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HOANGEIO (Page 8:232)
* HOANGEIO, s. m. (Ornith.) petit oiseau qui se trouve dans le Chekiang à la Chine. On ne nous l'a point décrit; on nous apprend seulement que les habitans le trempent dans leur vin de ris, & en font un mets commun.
HOANGEIOYU (Page 8:232)
* HOANGEIOYU, s. m. (Ornith.) oiseau aquatique de la province de Quantung à la Chine. En été, il habite les montagnes; en hiver, il se retire dans la mer où l'on le prend aux filets: sa chair passe pour fort délicate: sur le peu que l'on nous a transmis de sa description, il paroît que le hoangeioyu est amphibie, moitié poisson, moitié oiseau.
HOATCHÉ (Page 8:232)
HOATCHÉ, s. m. (Hist. nat. Commerce.) c'est le
nom que les Chinois donnent à une terre très - blanche, extrèmement fine, douce, & comme savonneuse
au toucher, qu'ils emploient seule à une porcelaine
dont on fait un très - grand cas chez eux, &
qui est plus estimée que celle qui se fait avec le kaolin
& le petuntsé, qui sont les ingrédiens de la porcelaine
ordinaire de la Chine. Par les échantillons
qui ont été apportés de la Chine, il paroît que le
hoatché n'est autre chose qu'une terre bolaire & argilleuse
très - blanche, très - fine, douce au toucher
comme du savon; en un mot, qui a toutes les propriétés
& les caracteres de la terre cimolée des anciens.
Voyez
Les medecins chinois ordonnent dans de certains cas le hoatché, de même que les nôtres ordonnent les terres bolaires. ( - )
HOBAL (Page 8:232)
HOBAL, s. m. (Myth.) idole des anciens Arabes. On la voyoit entourée de 360 autres plus petites, qui présidoient à chaque jour de l'année. Mahomet détruisit son culte, dans la Mecque lorsqu'il s'en fut rendu maître.
HOBBISME (Page 8:232)
* HOBBISME, ou
Thomas Hobbes naquit en Angleterre, à Malmesbury, le 5 Avril 1588; son pere étoit un ecclésiastique obscur de ce lieu. La flotte que Philippe II. roi d'Espagne avoit envoyée contre les Anglois, & qui fut détruite par les vents, tenoit alors la nation dans une consternation générale. Les couches de la mere de Hobbes en furent accélérées, & elle mit au monde cet enfant avant terme.
On l'appliqua de bonne heure à l'étude; malgré la foiblesse de sa santé, il surmonta avec une facilité surprenante les difficultés des langues savantes, & il avoit traduit en vers latins la Médée d'Eurypide, dans un âge où les autres enfans connoissent à peine le nom de cet auteur.
On l'envoya à quatorze ans à l'université d'Oxford, où il fit ce que nous appellons la philosophie; delà il passa dans la maison de Guillaume Cavendish, baron de Hardwick & peu de tems après comte de Devonshire, qui lui confia l'éducation de son fils aîné.
La douceur de son caractere & les progrès de son éleve le rendirent cher à toute la famille, qui le choisit pour accompagner le jeune comte dans ses voyages. Il parcourut la France & l'Italie, recherchant le commerce des hommes célebres, & étudiant les lois, les usages, les coûtumes, les moeurs, le génie, la constitution, les intérêts & les goûts de ces deux nations.
De retour en Angleterre, il se livra tout entier à la culture des lettres & aux méditations de la Philosophie. Il avoit pris en aversion & les choses qu'on
Avide d'une pâture plus solide, il revint à la lecture des anciens; il dévora leurs philosophes, leurs poëtes, leurs orateurs & leurs historiens: ce fut alors qu'on le présenta au chancelier Bacon, qui l'admit dans la société des grands hommes dont il étoit environné. Le gouvernement commençoit à pencher vers la démocratie; & notre philosophe effrayé des maux qui accompagnent toûjours les grandes révolutions, jetta les fondemens de son système politique; il croyoit de bonne - foi que la voix d'un philosophe pouvoit se faire entendre au milieu des clameurs d'un peuple rébelle.
Il se repaissoit de cette idée aussi séduisante que vaine; & il écrivoit, lorsqu'il perdit, dans la personne de son éleve, son protecteur & son ami: il avoit alors quarante ans, tems où l'on pense à l'avenir. Il étoit sans fortune; un moment avoit renversé toutes ses espérances. Gervaise Clifton le sollicitoit de suivre son fils dans ses voyages, & il y consentit: il se chargea ensuite de l'éducation d'un fils de la comtesse de Devonshire avec lequel il revit encore la France & l'Italie.
C'est au milieu de ces distractions qu'il s'instruisit dans les Mathématiques, qu'il regardoit comme les seules sciences capables d'affermir le jugement; il pensoit déjà que tout s'exécute par des lois mécaniques, & que c'étoit dans les propriétés seules de la matiere & du mouvement qu'il falloit chercher la raison des phénomenes des corps brutes & des êtres organisés.
A l'étude des Mathématiques il fit succéder celle de l'Histoire naturelle & de la Physique expérimentale; il étoit alors à Paris, où il se lia avec Gassendi qui travailloit à rappeller de l'oubli la philosophie d'Epicure. Un système où l'on explique tout par du mouvement & des atomes ne pouvoit manquer de plaire à Hobbes; il l'adopta, & en étendit l'application des phénomenes de la nature aux sensations & aux idées. Gassendi disoit d'Hobbes qu'il ne connoissoit guère d'ame plus intrépide, d'esprit plus libre de préjugés, d'homme qui pénétrât plus profondément dans les choses: & l'historien d'Hobbes a dit du pere Mersenne, que son état de religieux ne l'avoit point empêché de chérir le philosophe de Malmesbury, ni de rendre justice aux moeurs & aux talens de cet homme, quelque différence qu'il y eût entre leur communion & leurs principes.
