ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"49"> grises, violettes, noirâtres, quelquefois veinées & semées de différentes lignes ou taches de toutes sortes de couleurs agréables à la vûe.

On seme cette plante au printems dans les champs & dans les jardins; elle est annuelle, fleurit l'été, & mûrit l'automne; on la mange en gousse quand elle est encore verte & tendre; on mange aussi sa semence dépouillée des cosses: nous les appellons alors féverolles. On peut conserver les haricots avec leurs gousses pendant toute l'année, en les confisant au vinaigre avec une saûmure de sel.

L'haricot d'Egypte, phaseolus egyptiacus nigro semine, est un arbre sarmenteux qui pousse ses branches & ses feuilles comme la vigne, & porte des fleurs deux fois par an. Prosper Alpin vous en donnera la figure & la description; vous trouverez dans Koempfer celle du phaseolus des Japonois, dont ils font des mets liquides & solides. (D. J.)

Haricot (Page 8:49)

Haricot, (Diete & Mat. méd.) Personne n'ignore l'usage de ce légume dans la cuisine, & que sa semence fournit un aliment utile & commode; elle nourrit beaucoup, elle convient en tout tems à ceux qui ont l'estomac bon, & qui sont jeunes & robustes, ou qui font beaucoup d'exercice; mais les personnes délicates, les gens d'étude & ceux qui menent une vie sédentaire doivent s'en abstenir, parce qu'elle est venteuse, qu'elle charge l'eftomac, & se digere difficilement. Geoffroy, Mat. méd. & Lemery, Traité des alimens.

Ceci n'est vrai que des semences d'haricot mûres & seches; car les haricots verds mangés avec leur gousse, lorsqu'ils sont tendres & dans leur primeur, fourrissent un aliment aqueux, très - peu abondant, & qui se digere presque aussi facilement que la plûpart des herbes que nous préparons pour l'usage de nos tables.

Les haricots passent pour apéritifs, résolutifs & diurétiques, & pour exciter les mois & les vuidanges.

On fait entrer leur farine dans les cataplasmes émolliens & résolutifs, & elle vaut tout autant pour cet usage que les quatre farines appellées résolutives. Voyez Farines résolutives.

On a attribué à la lescive de la cendre des tiges & des gousses d'haricot une vertu particuliere pour faire sortir les eaux des hydropiques: mais comme nous l'observons dans plusieurs articles, à - propos de pareilles prétentions, la plûpart des sels lixiviels n'ont presque que des propriétés communes. Voyez Sel lixiviel. (b)

HARLE (Page 8:49)

HARLE, s. m. merganser, Aldr. (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau aquatique qui pese quatre livres; il a deux piés quatre pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ou des piés, & trois piés quatre pouces d'envergure. Le dos est large & plat; la partie supérieure du cou & de la tête a une couleur verte noirâtre & brillante; la face supérieure du corps est mêlée de blanc & de noir. La queue a une couleur cendrée; la face inférieure du corps est grise, à l'exception des aîles qui sont blanchâtres en - dessous. Le bec est étroit, dentelé, crochu, en partie noir & en partie roux, & long d'environ trois pouces. Les piés ont une belle couleur de rouge, & il y a une membrane entre les doigts. Les plumes du sommet de la tête sont hérissées & font paroître la tête plus grosse qu'elle ne l'est en effet. Cet oiseau se nourrit de poisson. Rai, synop. avium, part. CXXXIV.

HARLEBECK (Page 8:49)

HARLEBECK, (Géog.) petite place de la Flandre autrichienne, sur la Lys, à une lieue de Courtrai, sept S. O. de Gand. Long. 21. 1. latit. 50. 52. (D. J.)

HARLECH (Page 8:49)

HARLECH, (Géog.) petite ville d'Angleterre, capitale du Mérionesthire, dans la province de Gal<cb-> les, à 168 milles de Londres. Long. 13. 20. lat. 52. 55. (D. J.)

