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C'est l'hémitritée de Galien, qui est la plus connue des auteurs, & dont il est le plus fait mention dans les observations de pratique: c'est aussi de celle - là que l'on trouve la description la plus circonstanciée; Lommius l'a fait ainsi, medic. Observ. lib. I.
Tous les accès ou redoublemens de cette fievre commencent par le froid, & finissent par la sueur: mais dans les accès tiercenaires, le froid est plus fort avec tremblement, suivi d'une chaleur plus ardente, d'une grande soif, & à la fin d'une sueur plus abondante; au lieu que dans les accès qui appartiennent à la quotidienne, le froid est moins considérable, sans tremblement; la chaleur qui suit est plus douce & sans soif; le poulx est moins élevé, & ce n'est qu'une moiteur qui survient à la fin des paroxysmes: mais dans les uns & dans les autres, le malade n'est jamais sans fievre.
Une telle complication de fievre continue & de fievre intermittente a de quoi paroître singuliere; mais quoiqu'elle soit très - rare, elle a été observée par un grand nombre d'auteurs dignes de foi. Le célebre Wanswieten dit (Comment. Boerrhaav. §. 738.) avoir vû un homme sujet à la fievre quarte, qui, ayant été attaqué d'une pleurésie, n'en eut pas moins les accès bien marqués de cette fievre intermittente, malgré la fievre continue inflammatoire & les remedes qui furent employés pour la combattre.
La fievre hémitritée est trop compliquée pour n'être pas dangereuse: aussi a - t - on observé qu'elle est très - souvent incurable, & devient en peu de jours mortelle, à la suite des symptomes violens qui affectent principalement l'estomac & les parties nerveuses; ce qui dépend des humeurs bilieuses qui dominent dans la masse du sang, d'où suivent aussi les affections soporeuses, spasmodiques, les insomnies, avec délire & syncope; en un mot, tout ce qui peut caractériser une fievre de mauvaise nature.
Mais le prognostic est en général plus ou moins
fâcheux, à proportion que les paroxysmes tiercenaires
sont plus ou moins violens. On doit en conséquence,
tirer les indications du caractere le plus dominant
de la fievre quotidienne ou de la fievre tierce
continue, & satisfaire à ce qui est indiqué, en
suivant ce qui est prescrit dans la cure de ces différentes
sortes de fievre. Voyez
HÉMON, ou THERMODON (Page 8:115)
* HÉMON, ou THERMODON, s. m. (Géogr.) anc.) fleuve de Béotie, qui traversoit la ville de Chéronée, & se joignoit au Céphyse.
HÉMONIE (Page 8:115)
* HÉMONIE, s. f. (Géog. anc.) la partie septentrionale de la Thrace; elle s'étendoit entre le mont Hémo ou Costignazzo, la Mariza, jusqu'au Pont - Euxin. Andrinople, Anchilaüs & Nicopolis en étoient les lieux principaux.
HÉMOPHOBE (Page 8:115)
HÉMOPHOBE, s. m. (Médecine)
HÉMOPTYSIE (Page 8:115)
HÉMOPTYSIE, s. f. (Maladie)
Il n'y a point de viscere qui soit sujet à de plus fréquentes & à de plus considérables maladies, que les poûmons: la raison s'en présente aisément; si l'on fait attention à la foiblesse de son organisation, à l'effort qu'il est exposé à soutenir continuellement de la part du sang qu'il reçoit dans son grand système artériel; si l'on considere combien il doit être affecté par l'action dans laquelle il est, sans interruption, pour l'entretien de la respiration; combien il peut éprouver de différentes impressions, par l'effet des différentes qualités de l'air, qui ne cesse d'entrer & de sortir alternativement dans les conduits destinés à le contenir.
Mais il n'y a point de lésion de ce viscere qui soit plus importante que l'hémoptysie, tant par elle - même & la conséquence de ses symptomes actuels, que par rapport aux suites que peut avoir cette maladie; puisqu'elle produit le plus souvent la phtysie pulmonaire. Après le crachement, c'est - à - dire l'expectoration de sang, on doit toûjours, selon l'observation d'Hippocrate, craindre qu'il ne suive un crachement de pus.
