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Hépatique (Page 8:134)
On trouve aussi quelquefois le mot hépatique employé
comme substantif, pour désigner ceux qui sont
atteints de maladies dans lesquelles le foie est principalement
affecté: ainsi, comme on a nommé phrénétiques, pleurétiques, ceux qui ont actuellement une
inflammation au cerveau, une pleurésie, de même
on a désigné anciennement par le nom d'hépatiques,
ceux qui sont atteints d'une inflammation au foie.
Voyez
On a ensuite changé dans les ouvrages de medecine des derniers siecles, la signification du mot hépatique, en l'appliquant aux seuls cas où le foie est affecté de débilité; ensorte que, sans qu'il y ait inflammation, ni abscès, ni ulcere, l'exercice des fonctions de ce viscere soit habituellement affoibli d'une maniere sensible, sur - tout par rapport à l'ouvrage de la sanguification que l'on attribuoit principalement au foie. Voyez Castell. Lexic. medic.
Mais le terme d'hépatique n'est guere plus en usage
parmi les modernes dans aucun cas en fait de maladie;
il est presque borné à celui qu'en font les Anatomistes. Voyez
Hépatique (Page 8:134)
Un tel flux de ventre est peu connu par les observations des modernes, qui pour la plupart doutent fort qu'on en ait jamais vû de pareil, dont la source soit véritablement dans le foie; malgré tout ce qu'ont pû en ecrire non pas les anciens, mais les auteurs des derniers siecles qui ont précedé la découverte de la circulation du sang, & entr'autres Waranden, qui a fait un traité considérable sur l'hépatitide, (de hepatitide) terme, selon lui, synonyme avec celui de flux hépatique, c'est - à - dire de l'espece de diarrhée sanguinolente, qu'il prétend dépendre du vice du foie.
Ce qui donnoit principalement lieu à la dénomination de flux hépatique, pour désigner l'espece de cours - de - ventre dont il s'agit, c'est l'idée dans laquelle on a été long - tems que la sanguification se fait dans le foie: d'après cette opinion, on croyoit que la matiere du flux hépatique n'étoit autre chose que du sang aqueux mal travaillé, à cause de la foiblesse de ce viscere que la nature rejette dans les intestins pour être évacué hors du corps.
Mais s'il faut avoir égard à ce que pensent les modernes du prétendu flux hépatique, il ne provient point du foie, mais des veines meséraïques, qui par quelque cause que ce soit, répandent du sang dans les boyaux, où il se mêle avec le chyle, les excrémens qu'il détrempe, & donne à ces matieres la teinture & la consistence de raclure de boyaux, à raison du séjour qu'il y fait & de l'épaississement qu'il y contracte. C'est ainsi qu'étoit produite la diarrhée sanglante dont fait mention Zacutus Lusi -
On trouve dans les oeuvres de Deodatus, in valetudiner. p. m. 217, & dans celles de Borelli, cent. j. observ. 99, des observations qui confirment celles de Zacutus.
Il reste quelquefois après la dyssenterie un flux de ventre encore sanglant, mais sans douleurs, qui ne peut être attribué qu'à la foiblesse des vaisseaux meséraïques par une suite de l'excoriation de la membrane interne des intestins, & non point à aucun vice du foie. Ainsi, dans ces différens cas, quelque rapport qu'ils ayent avec le flux hépatique des anciens, ce viscere n'y étant cependant pour rien, les modernes se croyant fondés à ne point reconnoître ces flux de ventre pour des flux hépatiques, se croyent autorisés conséquemment à les rejetter dans tous autres cas. C'est pourquoi le sentiment de Barbatte, Prax. med. lib. IV. cap. vj. a été assez généralement adopté, entant qu'il pense que le flux prétendu hépatique n'est autre chose qu'un écoulement de sang qui se fait par les veines hémorrhoïdales supérieures, se mêle aux matieres contenues dans les boyaux, & forme celles des déjections dont il s'agit, sans qu'il y ait dyssenterie.
Cependant on ne peut pas dissimuler bien des observations qui tendent à prouver la possibilité de l'existence des flux de ventre vraiment hépatiques, puisqu'il en résulte qu'après plusieurs diarrhées semblables à celles que les anciens appellent de ce nom, on a trouvé par l'inspection anatomique le foie constamment affecté: ainsi on peut voir dans les oeuvres de Bonnet, Sepulchret. seu Anatom. pro etic. lib. III. sect. xj. plusieurs observations à ce sujet; entre autres celle qui fut faite dans le cadavre d'un soldat anglois, où la substance de ce viscere fut trouvée tellement consumée, qu'il ne restoit que la membrane qui forme son enveloppe, non sans altération, puisqu'elle étoit fort épaisse & enduite intérieurement d'une boue sanieuse, semblable à la matiere du flux de ventre qui avoit causé la mort à la suite d'une inflammation du foie. Tel est aussi le cas rapporté par Bontius, Medic. indor. lib. III. observ. 9. à l'égard d'un consul parisien qui avoit eû un flux hépatique pendant six ans, sans avoir pû en être délivré par aucun remede. On trouva aussi, selon Baillon, lib. I. consil. 33. le foie entierement détruit & comme fondu dans ses enveloppes, après un flux de ventre que l'on croyoit hépatique. Jourdan, de pestis phoenom. cap. xix. dit avoir vû pareille chose à l'égard d'un homme auquel il étoit survenu une diarrhée de la même espece, à la suite d'une dyssenterie avec fievre, dont il étoit mort le septieme jour.