HARLEM, ou HAARLEM (Page 8:49)

HARLEM, ou HAARLEM, (Géog.) ville des Provinces - Unies dans la Hollande; l'ancien nom est Haralhem. On ne sait ni quand, ni par qui cette ville fut commencée; mais du tems de Thierry VI. en 1155, elle étoit déjà peuplée & assez fortifiée: en 1217, les bourgeois de Harlem accompagnerent Guillaume I. qui partoit pour la Terre - sainte.

Harlem est dans le territoire des Marsatiens, ancien peuple dont le pays de Kennemerland a pris son nom; elle a été la capitale de ce pays, qui est partagé entre plusieurs villes; & sa partie occidentale est toûjours de la jurisdiction de Harlem. Autrefois la ville étoit seulement au bord méridional de la Spare, riviere qui se jette dans l'Ye à Sparemdam: mais en 1400, on aggrandit la ville, & on l'étendit au - delà de cette riviere, qui la traverse à présent. En 1310, les chevaliers de l'Hôpital de S. Jean de Jérusalem furent reçûs à Harlem: aussi possede - t - elle dans ses archives bien des choses curieuses sur l'ordre des chevaliers de Malte, dont il auroit été à souhaiter que M. l'abbé de Vertot eût eu connoissance.

Cette ville a été incendiée plusieurs fois dans la suite des tems; savoir en 1347, en 1351, & en 1587. En 1571, les Harlemois se soûmirent au prince d'Orange, ou plûtôt s'y donnerent. En 1573, elle fut obligée, après une défense admirable, de se rendre aux Espagnols à discrétion: ceux - ci firent pendre les magistrats, les pasteurs, & plus de quinze cents citoyens; ils traiterent & cette ville & les Pays - Bas comme ils avoient traité le Nouveau - monde. La plume tombe des mains quand on lit les horreurs qu'ils exercerent: on en conserve encore les planches gravées en bois dans le pays.

Paul IV. avoit érigé Harlem en évêché; mais elle n'a eu que deux évêques; elle se glorifie de l'invention de l'Imprimerie: c'est ce qu'on examinera au mot Imprimerie.

Harlem est située à trois lieues O. d'Amsterdam, six N. E. de Leyde, & sept S. E. d'Alckmar. Long. 22. 5. lat. 52. 23. 58.

Entre les gens de lettres dont Harlem est la patrie, je me contenterai pour abréger, de nommer Hoornbeck, Scriverius & Trigland, qui ont acquis de la célébrité dans les Sciences qu'ils ont cultivées. J'ai parlé ailleurs des artistes.

Hoornbeck (Jean) a été un des fameux théologiens calvinistes du dix - septieme siecle; il fut consécutivement professeur en Théologie à Utrecht & à Leyde. Il publia un grand nombre de livres didactiques, polémiques, pratiques, & historiques, tant en flamand qu'en latin. Il mourut fort considéré en 1666, n'ayant encore qu'environ quarante - neuf ans. On trouvera son article dans Bayle.

Scriverius (Pierre) a rendu service à la littérature par les éditions qu'il a données de Végece, de Frontin, & d'autres auteurs sur l'Art militaire; il publia le premier les Fables d'Hygin: mais l'histoire de Hollande lui a des obligations plus particulieres par deux grands ouvrages, dont l'un s'appelle Batavia illustrata, & l'autre, Batavioe comitumque omnium historia. Il mourut en 1653 âgé de soixante - trois ans, selon Hoffmann.

Trigland (Jacques) fut professeur à Leyde en Théologie & en antiquités ecclésiastiques; il a mis au jour divers petits traités sur des sujets curieux & choisis, comme de Dodone, de Koeroeis, de corpore Mosis, de origine rituum Mosaïcorum, &c. Il mourut en 1705, à cinquante - quatre ans. (D. J.)

