ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"93"> milles de Bersabée vers le nord. Elle fut assignée aux Prêtres pour leur demeure, & déclarée ville de réfuge. David y établit le siége de son royaume après la mort de Saül. On dit qu'Hébron est aujourd'hui décoré d'une grande mosquée, où les Mahométans viennent d'Alep, de Damas, & d'autres pays. Le P. Nau, dans son voyage de la Terre - sainte, avoue (liv. IV. ch. xviij.) qu'il n'a jamais pû voir Hébron; & les détails qu'il en donne, ne sont fondés que sur les relations d'un de ses amis. (D.I.)

HEBRUUN (Page 8:93)

* HEBRUUN, subst. m. (Navig.) C'est en Bretagne l'officier ou commis qui délivre aux maîtres des navires les congés dont ils ont besoin avant que de mettre en mer. Ce mot vient de celui du congé qu'on appelle un bref ou brieux.

HECAERGUE, ou HECAERGE (Page 8:93)

HECAERGUE, ou HECAERGE, adj. pris subst. (Gram. & Mythol.) épithete qu'Homere donne souvent à Apollon, à Diane, & aux autres divinités armées de fleches & de carquois: mais elle convient surtout à Apollon qui étoit aussi dieu de la lumiere. Elle signifie qui frappe au loin. On a fait d'Hécaerge une nymphe des bois, soeur d'Opis.

HECALE (Page 8:93)

* HECALE, surnom de Jupiter, (Mythol. Il avoit un temple à Hécale, bourg d'Attique, & on l'honoroit dans cet endroit par des fêtes nommées hécalésies, voyez Hécalesies, & on le désignoit par Jupiter Hécale.

HECALESIES (Page 8:93)

HECALESIES, subst. fém. pl. (Antiq. greq.) fêtes qu'on célébroit à Hécale, bourg de l'Attique dans la tribu Léontide, en l'honneur de Jupiter qui avoit un temple dans ce lieu, où il étoit adoré sous le nom de Jupiter Hécale. M. Spon nomme ce bourg Ecali, d'après la prononciation vicieuse de quelques écoles. (D.J.)

HE'CATE (Page 8:93)

HE'CATE, subst. f. (Mythol.) divinité du Paganisme. Rien n'est plus incertain que sa naissance; Musée la déclare fille du Soleil, d'autres de la Nuit, d'autres de Cérès & de Jupiter, d'autres encore de ce dieu & de Latone: mais la plûpart prétendent qu'elle étoit fille de Persée & d'Astérie, dont lupiter avoit eu les faveurs, avant que de faire lui - même ce mariage.

Suivant l'opinion commune, Hécate est la même que Proserpine, que Diane, & que la Lune; c'est - à - dire qu'elle avoit trois noms, celui de la Lune dans le ciel, de Diane sur la terre, & de Proserpine dans les enfers: voilà pourquoi elle est appellée la triple Hécate, ou la déesse à trois formes, dea triformis, & dans Ovide tergeminaque Hecates.

On la représentoit tantôt par trois figures adossées les unes aux autres; tantôt par un seul corps qui porte trois têtes & quatre bras, disposés de maniere que de quelque côté qu'on se tourne, chaque tête a ses deux bras. D'une main elle porte un flambeau qui lui a valu le titre de lacifera; des deux autres mains elle tient un foüet & un glaive, comme gardienne des enfers; & dans la quatrieme on lui met un serpent, parce qu'elle présidoit à la santé, dont le serpent est le symbole.

On la peignoit à trois faces, suivant quelques mythologistes, à cause des trois faces que la Lune fait voir dans son cours; & selon d'autres, parce qu'elle domine sur la naissance, sur la santé, & sur la mort: entant qu'elle regne sur la naissance, c'est Lucine, dit Servien; entant qu'elle veille à la santé, c'est Diane; & le nom d'Hécate lui convient entant qu'elle commande à la mort.

Hésiode parle d'Hécate comme d'une déesse terrible, pour qui Jupiter a plus d'égards que pour aucune autre divinité, parce qu'elle a, pour ainsi dire, le destin de la terre entre ses mains, qu'elle distribue les biens à ceux qui l'honorent, qu'elle préside au conseil des rois, aux accouchemens & aux songes.

