ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"182"> cendrées; le bec avoit une couleur verte jaunâtre; il étoit fort & grand, droit, & un peu pointu; les pattes & les piés avoient une couleur verte; les doigts étoient longs, le côté intérieur du doigt du milieu étoit dentelé. Willughbi, Ornit. Voyez Oiseau.

Petit Heron gris (Page 8:182)

Petit Heron gris, nycticorax, (Hist. nat.) oiseau qui est beaucoup plus petit que le précédent; il a le cou à proportion moins long. Le sommet de la tête & le dos sont noirs; le jabot & le ventre ont une couleur brune; il y a une bande blanche qui s'étend depuis les yeux jusqu'au bec, & une sorte de crête composée de trois plumes longues d'environ cinq pouces, qui tiennent à l'occiput; les aîles & la queue ont une couleur cendrée; le bec est noir & les piés ont une couleur jaune verdâtre. Willughbi, Ornit. Voyez Oiseau.

Heron blanc (Page 8:182)

Heron blanc, ardea alba major, (Hist. nat.) oiseau qui differe du heron gris, en ce qu'il est en entier d'une belle couleur blanche, qu'il est plus petit, qu'il a la queue à proportion moins longue, & qu'il manque de crête.

Petit Heron blanc, Jarsette (Page 8:182)

Petit Heron blanc, Jarsette, ardea alba minor, seu garzetta, Gesn. Ald. oiseau qui differe du précédent en ce qu'il est beaucoup plus petit, & qu'il a une crête. Willughbi, Ornit. Voyez Oiseau.

HERONIERE (Page 8:182)

HERONIERE, sub. fém. (Econ. rustiq.) c'est dans un parc un lieu séparé auprès de quelque étang ou vivier, où l'on éleve des hérons.

HEROPHILE, Pressoir d (Page 8:182)

HEROPHILE, Pressoir d'(Anat.) Herophile de Chalcédoine vivoit du tems de Ptolomée Soter, roi d'Egypte. Il passe pour avoir dissequé vivans les criminels qui étoient condamnés à mort; entre autres découvertes, il est le premier qui nous ait démontré l'usage & la structure des nerfs qui viennent du cerveau & de la moëlle épiniere; & ce qui prouve qu'il a eu connoissance des autres parties qui composent le cerveau, c'est qu'il a donné le nom de pressoir, torcular Herophili, à l'endroit où viennent aboutir les trois sinus supérieurs de la dure - mere; c'est lui qui a nommé duodenum le premier des intestins grêles; il a aussi donné à deux tuniques de l'oeil le nom de rétine & d'arachnoïde, &c.

HÉROS (Page 8:182)

HÉROS, s. m. (Gramm.) le terme de héros, dans son origine, étoit consacré à celui qui réunissoit les vertus guerrieres aux vertus morales & politiques; qui soutenoit les revers avec constance, & qui affrontoit les périls avec fermeté. L'héroïsme supposoit le grand homme, digne de partager avec les dieux le culte des mortels. Tels furent Hercule, Thesée, Jason, & quelques autres. Dans la signification qu'on donne a ce mot aujourd'hui, il semble n'être uniquement consacré qu'aux guerriers, qui portent au plus haut degré les talens & les vertus militaires; vertus qui souvent aux yeux de la sagesse, ne sont que des crimes heureux qui ont usurpé le nom de vertus, au lieu de celui de qualités, qu'elles doivent avoir.

On définit un héros, un homme ferme contre les difficultés, intrépide dans le péril, & très - vaillant dans les combats; qualités qui tiennent plus du tempérament, & d'une certaine conformation des organes, que de la noblesse de l'ame. Le grand homme est bien autre chose; il joint aux talens & au génie la plûpart des vertus morales; il n'a dans sa conduite que de beaux & de nobles motifs; il n'écoute que le bien public, la gloire de son prince, la prospérité de l'état, & le bonheur des peuples. Le nom de César, donne l'idée d'un héros; celui de Trajan, de Marc - Aurele ou d'Alfred, nous présente un grand homme. Titus réunissoit les qualités du héros, & celles du grand - homme; cependant, pourquoi Titus est - il plus loué par ses bienfaits, que par ses victoires? C'est que les qualités du coeur l'empor<cb-> tent toûjours sur les présens de la fortune & de la nature; c'est que la gloire qu'on acquiert par les armes est, si j'ose m'exprimer ainsi, une gloire attachée au hasard; au lieu que celle qui est fondée sur la vertu, est une gloire qui nous appartient.

