ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"348"> les Mulatres qui viennent d'un blanc & d'une Négresse, ou d'une blanche & d'un Negre; du reste ce sont des hommes vigoureux.

C'est à l'extrémité du Chili, vers les terres Magellaniques, qu'on place une race gigantesque appellée les Paragons; on leur donne jusqu'à neuf à dix piés de hauteur. Mais la hauteur commune de l'homme étant de cinq piés, elle ne s'étend guere qu'à un pié au - dessus ou au - dessous.

De ce qui précede il suit que dans tout le nouveau continent que nous venons de parcourir, il n'y a qu'une seule & même race d'hommes, plus ou moins basanés. Les Américains sortent d'une même souche. Les Européens sortent d'une même souche. Du nord au midi on apperçoit les mêmes variétés dans l'un & l'autre hémisphere. Tout concourt donc à prouver que le genre humain n'est pas composé d'especes essentiellement différentes. La différence des blancs aux bruns vient de la nourriture, des moeurs, des usages, des climats; celle des bruns aux noirs a la même cause. Voyez l'article Negres.

Il n'y a donc eu originairement qu'une seule race d'hommes, qui s'étant multipliée & répandue sur la surface de la terre, a donné à la longue toutes les variétés dont nous venons de faire mention; variétés qui disparoîtroient à la longue, si l'on pouvoit supposer que les peuples se déplaçassent tout - à - coup, & que les uns se trouvassent ou nécessairement ou volontairement assujettis aux mêmes causes qui ont agi sur ceux dont ils croient occuper les contrées. Voyez l'Histoire naturelle de Mrs. de Buffon & d'Aubanton.

HUMANISTE (Page 8:348)

HUMANISTE, s. m. (Littérat.) jeune homme qui suit le cours des études qu'on appelle humanités. Voyez ce mot.

HUMANITÉ (Page 8:348)

HUMANITÉ, s. f. (Morale.) c'est un sentiment de bienveillance pour tous les hommes, qui ne s'enflamme guere que dans une ame grande & sensible. Ce noble & sublime enthousiasme se tourmente des peines des autres & du besoin de les soulager; il voudroit parcourir l'univers pour abolir l'esclavage, la superstition, le vice, & le malheur.

Il nous cache les fautes de nos semblables, ou nous empêche de les sentir; mais il nous rend séveres pour les crimes. Il arrache des mains du scélérat l'arme qui seroit funeste à l'homme de bien; il ne nous porte pas à nous dégager des chaînes particulieres, il nous rend au contraire meilleurs amis, meilleurs citoyens, meilleurs époux; il se plaît à s'épancher par la bienfaisance sur les êtres que la nature a placés près de nous. J'ai vû cette vertu, source de tant d'autres, dans beaucoup de têtes & dans fort peu de coeurs.

Humanité (Page 8:348)

Humanité de Jesus - Christ se dit, en Théologie, de la nature humaine que le Verbe a pris en s'incarnant pour la rédemption & le salut du genre humain.

Nestorius ne pouvoit souffrir qu'on attribuât à la Divinité les infirmités & les bassesses de l'humanité, ni à celle - ci les attributs de la Divinité: ce qui l'engagea à soûtenir qu'il n'y avoit en Jesus - Christ qu'une nature. Voyez Nestorianisme.

L'humanité de Jesus - Christ consistoit à avoir pris un corps & une ame semblables aux nôtres, avec les infirmités qui sont les apanages & les suites de notre nature, excepté le péché, la concupiscence, &c. (G)

Humanités (Page 8:348)

Humanités, s. f. pl. (Littérat.) signifient les lettres humaines, c'est - à - dire l'étude de la Grammaire, du Grec & du Latin, de la Poésie, de la Rhétorique & des anciens Poëtes, Orateurs, Historiens, en un mot tout ce qu'on a coutume d'enseigner dans les colleges, depuis la sixieme jusqu'à la Philosophie exclusivement. On dit d'un jeune homme qui s'est distin<cb-> gué dans toutes ces classes, qu'il a fort bien fait ses humanités. L'on tient que Calvin fit ses humanités au college de la Marche à Paris.