Elle étoit aussi la déesse des magiciennes & des enchanteresses; c'est pour cela qu'on la fait mere de Circé & de Médée: du - moins dans Eurypide, cette derniere, avant de commencer ses opérations magiques, invoque Hécate sa mere. Elle passoit encore, comme je l'ai dit, pour la déesse des spectres & des songes: Ulysse voulant se délivrer de ceux dont il étoit tourmenté, eut soin de lui consacrer un temple en Sicile.

Enfin, selon le scholiaste de Théocrite, Hécate étoit la déesse des expiations; & sous ce titre on lui immoloit de petits chiens, & on lui élevoit des statues dans les carrefours, où elle étoit appellée Trivia. Aussi Lycophron l'appelle *KUNOSFAGH\S2, & Ovide semblablement canum mactatrix: Etienne de Bysance & Suidas parlent de l'antre où on lui faisoit ces sortes de sacrifices; il étoit en Thrace dans la ville de Zérinthe: mais elle avoit en plusieurs autres pays un culte & des autels; l'ancienne Géographie fournit même certains lieux qui en tiroient leurs noms.

Servius dérive celui d'Hécate du mot grec E(KATO\N, cent, ou parce qu'on lui offroit cent victimes à - la-fois, ou plûtôt parce qu'on croyoit qu'elle retenoit cent ans au - delà du Styx les ames de ceux qui avoient été privés de la sépulture. Si vous êtes curieux de plus grands détails, consultez Meursius sur Lycophron, Servius sur Virgile, Barthius sur Stace, & Vossius sur l'idolatrie. (D.J.)

HE'CATE'SIES (Page 8:93)

HE'CATE'SIES, subst. f. pl. Hecatesia, (Antiq.) fêtes & sacrifices en l'honneur d'Hécate. On les faisoit tous les mois à Athènes, qui étoit la ville de Grece où l'on avoit le plus de vénération pour cette déesse: les Athéniens la regardoient comme la protectrice de leurs familles & de leurs enfans. En conséquence de cette idée, ils célébroient régulierement sa fête avec un grand concours de peuple, & lui dressoient devant leurs maisons des statues appellées E(KATA. Alors à chaque nouvelle lune, les gens riches donnoient un repas public dans les carrefours où la divinité étoit censée présider, & ce repas se nommoit le repas d'Hécate, *E(KAHS2 DE\W=NON.

Mais ces repas publics étoient sur tout destinés pour les pauvres; & même dans les sacrifices à Hécate, il y avoit toûjours un certain nombre de pains & d'autres provisions, que leur distribuoient les sacrificateurs: c'étoit de - là principalement que les malheureux tiroient leur subsistance, au rapport du scholiaste d'Aristophane. On dressoit les tables, autant qu'il étoit possible, dans les carrefours & les places où trois rues venoient aboutir, parce que ces rues étoient consacrées à la déesse, surnommée par cette raison Trivia; les sacrifices qu'on lui offroit portoient aussi le même nom.

Dans la plûpart de tous les autres sacrifices, une portion de la victime, outre ce que nos bouchers appellent issues, étoit reservée pour la nourriture des personnes incapables de travailler. Les Grecs & les Romains avoient des usages admirables dans leur police: tandis qu'ils sévissoient contre les mendians & les vagabonds, ils avoient imaginé les moyens d'aider perpétuellement les familles indigentes, sans le secours des hôpitaux qu'ils ne connoissoient pas; & leurs sacrifices servoient tout - ensemble à la religion & au soûtien de ceux qui se trouvoient dans le besoin. (D.J.)

HECATOMBAEON (Page 8:93)

HECATOMBAEON, sub. m. sing. (Chronol. anc.) nom du premier mois de l'année des Athéniens: il étoit composé de trente jours, & commençoit à la premiere nouvelle lune après le solstice d'été; ce qui répond selon les uns au mois de Septembre, & selon d'autres, à la fin de notre mois de Juin ou au commencement de Juillet. Les Béotiens appelloient ce mois Hippodromus; & les Macédoniens Loüs.

L'auteur du grand Etymologicon nous apprend que le premier mois des Athéniens se nommoit an<pb-> [p. 94] ciennement Chronius à - cause des sacrifices dits chronia, que l'on faisoit alors à Saturne, mais que dans la suite des tems le mois Chronicon fut appellé Hécatomboeon, parce que les choses grandes sont dénotées par le mot hécaton, & que c'est dans ce mois - là que le soleil demeure davantage sur l'horison, & fait les plus grands jours de l'année.