Il semble donc suivre du témoignage de ces observateurs,
qu'il y a eu des flux de ventre véritablement
hépatiques: on ne voit pas en effet, pourquoi
d'autres auteurs se sont appliqués avec tant d'ardeur
à établir qu'il n'en existe pas, ni n'en peut exister
de tels. Si toutes les parties du corps en général
sont susceptibles d'hémorrhagie, (Voyez
Rien ne paroît donc s'opposer à ce qu'il se fasse
des essusions de sang de l'intérieur du foie, tant
symptomatiques que critiques, qui ayent tous les
caracteres du slux de ventre que les anciens appellent
hépatique: mais il faut avouer qu'il est très difficile
d'indiquer les signes propres à distinguer
les cas où ce flux vient du foie, de ceux où il vient
des intestins, parce qu'il peut avoir lieu dans l'un
& l'autre cas sans douleur, sans tenesme: on ne
peut insérer l'un plûtôt que l'autre, que de ce qui a
précedé. Si le foie a été affecté auparavant de pesanteur,
de douleur, d'inflammation; s'il y a eu des
signes d'obstruction dans ce viscere avant que le
flux dont il s'agit ait paru, il y a lieu de présumer
que ce flux sanglant, distingué de la dyssenterie en
ce qu'il est sans douleur de ventre, sans tenesme,
& du flux hémorrhoïdal, par la qualité de la matiere
évacuée, doit être attribué au foie qui paroît
dans ce cas le seul viscere lesé. Voyez
Mais, quelle que puisse être la source de l'espece de flux de ventre qui est appellé hépatique, on doit toûjours établir le prognostic d'après les signes qui indiquent que ce flux est symptomatique ou critique: dans le premier cas, l'intensité des symptomes qui accompagnent, décide le plus ou le moins de danger; dans le second, il n'y en a que rarement, tant que ce flux est modéré, & que l'on ne l'arrête pas imprudemment.
Ainsi le traitement de cette maladie consiste à
suivre les indications que peuvent sournir les symptomes
qui ont précedé & qui en déterminent la
nature. Par conséquent, si on doit l'attribuer à la
pléthore par quelque cause qu'elle ait été produite,
la saignée peut avoir lieu dans le cas où il n'y a pas
de contr'indication, mais sur - tout l'application des
ventouses avec scarification à la région des lombes,
celle des sangsues au fondement pour dégorger les
veines hémorrhoïdales, & faciliter par ce moyen
la déplétion des vaisseaux de la veine - porte; au
reste, voyez
S'il y a lieu de penser que le flux hépatique dépende
d'une inflammation au foie; comme il peut
être salutaire dans ce cas, il ne faut pas se presser
de le supprimer, & on doit cependant s'occuper à
détruire les causes qui ont produit l'inflammation,
& en corriger les effets. Voyez
Si le flux hépatique est une suite des obstructions
du foie, il ne peut être arrêté sans danger qu'après
que l'on a, s'il est possible, desobstrué ce viscere;
ce qui rend la curation aussi longue que difficile.
Voyez
En général, il est peu de cas où l'on puisse entreprendre
le traitement du flux hépatique par le moyen
des astringens; parce qu'en supprimant l'évacuation
il y a grand risque qu'il ne s'ensuive des dépôts funestes
de la matiere retenue: on ne peut donc recourir
à ces remedes, qu'au cas que ce flux forme
une hémorrhagie considérable. Voyez
Hépatique (Page 8:135)
Entre les especes de ce genre de plante, il suffira de décrire la plus commune, que Boerhaave nomme hepatica trifolia, coeruleo flore. Ind. Att. 30.
Ses fleurs sortent de terre de bonne heure au printems avant les feuilles; elles croissent sur des pédicules foibles, un peu velus, longs de quatre à cinq pouces; ses feuilles sont enfermées dans un calice verd à trois pieces; elles sont composées de six folioles bleues, arrondies, pointues par le bout, & rangées autour d'une petite tête verte. Il sort du milieu d'elles plusieurs étamines blanches & bleues; la tête verte s'aggrandit & dégénere ensuite en plusieurs petites semences nues; les feuilles paroissent lorsque les fleurs sont passées; la racine est petite, fibreuse, & vivace.
On nomme cette plante hépatique, parce que ses feuilles sont divisées en lobes comme le foie.
Les fleuristes cultivent plusieurs especes d'hépatique, à cause de la beauté de leurs fleurs printanieres, simples, doubles, ou bleues, ou blanches, ou rouges; sur quoi Miller mérite d'être consulté. (D.J.)
Hépatique (Page 8:135)
Elle passe encore pour tonique, vulnéraire, astringente, bonne dans la gale & les autres maladies de la peau, si on en prend intérieurement la décoction à grandes doses. Plusieurs auteurs ont regardé encore l'hépatique de fontaine comme un spécifique contre la toux & contre la pthysie; elle entre dans le syrop de chicorée composé. (b)
Hépatique (Page 8:135)
L'eau de pluie dans laquelle on a cohobé trois ou quatre fois des feuilles fraîches de belle hépatique, est un excellent cosmétique, & que les dames de la plus grande condition recherchent fort, selon que le rapporte Simon Pauli, pour se blanchir la peau du visage après qu'elles se sont exposées à l'ardeur du soleil. Geoffroy, Mat. méd.
HÉPATI - CYSTIQUE (Page 8:135)
HÉPATI - CYSTIQUE, adj. en Anatomie, se dit
de certains conduits qu'on imagine aller du foie à la
vésicule du fiel. Voyez
HÉPATITE (Page 8:135)
HÉPATITE, sub. fém. (Hist. nat. Lithologie.)
nom donné par les anciens à une pierre rougeâtre,
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