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HIE (Page 8:202)
HIE, s. f. (Hydr.) est un billot de bois employé à
enfoncer des pieux en terre; on l'éleve avec un engin
par le moyen d'un moulinet, pour le laisser ensuite
tomber sur le pilotis. C'est aussi l'instrument
que les paveurs appellent demoiselle. Voyez l'article
HIÉBLE (Page 8:202)
HIÉBLE, s. m. (Botan.) c'est l'espece de sureau que les Botanistes nomment ebulus, sambucus humilis, sambucus herbacea. Elle est plus petite que le sureau commun, auquel elle ressemble d'ailleurs à tant d'égards, & par sa figure, & par ses vertus. M. Geoffroy a donné de cette plante une description parfaite, qu'il faut transcrire ici.
L'hiéble s'éleve d'ordinaire à la hauteur d'une coudée & demie, rarement à cinq piés; sa racine est longue, de la grosseur du doigt; elle n'est point ligneuse, mais charnue, blanche, éparse de côté & d'autre, d'une saveur amere, un peu acre, & qui cause des nausées; ses tiges sont herbacées, cannelées, anguleuses, noueuses, moëlleuses comme celles du sureau, & elles périssent en hiver; ses feuilles sont placées avec symmétrie, & sont composées de trois ou quatre paires de petites feuilles portées sur une côte épaisse, terminée par une feuille impaire; chaque petite feuille est plus longue, plus aiguë, plus dentclée, & d'une odeur plus forte que celle du sureau.
Ses fleurs sont disposées en parasol, petites, nombreuses, odorantes, d'une odeur approchante de la pâte d'amandes de pêches, blanches, ayant souvent une teinte de pourpre, d'une seule piece en rosette, partagée en cinq segmens. Leur fonds est percé par la pointe du calice en maniere de clou, au milieu de cinq étamines blanches chargées de sommets roussâtres.
Quand les fleurs sont tombées, les calices se changent en des fruits, ou des bayes noires dans leur maturité, anguleuses, gondronnées d'abord, & presque triangulaires; mais ensuite plus rondes, & pleines d'un suc qui tache les mains d'une couleur de pourpre. Elle contient des graines oblongues au nombre de trois, convexes d'un côté, & anguleuses de l'autre.
On trouve fréquemment cette plante le long des
grands chemins & des terres labourées; l'écorce de
sa racine, ses feuilles & ses bayes sont d'usage. Voyez
Hiéble (Page 8:202)
On attribue à l'hiéble une vertu des plus efficaces pour purger par les selles; ses racines, & sur - tout leur écorce, produisent cet effet violemment; quelques - uns préferent l'écorce moyenne dans ce dessein; les bayes & les graines n'ont pas autant d'efficace. Suivant l'opinion de Rai, les jeunes poussent, & les feuilles sont aussi plus douces. Les écorces qu'on vante tant pour évacuer les eaux des hydropiques, ne doivent être néanmoins données qu'aux personnes robustes, & dont les forces sont entieres, car ce remede irrite fortement, bouleverse l'estomac, & trouble tous les visceres.
Le suc d'hiéble est très - cathartique; on le tire ou de la racine ou de l'écorce moyenne de la tige pilée, & mêlée avec de la décoction d'orge ou de raisins secs, un peu de cannelle & de sucre. L'infusion de l'écorce de la racine d'hiéble est encore très - violente; mais la décoction l'est moins, parce que la vertu purgative de cette plante se perd en bouillant; on pres<cb->
On a remarqué que ces graines macérées dans l'eau chaude, & exprimées fortement, produisent une huile qui nage sur l'eau.
Les feuilles d'hiéble appliquées en cataplasmes, sont atténuantes & résolutives; l'écorce de la racine est discussive & émoliente; enfin les vertus de cette plante l'ont fait entrer dans des compositions galéniques; mais c'est en pure perte, car les bons medecins ne les emploient point aujourd'hui. (D. J.)
HIELPELROED (Page 8:202)
HIELPELROED, s. m. (Hist. nat.) nom que les Danois donnent à la racine de rhode; on en tire par la distillation une eau qui a le goût & l'odeur de l'eau de rose. Elle croît au pié des montagnes, sur les côtes de la mer, & au bord des eaux courantes.
