ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"186"> roue. Les premieres sont plus commodes. Les roues sont placées sur le devant. On veut que la herse ait six pieds de long, que les dents en soient rangées à cinq pouces les unes des autres, & qu'elles ayent environ quatre pouces de saillie hors des travers. Une herse bien mince, & chargée convenablement, entre en terre d'un bon doigt, ce qui suffit à son effet. Les herses sans dents ne sont qu'un tissu d'osier, ou des especes de fortes claies avec lesquelles on applanit les terres semées en lin, lorsqu'elles sont sabloneuses & légeres. Voyez la herse à labour, Planch. d'Agriculture. Voyez l'article Herser.

Herse (Page 8:186)

* Herse, (Pêche.) engin qui ne differe guere des herses à labour. On s'en sert sur - tout de basse marée, aux eaux vives, & dans les grandes marées des saisons chaudes. On leur attele un cheval ou un boeuf, & on les promene sur le fond d'où elles entraînent toutes les especes de poissons plats qui s'y sont ensablés, comme soles, petits turbots, barbues, plyes, limandes, carelets, &c. Un homme conduit la herse; deux autres placés sur les côtés, attendent les poissons qui se désallent, & les prennent à la main. De ces herses les unes sont endentées de bois, d'autres de fer.

HERSÉ (Page 8:186)

HERSÉ, adj. en termes de Blason, se dit d'une porte dont la herse ou coulisse est abattue.

HERSER (Page 8:186)

HERSER, v. act. (Agriculture.) c'est faire passer la herse à plusieurs reprises, sur une terre semée, ou seulement labourée. Beaucoup de laboureurs n'emploient la herse qu'à recouvrir la semence lorsqu'on ne l'enterre pas par un leger labour; mais on ne peut trop en multiplier l'usage. Cette opération divise les grosses mottes retournées par la charrue, & rend la terre plus féconde en l'atténuant. Le labour ne remplit parfaitement son objet qu'autant qu'il est suivi du herser. Il faut donc herser la terre autant de fois qu'on la laboure. Dans toutes les terres moyennes cette pratique est très - utile; & elle est nécessaire dans les terres fortes & argilleuses. On n'en peut excepter que les sables.

Ce n'est pas immédiatement après le labour que le herser est avantageux. On doit laisser passer quelques jours. Si la terre a été labourée dans un tems très - sec, il faut attendre qu'une pluie l'ait un peu trempée & attendrie; mais que le tems soit actuellement sec. Si le labour a été fait dans un tems humide, il faut que la terre soit ressuyée, un peu hâlée; mais sans être durcie. Outre qu'en passant à plusieurs reprises & en tout sens, la herse atténue les mottes, elle acheve de déraciner les herbes que la charrue n'avoit pas entierement détruites. Le hâle empêche ces herbes de reprendre racine. On se sert presque toujours de herses qui ont des dents de bois, & elles suffisent aux usages ordinaires. Mais lorsqu'une terre, immédiatement après avoir été semée, est battue par une pluie forte, on est contraint quelquefois d'avoir recours à des herses dont les dents soient de fer. Qu'on ne craigne pas alors de déraciner une partie du grain qui est levé. On n'a rien à attendre dans une terre battue & scellée, & il n'y a de ressource que dans cette espece de labour superficiel, qui est un bienfait de la herse. Mais dans ce cas - là, il faut choisir un tems couvert & légérement humide, pour ne pas exposer au hâle les racines du grain que l'on veut conserver. Voyez Jonchere, Labour, Semer , &c.

HERSILLIERES (Page 8:186)

HERSILLIERES, s. f. (Marine.) ce sont des pieces de bois courbes qu'on met au bout des plats bords d'un bâtiment, qui sont sur l'avant & sur l'arriere pour les fermer. (Z)

HERSILLON (Page 8:186)

HERSILLON, s. m. terme de Fortification. Les hersillons sont de planches longues de dix à douze piés, qui ont leurs deux côtés remplis de pointes de clous & dont on se sert pour incommoder la marche de l'infanterie & de la cavalerie.

Ce mot est un diminutif de herse, le hersillon faisant l'office d'une petite herse. Chambers. (Q)

HERSTAL (Page 8:186)

HERSTAL, (Géog.) ancienne ville d'Allemagne en Westphalie, dans l'évêché de Padersborn, sur le Weser. Long. 26. 30. lat. 43. 50. (D. J.)