Harlem (Page 8:49)

Harlem (mer de), en flamand Harlem - maer, (Géog.) c'est ainsi qu'on appelle une inondation entre la ville de Harlem dont elle porte le nom, & celles d'Amsterdam & de Leyden: elle se forme du [p. 50] concours de plusieurs ruisseaux avec la mer qui y entre par l'Ye, auquel elle communique au moyen d'une écluse; ce qui fait que ses eaux participent à la salure de la mer. Cette écluse de mâçonnerie, qui est je crois la plus belle du monde, cause une interruption nécessaire aux barques, par lesquelles on va de Harlem à Amsterdam, ou d'Amsterdam à Harlem. Comme le terrein est très - précieux en Hollande, & que cette mer en occupe beaucoup, on a souvent parlé de la dessécher, & l'entreprise n'en est point d'une difficulté insurmontable; les Juifs eux - mêmes ont offert d'en faire les frais, si on vouloit leur abandonner la propriété de ce terrein: mais des intérêts opposés & des raisons plus fortes encore tirées du risque que courroit Amsterdam d'être à son tour inondé, en ont empêché l'exécution. Il est vrai cependant qu'il y a plus de trois siecles que cette mer étoit un pays cultivé où l'on trouvoit plusieurs bons villages. (D. J.)

HARLINGEN (Page 8:50)

HARLINGEN, Harlinga, (Géog.) ville forte & maritime des Provinces Unies, dans la Frise, dont elle est, après Leuwarde, la plus grande, la plus peuplée, & la plus riche; elle est gouvernée par un sénat de huit bourguemestres, & a un port qui la rend commerçante. Sa position est à une lieue O. de Francker, quatre S. O. de Leuwarden, six N. de Straveren. Long. 23. lat. 53. 12. (D. J.)

HARMATAN (Page 8:50)

HARMATAN, s. m. (Hist. nat.) vent qui regne particulierement sur la côte de Guinée; il se fait sentir régulierement tous les ans depuis la fin du mois de Décembre jusques vers le commencement de Février, & continue pendant deux ou trois jours; il est si froid & si perçant, qu'il fait ouvrir les jointures du plancher des maisons & des bordages des navires. Quand ce vent est passé, ces ouvertures se rejoignent comme auparavant. Les habitans ne peuvent sortir de chez eux tant que ce vent regne, & ils tiennent leurs maisons bien fermées; ils enferment aussi leurs bestiaux, qui sans cela courroient risque de périr en quatre ou cinq heures de tems par la malignité de cet air suffocant. Ce vent souffle entre l'est & le nord - est; il n'est accompagné ni de pluie, ni de nuages, ni de tonnerre, & est toûjours également frais. Voyez l'histoire géner. des voyages, tome XI.

HARMONIE (Page 8:50)

* HARMONIE, s. f. (Gramm.) il se dit de l'ordre général qui regne entre les diverses parties d'un tout, ordre en conséquence duquel elles concourent le plus parfaitement qu'il est possible, soit à l'effet du tout, soit au but que l'artiste s'est proposé. D'où il suit que pour prononcer qu'il regne une harmonie parfaite dans un tout, il faut connoître le tout, ses parties, le rapport de ses parties entre elles, l'effet du tout, & le but que l'artiste s'est proposé: plus on connoît de ces choses, plus on est convaincu qu'il y a de l'harmonie, plus on y est sensible; moins on en connoît, moins on est en état de sentir & de prononcer sur l'harmonie. Si la premiere montre qui se fit fût tombée entre les mains d'un paysan, il l'auroit considérée, il auroit apperçû quelque arrangement entre ses parties; il en auroit conclu qu'elle avoit son usage; mais cet usage lui étant inconnu, il ne seroit point allé au - delà, ou il auroit eu tort. Faisons passer la même machine entre les mains d'un homme plus instruit ou plus intelligent, qui découvre au mouvement uniforme de l'aiguille & aux directions égales du cadran, qu'elle pourroit bien être destinée à mesurer le tems; son admiration croîtra. L'admiration eût été beaucoup plus grande encore, si l'observateur méchanicien eût été en état de se rendre raison de la disposition des parties relatives à l'effet qui lui étoit connu, & ainsi des autres à qui l'on présentera le même instrument à examiner. Plus une machine sera compliquée, moins nous serons en état d'en juger. S'il arrive dans cette machine compliquée des phéno<cb-> mènes qui nous paroissent contraires à son harmonie, moins le tout & sa destination nous sont connus, plus nous devons être reservés à prononcer sur ces phénomènes; il pourroit arriver que nous prenant pour le terme de l'ouvrage, nous prononçassions bien ce qui seroit mal, ou mal ce qui seroit bien, ou mal ou bien ce qui ne seroit ni l'un ni l'autre. On a transporté le mot d'harmonie à l'art de gouverner, & l'on dit, il regne une grande harmonie dans cet état; à la société des hommes, ils vivent dans l'harmonie la plus parfaite; aux arts & à leurs productions, mais sur - tout aux arts qui ont pour objet l'usage des sons ou des couleurs (voyez Harmonie, Musique, Harmonie, Peinture); au style (voy. Harmonie, Belles - Lettres). On dit aussi, l'harmonie générale des choses, l'harmonie de l'univers. Voyez Monde, Nature, Optimisme , &c.

