"356"> nie de tous côtés, percée dans son centre pour mettre un manche de la hauteur qu'on le juge à propos.

HUREPOIX le (Page 8:356)

HUREPOIX le, pagus Huripensis, (Géog.) petite contrée du gouvernement de l'île de France, dont les lieux principaux sont Corbeil, Montlhery, Châtres, la Ferté - Alais & Palaiseau. Il est inutile de disputer sur ses limites & sur celles du Gâtinois, pourvû qu'on soit assûré qu'elle est du gouvernement de l'île de France. (D. J.)

HURLEMENT (Page 8:356)

HURLEMENT, s. m. (Gram.) cri du loup. Voyez Hurler.

HURLER (Page 8:356)

HURLER, v. neut. (Gram.) il se dit proprement du cri du loup, d'où on l'a transporté à l'homme & aux autres animaux, lorsque, dans la colere, la douleur ou quelqu'autre passion, ils poussent des cris violens & effroyables, qu'on appelle alors des hurlemens.

HURMON (Page 8:356)

HURMON, (Géog.) petite ville de Perse, dont le territoire abonde en dattes, & où les chaleurs sont excessives. Long. selon Tavernier, 85d. 15'. latit. 32. 30. (D. J.)

HURONS lac des (Page 8:356)

HURONS lac des, (Géog.) le lac des Hurons communique au sud avec le lac Erié, dans lequel il s'étend du sud au nord depuis le 43d. jusques au 45. 30'. de latit. septentrionale & de l'est à l'ouest, entre les 293 & 299d. de long. on lui donne ordinairement 350 lieues de circuit de pointe en pointe. Une si grande étendue n'est, dit - on, peuplée sur les bords que de deux villages; notre imagination ne peut se faire à de si prodigieux deserts. (D. J.)

HURONS les (Page 8:356)

HURONS les, (Géog.) peuple sauvage de l'Amérique dans la nouvelle France. Ils ont le lac Erié au S. le lac des Hurons à l'O, & le lac Ontario à l'E. Le pays est étendu, fertile & desert, l'air y est sain, & les forêts remplies de cédres; le nom de Huron est de la façon des François, leur vrai nom est Yendat.

La langue de ces sauvages est gutturale & très pauvre, parce qu'ils n'ont connoissance que d'un très petit nombre de choses. Comme chaque nation du Canada, ainsi chaque tribu & chaque bourgade de Hurons porte le nom d'un animal, apparement parce que tous ces barbares sont persuadés que les hommes viennent des animaux.

La nation huronne s'appelle la nation du porcépic selon les uns, du chevreuil selon les autres. Cette nation miserable & réduite à rien par les guerres contre les Iroquois, a un chef héréditaire, qui n'est jamais le fils du prédécesseur, mais celui de sa plus proche parente; car c'est par les meres qu'on regle la succession. Les femmes ont la principale autorité; tout se fait en leur nom, & les chefs ne sont, pour ainsi dire, que leurs vicaires. Si le chef héréditaire est trop jeune, elles lui donnent un régent; & le mineur ne peut être chef de guerre, qu'il n'ait fait quelque action d'éclat, c'est - à - dire qu'il n'ait tué quelques ennemis. (D. J.)

HUSCANAOUIMENT (Page 8:356)

HUSCANAOUIMENT, s. m. (Hist. mod. superstition.) espece d'initiation ou de cérémonie superstition que les sauvages de la Virginie pratiquent sur les jeunes gens de leur pays, lorsqu'ils sont parvenus à l'âge de 15 ans; & sans laquelle ils ne sont point admis au nombre des braves dans la nation. Cette cérémonie consiste à choisir les jeunes gens qui se sont le plus distingués à la chasse par leur adresse & leur agilité; on les confine pendant un certain tems dans les forêts, où ils n'ont communication avec personne, & ne prennent pour toute nourriture qu'une décoction de racines, qui ont la propriété de troubler le cerveau; ce breuvage se nomme ouisoccan, il les jette dans une folie qui dure dix - huit ou vingt jours, au bout desquels on les promene dans les différentes bourgades, où ils sont obligés de paroître avoir totalement oublié le passé & d'affecter d'être sourds, muets & insensibles, sous peine d'être huscanoués de nouveau. Plusieurs de ces jeunes gens meurent dans cette pénible épreuve ou cérémonie, qui a pour objet de débarrasser la jeunesse des impressions de l'enfance, & de la rendre propre aux choses qui conviennent à l'âge viril.

