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HOTEL (Page 8:319)
HOTEL, s. m. (Grammaire.) les habitations des
Hôtel de ville (Page 8:319)
L'établissement des premiers hôtels de ville remonte
au tems de l'établissement des communes, & conséquemment
vers le commencement du xij. siecle.
Voyez
Hôtel (Page 8:319)
On regarde par toute l'Europe les hôtels d'ambassadeurs comme des azyles pour eux & pour leurs domestiques. En effet, un ambassadeur & ses gens ne peuvent pas dépendre du souverain chez lequel il est envoyé, ni de ses tribunaux; aucun obstacle ne doit l'empêcher d'aller, de venir, d'agir librement; on pourroit lui imputer des crimes, dit fort bien M. de Montesquieu, s'il pouvoit être arrêté pour des crimes; on pourroit lui supposer des dettes, s'il pouvoit être arrêté pour dettes; sa maison est donc sacrée, & l'on ne peut l'accuser que devant son maître, qui est son juge ou son complice.
Mais on demande si leurs hôtels sont aussi des azyles pour les scélérats qui s'y réfugieroient. Quelques-uns distinguent la nature des crimes commis par ceux qui viennent à se retirer chez un ambassadeur; mais une distinction arbitraire, & sur laquelle on peut contester, n'est pas propre à décider la question proposée. On écrivit en France plusieurs brochures dans le dernier siecle, en faveur de l'azyle sans exception; mais c'est qu'alors il s'agissoit de la grande affaire arrivée à Rome pendant l'ambassade de M. de Créquy. On tiendroit aujourd'hui un tout autre langage, si la contestation s'élevoit à Paris, avec quelqu'un des ministres étrangers.
Grotius croit qu'il dépend du souverain auprès duquel l'ambassadeur réside, d'accorder ou de refuser le privilége, parce que le droit des gens ne demande rien de semblable.
Il est du moins certain que l'extension des prérogatives des ambassadeurs à cet égard, ne peut qu'être nuisible, en entretenant l'abus des azyles, qui est toujours un grand mal. Mais pour abreger, voyez sur cette matiere, Thomasius, de jure azyli legatorum oedibus competente, & Bynkershoëk du juge compétent des ambassadeurs, ch. xxj. Je ne nomme pas M. de Wicquefort, parce qu'il n'a point traité ce sujet sur des principes fixes. (D. J.)
Hôtel des Invalides (Page 8:319)
Hôtel de la Monnoye (Page 8:319)
Hôtel - Dieu (Page 8:319)
Voici le tableau que les administrateurs eux - mêmes en ont tracé à la tête des comptes qu'ils rendoient au public dans le siecle passé.
Qu'on se représente une longue enfilade de salles contiguës, où l'on rassemble des malades de toute espece, & où l'on en entasse souvent trois, quatre, cinq & six dans un même lit; les vivans à côté des moribonds & des morts; l'air infecté des exhalaisons de cette multitude de corps mal sains, portant des [p. 320]
Aussi de ces misérables les uns sortent avec des maux qu'ils n'avoient point apportés dans cet hôpital, & que souvent ils vont communiquer au - dehors à ceux avec lesquels ils vivent. D'autres guéris imparfaitement, passent le reste de leurs jours dans une convalescence aussi cruelle que la maladie; & le reste périt, à l'exception d'un petit nombre qu'un tempérament robuste soutient.
L'hôtel - Dieu est fort ancien. Il est situé dans la maison même d'Ercembalus, préfet ou gouverneur de Paris sous Clotaire III. en 665. Il s'est successivement accru & enrichi. On a proposé en différens tems des projets de réforme qui n'ont jamais pû s'exécuter, & il est resté comme un goufre toujours ouvert, où les vies des hommes avec les aumônes des particuliers vont se perdre.
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