HIEMENT (Page 8:202)
* HIEMENT, s. m. (Charpent.) c'est le cri que rendent
des pieces de bois assemblées sous l'effort de
quelque poids ou puissance. Il est rare que les machines
nouvelles ne hient pas les premieres fois
qu'on s'en sert. Hiement se dit aussi de l'action d'enfoncer
des pavés ou des pieux. Voyez
HIER (Page 8:202)
HIER, adj. de tems, (Gramm.) c'est la veille du jour où l'on est. Les Poëtes le font tantôt d'une syllabe, tantôt de deux; de deux syllabes il me semble plus doux. Ce mot a encore une autre acception, il désigne un tems prochain; c'est une histoire d'hier; c'est une fortune d'hier; c'est une femme d'hier.
Hier (Page 8:202)
HIER ACITE (Page 8:202)
HIER ACITE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par les anciens Naturalistes à une pierre prétieuse, parce qu'elle ressembloit à l'oeil d'un épervier.
Hieracites (Page 8:202)
HIÉRACIUM (Page 8:202)
HIÉRACIUM, s. m. (Botan.) genre de plante qu'on peut caractériser de cette maniere; ses tiges sont branchues, foibles, & d'une forme élégante; ses feuilles sont rangées alternativement; sa fleur est à demi - fleurons contenus dans un calice commun; ce calice est epais, ferme, étendu; ses graines sont [p. 203]
HIÉRACOBOSQUES (Page 8:203)
HIÉRACOBOSQUES, s. m. pl. (Antiq. égypt.)
les nourriciers des éperviers, de
HIERAPICRA (Page 8:203)
HIERAPICRA de Galien, (Pharmac. & Mat. méd.) Prenez de l'aloès succotrin, six onces & deux gros; de la canelle, du xilobalsamum, ou en son lieu, de sommités de lentisque, de l'asarum, du spicanard, du sasran & du mastic, de chacun trois gros; du mielécumé, deux livres & une once & demie: faitesen un électuaire selon l'art.
Galien qui est l'auteur de cette composition,
avoit une si haure idée de ses vertus, qu'il lui a
donné le nom de sacrée amere: c'est ce que signifient
les deux mots grecs,
Cet électuaire est un puissant purgatif hydragogue,
à la dose d'un gros jusqu'à deux, & même jusqu'à demi - once pour les sujets vigoureux; elle est
excellente lorsqu'on la donne à plus petite dose,
contre les obstructions, & particuliérement contre
celles du foie; elle est propre à exciter les mois &
l'écoulement hémorrhoïdal. Elle doit toutes ces qualités
à l'aloes, qui est un remede éprouvé dans tous
ces cas. Tous les autres ingrédiens de cette composition
n'y sont employés qu'à titre de correctif. Voyez
L'hiéra picra ne s'ordonne jamais que sous forme solide, à cause de sa grande amertume. (b)
HIERAPOLIS (Page 8:203)
HIERAPOLIS, (Géograph. anc.) nom commun à quelques villes de l'antiquité. Il y avoit 1°. une Hiérapolis en Syrie, où on honoroit Derecto & Atergatis. Pline & Strabon en sont mention. Lucien dit que la déesse Syrienne y avoit le plus riche temple de l'univers. 2°. Une Hiérapolis dans l'île de Crebe, appellée ville épiscopale dans les notices ecclésiastiques. 3°. Une Hiérapolis dans la Parthie, où mourut S. Matthieu, selon Dorothée. 4°. Une Hiérapolis ville épiscopale de l'Arabie. Mais 5°. la plus renommée de toutes par ses eaux, par son marbre & par le nombre de ses temples, étoit en Phrygie. Voyez Strabon, lib. XIII. pag. 629, & les Voyages de Spon. Leanclavius croit que cette ville est le seidesceber des Turcs.
Epictete, célebre philosophe stoïcien, y prit naissance, & devint un des officiers de la chambre de Néron; mais Domitien ayant banni de Rome tous les Philosophes, vers l'an 94 de J. C. l'ancien esclave d'Epaphrodite se retira à Nicopolis en Epire, où il mourut dans un âge fort avancé. Il ne laissa pour tous biens qu'une lampe de terre à son usage, qui fut vendue trois mille drachmes. Arrien son disciple, nous a conservé quatre de ses discours, & son enchiridion ou manuel, qu'on a tant de fois imprimé en grec, en latin, & dans toutes les langues modernes. Mourgues rapporte que d'anciens religieux le prirent pour la regle de leur monastere: sa maxime sustine & abstine, est admirable par son énergie & son étendue; on devroit la graver sur le portail de tous les cloîtres. (D. J.)