Harmonie (Page 8:50)

Harmonie, (Musique.) est, selon le sens que lui ont donné les anciens, la partie qui a pour objet la succession agréable des sons, entant qu'ils sont graves ou aigus, par opposition aux autres parties de la Musique appellées rythmica & metrica, cadence, tems, mesure. Le mot d'harmonie vient, selon quelques - uns, du nom d'une musicienne du roi de Phénicie, laquelle vint en Grece avec Cadmus & y apporta les premieres connoissances de l'art qui porte son nom.

Les Grecs ne nous ont laissé aucune explication satisfaisante de toutes les parties de leur musique, celle de l'harmonie qui est la moins défectueuse, n'a été faite encore qu'en termes généraux & théoriques.

M. Burette & M. Malcolm ont fait des recherches savantes & ingénieuses sur les principes de l'harmonie des Grecs. Ces deux auteurs, à l'imitation des anciens, ont distribué en sept parties toute leur doctrine sur la Musique; savoir, les sons, les intervalles, les systèmes, les genres, les tons ou modes, les nuances ou changemens, & la mélopée ou modulation. Voyez tous ces articles à leurs mots.

Harmonie, selon les modernes, est proprement l'effet de plusieurs tons entendus à - la - fois, quand il en résulte un tout agréable; de sorte qu'en ce sens harmonie & accord signifient la même chose. Mais ce mot s'entend plus communément d'une succession réguliere de plusieurs accords. Nous avons parlé du choix des sons qui doivent entrer dans un accord pour le rendre harmonieux Voyez Accord, Consonnance. Il ne nous reste donc qu'à expliquer ici en quoi consiste la succession harmonique.

Le principe physique qui nous apprend à former des accords parfaits, ne nous montre pas de même à en établir la succession, une succession réguliere & pourtant nécessaire. Un dictionnaire de mots élégans n'est pas une harangue, ni un recueil d'accords harmonieux une piece de musique. Il faut un sens, il faut de la liaison dans la Musique, comme dans le langage; mais où prendra - t - on tout cela, si ce n'est dans les idées mêmes que le sujet doit fournir?

Toutes les idées que peut produire l'accord parfait se réduisent à celle des sons qui le composent & des intervalles qu'ils forment entre eux: ce n'est donc que par l'analogie des intervalles & par le rapport des sons qu'on peut établir la liaison dont il s'agit; & c'est - là le vrai & l'unique principe d'où découlent toutes les loix de l'harmonie, de la modulation, & même de la mélodie.

Pour ne parler ici que de la phrase harmonique, nous développerons les trois regles suivantes sur lesquelles est fondée sa construction, & qui ne sont que des conséquences prochaines du principe que nous venons d'exposer.

1°. La basse fondamentale ne doit marcher que par intervalles consonnans, car l'accord parfait n'en produit que de tels: l'analogie est manifeste.

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