Le titre de héros depend du succès, celui de grand - homme n'en dépend pas toûjours. Son principe est la vertu, qui est inébranlable dans la prospérité, comme dans les malheurs: le titre de héros, ne peut convenir qu'aux guerriers, mais il n'est point d'état qui ne puisse prétendre au titre sublime de grand - homme; le héros y a même plus de droits qu'un autre.

Enfin, l'humanité, la douceur, le patriotisme réunis aux talens, sont les vertus d'un grand - homme; la bravoure, le courage, souvent la témérité, la connoissance de l'art de la guerre, & le génie militaire, caractérisent davantage le héros; mais le parfait héros, est celui qui joint à toute la capacité, & à toute la valeur d'un grand capitaine, un amour & un desir sincere de la félicité publique. (D. J.)

Héros (Page 8:182)

Héros, (Mythol. & Littérat.) autrement dit demidieu. On appelloit ainsi généralement les hommes illustres, que leurs grandes actions firent placer dans le ciel après leur mort, soit qu'ils reconnussent quelques dieux parmi leurs ancêtres, soit qu'ils descendissent d'un dieu & d'une femme mortelle, comme Hercule, Thesée, & tant d'autres; ou d'une déesse & d'un homme, tel qu'étoit le fils de Vénus & d'Anchise.

On donne plusieurs étymologies du nom de héros, & pas une seule qui soit recevable: la plus commune, qui tire ce mot de *E)\RWS2, amour, n'est pas juste; car *H(\RWS2, héros, est écrit par un h.

La promotion des héros au rang des dieux, étoit dûe aux dogmes de la philosophie platonique, qui enseignoit que les ames des grands hommes s'élevoient jusque aux astres, séjour ordinaire des dieux, & par - là devenoient dignes des honneurs qu'on rendoit aux dieux mêmes, avec lesquels ils habitoient; mais les Stoïciens leur assignoient pour demeure, la vaste étendue qui se trouve entre le ciel & la terre; ce qui fait dire à Lucain:

Quodque patet terras inter, coelique meatus Semi - dei manes habitant. Pharsal, lib. IX.

Le culte qu'on rendoit aux héros, étoit différent de celui des dieux; celui des dieux consistoit dans des sacrifices & des libations, qui sont des hommages dûs à la divinité, pendant que celui des héros n'étoit qu'une espece de pompe funebre, dans laquelle on célebroit le souvenir de leurs exploits, après quoi on leur faisoit des festins. C'est ce qu'Hérodote remarque, en parlant des différens Hercules. « On sacrifie, dit - il, à Hercule Olympien, comme étant d'une nature immortelle, & on fait à Hercule fils d'Alcmene, comme à un héros, des funérailles plûtôt qu'un sacrifice ». Mais il est bon de savoir qu'on éleva peu - à - peu les héros au rang des dieux; c'est par exemple, ce qu'on pratiqua pour Hercule, puisqu'après lui avoir rendu des honneurs comme à un héros, on vint à lui offrir des sacrifices parfaits, c'est - à - dire, de ceux dans lesquels on brûloit à l'honneur de la divinité, une partie de la victime, & on mangeoit l'autre.

Diodore de Sicile confirme par son témoignage, que les héros, ou les demi - dieux, parvinrent à la fin à tous les honneurs des dieux suprèmes; car en parlant d'une fête solemnelle, que l'on célebroit à Rome, & dans laquelle on porta les statues des dieux anciens & modernes, il ajoûte que la pompe étoit fermée par les statues de ceux dont les ames, après avoir abandonné leurs corps mortels, étoient montées dans le ciel, où elles participoient aux mê<pb-> [p. 183] mes prérogatives que les dieux mêmes: tels étoient Hercule, Esculape, Castor & Pollux.

