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HENNIR (Page 8:132)
* HENNIR, v. neut. (Gram.) c'est le cri du cheval. Nous avons aussi le substantif hennissement. Il y a peu d'animaux dont la voix soit plus bornée; ainsi il faut une grande habitude pour discerner les inflexions qui caractérisent la joie, la douleur, le dépit, la colere, en général toutes les passions du cheval. Si l'on s'appliquoit à étudier la langue animale, peut - être trouveroit - on que les mouvemens extérieurs & muets ont d'autant plus d'énergie que le cri a moins de variété; car il est vraissemblable que l'animal qui veut être entendu, cherche à réparer d'un côté ce qui lui manque de l'autre. L'habile écuyer & le maréchal instruit joignent l'étude des mouvemens à celle du cri du cheval, sain ou malade. Ils ont des moyens de l'interroger, soit en le touchant de la main en différens endroits du corps, soit en le faisant mouvoir; mais la réponse de l'animal est toujours si obscure, qu'on ne peut disconvenir que l'art de le dresser & de le guerir n'en deviennent d'autant plus difficiles.
HENNISSEMENT (Page 8:132)
HENNISSEMENT, Voyez
HÉNOTIQUE (Page 8:132)
HÉNOTIQUE, s. m. (Hist. mod.) henoticum, on
donna ce nom dans le v. siecle à un édit de l'empereur
Zénon, par lequel il prétendoit de réunir les
Eutychiens avec les Catholiques. Voyez
C'est Acace, patriarche de Constantinople, qui avec le secours des amis de Pierre Magus, persuada à l'empereur de publier cet édit.
Le venin de l'hénotique de Zénon consiste à ne pas recevoir le concile de Chalcedoine comme les trois autres, & qu'il semble au contraire lui attribuer des erreurs. Cet hénotique est une lettre adressée aux évêques, aux clercs, aux moines, & aux peuples de l'Egypte & de la Lybie; mais elle ne parle qu'à ceux qui étoient séparés de l'Eglise. Il fut condamné par le pape Felix III. & détesté des Catholiques. Voyez le Dict. de Trevoux. (G.)
HENRI (Page 8:132)
HENRI D'OR, s. m. (Monnoie de France) nom d'une petite monnoie d'or, qui commença & finit sous Henri II. Ce nom d'homme appliqué à une monnoie, ne doit pas surprendre; car il n'y a rien de si fréquent chez les Grecs, les Romains, & les autres peuples, que les monnoies qu'on appelloit du nom du prince dont elles portoient l'image, témoin les philippes de Philippe de Macédoine, les dariques de Darius le Mede, & une infinité d'autres.
Le poids & le titre des henris étoit à vingt - trois karats un quart de remede; il y en avoit soixantesept au marc; chaque piece pesoit deux deniers vingt grains trébuchans, & par conséquent quatre grains plus que les écus d'or: cette monnoie valoit dans son commencement cinquante sols; on fit aussi des demi - henris, qui valoient vingt - cinq sols, & des doubles henris qui en valoient cent. Toutes ces especes furent frappées au balancier, dont l'invention étoit alors nouvelle.
