ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"29"> bles, à tenir les marchés de toutes sortes de marchandises & denrées, particulierement de celles qui servent à la vie, comme grains, farines, légumes, &c.

On confond quelquefois le mot de halle avec celui de marché, en les prenant l'un & l'autre pour la place dans laquelle les marchands forains viennent à certains jours marqués, qu'on nomme jours de marché, étaler & vendre leur marchandise. Il y a cependant quelque différence; le nom de marché appartenant à toute la place en général où se font ces assemblées de vendeurs & d'acheteurs, & celui de halle ne signifiant que cette portion particuliere de la place qui est couverte d'un appenti, & quelquefois enfermée de murs pour la sûreté des marchandises, & pour les garantir de la pluie & autres intempéries de l'air.

Halle se disoit aussi autrefois de ces grands édifices de charpente couverts de tuiles, entourés de murs & fermés de portes, où se tiennent plusieurs des principales foires de France.

C'est ainsi entre autres que la foire Saint - Germain qui se tient à Paris, & la franche de Caën, si célebre en basse Normandie, sont appellées dans les titres de leur établissement; & c'est pareillement de deux de ces sortes de bâtimens destinés aux anciennes foires de Paris, que les principaux marchés de cette ville ont pris le nom de halles.

C'est à Philippes Auguste que cette capitale doit l'établissement de ses halles dans le lieu où elles sont présentement. Ce prince y transféra les foires qui se tenoient dans les fauxbourgs Saint - Martin & Saint - Denis; elles furent ensuite converties en marchés par la suppression des foires; & en 1550 Henri II. ordonna qu'elles seroient rebâties. Il n'est point arrivé depuis de changement considérable aux halles de Paris; & elles se trouvent présentement à - peu - près de même qu'elles furent rebâties dans le milieu du seizieme siecle.

Toutes les halles de Paris, à l'exception de la halle aux vins, sont renfermées dans celui des vingt quartiers de cette capitale, que l'on appelle le quartier des halles, qui est borné à l'orient par la rue Saint - Denis, au nord par la rue Mauconseil, à l'occident par les rues Comtesse d'Artois & de la Tonnellerie, & au midi par celles de la Ferronnerie, de Saint - Honoré, & de la Chausseterie.

Les halles sont ou couvertes ou découvertes: les halles couvertes sont la halle aux draps, la halle aux toiles, la halle aux cuirs, la halle à la saline, autrement le fief d'Alby, la halle à la marée fraîche, le parquet à la marée, & la halle au vin, dont nous dirons un mot ci - dessous.

Les halles découvertes sont la grande halle qui contient la halle ou marche au blé & autres grains qui s'y vendent tous les mercredis & samedis; la halle à la farine qui ouvre tous les jours; la halle au beurre qui se tient tous les jeudis après diner; la halle à la chandelle, où les Chandeliers privilégiés apportent celle qu'ils fabriquent; elle ne tient que tous les samedis; la halle aux chanvres, filasses, & cordes à puits, où cette marchandise se débite tous les jours; la halle aux pots de grais & à la boisseterie, ouverte également tous les jours: enfin la halle à la chair de porc - frais & salé, qui se tient les mercredis & samedis.

Au milieu de la grande halle est établi le poids - leroi, pour toutes les diverses sortes de marchandises qui se vendent dans ces différentes halles, & dont les pesées sont trop fortes pour être faites dans des balances communes. On voit aussi au milieu du quartier des halles, le pilori, espece de tour où l'on expose plusieurs sortes de malfaiteurs, & entre au<cb-> tres les banqueroutiers frauduleux. Voyez Pilori & Poids - le - roi.

Outre toutes les halles comprises dans l'enceinte de la grande halle, il y a encore la halle du poisson d'eau - douce le long de la rue de la Cossonnerie; la vente de cette marchandise commence à trois heures du matin, & finit à sept. La halle du pilori où se trouvent la halle au beurre en petites mottes, & la halle aux oeufs que les coquetiers y apportent de Normandie & de Brie. Enfin on met au nombre des halles découvertes la halle aux poirées & la rue aux fers, où les Jardiniers & les marchandes Bouquetieres, les Herbieres & les Herboristes, exposent leurs denrées.