HUSIATINOW (Page 8:356)

HUSIATINOW, (Géog.) ville de Pologne, dans la province de Podolio.

HUSO (Page 8:356)

HUSO, s. m. (Hist. nat.) grand poisson qui se trouve dans le Danube en Hongrie; il a quelquefois 18 à 20 piés de longueur, & pese jusqu'à 3 ou 4 quintaux; il ressemble à l'éturgeon. Il est très - bon à manger. Il remonte le Danube, & vient du palus Méotide; on le pêche à Bude & à Comorre: on le nomme en latin antacoeus. Voyez Brukmann, epistol. itni. cent. I. epist. 99.

Suivant M. Zimmermann, le huso est un poisson de mer cétacé, il n'a ni écaille, ni os; ses yeux sont petits, & sa gueule fort large. On prétend que sa chair du côté du dos a le goût de la viande de boeuf. Il vit aussi dans l'eau douce, & l'on en pêche dans le Wolga. Cet auteur dit que ce poisson ressemble beaucoup au cachalot. C'est avec sa tête, sa queue, sa peau & sa vessie qu'on fait en Russie la colle de poisson ou l'ichtyocolle. On fait bouillir ces parties, on passe ensuite la liqueur par une chausse, on la fait évaporer jusqu'à ce qu'elle ait la consistence de la bouillie, on la verse alors sur des planches unies & frottées avec de la graisse; & quand la matiere est refroidie, on la roule comme du parchemin, & on la fait sécher. Ce poisson s'appelle haus en allemand. Voyez Zimmermann, Chimie. ( - )

HUSSARDS les (Page 8:356)

HUSSARDS les, s. m. (Art milit.) sont une espece de milice à cheval en Hongrie & en Pologne, qu'on oppose à la cavalerie ottomane. Ils sont connus dans les troupes de France de puis 1692.

Les armes des hussards sont un grand sabre recourbé, ou un autre tout droit & fort large attaché à la ceinture avec des anneaux & des courroies. C'est pour sabrer à droite & à gauche, & pour frapper de haut en bas. Quelques - uns ont une épée outre leur sabre, longue & menue qu'ils ne portent pas à leur côté. Ils la mettent le long du cheval depuis le poitrail jusqu'à la croupe, au défaut de la selle, & en piquant panché sur la tête du cheval. Ils s'en servent pour embrocher les ennemis. Je me sers de ce terme, parce que cette épée est une espece de broche. Quand ils en usent, ils l'appuient sur le genou; ils ont encore des pistolets & une carabine, & de très - grandes gibecieres en bandouliere, en forme de havresac. Ils ne se servent pas si communément en France de cette broche, mais c'est une de leurs armes dans les troupes de l'empereur; on appelle cette arme penseretesche ou palache; elle a cinq piés de long. Leur maniere la plus ordinaire de combattre, est d'envelopper l'ennemi, de l'effrayer par leurs cris & leurs divers mouvemens. Comme ils sont fort adroits à manier leurs chevaux qui sont de petite taille, qu'ils ont les etriers fort courts, & les éperons près des flancs du cheval, ils les forcent à courir plus vîte que la grosse cavalerie. Ils s'élevent au - dessus de leurs selles, & sont dangereux, sur - tout contre les fuyards. Ils se rallient très - aisément, & passent un défilé avec beaucoup de vîtesse. Ce qui rend leurs chevaux encore plus vîtes, c'est que n'ayant que des bridons, ils en ont la respiration plus libre, & pâturent à la moindre alte sans débrider. Quand ils font alte après quelque course vive, ils tirent les oreilles & la queue à leurs chevaux pour les délasser. Leurs selles sont d'un bois fort léger, & courtes avec deux arçons également relevés devant comme derriere: au lieu des anneaux, ce sont des tresses de grosse ficelle; elles [p. 357] sont posées sur de bonnes couvertures en plusieurs doubles, qui leur servent pour se coucher & couvrir leurs chevaux: le dessus des selles sont des peaux avec leur poil, qui couvrent leurs pistolets aussi - bien que leurs housses. Ces peaux vont depuis le poitrail du cheval jusqu'à la queue & aux jarrets, & tombent en pointe sur les cuisses.

