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On personnifie souvent le hazard, & on le prend
pour une espece d'être chimérique, qu'on conçoit
comme agissant arbitrairement, & produisant tous
les effets dont les causes réelles ne se montrent point
à nous; dans ce sens, ce mot est équivalent au grec
Hazard, marque aussi la maniere de décider des choses dont la conduite ou la direction ne peuvent se réduire à des regles ou mesures déterminées, ou dans lesquelles on ne peut point trouver de raison de préférence, comme dans les cartes, les dés, les loteries, &c.
Sur les lois du hazard, ou la proportion du hazard
dans les jeux. Voyez
M. Placette observe que l'ancien sort ou hazard avoit été institué par Dieu même, & que dans l'ancien Testament nous trouvons plusieurs lois formelles ou commandemens exprès qui le prescrivent en certaines occasions; c'est ce qui fait dire dans l'Ecriture que le sort ou hazard tomba sur S. Matthias, lorsqu'il fut question de remplir la place de Judas dans l'apostolat.
De - là sont venus encore les sortes sanctorum, ou
la maniere dont les anciens chrétiens se servoient
pour conjecturer sur les évenemens; savoir d'ouvrir
un des livres de l'Ecriture - sainte, & de regarder le
premier verset sur lequel ils jetteroient les yeux: les
sortes homericoe, virgilianoe, prenestinoe, &c. dont se servoient
les Payens, avoient le même objet, & étoient
parfaitement semblables à celles - ci. Voyez
S. Augustin semble approuver cette méthode de déterminer les événemens futurs, & il avoue qu'il l'a pratiquée lui - même, se fondant sur cette supposition que Dieu préside au hazard, & sur le verset 33. chapitre xvj. des Proverbes.
Plusieurs théologiens modernes soûtiennent que
le hazard est dirigé d'une maniere particuliere par
la Providence, & le regardent comme un moyen
extraordinaire dont Dieu se sert pour déclarer sa
volonté. Voyez
HAZARDS (Page 8:75)
HAZARDS, (
Hazard (Page 8:75)
On appelle marchandise de hazard, celle qui n'étant pas neuve, n'est pas néanmoins gâtée, & peut être encore de service.
HÉA (Page 8:75)
HÉA, s. m. (Géog.) province d'Afrique, sur la côte de Barbarie, dans la partie la plus occidentale du royaume de Maroc; elle a par - tout de hautes montagnes, quantité de troupeaux de chevres, des cerfs, des chevreuils, des sangliers, & les plus grands lievres de Barbarie. Il n'y croît que de l'orge qui fait la nourriture ordinaire des habitans. Ils sont robustes, très - jaloux, & les femmes fort adonnées à l'amour: quoique Mahométans, ils ne savent ce que c'est que Mahomet & sa secte; mais ils font & disent tout ce qu'ils voyent faire & entendent dire à leurs alfaquis; ils n'ont ni medecins, ni chirurgiens, ni apoticaires, & n'en sont pas plus malheureux. Marmol a décrit amplement leurs moeurs & leur façon de vivre; consultez - le. Tednest est la capitale de
HÉAN (Page 8:75)
HÉAN, (Géog.) ville d'Asie dans le Tonquin; c'est le siége d'un mandarin de guerre qui en est le gouverneur. (D. J.)
HEATOTOTL (Page 8:75)
HEATOTOTL, s. m. (Ornitholog.) oiseau d'Amérique décrit par Niéremberg, & qu'il nomme en latin l'oiseau du vent, avis venti; il est remarquable par une large & longue crête de plumes blanches qu'il porte sur sa tête; sa gorge est d'un cendré brun; son ventre est blanc, & ses piés sont jaunes; sa queue mi - partie noire & blanche, est ronde quand elle est déployée; son dos & ses aîles sont noires. (D. J.)
HEAUME (Page 8:75)
HEAUME, s. m. voyez
Heaume (Page 8:75)
HEAUMERIE (Page 8:75)
* HEAUMERIE, s. f. (Art méchan.) art de fabriquer les armures tant des cavaliers & de leurs chevaux, que des hommes de pié; ce mot vient de heaume ou casque; d'où l'on a fait encore heaumiers ou faiseurs de heaume; ce sont nos Armuriers qui leur ont succédé.