HERSTBERG (Page 8:186)

HERSTBERG, (Géog.) ville & château d'Allemagne en Westphalie, de la dépendance & de l'électorat de Cologne.

HERSTEIN (Page 8:186)

HERSTEIN, (Géog.) ville d'Allemagne au bas Palatinat, sur la riviere de Naho.

HERTE, ou HERTHE (Page 8:186)

HERTE, ou HERTHE, s. f. (Antiq.) divinité que d'anciens peuples de Germanie, comme les Semnons, les Neudinges ou Thuringes, les Avions, les Angles, les Varins, les Eudons, les Suardons, & les Nuitons adoroient.

Tacite est le seul qui nous en instruise, & il pourroit bien lui - même avoir été mal informé; cependant ce qu'il en rapporte est trop singulier, pour le passer sous silence. Il dit dans son livre des moeurs des Germains, chap. xl. qu'il y avoit dans l'Océan (c'est apparemment la mer Baltique qu'il nomme ainsi), une isle (on soupçonne que c'est l'isle de Rugen) où se trouvoit une forêt appellée Castum, au milieu de laquelle étoit un char consacré à la déesse Hertus.

Il n'étoit permis qu'au seul prêtre de toucher à ce char, parce qu'il savoit le tems que la déesse qu'on y adoroit venoit dans ce lieu; quand il sentoit la présence de cette divinité, il atteloit des buffles à ce char, & le suivoit avec grande vénération; tout le tems que duroit cette cérémonie, c'étoit des jours de fête, & par - tout où le char alloit, on le recevoit avec beaucoup de solennités; toute guerre cessoit, toutes les armes se renfermoient, on ne respiroit que la paix & le repos, jusques à ce que le prêtre eût reconduit dans son temple la déesse rassasiée de la conversation des hommes. Alors on lavoit le char dans un lieu secret, & les étoffes qui le couvroient, & la déesse elle - même; on se servoit pour cela d'esclaves, qui étoient aussi - tôt après jettés & engloutis dans un lac voisin.

Vossius conjecture que cette déesse Hertus doit être Cybèle; mais il est plus vraissemblable que c'est la Terre; le nom y répond du moins parfaitement; les Allemans emploient encore le mot herth, pour signifier la terre, & les Anglois ont toujours dit earth dans le même sens; comme la plûpart des peuples se sont imaginés n'avoir point d'autre origine que la terre, les Germains pourroient bien l'avoir adorée, & plusieurs raisons concourent à se le persuader.

Il y a dans la plaine du comté de Salisbury en Angleterre, des amas de pierres circulaires, que plusieurs savans croyent avoir été un temple de la déesse Herte; on nomme ces pierres stone - henges, c'est - à - dire pierres suspendues, parce qu'elles sont mises les unes sur les autres, de maniere qu'elles paroissent être en l'air, telles qu'on suppose qu'étoit le temple de Herte. Mais cette supposition n'est au fond qu'un fruit de l'imagination, qu'on ne peut appuyer d'aucune preuve.

On ignore parfaitement quel étoit l'usage de cette espece de monument, que les anciens appelloient en latin chorea gigantum. On dispute même de la nature de ces pierres; car les uns prétendent qu'elles sont naturelles, tandis que d'autres les regardent comme artificielles, composées de sable, de chaux, de vitriol, & d'autres matieres bitumineuses. Ce dernier sentiment paroît le moins vraissemblable: quoi qu'il en soit, les curieux qui n'ont pas vû les stone - henges de Salisbury, peuvent consulter sur leur nature & leur ancienne destination apparente, les Antiq. britann. de Cambden, & même ils en trouveront le dessein dans cet auteur. Je pense que les Transactions philosophi<pb-> [p. 187] ques en parlent aussi, mais cet article ne devoit pas être oublié dans le supplément de Chambers. (D. J.)

HERTFELDT (Page 8:187)

HERTFELDT, (Géog.) petite contrée d'Allemagne dans la Suabe, entre Awlen, Bopfingen, Koënigsbrun, Giengen, & la seigneurie de Graveneck; ce ne sont que montagnes & forêts. (D. J.)

