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Ne pourroit - on pas croire que ceux qui ont droit d'assister dans un concile & d'y donner leur voix, sont nécessairement dans la hiérarchie, ou du nombre de ceux qui ont part au gouvernement ecclésiastique, soit qu'ils soient de droit divin ou non?
Ne faudroit - il pas avoir égard aussi aux ordres qui conférés impriment un caractere ineffaçable, & ne permettent plus à celui qui l'a reçu de passer dans un autre état?
Quoi qu'il en soit, sans prétendre décider les questions qui appartiennent à une hiérarchie aussi sainte & aussi respectable que celle de l'Eglise de Jesus - Christ, nous allons exposer simplement quelques idées propres à les éclaircir.
Jesus - Christ a institué l'apostolat. Des auteurs
prétendent que l'Eglise a ensuite distribué l'apostolat
en plusieurs degrés qu'ils regardent en conséquence
comme d'institution divine; ont - ils raison? ont - ils
tort? Voyez
D'autres ne sont d'accord ni sur ce que Jesus - Christ a institué, ni sur ce que ses successeurs ont institué d'après lui. Ils veulent que la céremonie qui place le simple fidele dans l'ordre hiérarchique soit un sacrement, & comptent autant de sacremens que de degrés hiérarchiques.
Il y en a qui soutiennent que la consécration des
évêques n'est point un sacrement; parce que, disent - ils, l'évêque a reçu dans la prêtrise toute la
puissance de l'ordre. Cependant entre les pouvoirs
spirituels d'un évêque & d'un prêtre, quelle différence! Voyez
Frappés de cette différence, & considérant surtout
que l'épiscopat confere le pouvoir d'administrer
le sacrement de l'ordre & d'élever à la prêtrise;
pouvoir que le prêtre n'a pas, même radical, comme
celui de confesser & d'absoudre sans permission en
cas de nécessité; la plûpart soutiennent que l'épiscopat
est d'un autre ordre que la prêtrise, voy.
Aucuns n'ont fait cet honneur à la tonsure ni à
la papauté, quoique la tonsure tire le chrétien du
commun des fideles pour le placer dans l'état eccléfiastique,
& qu'elle méritât bien autant d'être un
sacrement que la céremonie des quatre moindres
qui confere au tonsuré le pouvoir de fermer la porte
des temples, d'y accompagner le prêtre & de porter
les chandeliers; pouvoir qui n'appartient pas tant à
l'ordonné, qu'un suisse, un bedeau, ou un enfant de
choeur ne puisse le remplacer sans ordre ni sacrement.
Voyez
Mais la papauté à laquelle on attribue tant de
prérogatives, & qui en a beaucoup, a - t - elle moins
besoin d'une grace solemnelle que la fonction de présenter
les burettes & de chanter l'épître ou l'évangile?
Jesus - Christ s'est - il plus expliqué en faveur
du soudiaconat que du pontificat? A - t - il dit à quelqu'un de ses disciples: Chantez dans le temple, essuyez
les calices, comme il a dit à Pierre: Paissez mes ouailles?
Voyez
Mais si l'Eglise a pu partager l'apostolat en plusieurs degrés, & étendre ou restreindre le sacrement de l'ordination; ne l'a - t - elle pas encore de changer cette division, & de se faire une autre hiérarchie? Qu'est - ce qui lui a donné le pouvoir d'établir, & lui a ôté celui de changer?
Mais son usage a - t - il été invariable? Qu'est - ce que les cardinaux d'aujourd'hui? Que sont devenus les chorévêques d'autrefois qui avoient, selon le concile de Nicée, le pouvoir de conférer les moin<cb->
Cet ordre a été supprimé de la hiérarchie par le
pape Damase; mais pesez bien la raison que ce
pape en apporte.
Mais si l'on suivoit ce principe du pape Damase, quel renversement n'introduiroit - il pas dans la hiérarchie ecclésiastique? On n'y laisseroit rien de ce qui n'est pas de l'institution de Jesus - Christ, ou de la nécessité d'un bon gouvernement; or Jesus Christ a - t - il donné la pourpre ou le chapeau à quelqu'un de ses disciples?
Dire que lorsqu'on ne sait précisément quand une chose a commencé d'être établie ou d'être crue, elle l'a été dès la premiere origine; c'est un raisonnement tout - à - fait faux, & on ne peut pas plus dangereux.