On appelle particulierement humanités, la classe de seconde, secunda Rhetorices; & Professeurs d'humanités, humanitatis Professores, ceux qui remplissent cette chaire. Les autres classes, telles que la troisieme, la quatrieme, &c. s'occupent plus immédiatement de la Grammaire. On croit qu'on a nommé les Belles - Lettres humanités, parce que leur but est de répandre des graces dans l'esprit, & de la douceur dans les moeurs, & par - là d'humaniser ceux qui les cultivent. (G)

HUMANTIN, CENTRINE (Page 8:348)

HUMANTIN, CENTRINE, (Hist. nat. Ichthiol.) poisson de mer qui est aussi appellé bernadet, renard, & porc, parce qu'il se vautre dans la fange: il est du genre des chiens de mer. Il a le corps court, gros & épais, depuis la tête jusqu'à l'anus, en comparaison des autres chiens de mer; son corps a trois faces, une en - dessous & deux en - dessus. Il y a sur le dos deux nageoires qui ont chacune un aiguillon, la plus grande est placée près de la tête; ce poisson a une petite nageoire au bout de la queue, & deux de chaque côté du corps, l'une près des ouies, & l'autre près de l'anus. La peau est rude & hérissée de petits aiguillons, qui sont plus forts sur la tête & sur le dos, que sur les autres parties du corps. La tête est petite & applatie; les yeux sont grands. Il y a deux trous derriere les yeux, & deux au - devant. La bouche est grande; les dents sont larges & pointues, disposées en trois rangs dans la mâchoire supérieure, & en un seul dans l'inférieure. Rondelet, Hist. des poissons, liv. XIII. Voyez Poisson.

HUMBER l (Page 8:348)

HUMBER l', (Géog) les François qui changent mal - à - propos l'ortographe des pays, des lieux & langues étrangeres, écrivent l'Humbre, grande riviere d'Angleterre dans la province d'Yorck, ou pour mieux parler, puisqu'elle n'a point de source proprement dite, c'est un golfe, où se rassemblent dans un même lit, l'Ouse, la Trente, le Dun, le Darwent, &c. L'Humber est fort large, & porte toutes ses eaux entre Spurn - head & Grimsby; il peut avoir environ vingt - cinq milles de longueur de l'ouest à l'est, sans autre port remarquable que celui de Hull, qui est à son embouchure. (D. J.)

HUMBLE (Page 8:348)

HUMBLE, adj. (Gramm.) modeste, soumis, sans fierté, sans orgueil. J'ai lû sur la table d'un théologien, humilité, pauvre vertu; hypocrisie, vérité dont il ne seroit pas difficile de faire l'apologie. On s'humilie devant Dieu, par la comparaison de son infinie puissance & du néant des créatures. On s'humilie à ses propres yeux, en détournant la vue du peu de qualités qu'on possede, & de la multitude des défauts dont elles sont entourées & qui les étouffent. On s'humilie devant les autres, en avouant leur supériorité, ou en acceptant les fonctions qu'ils dédaignent. Humble se prend pour bas. On dit les superbes palais des rois ne se soutiennent que par le travail de celui qui habite une humble cabane. C'est à force de surcharger le malheureux de travail, & de diminuer sa nourriture, que les grands se font une splendeur passagere.

Humble (Page 8:348)

Humble en Anatomie, nom de l'un des quatre muscles droits de l'oeil, appellé aussi abaisseur. Voyez OEil & Droit.

HUMECTANT Remede (Page 8:348)

HUMECTANT Remede, (Médec.) les remedes humectans sont ceux qui ont l'eau pour base, à laquelle on joint les ingrédiens propres à lui procurer quelque viscosité, & à l'empêcher de s'écouler trop promptement hors du corps; telles sont les herbes émollientes, les substances farineuses, légumineuses ou savonneuses, réunies avec l'eau.