Ce fut alors qu'Hobbes publia son livre du Citoyen; l'accueil que cet ouvrage reçut du public, & les conseils de ses amis, l'attacherent à l'étude de l'homme & des moeurs.
Ce sujet intéressant l'occupoit lorsqu'il partit pour l'Italie. Il fit connoissance à Pise avec le célebre Galilée. L'amitié fut étroite & prompte entre ces deux hommes. La persécution acheva de resserrer dans la suite les liens qui les unissoient.
Les troubles qui devoient bien - tôt arroser de sang
l'Angleterre, étoient sur le point d'éclater. Ce fut
dans ces circonstances qu'il publia son Léviathan:
cet ouvrage fit grand bruit, c'est - à - dire qu'il eut
peu de lecteurs, quelques défenseurs, & beaucoup
d'ennemis. Hobbes y disoit:
Tandis que des hommes de sang faisoient retentir
les temples de la doctrine meurtriere des rois, distribuoient
des poignards aux citoyens pour s'entr'égorger,
& prêchoient la rebellion & la rupture du
pacte civile, un philosophe leur disoit:
Il ajoûte les choses les plus fortes contre les parricides, qui rompent le lien qui attache le peuple à son roi, & le roi à son peuple, & qui osent avancer qu'un souverain soumis aux lois comme un simple sujet, plus coupable encore par leur infraction, peut être jugé & condamné.
Le citoyen & le léviathan tomberent entre les mains de Descartes, qui y reconnut du premier coup - d'oeil le zele d'un citoyen fortement attaché à son roi & à sa patrie, & la haine de la sédition & des séditieux.
Quoi de plus naturel à l'homme de lettres, au philosophe, que les dispositions pacifiques? Qui est celui d'entre nous qui ignore que point de philoso<cb->
Cependant le parlement étoit divisé d'avec la cour, & le feu de la guerre civile s'allumoit de toutes parts. Hobbes, défenseur de la majesté souveraine, encourut la haine des démocrates. Alors voyant les lois foulées aux piés, le trône chancelant, les hommes entraînés comme par un vertige général aux actions les plus atroces, il pensa que la nature humaine étoit mauvaise, & de - là toute sa fable ou son histoire de l'état de nature. Les circonstances firent sa philosophie: il prit quelques accidens momentanés pour les regles invariables de la nature, & il devint l'aggresseur de i'humanité & l'apologiste de la tyrannie.
Cependant au mois de Novembre 1611, il y eut une assemblée générale de la nation: on en espéroit tout pour le roi: on se trompa; les esprits s'aigrirent de plus en plus, & Hobbes ne se crut plus en sûreté.
Il se retire en France, il y retrouve ses amis, il en est accueilli; il s'occupe de physique, de mathématique, de philosophie, de belles - lettres & de politique: le cardinal de Richelieu étoit à la tête du ministere, & sa grande ame échauffoit toutes les autres.
Mersenne qui étoit comme un centre commun
où aboutissoient tous les fils qui lioient les philosophes
entr'eux, met le philosophe anglois en correspondance
avec Descartes. Deux esprits aussi
impérieux n'étoient pas faits pour être long - tems
d'accord. Descartes venoit de proposer ses lois du
mouvement. Hobbes les attaqua. Descartes avoit
envoyé à Mersenne ses méditations sur l'esprit, la
matiere, Dieu, l'ame humaine, & les autres points
les plus importans de la Métaphysique. On les communiqua
à Hobbes, qui étoit bien éloigné de convenir
que la matiere étoit incapable de penser. Descartes avoit dit:
Malgré la hardiesse de sa philosophie, il vivoit à Paris tranquille; & lorsqu'il fut question de donner au prince de Galles un maître de Mathématique, ce fut lui qu'on choisit parmi un grand nombre d'autres qui envioient la même place.
Il eut une autre querelle philosophique avec
Bramhall, évêque de Derry. Il s'étoient entretenus
ensemble chez l'évêque de Neucastle, de la liberté,
de la nécessité, du destin & de son effet sur les
actions humaines. Bramhall envoya à Hobbes une
dissertation manuscrite sur cette matiere. Hobbes y
répondit: il avoit exigé que sa réponse ne fût point
publiée, de peur que les esprits peu familiarisés
avec ses principes n'en fussent effarouchés. Bramhall répliqua. Hobbes ne demeura pas en reste avec
son antagoniste. Cependant les pieces de cette dispute
parurent, & produisirent l'effet que Hobbes
en craignoit. On y lisoit que c'étoit au souverain
à prescrire aux peuples ce qu'il falloit croire de
Dieu & des choses divines; que Dieu ne devoit
être appellé juste, qu'en ce qu'il n'y avoit aucun être
plus puissant qui pût lui commander, le contraindre
& le punir de sa desobéissance; que son droit
de régner & de punir n'étoit fondé que sur l'irrésistibilité
de sa puissance; qu'ôté cette condition, ensorte
qu'un seul ou tous réunis pussent le contraindre,
ce droit se réduisoit à rien; qu'il n'étoit pas plus la
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