Leurs trompettes sont fort petites, & n'ont guere plus de son que les cors des postillons; leurs étendarts sont en pointe. Et dans les armées de France, ils sont d'ordinaire parsemés de fleurs - de - lis: leurs housses sont de même; & pour être moins connus dans le pays ennemi, ils les roulent sur la croupe de leurs chevaux, & plient leurs étendarts. Leur maniere de camper n'est pas réguliere; ils s'attachent à la commodité, & s'embarrassent peu du fourrage, parce qu'ils ne restent pas dans le camp: ils ont très peu d'équipage, parce que leurs chevaux sont fort petits, & souvent en course. Leur discipline est exacte, la subordination grande, & les châtimens rudes. Le plus ordinaire est le bastonnade sur le dos & sur le derriere, d'un nombre de coups marqués. On se sert utilement de cette milice dans les partis pour aller à la découverte, & à l'avant & à l'arrieregarde pour couvrir un fourrage, parce que c'est une troupe fort légere pour les courses; mais ils ne peuvent tenir contre des escadrons en ordre de bataille.

L'habillement des hussards est tout different de celui des autres troupes. Ils ont une espece de pourpoint ou de veste qui ne va qu'à la ceinture; les manches en sont fort étroites, & retroussées avec un bouton: ils ont une grande culote en pantalon, c'est - à - dire qu'elle tient au bas des chausses: ils ont des bottines jusqu'aux genoux sans genouillieres, & qui tiennent aux souliers qui sont arrondis avec de petits talons; il y en a qui ont des talons de fer. Les chemises des soldats sont fort courtes, & ils en changent rarement; c'est pourquoi plusieurs en ont de toile de coton bleue: leurs manteaux ne sont guere plus longs que leurs pourpoints; ils les mettent du côté que vient la pluie: leurs bonnets sont longs, & ils les bordent de peaux; la plus grande partie a la tête rasée, & ne laisse qu'un petit toupet de cheveux du côté droit.

Les officiers sont plus proprement habillés, chacun selon son goût & sa dignité; ils sont même magnifiques en habillemens, en armes, en peaux, en harnois, en fourrures; il ornent leurs bonnets de belles aigrettes: il y en a qui ont quelques lames de vermillon d'argent qui se plaquent du côté droit, pour marquer par - là le nombre des combats où ils ont été; & une boule d'argent sur la poitrine quand ils sont à cheval, pour marquer la noblesse. Les officiers des hussards sont le colonel, le lieutenantcolonel, les capitaines, & à peu - près comme dans le reste de la cavalerie. Histoire de la milice françoise, par le P. Daniel. (Q)

HUSSITE (Page 8:357)

HUSSITE, s. m. (Hist. ecclés. mod.) on nomma Hussites les sectateurs de Jean Hus, & de Hiéronime, disciple & ami de Jean Hus, qui furent brûlés vifs au concile de Constance en 1415.

Tout le monde sait que leur doctrine étoit qu'il n'y avoit qu'une Eglise catholique, qui renferme dans son sein les prédestinés; qu'un reprouvé n'est pas de cette Eglise; que les seigneurs temporels doivent obliger les prêtres à observer la loi; qu'un mauvais pape n'est pas le vicaire de Jesus - Christ, &c.

La flamme étoussa la voix de ceux qui soûtinrent cette doctrine, mais ni l'empereur, ni les peres du concile n'en prévirent les suites; il sortit en 1419 des cendres de Jean Hus & de Hiéronime, que nous nommons Jérôme de Prague, une guerre terrible de la part de leurs disciples. Quand Sigismond voulut succéder en Bohème à Wenceslas son frere, il trouva que tout empereur, tout roi de Hongrie qu'il étoit, le bucher de deux citoyens lui fermoit le chemin du trône de Prague.