En effet, ce qu'on appelle humecter en Medecine, c'est remplir le corps humain de plus de liquide qu'il [p. 349] n'en a, & le disposer en même tems, de façon qu'il en retienne plus qu'il n'avoit coutume de faire auparavant; l'eau qu'on boit, & qui ne séjourne point dans le corps, le lave, ou le relâche, si elle est chaude, sans l'humecter; mais si l'on fait bouillir dans l'eau des choses farineuses, elle amollit, elle humecte, & fait que les solides résistent moins au liquide qui y afflue.

Il faut pourtant convenir que, par rapport aux fluides, la difficulté de l'humectation est plus grande qu'à l'égard des solides; car le sang humain par l'action forte des vaisseaux sur les fluides, acquiert assez vîte un épaississement inflammatoire, & ne se mêle plus alors si facilement avec l'eau qui est introduite dans le corps.

L'on observe dans les maladies aiguës, que l'abondance d'eau que le malade boit, s'écoule aussitôt par les urines & par les sueurs, sans que les urines soient moins rouges & que les symptomes diminuent, parce que l'eau qui circule avec le sang dans les vaisseaux, s'en sépare promptement par tous les canaux excrétoires & sécrétoires: dans ce cas il faut diminuer l'inflammation par les remedes généraux, en même tems qu'on composera des boissons humectantes, par le secours des savons les plus doux, pour que ce mélange se fasse plus aisément avec le sang, & soit plus durable.

Les herbes potageres émollientes & acescentes, le suc des fruits d'été, le miel, le sucre, sont autant de savonneux qui conviennent ici, parce qu'ils divisent le sang trop porté à la concrétion; ils conviennent encore, si le sang sans disposition inflammatoire, se trouve ténace & visqueux.

Enfin les Grecs faisoient un cas particulier du petit lait pour humecter & pour adoucir; ils usoient aussi beaucoup dans ce dessein, de décoctions d'écrevisses de riviere: du tems d'Hippocrate elles étoient déja regardées comme très - propres à la cure du marasme, causé par le desséchement. On peut avec facilité donner un goût agréable à toutes les boissons, infusions & décoctions humectantes, lorsqu'elles rebutent par leur fadeur. (D. J.)

HUMECTATION (Page 8:349)

HUMECTATION, s. f. HUMECTER, v. act. (Art. méch.) c'est arroser de quelque liqueur une chose seche. La pluie humecte la terre; le peintre humecte son pinceau, &c.

HUMER (Page 8:349)

HUMER, v. act. (Physiol.) façon de boire en inspirant ensemble de l'eau & de l'air, de sorte que l'air prend la route de la trachée artere, pendant que l'eau reste dans la bouche.

Pour humer, on forme ordinairement une ouverture aux levres plus grande que pour pomper; on éloigne les levres des mâchoires, on leve le bout de la langue du côté du palais; on releve les valvules du gosier, pour que l'air puisse passer; & enfin, en dilatant la poitrine, on inspire, afin que l'air extérieur presse le liquide, & l'oblige d'entrer dans la bouche avec lui. Voyez le mot Boire, où vous trouverez, d'après M. Petit, une explication complette de la maniere dont se fait l'action d'humer. (D. J.)

HUMERAL (Page 8:349)

HUMERAL, adj. en Anatomie, nom d'une petite artere qui naît de l'artere axillaire, & qui après avoir tourné autour de l'articulation de la tête de l'humérus, se distribue principalement au muscle deltoïde Voyez Axillaire, Humerus, &c.

HUMERUS (Page 8:349)

HUMERUS, terme d'Anatomie, c'est le plus élevé des os du bras. Il s'étend depuis l'omoplate jusqu'au coude. Voyez nos Planches d'Anatomie. Voyez aussi Bras, Omoplate, &c.

L'humerus est un gros os long, rond & creux dans toute sa longueur, d'une substance dure & compacte, & rempli de moëlle.