HEBDOMADAIRE (Page 8:75)
* HEBDOMADAIRE, adj. (Gram.) de la semaine; ainsi des nouvelles hebdomadaires, des gazettes hebdomadaires, ce sont des nouvelles, des gazettes qui se distribuent toutes les semaines. Tous ces papiers sont la pâture des ignorans, la ressource de ceux qui veulent parler & juger sans lire, & le fleau & le dégoût de ceux qui travaillent. Ils n'ont jamais fait produire une bonne ligne à un bon esprit; ni empêché un mauvais auteur de faire un mauvais ouvrage.
HEBDOMADIER (Page 8:75)
* HEBDOMADIER, s. m. (Hist. ecclés.) celui qui est de semaine dans une église, un chapitre, ou un couvent, pour faire les offices & y présider. On l'appelle plus communément semainier; il a en plusieurs endroits des priviléges particuliers, tels que des collations, & des rétributions particulieres.
On appelle aussi hebdomadier dans quelques monasteres celui qui sert au réfectoire pendant la semaine.
On a étendu ailleurs cette dénomination à toutes les fonctions auxquelles on se succede à tour de rôle.
Ainsi dans l'antiquité ecclésiastique, on trouve un chantre hebdomadier, un hebdomadier de choeur, un hebdomadier de cuisine, &c.
D'hebdomadier, on a fait dans les couvens de religieuses, l'hebdomadiere.
HEBDOMÉES (Page 8:75)
HEBDOMÉES, s. f. plur. (Antiq.) fête qui selon
Suidas & Proclus, se célébroit à Delphes le septieme
jour de chaque mois lunaire, en l'honneur d'Apollon, ou seulement selon Plutarque & d'autres auteurs,
le septieme jour du mois
Les Delphiens prétendoient qu'Apollon étoit né le septieme jour de ce mois; c'est pour cela que ce dieu est surnommé par quelques écrivains Hebdomagènes, c'est - à - dire, né le septieme jour; & c'étoit proprement ce jour - là, qu'Apollon venoit à Delphes, comme pour payer sa fête, & qu'il se livroit dans la personne de sa prêtresse, à tous ceux qui le consultoient.
Ce jour célebre des hebdomées, étoit appellé
La cérémonie des hebdomées consistoit à porter
des branches de laurier, & à chanter des hymnes en
l'honneur du dieu; en même tems les sacrifices faisoient
le principal devoir de ceux qui venoient ce
jour - là consulter l'oracle; car on n'entroit point dans
le sanctuaire, qu'on n'eût sacrifié; sans cela Apollon
étoit sourd, & la Pythie étoit muette. Voyez
HEBÉ (Page 8:76)
* HEBÉ, s. f. (Myth.) fille de Jupiter & de Junon, selon Hésiode & Homere; Junon la conçut à l'exemple de Jupiter, sans avoir approché de son époux qui avoit bien engendré Minerve sans le concours de sa femme. D'autres prétendent que la mere des dieux cessa d'être stérile, par la vertu des laitues sauvages, & qu'elle devint grosse d'Hebé, au sortir d'un repas qu'Apollon lui donna, & où elle mangea avec grand appétit de ce légume. Jupiter charmé de la beauté d'Hebé, lui conféra la fonction de verser à boire aux dieux; mais elle perdit cette prérogative par un accident qui auroit amusé Jupiter un autre jour, & qui le fâcha ce jour - là. Le pere des dieux aussi capricieux qu'un souverain, substitua Ganymede à Hebé, parce que cette jeune fille s'étoit laissé tomber d'une maniere peu décente dans un repas solennel que l'Olympe célébroit chez les Ethiopiens. Quelques - uns pensent que ce ne fut qu'un prétexte. Ganymede devint donc l'échanson des dieux; on dit de Jupiter seulement: selon eux, Hebé demeura en possession de présenter le nectar aux déesses; elle fut la déesse de la jeunesse; Hercule admis entre les dieux l'obtint pour sa femme. Hebé rajeunit Islaüs, fils d'Iphycle, à la priere de son mari, dont il étoit le cocher.