Cependant j'aimerois mieux l'éty mologie de Suidas & d'Harpocration, qui prétendent que ce mois prit le nom d'Hécatomboeon à - cause du nombre d'hécatombes qu'on sacrifioit à Athènes pendant son cours.

Au reste comme les mois des Grecs étoient lunaires, & qu'ils ne peuvent s'accorder avec les nôtres, j'estime qu'en traduisant les anciens auteurs, il convient bien mieux de retenir les noms propres des mois des Athéniens, des Macédoniens, & des autres nations en général, que de les exprimer par les mois des Romains que nous avons adoptés. Voy. Mois des Grecs. (D.J.)

HECATOMBE (Page 8:94)

HECATOMBE, subst. fém. (Antiq.) c'est un sacrifice de cent boeufs, selon la signification propre du mot: mais la dépense de ce sacrifice ayant bientôt paru trop forte, on se contenta d'immoler des animaux de moindre prix; & il paroît par plusieurs anciens auteurs qu'on appella toûjours hécatombe un sacrifice de cent bêtes de même espece, comme cent chevres, cent moutons, cent agneaux, cent truies; & si c'étoit un sacrifice impérial, dit Capitolin, on immoloit par magnificence cent lions, cent aigles, & coetera hujusmodi animalia centena feriebantur.

Ce sacrifice de cent bêtes se faisoit en même tems sur cent autels de gazon, & par cent sacrificateurs; cependant on n'offroit de tels sacrifices que dans des cas extraordinaires, comme quand quelque grand évenement causoit quelque joie publique ou une calamité générale. Lorsque la peste ou la famine obligeoit de recourir aux dieux, les cent villes du Péloponèse faisoient ensemble un hécatombe, c'est - à - dire qu'elles immoloient une victime pour chaque ville; mais Conon, général des Athéniens, ayant remporté une victoire navale sur les Spartiates, offrit lui seul une hécatombe: « c'étoit, dit Athénée, une véritable hécatombe, & non pas de celles qui en portent faussement le nom »; ce qui prouve qu'on appelloit souvent hécatombe, des sacrifices où le nombre des cent victimes ne se trouvoit pas. L'histoire parle aussi d'empereurs romains qui ont offert quelquefois des hécatombes; par exemple, Balbin, à la premiere nouvelle qu'il reçut de la défaite du tyran Maximin, ordonna sur le champ une hécatombe.

On tire communément l'origine du mot hécatombe, de E(\KATO\N, cent, & de BD=S2, boeuf; d'autres dérivent ce terme de E(\KATO\N, cent, & de W=D=S2, pié; & selon ceux - ci, l'hecatombe de vingt - cinq bêtes à quatre piés n'étoit pas moins une hécatombe: d'autres enfin le dérivent simplement du mot E(KATOMBH/, qui veut dire un sacrifice somptueux. (D.J.)

HE'CATOMBE'ES (Page 8:94)

HE'CATOMBE'ES, subst. f. pl. (Antiq.) fête qu'on célébroit à Athènes en l'honneur d'Apollon, dans le premier mois de leur année civile, appellée de - là hécatombéon. Les Athéniens surnommoient Apollon hécatombée: les habitans de la Carie & de l'île de Crete appelloient aussi Jupiter de la même maniere, au rapport d'Hesychius. (D. J.)

HE'CATONCHIRES (Page 8:94)

HE'CATONCHIRES, subst. m. pl. (Mythol.) qui a cent mains: c'est ainsi qu'on désigne les trois géans Briarée, Gygès & Cochis, à qui la fable avoit donné cent mains.

HE'CATONPE'DON (Page 8:94)

HE'CATONPE'DON, subst. m. (Antiq.) nom d'un temple de Minerve à Athènes, qui avoit cent piés de long; l'étymologie de E(\KATON, cent, & W=D=S2, pié, l'indique. On appelloit aussi de ce nom une ancienne ville de l'Epire dans la Chaonie.

HECATONPHONEUME (Page 8:94)

* HECATONPHONEUME, s. m. (Mytholog.) sacrifice où l'on immole cent victimes. Il s'en faisoit un pareil dans Athenes, en l'honneur de Mars.

