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HONORAIRE, APPOINTEMENS, GAGES (Page 8:291)
* HONORAIRE, APPOINTEMENS, GAGES, (Gramm. synonym.) termes relatifs à une rétribution accordée pour des services rendus. C'est la maniere dont la rétribution est accordée; c'est la nature des services rendus qui fait varier leurs acceptions. D'abord appointemens & gages ne se disent qu'au pluriel, & honoraire se dit au pluriel & au singulier. Gages n'est d'usage qu'à l'égard des domestiques, ou de ceux qui se louent pour des occupations serviles. Appointemens est relatif à tout ce qui est en place, depuis la commission la plus petite jusqu'aux plus grands emplois. Honoraire a lieu pour les hommes qui enseignent quelques sciences, ou pour ceux à qui on a recours dans l'espérance d'en recevoir un conseil salutaire, ou quelque autr, avantage qu'on obtient ou de leur fonction, ou de leurs lumieres. Les gages varient d'un homme à un autre. Les appoitemens attachés au poste sont fixes, & communément les mêmes. Les honoraires se reglent entre le maître & le disciple. La visite & l'ordonnance du medecin, le conseil & la consultation de l'avocat, la messe & les prieres des prêtres, sont autrement payés par les hommes opulens que par ceux d'une fortune médiocre. Gage marque toûjours quelque chose de bas. Appointement n'a point cette idée. Honoraire réveille l'idée contraire. On prend pour un homme à gage, & l'on offense celui dont on marchande le service ou le talent, & à qui l'on doit un honoraire. La paye est du soldat; le salaire de l'ouvrier.
Honoraire (Page 8:291)
Il n'y a point d'honoraires dans l'académie françoise;
il paroît même qu'elle ne reconnoît pas pour
être de la langue l'acception dont il s'agit ici, car
on ne la trouve pas dans son dictionnaire. Quelques
membres de cette compagnie firent autrefois une
tentative pour y introduire une classe d'honoraires.
Il falloit qu'ils ne fussent pas trop faits pour ce titre,
puisqu'ils en avoient tant de besoin, & ils ne méritoient
pas davantage celui d'académicien, puisqu'il
ne leur suffisoit pas. Le marquis & l'abbé de Dangeau qui, à tous égards, ne pouvoient pas éviter
d'être honoraires, si l'on en faisoit, eurent assez d'amour
propre pour s'y opposer. Ils s'adresserent directement
au Roi, qui approuva leurs raisons, &
rejetta ce projet. Si l'on continue l'histoire de l'académie,
ce fait n'y sera vraissemblablement pas oublié.
La personne qui par sa naissance & par ses sentimens
s'intéressoit le plus à la mémoite de MM. de
Dangeau, m'a demandé de faire mention de leur
procédé pour l'académie, si j'en avois occasion; je
m'acquitte ici de la parole que j'ai donnée. Charlemagne, ayant formé dans son palais une société littéraire,
dont il étoit membre, voulut que dans les
assemblées chacun prît un nom académique, & lui - même
en adopta un, pour faire disparoître tous les
titres étrangers. Charles IX. qui forma aussi une académie,
dit dans les lettres patentes, à ce que ladite
académie soit suivie & honorée des plus grands, nous
avons libéralement accepté & acceptons le surnom de
protecteur & premier auditeur d'icelle. Cet article est de
M.
Honoraire (Page 8:292)
Il y a des honoraires ou ad honores, c'est - à - dire,
qui ne ren olissent pas toutes les fonctions, comme
des consenlers honoraires, des tuteurs honoraires.
Voyez
Il y a aussi des honoraires, c'est - à - dire, des officiers qui ont obtenu des lettres d'honneur pour conserver le titre & les honneurs de leur place, quoiqu'ils se démettent de leur office: on n'accorde communément ces lettres qu'au bout de vingt ans; cependant quelquefois, en considération des services & du mérite personnel de l'officier, on en accorde au bout d'un moindre tems.
Les honoraires conservent leur rang ordinaire, excepté les chefs de compagnie, qui ne peuvent prendre que la seconde place. Ils n'ont point de part aux émolumens. (A)
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