Les premiers représentoient d'un côté Henri armé & couronné de lauriers, & de l'autre portoient une H couronnée; les derniers avoient sur leur revers, une femme armée représentant la France, assise sur des trophées d'armes; elle tenoit de la main droite une victoire, & pour légende Gallia optimo principi, ce qui est une imitation d'une médaille de Trajan, & ce fut la flaterie d'un particulier qui l'imagina; mais le peuple que ce monarque accabla d'impôts durant son regne, étoit bien éloigné de la consacrer;
HENRIADE (Page 8:132)
* HENRIADE, s. f. (Littérat.) C'est notre poëme
épique françois. Le sujet en est la conquête de la
France par Henri IV. son propre roi. Le plus grand
de nos rois a été chanté par un de nos plus grands
poëtes. Il y a plus de philosophie dans ce poëme,
que dans l'Iliade, l'Odyssée, & tous les poëmes épiques fondus ensemble; & il s'en manque beaucoup
qu'il soit destitué des charmes de la fiction & de la
Poésie. Il en est des poëmes épiques ainsi que de tous
les ouvrages de génie composés dans un même
genre; ils ont chacun un caractere qui leur est propre
& qui les immortalise. Dans l'un c'est l'harmonie,
la simplicité, la vérité & les détails; dans un
autre c'est l'invention & l'ordre; dans un troisieme
c'est la sublimité. C'est une chimere qu'un poëme
où toutes les qualités du genre se montreroient dans
un degré éminent. Voyez
HENRICIENS (Page 8:132)
HENRICIENS, s. m. pl. (Hist. eccl.) hérétiques
qui parurent en France dans le xij. siecle, &
qui furent ainsi nommés de leur ches Henri Hermite
de Toulouse, disciple de Pierre de Bruys. Leurs erreurs
étoient à peu près les mêmes que celles des Pétrobrusiens, savoir en ce qu'ils rejettoient le culte
extérieur & les cérémonies de l'Eglise; la célébration
de la messe, l'usage des temples & des autels,
les prieres pour les morts, la récitation de l'office
divin, & qu'ils croyoient que le sacrement de Baptême ne devoit être conféré qu'aux adultes. Ils furent
réfutés par saint Bernard, & également proscrits
par la puissance ecclésiastique & par la séculiere.
Voyez
HENTETE (Page 8:132)
HENTETE, (Géog.) montagne d'Afrique au royaume de Maroc proprement dit; c'est la plus haute montagne du grand Atlas, qui s'étend du levant au couchant l'espace de seize lieues; elle est peuplée de Béréberes, peuple belliqueux, qui se pique d'être des plus nobles d'Afrique, & qui va tout nud. Le faîte de ce mont est couvert de neige la plus grande partie de l'année; de sorte qu'il n'y vient ni arbres, ni herbes, à cause du grand froid. (D. J.)
HEPAR ANTIMONII (Page 8:132)
HEPAR ANTIMONII, ou FOIE D'ANTIMOINE, (Chymie & Métallurgie). On prend parties égales d'alkali fixe bien séché & d'antimoine crud; on les réduit en poudre, & on les mêle exactement. On porte ce mélange peu - à - peu dans un creuset rougi & placé entre les charbons; on pousse le feu pour faire que le mélange entre parfaitement en fusion, alors on le vuide dans un mortier de fer que l'on aura bien chauffé.
Par ce moyen on obtient un véritable hepar sulphuris, qui a mis en dissolution la partie réguline de
l'antimoine; ce mélange est d'une couleur rougeâtre,
ce qui lui a fait donner le nom d'hepar ou de
foie. Voyez
On appelle aussi foie d'antimoine, ou faux foie
d'antimoine de Rulandus, l'antimoine crud détonné
avec du nitre. Pour le faire, on prend parties égales
d'antimoine crud & de nitre bien pulvérisés; on les
mêle exactement, on met ce mélange dans un mortier
bien sec, on y introduit un charbon ardent, &
l'on couvre le mortier avec une tuile ou une plaque
de fer: il se fait une détonation violente. Ce qui
reste au fond du mortier s'appelle faux foie d'antimoine. Cet hepar ou faux foie differe du premier qui
a été décrit, en ce qu'il ne se résout point en liqueur
à l'humidité de l'air. Voyez
Hepar ou Foie d'arsenic, c'est l'arsenic combiné
avec du soufre. Voyez l'article
L'hepar sulphuris se dissout très - aisément dans l'eau; en versant dans cette dissolution un acide quelconque, il en part une odeur semblable à celle des oeufs pourris; la liqueur se trouble & devient d'un blanc jaunâtre, c'est ce qu'on appelle lait de sousre; il se fait alors un précipité qui n'est autre chose que du vrai soufre. Les vapeurs qui se dégagent dans cette opération, noircissent l'argent.