A son extrémité supérieure est une grosse tête ronde, couverte d'un cartillage fort lisse, articulée avec la cavité clinoïde de l'omoplate par exarthrose. Elle est un peu inclinée en - dedans; on remarque au - dessous un petit col, & à sa partie antérieure deux tubérosités; une grande externe sur laquelle on voit trois facettes en empreintes musculaires, une petite interne; entre ces deux tubérosités une sinuosité pour le passage de la longue tête du biceps, & immédiatement au - dessous de ces tubérosités, des lignes saillantes qui bordent la sinuosité; celle de la grosse tubérosité aboutit à deux inégalités de la partie moyenne & antérieure de cet os; celle de la petite tubérosité va aboutir au condyle interne. Comme cette tête est beaucoup plus grande que la cavité qui la reçoit, la partie restante est fortement embrassée par un ligament dont un des bords est attaché à la levre de la cavité cartilagineuse de l'omoplate, & l'autre tient à la partie inférieure de la tête de cet os, ce qui les unit fortement ensemble, sans empêcher pour cela que son mouvement ne soit le plus libre de toutes les artieulations du corps; ce qui le rend sujet aux dislocations. Voyez Omoplate.

A l'extrémité inférieure de l'humerus sont deux apophyses couvertes chacune d'un cartillage. L'extérieur & la plus petite reçoit l'extrémité du rayon, & l'interne la tête de l'os du coude. Voyez Rayon & Cubitus.

A côté de chaque apophyse est une petite éminence où s'attachent les ligamens & les muscles qui font mouvoir le poignet & les doigts; la plus saillante est nommée condyle interne, l'autre condyle externe. Voyez Carpe, Main & Condyle.

On découvre aussi dans cet os trois sinus, l'un sur la surface antérieure de la grande apophyse, qui reçoit l'apophyse coronoïde du cubitus; l'autre sur la partie postérieure qui reçoit l'olécrane, & le troisieme, qui est de figure sémi - lunaire, & situé entre les deux apophyses, correspond à l'éminence que l'on remarque au milieu de la sinuosité du cubitus. Voyez Cubitus.

HUMEUR (Page 8:349)

HUMEUR, s. f. (Econ. anim. Med.) le corps humain est composé de deux sortes de parties, dont les unes sont celles qui contiennent, & les autres celles qui sont contenues: les unes sont essentiellement solides, ou absolument, ou respectivement; les autres sont pour la plûpart fluides, ou susceptibles de fluidité. Voyez à l'article Fibre, la digression sur les solides & sur les fluides en général, considerés dans le sens des Physiologistes. Les solides sont sous la forme de canaux, de conduits, de vases ou réservoirs, & constituent ce qu'on entend par vaisseaux dans la structure des animaux. Les fluides sont ce qu'on appelle communément humeurs, en terme vulgairement usité & assez reçû parmi les Medecins, qui répond à ce que les Grecs entendoient par leur TA *E/NIXO/ME/NA.

Ainsi tous les fluides, de quelque espece qu'ils soient, ont des qualités propres au corps animal, c'est - à - dire qu'étant le produit des alimens & de la boisson, ils ont éprouvé de tels changemens, qu'ils forment un composé d'une nature qui non - seulement n'existe nulle part hors le corps humain, mais encore est particuliere à chaque individu; en sorte que le sang, la bile de Pierre, ne sont pas absolument composés de parties combinées de la même maniere que le sang, la bile de Paul: d'où il suit que chaque homme a son idiosyncrasie, sa constitution particuliere, soit que ces fluides, fous forme de colonne continue, coulent dans les vaisseaux, & se distribuent sans interruption en rameaux proportionnés à leur capacité, soit qu'ils soient contenus dans des cellules qui ont de la communication entre elles, de maniere à pouvoir passer des unes dans les autres, ou qu'ils coulent dans des réservoirs particuliers, pour être retenus & renfermés pendant quelque tems dans leur cavité, jusqu'à ce qu'ils prennent un

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.