Ainsi l'hémoptysie consiste dans une éjection par la bouche, de sang vermeil & écumeux, sorti des poûmons, accompagnée ou, pour mieux dire, précédée de la toux & d'un peu de gêne dans la respiration, avec un sentiment d'ardeur dans quelque partie de la poitrine, & de douleur pungitive ou semblable à celle que procure une solution actuelle de continuité, par l'effet de quelque déchirement dans une partie sensible.
L'hémoptysie proprement dite est sans fievre inflammatoire.
Les causes qui disposent à l'hémoptysie, sont la foiblesse naturelle du tissu des vaisseaux pulmonaires, qui est souvent aussi un vice héréditaire dans les sujets en qui on observe qu'elle est respectivement plus considérable que dans d'autres; la quantité du sang qui engorge les vaisseaux pulmonaires; la qualité des humeurs qui péchent par l'épaississement, ou par l'acrimonie dissolvante; les obstructions formées dans les vaisseaux lymphatiques du poûmon, qui produisent des tubercules, des abscès, des ulceres.
De ces différentes causes s'ensuivent des dilatations forcées, anévrysmales, variqueuses dans les vaisseaux sanguins; des erreurs de lieu dans les autres vaisseaux; des engorgemens dans les differentes parties relâchées de ce viscere; des resserremens, des compressions dans les conduits des humeurs & de l'air même, qui gênent, qui empêchent le libre cours de ces fluides; ce qui donne lieu, par rapport au sang, à ce que l'impulsion que ce fluide continue à recevoir, force les obstacles & produit la rupture des vaisseaux dont l'embarras ne peut être surmonté d'une maniere moins violente; tandis que les voies de l'air remplies par les vaisseaux dilatés outre mesure, ou par les fluides épanchés, éprouvent un embarras qui fait nécessairement celui de la respiration.
Les causes qui accélerent les effets des différentes dispositions à l'hémoptysie, sont 1°. la pléthore générale; qu'elle soit produite réellement par une suite des suppressions des différentes évacuations habituelles, ou par l'excès d'alimens, ou qu'elle soit l'effet de l'agitation extraordinaire du sang, par l'abus des boissons spiritueuses, des alimens irritans. 2°. La rétropage n="116">
Il résulte donc de ces différentes causes déterminantes,
qu'il se fait des dilatations forcées, des ruptures,
des déchiremens de vaisseaux sanguins dans
les parties des poûmons qui en sont susceptibles;
que le sang épanché dans les canaux aëriens produit
une irritation dans la membrane délicate, & douée
d'une grande irritabilité, dont ils sont tapissés, soit
par le seul contact d'une matiere étrangere à ces cavités,
soit par l'acrimonie dont cette humeur est
deja viciée, ou par celle qu'elle contracte pour peu
qu'elle soit arrêtée dans ces conduits; que cette irritation
excitée dans les membranes bronchiques, &
par communication dans tous les organes de la respiration,
occasionne des mouvemens de contraction
répétés d'une maniere convulsive, qui constituent
la toux, & operent l'expectoration violente
qui suit, du sang ou des mucosités sanglantes chargées
de bulles d'air, qui y sont mêlées, par l'agitation,
le foüettement, pour ainsi dire, qu'elles ont
éprouvé avant que d'être chassées des cavités
bronchiques; ce qui rend les crachats écumeux.