Des sept halles couvertes de Paris, les deux plus considérables sont la halle aux draps & la halle aux toiles. La halle aux draps est un grand bâtiment destiné à recevoir tous les draps & autres étoffes de la Mercerie qui sont apportés à Paris, pour y être visités, aunés & marqués par les maîtres & gardes des deux corps de la Draperie & de la Mercerie & par les auneurs par eux commis à cet effet. La halle aux toiles se tient dans le même bâtiment; avec cette différence, que tous les appartemens hauts & une partie de ceux d'en - bas, sont destinés pour la Draperie, & qu'il n'y a que quelques travées du bas reservées pour la Toilerie.

La halle au vin est établie hors de la ville, assez proche de la porte Saint - Bernard. Elle consiste en de grands celliers & en plusieurs caves qui servent d'étape aux vins venans à Paris par la riviere. Au - dessus des celliers sont de vastes greniers où l'on peut conserver une grande quantité de grains pour servir en cas de nécessité publique. Il s'observe dans toutes ces halles & pour les différentes marchandises, une police très - réguliere conforme à divers reglemens, dont on peut voir le détail dans le Dictionnaire de Commerce de M. Savary, aussi - bien que ce qui regarde les halles de la ville d'Amiens, sous le mot Halle. Voyez le Dictionnaire du Commerce.

Halle (Page 8:29)

Halle, Hala Magdeburgica, (Géog.) ville d'Allemagne dans la haute - Saxe, au duché de Magdebourg, avec une fameuse université fondée en 1694. Son nom lui vient des salines que les Hermandures y trouverent, & qui subsistent toûjours; elle appartient par le traité de Westphalie à l'électeur de Brandebourg; elle est dans une grande plaine agréable sur la Saale, à 5 milles N. O. de Leipsick, 8 S. O. de Wirtemberg, 11 S. E. de Magdebourg. Long. 30. 8. latit. 51. 36.

C'est la patrie de Balthasar Brunner, & de Paul Herman: le premier voyagea beaucoup, cultiva la Medecine & la Chimie, & mourut en 1604 âgé de 71 ans; le dernier est un des célebres botanistes du dix - septieme siecle. Il fut reçû professeur dans cette science à Leyde, après avoir exercé la Medecine à Ceylan, & mourut en 1695. On a publié la vie de plusieurs autres savans nés à Halle, ou qui en ont été professeurs; j'y renvoye les curieux en Biographie. (D. J.)

Halle (Page 8:29)

Halle, (Géog.) ville libre & impériale d'Allemagne dans la Suabe, avec des salines sur la riviere de Koher, entre des rochers & des montagnes. Elle est située aux confins du Palatinat, de la Franconie, & du Duché de Wirtemberg, à neuf de nos lieues, E. d'Heilbron, quinze N. E. de Stutgard. Elle doit sa fondation aux sources sallées. Long. 27. 30. latit. 49. 6. (D. J.)

Halle (Page 8:29)

Halle, (Géog.) petite ville démantelée des Pays - Bas Autrichiens dans le Hainaut, & sur les confins du Brabant. Ce lieu prend son nom de l'église de Notre - Dame, qui en est la tutélaire, & qu'on appelle vulgairement Notre - Dame - de - Halle, ou de - Hau. Juste Lipse qui a écrit l'histoire des présens que [p. 30] l'ancienne dévotion a valu à cette église, pendit pour son offrande une plume d'argent devant l'autel. Halle fut pillée par les François en 1691; elle est sur la Zinne, à dix lieues N. E. de Mons, trois S. O. de Bruxelles. Long. 21. 50. lat. 50. 44. (D. J.)