Comme l'opinion commune faisoit descendre tous les morts dans les enfers, les ombres des héros même y étoient retenues, pendant que leur ame pure & dégagée de ce qu'elle avoit de périssable, joüissoit dans le ciel des plaisirs & des grandeurs de l'immortalité.

Les Grecs, après avoir fait mettre une colonne, & autres monumens sur les tombes des héros, établirent un culte pour les manes des mêmes héros, & même pour les héroïnes; car on accorda des honneurs héroïques à des femmes. Coronis, mere d'Esculape; Alcmene, mere d'Hercule; Cassandre, fille de Priam; Andromaque, Andromede, Helène, Latone, & quelques autres, joüirent de cette distinction.

Les tombeaux des héros & héroïnes étoient entourés d'un petit bois sacré, accompagné d'autels, où les parens & les amis alloient en des tems marqués, les arroser de libations, & les charger d'offrande; & ces mêmes tombeaux joüissoient du droit d'asile; c'est - là ce qu'on appelloit monument héroïque, H)\ROWN MNH/MA. Tel étoit le tombeau qu'Andromaque prit soin d'élever à son cher Hector; libabat cinert Andromache.

Les Romains érigerent à leur tour des statues à ceux qu'ils regarderent comme des héros; ils en avoient dans le Cirque, revêtues de peaux de lions, de sangliers, d'ours, ou de renards sauvages. Cette maniere de se vétir ordinaire aux premiers héros, dans le tems qu'on n'avoit point encore trouvé l'art de séparer la laine ou le poil des bêtes, fut consacrée par la religion; de - là vient qu'ils sont représentés avec ces mêmes habillemens dans les temples & sur les médailles.

Les Grecs nommerent H(RW=A, les tombeaux qu'ils érigerent aux demi - dieux, à ceux des héros qui leur étoient chers, & aux temples qu'ils bâtirent aux empereurs après leurs décès. Athenée parlant des honneurs rendus aux maitresses de Démétrius, joint les H(RW=A, avec les autels qu'on leur élevoit, & les hymnes sacrées que l'on chantoit à leur gloire. Enfin, les particuliers appellerent du même nom, les monumens qu'ils bâtirent aux personnes pour lesquelles ils avoient un respect & un dévouement particulier.

On sait aussi que le mot H(\RWS2, a une signification fort étendue dans la langue grecque. 1°. Il signifie un homme qui par sa valeur, ou par ses bienfaits, a éte mis au rang des dieux ou des demi - dieux après sa mort. 2°. Il répond au divus des Latins, titre donné aux empereurs déifiés, & HRW/NA répond à diva. Dans les médailles que les Grecs frapperent à l'honneur de l'infame Antinoüs, pour marquer sa consécration, ils l'appellerent indifféremment H(\RWA, & QE/ON. 3°. Le nom de héros est souvent donné par les peres à leurs enfans décedés en bas - âge, comme cela paroît par diverses inscriptions, recueillies dans Gruter & Reinesius. 4°. Quelquefois ce nom designe simplement un homme consideré par sa valeur, ou par sa charge; Homere l'applique non - seulement aux chefs des Grecs, mais aux Grecs en général. 5°. Enfin, pour dire quelque chose de plus, le même poëte employe le mot H)\RWS2, pour un domestique d'un des rivaux de Pénélope, & qui leur versoit à boire; c'est dans l'Odyssée, liv. *S. vers 422. (D. J.)

HERPES (Page 8:183)

HERPES, sub. fém. terme de Médecine, ardeur, ou inflammation accompagnée d'un âpreté de cuir, & de l'éruption d'un grand nombre de petites pustules qui le rongent & le dévorent. Voyez Erésipelle.

Ce mot est dérivé du grec E(RPW, paulatim gradior, parce que ces boutons rampent & se traînent d'un lieu à un autre.