Voyez
Il faut cependant observer que le crachement de
sang peut aussi arriver, sans qu'il se fasse aucun déchirement,
aucune sorte de solution de continuité
dans les vaisseaux pulmonaires; que l'hémoptysie
peut avoir lieu, par la seule dilatation des orifices
des vaisseaux lymphatiques, ou des vaisseaux sécrétoires
& excrétoires des poûmons; en tant que
la dilatation des vaisseaux sanguins, d'où partent
ces autres vaisseaux, force ceux - ci peu - à - peu à recevoir
des globules sanguins qui y sont portés, comme
il a été dit, par erreur de lieu. (Voyez
Le concours des symptômes qui ont été rapportés ci - devant, comme constituant l'hémoptysie, en forment le signe caractéristique, sur - tout si on y joint quelques - unes des causes prédisponentes qui ont été mentionnées: au surplus, on observe constamment, d'une maniere plus ou moins marquée, que dans les cas où l'hémoptysie est une évacuation subsidiaire de quelque hémorrhagie habituelle ou critique, elle s'annonce ordinairement par un sentiment de pesanteur, & même de douleur gravative, dans la poitrine; par une sorte de constriction spasmodique dans le bas - ventre; par des flatuosités dans les premieres voies; par une horripilation comme fébrile, avec froid aux extrémités, & resserrement dans les vaisseaux sanguins qui se trouvent à la surface du corps; ce qui produit une pâleur dans toute son habitude.
Il s'ensuit de tous ces symptomes, qu'il se passe
quelque chose d'actif dans ces circonstances, que
l'on ne peut attribuer qu'à une sorte de mouvement
tonique, par lequel toutes les parties externes
& internes se tendent pour ainsi dire, contre les
poûmons, pour déterminer le cours des humeurs,
la plus grande impulsion du sang respectivement
vers ce viscere, & y donner lieu à l'excrétion hémoptoïque;
sans doute parce que l'équilibre systaltique
est rompu à l'égard de ses vaisseaux, dans
quelqu'une de ses parties. Voyez
On peut inférer aisément de tout ce qui a été dit
du crachement de sang, que ce ne peut être qu'une
lésion de fonctions toujours très - importante, & accompagnée
de danger plus ou moins grand, selon
la nature de sa cause. S'il est produit par la rupture
de quelques vaisseaux considérables, il peut se
répandre une si grande quantité de sang dans les
voies de l'air, que ce fluide - ci ne pouvant plus y
pénétrer, & le jeu de la respiration cessant en conséquence,
le malade meurt suffoqué. Voyez
Quoiqu'il semble n'y avoir dans cette maladie
qu'une seule indication à remplir, qui est d'employer
les moyens propres à faire fermer les vaisseaux qui
fournissent la matiere de l'évacuation contre nature;
il y a cependant bien des manieres différentes de s'y
prendre pour produire cet effet, & bien des attentions
à faire dans le choix des moyens, eu égard à
la nature de la cause du mal: si elle dépend de la
pléthore, & sur - tout dans le cas où quelque évacuation ordinaire se trouve supprimée, on doit avoir
recours à tout ce qui peut diminuer le volume du
sang, de la maniere différente dont l'effet est plus
ou moins prompt, selon le besoin, comme au remede
le plus approprié; ainsi fait - on usage dans ce
cas de la saignée, sur - tout des sangsues, des ventouses,
avec scarification, & on doit insister sur ces
différens moyens tant que l'indication subsiste; après
quoi on doit travailler à prévenir le retour de la pléthore,
par le régime, par les autres moyens convenables.
Voyez
Si l'hémoptysie est produite par la raréfaction de
ce fluide, qui forme ce qu'on appelle dans les écoles, une pléthore fausse; il faut également combattre
ce crachement contre nature, par les moyens
propres à diminuer le volume du sang; mais employer
en même tems tous ceux qui sont convenables
pour faire cesser l'effervescence des humeurs,
c'est - à - dire leur trop grande agitation. Voyez
Mais si la maladie est causée par rupture, ou par érosion de vaisseaux, & qu'elle soit entretenue par l'acrimonie des humeurs, envain employera - t - on tous les moyens possibles pour fermer ces vaisseaux, si l'on ne corrige le vice dominant; ce que l'on ne peut mieux obtenir que par le laitage, les bouillons de tortue, & toutes les matieres adoucissantes, gélatineuses, huileuses, qui peuvent produire un effet approchant. Le long usage de ces différens secours manque rarement de répondre à l'attente; [p. 117]
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