HALLEBRANS (Page 8:30)

HALLEBRANS, (Venerie.) sont les petits des canards sauvages: pour prendre des hallebrans quand on a quelque étang dans les islots duquel les cannes sauvages ont coûtume de couver, on va battre les grandes herbes de ces islots pour en faire sortir toute la peuplade qui se met à la nage; on la suit dans un bachot avec un large filet qui traverse l'étang; on fait ainsi marcher les cannetons devant soi pour les acculer, & on les prend: ces sortes de chasses sont souvent très - copieuses.

HALLE - CRUES, ou ER (Page 8:30)

* HALLE - CRUES, ou ERS, s. f. (Manuf.) sorte de toiles qui se fabriquent en Bretagne, & qu'on envoye aux isles Canaries.

HALLEIN (Page 8:30)

HALLEIN, (Géog.) Haliola, petite ville d'Allemagne au cercle de Baviere, dans l'évêché de Saltzbourg. Elle est sur la Saltza, entre des montagnes, dans lesquelles il y a des mines de sel fort curieuses, qui font la richesse de la ville & du pays; Zeyler dans sa Topographie de la Baviere, les a décrites avec soin. Cette ville est à quatre de nos lieues S. de Saltzbourg. Long. 30. 50. lat. 47. 33. (D. J.)

HALLENBERG (Page 8:30)

HALLENBERG, (Géogr.) petite ville d'Allemagne, en Westphalie, appartenante à l'électeur de Cologne.

HALLER (Page 8:30)

HALLER, (Géog.) riviere d'Allemagne, dans la principauté de Calemberg, au pays de Lunebourg; elle va se jetter dans la Leine.

HALLERMUNDE (Page 8:30)

HALLERMUNDE, (Géogr.) comté de l'empire d'Allemagne, dans la principauté de Calemberg, entre la Leine & le Deister.

HALLERSDORFF (Page 8:30)

HALLERSDORFF, (Géogr.) petite ville d'Allemagne, en Franconie, près de Forchheim.

HALLERSPRUNG (Page 8:30)

HALLERSPRUNG, (Géogr.) ville & bailliage de la principauté de Calemberg, à trois lieues de Hannovre.

HALLIER (Page 8:30)

HALLIER, s. m. (Commerce.) marchand qui étale aux halles. Voyez Halle.

Il se dit aussi du garde d'une halle, ou de celui qui a soin de la fermer, & d'y garder les marchandises qu'on y laisse. Par les réglemens les marchands forains de toiles sont tenus de les venir décharger à la halle & de les laisser en garde au hallier, jusqu'à ce qu'elles soient vendues sans pouvoir les en retirer pour les emporter. Dictionn. de Comm. (G)

Hallier (Page 8:30)

Hallier, (Chasse.) sorte de filet qu'on tend en maniere de haie dans un champ. Hallier se dit aussi d'un buisson, d'un arbrisseau; on dit, ce lievre s'est sauvé parmi les halliers.

HALLIFAX (Page 8:30)

HALLIFAX, Olicana, (Géog.) ville considérable d'Angleterre en Yorckshire, remarquable par ses manufactures de laine; elle est à 50 lieues N. O. de Londres. Long. 15. 50. lat. 53. 38.

Savile (le chevalier Henri), naquit à Hallifax en 1549; il se fit un nom par son habileté dans les Mathématiques, & la langue greque qu'il eut l'honneur d'enseigner à la reine Elisabeth. Il a publié un traité sur Euclide en 1620, une belle édition de S. Chrysostome en grec, Etonoe, 1613, en 8 vol. in - fol. un commentaire en anglois sur la milice des Romains, & quelques autres ouvrages estimés: mais l'université d'Oxford n'oubliera jamais les deux chaires, l'une de Géométrie, & l'autre d'Astronomie, qu'il y a fondées de son propre bien en 1619. Il mourut comblé d'estime & de regrets en 1622, âgé de 73 ans. (D. J.)

HALLINGDAL (Page 8:30)

HALLINGDAL, (Géog.) district de Norwége, dans la province d'Aggerhus.