HERTFORD, ou HARTFORD (Page 8:187)

HERTFORD, ou HARTFORD, (Géog.) ville d'Angleterre, capitale de l'Hertfordshire, avec titre de comté; elle est ancienne, & a été autrefois plus considérable qu'à présent. La cause de sa décadence vient en partie de ce qu'on a détourné le grand chemin pour le faire passer à Warc. Elle envoie deux députés au parlement, & est sur la riviere de Léa, à 20 milles N. de Londres. Long. 17. 35. lat. 51. 48. (D. J.)

HERTFORDSHIRE, ou HARTFORDSHIRE (Page 8:187)

HERTFORDSHIRE, ou HARTFORDSHIRE, (Géog.) province d'Angleterre dans l'intérieur du pays, diocèses de Londres & de Lincoln; elle a 130 milles de tour; elle contient environ 451020 arpens, 120 paroisses, 18 bourgs à marché, & 16569 maisons. C'est une belle & agréable province, voisine de Middlesex; l'air y est bon, le terroir fertile en blé, en pâturages & en bois; la Léa & Coln en sont les principales rivieres. Le froment, l'orge & les grains germés pour la biere, forment son plus grand commerce; Hertford en est la capitale. (D. J.)

HERTZBERG (Page 8:187)

HERTZBERG, (Géog.) ville d'Allemagne dans l'électorat de Saxe, sur les confins de la Lusace, à 10 lieues S. E. de Wirtemberg. 14 N. O. de Dresde. Long. 31. 12. lat. 51. 41. (D. J.)

HERTZHORN (Page 8:187)

HERTZHORN, (Géog.) petite ville de la province de Stormarie, dans le duché de Holstein, près de Gluckstadt.

HERTZOG - AURACH (Page 8:187)

HERTZOG - AURACH, (Géog.) petite ville d'Allemagne sur la riviere d'Aurach, dans l'évêché de Bamberg, en Franconie.

HERTZOGENRIED (Page 8:187)

HERTZOGENRIED, (Géog.) ville d'Allemagne au duché de Juliers.

HERULES (Page 8:187)

HERULES, s. m. pl. (Géogr. anc.) ancien peuple mêlé avec les autres barbares, qui renverserent l'empire romain. Les Hérules du nord de l'Allemagne étoient le même peuple; Procope en a parlé fort au long dans son histoire des Goths, iv. II. ch. xjv. le lecteur peut y recourir; ce qu'il rapporte de leurs moeurs est singulier.

« Ils adoroient, dit - il, plusieurs dieux auxquels ils sacrifioient des hommes. Il ne leur étoit pas permis d'être malades, ni de vieillir: lorsque quelqu'un d'eux se trouvoit attaqué de maladie sérieuse, ou de vieillesse décrépite, il devoit prier ses parens de songer à l'ôter du nombre des hommes. Alors les parens dressoient un bûcher, au haut duquel ils le plaçoient, & lui envoyoient un Hérule, qui n'étoit pas de sa famille, avec un poignard pour terminer ses jours. D'abord, après sa mort, ils mettoient le feu au bûcher; & au moment qu'il étoit consommé, ils ramassoient les os du défunt, & les couvroient de terre. La femme du mort étoit obligée, pour donner des preuves de sa vertu, & pour acquérir de la gloire, de s'étrangler sur son tombeau, ou bien elle s'attiroit la haine irréconciliable des parens de son mari ».

On sait assez que les Hérules passerent dans la Thessalie & dans la Macédoine, où ils périrent en grand nombre; que cependant ils augmenterent par la suite leur puissance, vainquirent leurs voisins, & furent défaits par les Lombards. Alors ils s'établirent en partie sur les terres de l'Empire, où ils se firent chrétiens, & en partie remonterent le Danube, & se confondirent avec les Sclavons ou Slaves.

