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On entend quelquefois par horison sensible un cercle qui détermine la portion de la surface de la terre, que nous pouvons découvrir de nos yeux; on l'appelle aussi horison physique.
On dit, dans ce sens, un horison borné, un horison étendu. Pour trouver l'étendue de l'horison, ou
jusqu'à quel point la vûe d'un homme peut s'étendre,
en supposant la terre un globe sans inégalités
& tel que la vûe ne puisse être arrêtée par aucune
éminence étrangere, il ne faut que savoir les regles
ordinaires de la Trigonométrie & le calcul des
triangles rectangles. Supposons, par exemple, que
A H B (
Ces trois parties connues, il est aisé maintenant de trouver toutes les autres parties du triangle. Voici d'abord la proportion qu'il faut faire pour trouver l'angle C, & ensuite le côté H E.
Comme le côté C E est au sinus de l'angle droit H, de même le côté H C est au sinus de l'angle E, dont la valeur étant retranchée de 90 deg. donnera celle de l'angle C. On dira ensuite: comme le sinus de l'angle E est à son côté opposé H C, ou bien comme le sinus de l'angle H est à son côté opposé C E, de même le sinus de l'angle C est au sinus E H, qui est l'horison visible que l'on cherche. Wolf & Chambers. (E)
Horison (Page 8:298)
HORISONTAL (Page 8:298)
HORISONTAL, adj. (Astron.) qui est de niveau
ou parallele à l'horison, qui n'est point incliné sur
l'horison. Voyez
On dit plan horisontal, ligne horisontale, distance horisontale, &c.
Cadran horisontal est celui qui est décrit sur un plan parallele à l'horison, & dont le style est élevé suivant l'élévation du pole du lieu où il est construit.
Ces sortes de cadrans sont les plus simples & les
plus aisés à décrire. Voyez
Ligne horisontale en perspective, est une ligne droite tirée du point de vûe parallelement à l'horison, ou l'intersection du plan du tableau & du plan horisontal.
Parallaxe horisontale. Voyez
Plan horisontal, est celui qui est parallele à l'horison
du lieu. Voyez
Tout l'objet du nivellement est de voir si deux
points sont un plan horisontal, ou de combien ils s'en
écartent. Voyez
Plan horisontal en Perspective, est un plan parallele à l'horison qui passe par l'oeil, & coupe le plan du tableau à angles droits.
Projection horisontale. Voyez
Réfraction horisontale. Voyez
HORKI (Page 8:298)
HORKI, (Géog.) ville de Lithuanie, dans le palatinat de Meizlau, sur le Dnieper.
HORLOGE (Page 8:298)
* HORLOGE, s. m. (Art méchan.) machine qui, par un mouvement uniforme quelconque dont les parties se peuvent mesurer, indique les parties du tems qui sont écoulées. Ainsi tout l'art de l'Horlogerie n'est autre chose que l'application du tems à l'espace.
Les hommes ont senti de bonne heure l'utilité de cet art; voyez dans les articles suivans, les progrès qu'il a faits depuis les premiers tems jusqu'à nos jours.
Horloge (Page 8:298)
Elle distingue deux horloges à eau, l'ancienne, & la nouvelle inventée par Ctésibius; cette derniere étoit une machine hydraulique que l'eau mettoit en action, & qui marquoit par ses mouvemens les différentes heures du jour. La premiere, suivant la description d'Athénée, n'étoit autre chose qu'un vase avec une espece de tuyau étroit, percé d'une petite ouverture, par où découloit goutte à goutte l'eau qu'on y avoit versée. C'est - là cette clepsydre fameuse, à laquelle les orateurs & les historiens font si souvent allusion par tant d'expressions allégoriques, que Harpocration composa un livre exprès, pour en donner l'intelligence.
On mesuroit, nous dit - il, par ces sortes d'horloges à eau le tems des combats des plus habiles orateurs;
de - là vient cette phrase, qu'un fréquent
usage fit passer en proverbe: Qu'il parle dans mon
eau, c'est - à - dire, pendant le tems qui m'est destiné,
En effet, comme on avoit coûtume de verser trois
parts d'eau égales dans le vase, une pour l'accusateur,
l'autre pour l'accusé, & la troisieme pour le
juge; cette coûtume fit naître les expressions usitées
qu'on trouve dans Eschine,
Platon considérant les bornes qu'on mettoit aux
plaidoyeries des avocats par cette distribution d'eau
limitée, n'a pu s'empêcher de dire que les orateurs
étoient esclaves, au lieu que les philosophes étoient
libres, parce que ceux - ci s'étendoient dans leurs
discours sans aucune gêne, tandis que ceux - là
étoient contraints par plusieurs entraves, & sur - tout
par l'écoulement de l'eau d'une miserable clepsydre
qui les forçoit à se taire,
Cependant l'usage du barreau d'Athènes passa dans celui de Rome sans aucune altération. On trouve dans plusieurs endroits des oeuvres de Cicéron, aqua mihi hoeret, aquam perdere. Pline déclamant contre la précipitation avec laquelle les juges de son siecle décidoient des plus grandes affaires; après avoir dit que leurs peres n'en usoient pas [p. 299]
On sait en effet qu'on obligeoit l'orateur de suivre la loi, & qu'on ne lui laissoit pas le tems de prononcer un discours, qui étoit le fruit de plusieurs veilles: in actione aqua deficit, dit Quintilien. Quand les juges doubloient par extraordinaire le tems qui devoit être accordé par la loi, c'étoit clepsydras clepsydris addere.