HECATONPHONIES (Page 8:94)

HECATONPHONIES, s. f. pl. (Antiq.) fêtes que célébroient chez les Messéniens ceux qui avoient tué cent ennemis à la guerre. Ce mot est composé de E(\KAON, cent, & FONE/UW, je tue. Ils offroient après cet exploit un sacrifice du même nom. Pausanias, l. IV. rapporte d'Aristodème ou Aristomède de Corinthe, qu'il offrit jusqu'à trois sacrifices de ce genre, mais Plutarque révoque en doute cette triple hécatonphonie. (D. J.)

HECATOMPYLE ou HECATOMPYLOS (Page 8:94)

HECATOMPYLE ou HECATOMPYLOS, (Géogr. anc.) ancienne ville de la Parthie, capitale du royaume des Parthes sous les Arsacides, qui y faisoient leur résidence. Ptolomée, par sa table des principales villes, publiée dans la collection d'Oxford, la met à 97d de longit. & à 37d 20'de latit. Ce n'est donc pas Ispahan située à 32d 20'de latit. ce n'est pas non plus Yesd. Diodore de Sicile, l. IV. cap. xxviij. parle d'un autre Hécatompyle, qui étoit en Lybie. Enfin, Thèbes en Egypte y a été aussi nommée Hécatompyle à cause de ses cent portes. (D. J.)

HECATONSTYLON (Page 8:94)

HECATONSTYLON, s. m. (Architect. anc.) portique à cent colonnes: c'est le nom qu'on donna en particulier au grand portique du théatre de Pompée à Rome. (D. J.)

HECHE (Page 8:94)

* HECHE, s. f. (Art méchan.) espece de barriere ou d'arrêt dont on garnit les côtés d'une charrette pour aller librement sans occuper les roues.

HECLA (Page 8:94)

HECLA, (Géog. & Hist. nat.) fameuse montagne & volcan d'Islande, situé dans la partie méridionale de cette île, dans le district appellé Rangerval - Syssel. Si l'on en croit M. Anderson dans sa description d'Islande, le mont Hecla a vomi des flammes pendant plusieurs siecles sans discontinuer, & présente toûjours un coup - d'oeil effrayant à ceux qui s'en approchent: mais des relations plus modernes & plus sûres ont fait disparoître les merveilles qu'on racontoit de ce volcan; elles sont dûes à M. Horrebon, qu'un long séjour en Islande a mis à portée de juger des choses par lui - même, & d'en parler avec plus de certitude que M. Anderson, qui a été obligé de s'en rapporter à des mémoires souvent très - infideles. M. Horrebon nous apprend donc que depuis que l'Islande est habitée, c'est - à - dire depuis 800 ans, le mont Hecla n'a eu que dix éruptions, savoir en 1104, en 1157, 1222, 1300, 1341, 1362, 1389, 1558, 1636. La derniere éruption commença le 13 Février 1693, & dura jusqu'au mois d'Août suivant; les éruptions antérieures n'avoient pareillement duré que quelques mois. Sur quoi l'auteur remarque qu'y ayant eu quatre éruptions dans le xjv. siecle, il n'y en eut point - du - tout dans le xv. & que ce volcan fut 169 ans de suite sans jetter des flammes, après quoi il n'en jetta qu'une seule fois dans le xvj. siecle, & deux fois dans le xvij. il conclud de - là qu'il pourroit bien se faire que le feu soûterrein eût pris une autre issue, & que le mont Hecla ne vomît plus de flammes par la suite. M. Horrebon qui écrivoit en 1752, ajoûte qu'alors on n'en voyoit plus sortir ni flamme ni fumée; que seulement on trouvoit quelques petites sources d'eau très - chaude dans des cavités qui sont dans son voisinage. Au - dessus des cendres qui ont été vomies autrefois par ce volcan, il vient actuellement de très - bons pâturages, & l'on a bâti des fermes & des maisons tout auprès. M. Anderson avoit dit d'après les mémoires qu'on lui avoit fournis, que le mont Hecla étoit inaccessible & qu'il étoit impossible d'y monter; mais M. Horrebon dit que bien des gens ont été jusqu'au sommet, & que même en 1750 il fut soigneusement examiné par deux jeunes islandois étudians de Co<pb->

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