Leur premiere demeure étoit vraisemblablement au voisinage du Warneau, dans le Mecklebourg, à peu - près au lieu où fut bâtie la ville de Werle, en latin Herula. Du tems de Tacite, ils étoient compris sous le nom général de Vandales, c'est pourquoi cet historien n'en parle pas. Dans les irruptions des Vandales & des Goths vers le midi, ils eurent leur part à ces migrations, & demeurerent quelques tems au - delà du Danube, où abordoient les nations septentrionales. Une partie passa le Danube après la bataille perdue contre les Lombards, dans laquelle leur roi Rodolphe fut tué: cette partie s'établit dans l'Illyrie, éprouva de nouveaux revers, & se perdit dans l'armée des Goths; l'autre partie retourna dans la Vandalie, auprès de Warnes. Ceux - ci revenus dans leur pays, y subsisterent long - tems idolâtres, embrasserent tard le Christianisme; & plus encore par force que par connoissance, puisqu'à la moindre occasion ils le quittoient, & massacroient les prêtres. Leur nom se perdit peu - à - peu en celui de Slaves, & enfin en celui de Meckelbourg. En deux mots, comme le dit le savant Bangert dans ses Notes sur la chronique des Slaves, Warnavi, Varini, Heruli, Werli, Wendi, sont aujourd'hui ceux de Rostoc, du Butzow & de Gustrow, trois villes situées sur le Warnaw. (D. J.)

HERZEGOVINE (Page 8:187)

HERZEGOVINE, s. f. (Géogr.) contrée de la Turquie Européenne dans la Bosnie, près de la Dalmatie; Castel - novo capitale, appartient aux Vénitiens, & le reste aux Turcs. Cette province faisoit autrefois partie de la Servie. (D. J.)

HESDIN (Page 8:187)

HESDIN, (Géog.) ville forte des Pays - bas françois, au comté d'Artois; Louis XIII. la prit en 1639, & elle fut cédée à la France par la paix des Pyrénées en 1659. Elle doit sa fondation à Philibert, général de l'armee impériale dans les Pays - bas, qui détruisit le vieil Hesdin en 1653, pour rebâtir le nouvel Hesdin à une lieue au - dessous. Elle est sur la Canche, à 9 lieues S. O. de S. Omer, 10 N. E. d'Arras, 40 N. O. de Paris. Long. 19. 48. lat. 52. 22. (D. J.)

HESHUSIENS (Page 8:187)

* HESHUSIENS, s. m. pl. (Hist. eccles.) hérétiques qui donnerent dans l'Arianisme, & d'autres erreurs que Tilman Heshusius, ministre protestant d'Allemagne, publia dans le seizieme siecle.

HESITANS (Page 8:187)

* HESITANS, part. pl. pris subst. (Hist. eccles.) on appella de ce nom ceux des Eutychiens & des Acephales, qui étoient incertains s'ils recevroient ou rejetteroient le concile de Chalcédoine. Les acceptans prirent le nom de Synodotins; les appellans, qui ne s'attachoient ni à Cyrille, ni à Jean d'Antioche, celui d'Hésitans.

HESITATION (Page 8:187)

* HESITATION, s. f. (Morale.) incertitude dans les mouvemens du corps, qui marque la même incertitude dans la pensée. Si dans la comparaison que nous faisons intérieurement des motifs qui peuvent nous déterminer à dire ou à faire, ou qui doivent nous en empêcher, nous sommes alternativement & rapidement portés & retenus, nous sommes incertains, nous hésitons. Ainsi l'incertitude est une suite de déterminations momentanées & contraires. L'ame oscille entre des sentimens opposés, & l'action demeure suspendue. De tout ce qui se passe en nous, il n'y a rien peut - être qui marque tant que nous avons, sinon la mémoire présente d'une chose, du moins celle d'une sensation, tandis que nous sommes occupés d'une autre, que nos incertitudes & nos hésitations. Il semble qu'il y ait en nous des mouvemens de fibres, & conséquemment des sensations qui durent, tandis que d'autres, ou disparates ou contraires, naissent ou s'exécutent. Sans cette coexistence, il est bien difficile d'expliquer la plûpart des opérations de l'entendement. Hésiter se dit aussi quelquefois de la mémoire seule. Si la mémoire infidele ne nous sert pas facilement, nous hésitons en récitant.

HESN - MEDI (Page 8:187)

HESN - MEDI, (Géog.) ville de Perse. Long. selon Tavernier, 74. 45. lat. 32 - 5. (D. J.)

HESPER (Page 8:187)

HESPER, (Astron.) voyez Hesperies.

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