HEBERGE (Page 8:76)
HEBERGE, s. f. ou HEBERGEMENT, s. m. (Jurisprud.) signifie maison, manoir, logement.
Dans la Coutume de Paris, & quelques autres semblables, le terme d'heberge signifie la hauteur & superficie qu'occupe une maison contre un mur mitoyen ou l'adossement d'un bâtiment contre un mur mitoyen. Un propriétaire n'est tenu de contribuer au mur mitoyen, que suivant son heberge, c'est - à - dire suivant l'étendue qu'il en occupe. Voyez la Coûtume de Paris, article 194 & 197.
Le droit d'hebergement ou procuration, étoit l'obligation de fournir au seigneur ses repas lorsqu'il venoit dans le lieu. Voyez l'hist. de Bretagne, par D. Lobineau, tome I. page 200. (A)
HEBERGER, MUIRE (Page 8:76)
* HEBERGER, MUIRE, (Saline.) c'est charger
d'eau la poële; elle est environ deux heures à se
remplir. Voyez
HEBICHER (Page 8:76)
* HEBICHER, s. m. (Art.) c'est un crible fait de brins de roseaux ou de latanier entrelacés, d'usage aux îles pour la préparation du roucou. On s'en sert aussi aux Antilles dans les sucreries pour passer le sucre concassé dont on remplit les barrils.
HEBON (Page 8:76)
* HEBON, s. m. (Mythol.) surnom de Bacchus; c'est comme si l'on eût dit le jeune dieu. Le dieu de la jeunesse fut aussi le dieu de l'yvresse. Les Napolitains l'honorerent sous ce double aspect.
HÉBRAIQUE (Page 8:76)
HÉBRAIQUE (
I. L'alphabet hébreu est composé de vingt - deux
lettres, toutes réputées consonnes, sans en excepter
même l'aleph, le hé, le vau & jod, que nous nommons
voyelles, mais qui chez les Hébreux n'ont aucun
son fixe ni aucune valeur sans la ponctuation,
qui seule contient les véritables voyelles de cette
langue, comme nous le verrons au deuxieme article.
On trouvera les noms & les figures des caracteres
hébreux, ainsi que leur valeur alphabétique & numérique
dans nos
Ils se sont fort échauffés de part & d'autre à ce sujet, ainsi que leurs partisans, & ils ont plûtôt donné des fables ou des systèmes, que des preuves; parce que telle est la fatalité des choses qu'on croit toucher à la religion, de ne pouvoir presque jamais être traitées à l'amiable & de sens froid. Les uns ont consideré le caractere hébreu comme une nouveauté que les Juifs ont rapporté de Babylone au retour de leur captivité; & les autres ont regardé le caractere samaritain comme le caractere barbare des colonies assyriennes qui repeuplerent le royaume des dix tribus dispersées sept cens ans environ avant J. C. Quelques - uns plus raisonnables ont cherché à les mettre d'accord en leur disant queleurs peres avoient eu de tout tems deux caracteres, l'un profane, & l'autre sacré; que le samaritain avoit été le profane ou le vulgaire, & que celui qu'on nomme hébreu, avoit été le caracteres sacré ou sacerdotal. Ce sentiment favorable à l'antiquité de deux alphabets, qui contiennent le même nombre de lettres, & qui semblent par - là avoir en effet appartenu au même peuple, donne la place d'honneur à celui du texte hébreu; mais il s'est trouvé des Juifs qui l'ont rejetté, parce qu'ils ne veulent point de concurrens dans leurs antiquités, & qu'il n'y a d'ailleurs aucun monument qui puisse constater le double usage de ces deux caracteres chez les anciens Israëlites. Enfin les savans qui sont entrés dans cette discussion, après avoir long - tems flotté d'opinions en opinions, semblent être décidés aujourd'hui, quelques - uns à regarder encore le caractere hébreu comme ayant été inventé par Esdras; le plus grand nombre comme un caractere chaldéen, auquel les Juifs se sont habitués dans leur captivité; & presque tous sont d'accord avec les plus éclairés des rabbins, à donner l'antiquité & la primauté au caractere samaritain.
Cette grande question auroit été plûtôt décidée,
si dans les premiers tems où l'on en a fait un problème,
les intéressés eussent pris la voie de l'observa<pb->
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