On observoit seulement de suspendre l'écoulement de l'eau pendant la lecture des pieces qui ne faisoient pas le corps du discours, comme la déposition des témoins, le texte d'une loi, la teneur d'un décret; c'étoit - là aquam sustinere.
Ce soin de mettre l'eau dans l'horloge, ou de l'arrêter, regardoit un ministere inférieur, & les personnes qui l'exerçoient, étoient d'un caractere assez méprisable. Souvent emportés par une haine particuliere ou corrompus par des présens, ils avoient l'art de faire couler l'eau plus promptement: alors dès qu'elle étoit écoulée, un sergent en avertissoit, & l'orateur étoit contraint de s'arrêter: s'il en usoit autrement, celui qui devoit parler après lui, avoit droit de l'interrompre, & de lui dire: Il ne t'est pas permis de puiser dans mon eau; de - là ces expressions proverbiales, parler en son eau, avoir la mesure d'eau, pour signifier être borné & assujetti à un tems fixe.
Mais, malgré la sevérité de la loi, la faveur ou la haine amenerent insensiblement beaucoup d'injustices. Cicéron n'obtint qu'une demi - heure pour la défense de Rabirius, & les accusateurs de Milon eurent deux heures pour l'attaquer. Enfin il arriva que l'horloge d'eau ne s'arrêta plus que pour les gens sans crédit.
D'ailleurs on avoit imaginé toutes sortes de ruses pour accélérer ou retarder l'écoulement de l'eau, soit en employant des eaux plus ou moins épaisses, soit en détachant, ou en ajoûtant de la cire à la capacité du verre.
Les horloges à eau, dont nous venons de parler, étoient encore d'usage à l'armée, pour diviser les veilles aux sentinelles, comme on peut le recueillir des anciens auteurs tactiques: plusieurs peuples s'en servoient aussi, pour marquer les heures du jour & de la nuit; témoin ce que dit César dans sa description de l'Angleterre, qu'il avoit observé par leurs horloges d'eau, que les nuits y étoient plus courtes que dans les Gaules. (D. J.)
Horloge (Page 8:299)
Nous avons fait l'article historique des horloges à
eau; pour ce qui regarde les horloges à sable, voyez
Après que Ctésibius, qui fleurissoit vers l'an 613 de Rome, eut imaginé la machine hydraulique des
Mais la barbarie enveloppa si bien tous les arts dans l'oubli, que lorsque deux cens ans après, le pape Paul I. envoya vers l'an 760, une horloge à rouage à Pepin le Bref, cette machine passa pour une chose unique dans le monde.
Vers l'an 807, le calife Aaron Raschild, si connu par son amour pour les sciences & les arts, ayant contracté une étroite amitié avec Charlemagne, lui fit entr'autres présens, celui d'une horloge, dont nos historiens parlent avec admiration, & qui étoit vraissemblablement dans le goût de celle du Pape Paul I. Ce n'étoit pas du - moins une horloge sonnante, car il n'y en avoit point de telle du tems de Charlemagne, & dans toutes les villes de son empire; il n'y en eut même que vers le milieu du xiv. siecle. De là vient l'ancienne coûtume qui se conserve en Allemagne, en Suisse, en Hollande, en Flandres & en Angleterre, d'entretenir des hommes qui avertissent de l'heure pendant la nuit.
Les Italiens à qui l'on doit la renaissance de toutes les sciences & de tous les arts, imiterent aussi les premiers les horlogès à roues du pape Paul & du calife des Abassides. Cette gloire appartient à Pacificus, archidiacre de Vérone, excellent méchanicien, mort en 846. Il n'est donc pas vrai, pour le dire en passant, que Gerbert qui mourut sur le siege pontifical en 1003, soit l'inventeur des horloges à roues, comme quelques - uns l'ont avancé; en effet, outre que la prétendue horloge de Gerbert n'étoit qu'un cadran solaire, les roues étoient employées dans les horloges dont nous venons de parler, qui quoique vraies clepsydres au fond, devenoient horloges automates par le moyen des roues.
Dans le xiv. siecle, parut à Londres l'horloge de Walingford, Bénédictin anglois, mort en 1325, & elle fit beaucoup de bruit dans son pays; mais bientôt après, l'on vit à Padoue celle de Jacques de Dondis, la merveille de son tems; il nous sera facile de faire connoître au lecteur cette merveille, en transcrivant ici ce qu'en dit un témoin oculaire, le sieur de Mézieres, dans son songe du vieux pélerin. D'ailleurs, c'est un morceau assez curieux pour l'histoire de l'ancienne horlogerie; le voici mot pour mot.
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