Il y en a de plusieurs sortes.

L'herpe miliaire, est un assemblage d'une infinité de petites pustules qui se forment sous l'épiderme, & qui ont la grosseur d'un grain de millet. On l'appelle communément feu volage. Voyez Feu Volage.

Herpes miliaire, suivant Wisemand, approche beaucoup de la nature de la gale, & demande les purgatifs mercuriels. Voyez Gale.

L'herpe simple, n'est qu'une pustule ou deux qui se forment sur le visage, de couleur blanchâtre ou jaunâtre, pointues & enflammées à leur base. Ces pustules se dessechent d'elles - mêmes, après avoir rendu le peu de pus qu'elles contiennent. Il y a une troisieme espece d'herpe, à qui l'on donne le nom de dartre. Voyez Dartre.

L'herpe corrosive, est celle dont les boutons sont rudes, causent des demangeaisons, & ulcerent les parties sur lesquelles ils se forment.

Herpes (Page 8:183)

Herpes de plat - bord, (Marine.) c'est la coupe d'une lisse qui se trouve à l'avant & à l'arriere du haut des côtés d'un navire. On y met un ornement de sculpture, & cet ornement se nomme aussi herpe: il y en a quatre qui sont au plat - bord, deux à stribord, & deux à bas - bord. On peut voir dans la Planche IV. n°. 195, ce qu'on nomme herpe, & n°. 170, ce qu'on nomme plat - bord.

Herpes d'éperon, ce sont des pieces de bois taillées en balustre, qui forment la partie supérieure de l'éperon, & qui se répondent l'une à l'autre par des goutereaux.

Herpes marines; on donne ce nom à toutes productions que la mer tire de son sein, & qu'elle jette naturellement sur ses bords, telles que l'ambre, le corail, &c. Ce mot vient de harpir, ancien mot qui signifioit prendre; aujourd'hui l'on dit plus communément épaves de mer, plûtôt que herpes marines. (Z)

HERRNGRUND (Page 8:183)

HERRNGRUND, (Géog.) petite ville de la haute - Hongrie, proche de Newsoll, remarquable par ses mines de cuivre & de vitriol. Ceux qui travaillent dans ces mines, y ont formé une ville soûterraine assez étendue; ces mines dont Brown a donné la description dans ses voyages, sont fort riches; car on tire de cent livres, vingt, trente livres de cuivre, & quelquefois davantage; la plus grande partie de ce métal est attachée au rocher, d'où l'on a bien de la peine à le séparer; & même dans quelques endroits, le métal & le rocher ne font qu'une seule masse ensemble. Les travailleurs de ces mines n'y sont pas incommodés des eaux, mais de la poussiere & de vapeurs de cuivre encore plus nuisibles à la vie. (D. J.)

HERNHUTISME (Page 8:183)

HERNHUTISME, (Hist. ecclésiast.) espece de fanatisme introduit depuis quelque tems en Moravie, en Wétéravie & dans les Provinces - Unies.

Les Hernuthers sont aussi connus sous le nom de freres Moraves, & dans les mémoires pour servir à l'histoire de Brandebourg, on les appelle Zinzendorffiens. En effet le Hernhutisme doit son origine & ses progrès à M. le comte Nicolas Louis de Zinzendorf, né en 1700 & élevé à Hall dans les principes du quiétisme. Dès qu'il fut sorti de cette université en 1721, il s'appliqua à l'exécution du projet de former une petite société d'ames fideles, au milieu desquelles il pût vivre uniquement occupé d'exercices de dévotion dirigés à sa maniere. Il s'associa quelques personnes qui étoient dans ses idées, & fixa sa résidence à Bertholsdorf dans la haute Lusace, terre dont il fit l'acquisition.

Bertholsdorf fut bientôt remarquable par l'éclat de cette sorte de piété que M. de Zinzendorff y avoit introduite: la nouvelle en fut portée en Moravie par un charpentier nommé Christian David, qui avoit été autrefois dans ce pays - là, où il avoit inspiré à

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