L'hepar dont nous parlons, est le dissolvant de tous les métaux, & même de l'or & de l'argent; il leur fait perdre leur éclat métallique & les rend solubles dans l'eau. Le célebre Stahl dit que c'est de l'hepar sulphuris, dont Moyse s'est servi pour détruire le veau d'or des Israëlites, qu'il jetta ensuite dans des eaux qui devinrent ameres, & qu'il fit boire à ces prévaricateurs. En effet, pour dissoudre l'or de cette maniere, il n'y a qu'à le faire rougir, & y joindre ensuite de douze à seize parties d'hepar sulphuris, & lorsque le tout est entré parfaitement en fusion, on vuidera le creuset, & l'on fera dissoudre la matiere dans de l'eau. La dissolution deviendra d'un jaune vif; & en y versant du vinaigre, il se précipitera une poudre qui est de l'or uni avec du soufre; on n'aura qu'à édulcorer ce précipité, le faire rougir pour en dégager le soufre, & l'on retrouvera son or pur.
On voit par - là que quoique le soufre seul ne soit point en état de mettre l'or en dissolution, il acquiert la faculté de produire cet effet lorsqu'il est retenu & fixé par l'alkali fixe.
L'hepar dissout avec encore plus de facilité les métaux imparfaits. Voyez la Chimie métallurgique de Gellert.
Quand on veut essayer si une substance minérale contient du soufre, il n'y a qu'à la faire fondre au feu avec un sel alkali fixe; alors l'odeur d'hepar qui en part, décele bientôt la présence du soufre.
Plusieurs eaux minérales qui sentent les oeufs pourris, & dont la vapeur noircit l'argent, annoncent qu'elles contiennent de l'hepar sulphuris; telles sont
HÉPATIQUE (Page 8:133)
HÉPATIQUE, adj. terme d'Anatomie, qui concerne
le foie. Voyez
Hépatique (Page 8:133)
L'artere hépatique ayant fourni la pylorique & la gastrique droite, s'avance derriere le conduit hépatique vers la vésicule du fiel, & lui donne principalement deux rameaux, appellés arteres cystiques, & un autre nommé artere biliaire, qui se plonge dans le grand lobe du foie.
Enfin l'artere hépatique entre dans la scissure du foie, & s'associe à la veine - porte; elle s'insinue avec cette veine dans la gaîne membraneuse, appellée capsule de Glisson, & l'accompagne par - tout dans le foie par autant de ramifications, que M. Winslow nomme arteres hépatiques propres.
Avant son entrée dans le foie, elle donne de petits
rameaux à la membrane externe de ce viscere
qui est de la derniere délicatesse, & à la capsule
même; voyez cette distribution merveilleuse dans
Ruysch, Trés. x. p. 72. tab. iij.
Je sais bien que Glisson croit que la seule veineporte fait tellement la fonction d'artere, que le foie n'a pas besoin d'autres arteres que de celles qui fournissent la nourriture aux membranes & à la capsule de ce viscere; mais Drake pense au contraire que les arteres hépatiques servent presque à le nourrir tout entier. Comme elles sont beaucoup plus grosses dans l'homme que dans les animaux, il conjecture que dans l'homme à raison de sa situation droite, le sang arteriel du foie a besoin d'un coulant plus considérable & d'une impétuosité plus directe, pour pousser le sang veineux, que dans les animaux, dont le corps est posé horisontalement. C'est à cause de cela, dit - il, que les chevaux, quoiqu'ils soient beaucoup plus grands que l'homme, & qu'ils ayent le foie beaucoup plus gros, ont néanmoins les arteres hépatiques non - seulement beaucoup plus petites, mais encore tortillées à la maniere d'un tendron de vigne, afin de briser l'impétuosité du sang, laquelle n'est pas si nécessaire dans la situation horisontale du corps, que dans la situation droite.
Cowper a embrassé le sentiment de Drake, parce
qu'il avoit des préparations, où le tronc de chaque
artere hépatique étoit presque aussi gros qu'une plume
d'oie, & où leurs ramifications dans le foie
étoient par - tout aussi grosses que celles des pores
biliaires qu'elles accompagnent. Mais la conséquence
tirée par Cowper de ses préparations partioulie<pb->
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