HIÉRARCHIE (Page 8:203)
* HIÉRARCHIE, s. f. (Hist. ecclésiast.) il se dit
de la subordination qui est entre les divers choeurs
d'anges qui servent le Très - haut dans les cieux.
Saint Denis en distingue neuf, qu'il divise en trois
hiérarchies. Voyez
Ce mot vient d'
Il désigne aussi les différens ordres de fideles, qui
composent la société chrétienne, depuis le pape qui
en est le chef jusqu'au simple laïque. Voyez
Il ne paroît pas qu'on ait eu dans tous les tems la même idée du mot hiérarchie ecclésiastique, ni que cette hiérarchie ait été composée de la même maniere. Le nombre des ordres a varié selon les besoins de l'Eglise, & suivi les vicissitudes de la discipline.
On a permis aux théologiens de disputer sur ce point tant qu'il leur a plû, & il est incroyable en combien des sentimens ils se sont partagés.
Quelques - uns ont prétendu qu'il y avoit bien de la différence entre être dans la hiérarchte & être sous la hiérarchie. Être dans la hiérarchie, selon eux, c'est par la consécration publique & hiérarchique de l'Eglise être constitué pour exercer ou recevoir des actes sacrés; or tous ces actes ne sont pas joints à l'autorité & à la supériorité. Être sous la hiérarchie, c'est recevoir immédiatement de la hiérarchie des actes hiérarchiques. Il y a dans ces deux définitions quelque chose de louche qu'on en auroit écarté, si l'on avoit comparé la société ecclésiastique à la société civile.
Dans la société civile, il y a différens ordres de citoyens qui s'élevent les uns au - dessus des autres, & l'administration générale & particuliere des choses est distribuée par portion à différens hommes ou classes d'hommes, depuis le souverain qui commande à tous jusqu'au simple sujet qui obéit.
Dans la société ecclésiastique, l'administration des choses relatives à cet état est partagée de la même maniere. Ceux qui commandent & qui enseignent sont dans l'hiérarchie: ceux qui écoutent & qui obéissent sont sous l'hiérarchie.
Ceux qui sont sous la hierarchie, quelque dignité qu'ils occupent dans la société civile, sont tous égaux. Le monarque est dans l'église un simple fidele, comme le dernier de ses sujets.
Ceux qui sont dans l'hiérarchie & qui la composent,
sont au contraire tous inégaux, selon l'ancienneté,
l'institution, l'importance & la puissance attachée
au degré qu'ils occupent. Ainsi l'Eglise, le pape, les
cardinaux, les archevêques, les évêques, les curés,
les prêtres, les diacres, les soudiacres semblent en
ce sens former cette échelle qui peut donner lieu à
deux questions, l'une de droit & l'autre de fait.
Voyez
Je ne pense pas qu'on puisse disputer sur la question de fait. Les ordres de dignités dont je viens de faire l'énumération, & quelques autres qui ont aussi leurs noms dans l'Eglise, soit que leurs fonctions subsistent encore ou ne subsistent plus, & qu'il faut intercaler dans l'échelle, composent certainement le gouvernement ecclésiastique.
Quant à la question de droit, c'est autre chose. Il semble qu'il y a le droit qui vient de l'institution premiere faite par Jesus - Christ, & le droit qui vient de l'institution postérieure faite soit par l'Eglise même, soit par le chef de l'Eglise, ou quelque autre puissance que ce soit. En ce cas, il y aura certainement parmi les hiérarques ecclésiastiques des ordres qui seront de droit divin, & des ordres qui ne seront pas de droit divin.
Tous les ordres qui n'ont pas été dès le commencement, ne seront pas de droit divin.
Parmi ces ordres qui n'ont pas été dès le commencement, plusieurs ne sont plus: ils ont passé. Parmi ceux qui sont, il y en a qui peuvent passer, parce qu'ils sont moins dispositionis dominicoe veritate, quam autoritate.
Le P. Cellot Jésuite avance que l'hiérarchie n'admet
que l'évêque, & que les prêtres ni les diacres
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