On objectera peut - être à la division du pape Damase de la hiérarchie en deux ordres, que les apôtres ont institué des diacres; mais il est évident que cette dignité ne fut créée que pour vaquer à des fonctions purement temporelles. Les diacres faisoient distribution des aumônes & des biens que les fideles avoient alors en commun, tandis que les diaconnesses de leur côté veilloient à la décoration & à la propreté des lieux d'assemblée: quel rapport ces fonctions ont - elles avec la hiérarchie?
Dans l'examen de ce sujet, il ne faut pas confondre le gouvernement spirituel, l'établissement, la propagation & la consécration du christianisme avec le service temporel. Ce n'est pas à ceux qui songent à accroître les revenus de l'église, à les gérer, & à les partager, que Jesus - Christ a dit: Ecce ego mitto vos sicut misit me Pater.
Il n'y a que les premiers qui soient les vrais membres de Jesus - Christ. Il en est l'instituteur. Il n'y a rien à changer à leur hiérarchie. Il n'y a point d'autorité dans l'Eglise qui ait ce droit; ni Pierre, ni Paul, ni Apollon ne l'ont pas, nec addes nec minues.
Ce qui part de cette source, doit durer sans altération jusqu'à la fin des siecles. Les autres sont d'institution ecclésiastique créés pour l'administration temporelle & le service de la société des chrétiens, selon la convenance des lieux, des tems & des affaires. On les appellera, selon eux, ministres de l'Eglise.
L'origine de leurs pouvoirs & de leurs fonctions ne remonte pas jusqu'à Jesus - Christ immédiatement; l'autorité qui les a créés peut les abolir: elle l'a fait quelquefois, & elle l'a dû faire.
Les apôtres ne préposerent des diacres & des administrateurs qu'à l'occasion du mécontentement & des plaintes des Grecs contre les Hébreux; trop chargés des occupations temporelles, ils ne pouvoient plus vaquer aux spirituelles. Le service d'économe commençoit à nuire à l'état d'apôtre: non oequum est nos derelinquere verbum Dei & ministrare mensis.
Quoi qu'il en soit de toutes ces idées, je les soumets à l'examen de ceux qui par leur devoir doivent être plus versés dans la connoissance de l'histoire de l'Eglise & de son hiérarchie. [p. 205]
HIERE DE COLOQUINTE (Page 8:205)
HIERE DE COLOQUINTE, (Pharmacie.)
Voyez
HIERES (Page 8:205)
HIERES, (Géog.) en latin Olbia Areoe, ville de
France en Provence, au diocese de Toulon: son terroir
& les environs sont délicieux pour la bonté &
la beauté des fruits; mais son port qui lui seroit aujourd'hui d'une grande ressource, s'est comblé depuis
long - tems, & la mer s'est retirée plus de deux
mille pas; cette ville est à 5 lieues de Toulon, 179.
S. E. de Paris. Long. 23
Massillon, dit M. de Voltaire,
Hieres (Page 8:205)
HIÉROCERYCE (Page 8:205)
HIÉROCERYCE, s. m. (Littér.) chef des héraults sacrés dans les mysteres de Cerès; sa fonction étoit d'écarter les profanes, & toutes les personnes excluses de la fête par les loix; d'avertir les initiés de ne prononcer que des paroles convenables à l'objet de la céremonie, ou de garder un silence respectueux; enfin de réciter les formules de l'initiation.
L'hiéroceryce représentoit Mercure, ayant des aîles sur le bonnet, & la verge, le caducée à la main, en un mot tout l'appareil que les poëtes donnent à ce dieu.
Ce sacerdoce étoit perpétuel, mais il n'imposoit point la loi du célibat: on peut même fortement présumer le contraire par l'exemple du Dadouque; ainsi, selon toute apparence, la loi du célibat ne regardoit que l'hiérophante seul, à cause de l'excellence de son ministere.
Au reste, la dignité d'hiéroceryce appartenoit à une même famille; c'étoit à celle des Céryces descendue de Céryx, dernier fils d'Eumospe, & qui par conséquent étoit une branche des Eumolpides, quoique ceux qui la composoient donnassent Mercure pour pere à Céryx; mais c'étoit sans doute parce que ce dieu protégeoit la fonction de héraut, héréditaire dans leur famille. (D. J.)