Les Hussites, vengeurs de Jean Hus, étoient au nombre de quarante mille: c'étoient des animaux sauvages, que la sevérité du concile avoit déchaînés; les prêtres qu'ils rencontroient payoient de leur sang la cruauté des peres de Constance; Jean, surnommé Ziska, qui veut dire borgne, chef barbare de ces barbares, battit Sigismond plus d'une fois. Ce Jean Ziska ayant perdu dans une bataille l'oeil qui lui restoit, marchoit encore à la tête de ses troupes, donnoit ses conseils aux généraux, & assistoit aux victoires. Il ordonna qu'après sa mort on fît un tambour de sa peau; on lui obéit: ce reste de lui - même fut encore fatal à Sigisinond, qui put à peine en seize années réduire la Bohème avec les forces de l'Allemagne, & la terreur des croisades: ce fut pour avoir violé son sauf - conduit qu'il essuya ces seize années de desolation, & il n'éprouva que ce qu'il méritoit. Extrait de l'Histoire générale, t. II. p. 97 - 105. (D. J.)

HUSUM (Page 8:357)

HUSUM, (Géog.) ville de Danemarck dans la partie méridionale du Sleswig, au baillage de Husum, dont elle est le chef - lieu. Elle n'est pas ancienne, & n'a gueres commencé que vers l'an 1450, mais elle fleurissoit déja beaucoup en 1520, & depuis lors elle a éprouvé tous les malheurs possibles, incendies, pillages, inondations; elle est située à environ 2 milles de la petite riviere de l'Ow, à 4 de Sleswig, à 10 de Ripen, à 16 de Hambourg, à 18 de Lubeck. Long. 42. 33. lat. 54. 22. (D. J.)

HUTITES (Page 8:357)

HUTITES, s. m. plur. (Théolog.) hérétiques qui font une secte d'anti - luthériens. Ils étoient sectateurs de Jean Hutus, & se croyoient réellement les enfans d'Israël venus pour exterminer les Cananéens. Ils diso ent encore que le jour du jugement s'approchoit, & qu'il falloit s'y préparer en mangeant & bûvant. Du Preau, hist. Florimont de Raymond, de la naiss. de Chous. liv. II. c. xvj. num. 3. Gautier, Chron. sect. 16. c. lxxj. (G)

HUTTE (Page 8:357)

HUTTE, s. f. (Gram.) selon Vitruve, étoit les premieres habitations que les hommes se construisoient avec des branches d'arbre & de la terre. Nos charbonniers, nos hermites, & quelques miserables vivent encore parmi nous dans des huttes.

Hutte (Page 8:357)

Hutte, s. f. (Art. milit.) petit logement fait à la hâte avec du bois, de la terre & de la paille, pour se mettre à l'abri de la pluie & du mauvais tems. Les soldats qui campent, se sont de petites huttes avec des perches & de la paille. Voyez Baraque. Chambers.

Avant l'usage des tentes ou canonnieres, les soldats faisoient des huttes dans les camps pour se mettre à couvert du mauvais tems. Voyez Canonnieres.

HUTTELHOFF (Page 8:357)

HUTTELHOFF, (Géog.) ville d'Allemagne dans le cercle de basse Saxe, au duché de Verden.

HUTTER LES VERGUES (Page 8:357)

HUTTER LES VERGUES, (Marine.) c'est dans un gros tems amarer les grandes vergues à demi-mât, & les mettre en croix de S. André, afin quelles prennent moins de vent, & que le vaisseau se tourmente moins. Pour hutter, on abaisse le bout de la vergue plus ou moins bas en approchant du vibord; mais lorsqu'on l'abaisse jusqu à ce qu'elle touche au vibord, alors c'est appiquer plûtôt que hutter. (Q)

HUTWEIL (Page 8:357)

HUTWEIL, (Géog.) petite ville de Suisse, au canton de Berne.

HUTZOCHITL (Page 8:357)

HUTZOCHITL, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbre du Méxique, que quelques Indiens nomment chute. Il est de la grandeur de l'oranger; ses feuilles ont la forme de celles d'un amandier, mais elles sont plus grandes & plus aiguës. A l'extrémité de ses bran<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.