HALLOE (Page 8:30)

HALLOE, (Géogr.) petite ville de la province de Stormarie, au duché de Holstein, dans le bailliage de Segeberg.

HALMSTADT (Page 8:30)

HALMSTADT, (Géogr.) ville de Suede, dans la province de Halland, dans la Gothie méridionale; elle est fortifiée, & a un port sur la mer Baltique.

HALMYRAGA (Page 8:30)

HALMYRAGA, (Hist. nat.) les anciens entendoient par - là une espece de natrum très - pur. Pline dit qu'on en distinguoit deux especes; le plus pur s'appelloit halmyraga, & celui qui étoit mêlé de terre s'appelloit agrium; le premier venoit de Médie, & le second de Thrace. Voyez Natrum. Lorsqu'on le trouvoit à la surface de la terre sous une forme concrete, ce sel se nommoit aussi halmyrax.

HALO (Page 8:30)

HALO, s. m. (Physiq.) météore qui paroît en forme d'anneau ou de cercle lumineux & de diverses couleurs, autour du soleil, de la lune, & des étoiles. Voyez Météore.

Ce mot est formé du grec A(LWS2 ou A(LWN, area, aire, surface.

Les Physiciens regardent le halo comme un effet de la réfraction des rayons de lumiere qui passent par les vésicules fines & rares d'une petite nue ou vapeur, laquelle se trouve dans notre atmosphere. Ces rayons arrivent à l'oeil du spectateur, après avoir souffert sans réflexion dans les gouttes de la nue deux réfractions, l'une à l'entrée, l'autre à leur sortie; & la différente réfrangibilité des rayons produit les différentes couleurs du halo. Voyez Réfrangibilité, Réfraction, & Couleur.

On confirme cette explication en ajoûtant qu'une certaine quantité d'eau étant lancée vers le soleil, on la voit, dans le moment qu'elle se brise & se disperse en gouttes, former une espece d'halo ou d'arc - en - ciel représentant les mêmes couleurs que le véritable; avec cette différence que dans l'arc - enciel ordinaire il y a réflexion avec réfraction, & que dans le halo il n'y a que réfraction. Voyez Arc - enciel.

Ces sortes de couronnes sont quelquefois blanches, & d'autres fois elles ont les mêmes couleurs que l'arc - en - ciel; tantôt on n'en voit qu'une, & tantôt on en voit plusieurs qui sont concentriques: Snellius dit qu'il en a vû six autour du soleil. Le diametre de celles qu'on a observées autour de Sirius & de Jupiter, n'a jamais été de plus de cinq degrés; celles de la lune vont depuis deux degrés jusqu'à quatre - vingt - dix de largeur. Le diametre de ces couronnes varie pendant le tems qu'on observe le phénomene.

On peut produire artificiellement de semblables couronnes, en mettant, lorsqu'il fait froid, entre l'oeil & une bougie allumée un pot plein d'eau chaude, dont la vapeur monte en haut: c'est pour cela que l'on apperçoit souvent ces anneaux dans les bains autour de la bougie.

Une autre maniere de représenter ce phénomene, c'est de pomper l'air d'une cloche de verre, & regardant à - travers cette cloche la flamme d'une chandelle placée derriere la cloche: car aussi - tôt que l'air se sera raréfié jusqu'à un certain point, on ne manquera pas d'appercevoir un anneau autour de la flamme. On peut voir la même chose, en faisant rentrer dans un récipient l'air qui en avoit été pompé; car dès que cet air se trouvera avoir la même densité, on verra paroître cet anneau avec diverses couleurs. De même, lorsqu'on met deux verres objectifs de grands télescopes l'un sur l'autre, la lumiere qui tombe dessus passe à - travers en quelques endroits, & se réfléchit des endroits voisins; ce qui fait paroître divers anneaux colorés: c'est ce qu'on remarque encore, lorsqu'on fait de petites bulles d'air avec l'eau de savon; car on voit dessus & à - travers ces bulles de semblables anneaux colorés. Musschenbr. Essai de Physique.

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