HIÉROCORACES (Page 8:205)
HIÉROCORACES, s. m. pl. (Antiq.) certains ministres de Mithras, c'est - à - dire du soleil, que les Perses adoroient sous ce nom. Le mot hiérocoraces signifie corbeaux sacrés, parce que les prêtres du soleil portoient des vêtemens qui avoient quelque rapport par leur couleur, ou d'une autre maniere, à ces oiseaux dont les Grecs en conséquence leur donnerent le nom. (D. J.)
HIÉROGLYPHE (Page 8:205)
HIÉROGLYPHE, s. m. (Arts antiq.) écriture en peinture; c'est la premiere méthode qu'on a trouvée de peindre les idées par des figures. Cette invention imparfaite, défectueuse, propre aux siecles d'ignorance, étoit de même espece que celle des Méxiquains qui se sont servi de cet expédient, faute de connoître ce que nous nommons des lettres ou des caracteres.
Plusieurs anciens & presque tous les modernes ont cru que les prêtres d'Egypte inventerent les hiéroglyphes, afin de cacher au peuple les profonds secrets de leur science. Le P. Kircher en particulier a fait de cette erreur le fondement de son grand
Les hiéroglyphes ont été d'usage chez toutes les nations pour conserver les pensées par des figures, & leur donner un être qui les transmît à la postérité. Un concours universel ne peut jamais être regardé comme une suite, soit de l'imitation, soit du hazard ou de quelque évenement imprévu. Il doit être sans doute considéré comme la voix uniforme de la nature, parlant aux conceptions grossieres des humains. Les Chinois dans l'orient, les Mexiquains dans l'occident, les Scythes dans le nord, les Indiens, les Phéniciens, les Ethiopiens, les Etruriens ont tous suivi la même maniere d'écrire, par peinture & par hiéroglyphes; & les Egyptiens n'ont pas eû vraissemblablement une pratique différente des autres peuples.
En effet, ils employerent leurs hiéroglyhes à dévoiler
nuement leurs loix, leurs réglemens, leurs
usages, leur histoire, en un mot tout ce qui avoit
du rapport aux matieres civiles. C'est ce qui paroît
par les obélisques, par le témoignage de Proclus,
& par le détail qu'en fait Tacite dans ses Annales,
liv. II. ch. lx. au sujet du voyage de Germanicus
en Egypte. C'est ce que prouve encore la fameuse
inscription du temple de Minerve à Saïs, dont il est
tant parlé dans l'antiquité. Un enfant, un vieillard,
un faucon, un poisson, un cheval - marin, servoient
à exprimer cette sentence morale:
Il nous reste quelques monumens de ces premiers essais grossiers des caracteres égyptiens dans les hiéroglyphes d'Horapollo. Cet auteur nous dit entr'autres faits, que ce peuple peignoit les deux piés d'un homme dans l'eau, pour signifier un foulon, & une fumée qui s'élevoit dans les airs, pour désigner du feu.
Ainsi les besoins secondés de l'industrie imaginerent l'art de s'exprimer: ils prirent en main le crayon ou le ciseau, & traçant sur le bois ou les pierres des figures auxquelles furent attachées des significations particulieres, ils donnerent en quelque façon la vie à ce bois, à ces pierres, & parurent les avoir doués du don de la parole. La représentation d'un enfant, d'un vieillard, d'un animal, d'une plante, de la fumée; celle d'un serpent replié en cercle, un oeil, une main, quelque autre partie du corps, un instrument propre à la guerre ou aux arts, devinrent autant d'expressions, d'images, ou, si l'on veut, autant de mots qui, mis à la suite l'un de l'autre, formerent un discours suivi.
Bien - tôt les Egyptiens prodiguerent par - tout les hiéroglyphes: leurs colonnes, leurs obélisques, les murs de leurs temples, de leurs palais, & de leurs sépultures, en furent surchargés. S'ils érigeoient une statue à un homme illustre, des symboles tels que nous les avons indiqués, ou qui leur étoient analogues, taillés sur la statue même, en traçoient l'histoire. De semblables caracteres peints sur les momies, mettoient chaque famille en état de reconnoître le corps de ses ancêtres; tant de monumens devinrent les dépositaires des connoissances des Egyptiens.
Ils employerent la méthode hiéroglyphique de
deux façons, ou en mettant la partie pour le tout,
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