ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"800"> livre sur ce petit pays: Knyf (Gulielm.) Goylandioe bistor. & Botan. descript. Amst. 1621, in 4°. (D. J.)

GOZZI (Page 7:800)

GOZZI, ou les GOZES DE CANDIE, (Géog.) ce sont deux petites îles de la Mediterranée au midi de la partie occidentale de l'île de Candie, à cinq lieues du fort Selino: elles sont placees E. & O. selon de Witt. La principale des deux est la Gandos de Pline, l. IV. c. xij. & la Claudos de Ptolomée, l. III. c. xvij. & des actes des Apôt. ch. vij. vers. 16. (D. J.)

GOZZO (Page 7:800)

GOZZO, (Géog.) par de Lisle, le goze; île d'Afrique sur la côte de Barbarie, au sud de la Sieile, & à deux lieues N. O. de l'île de Maite. Un si grand voisinage fait qu'elle a eu les memes maîtres & la même destinée. Elle appartient aujourd'hui aux chevaliers de Malte. Son circuit n'est que d'environ huit lieues, sa longueur de trois, & sa largeur d'une & demie; mais elle est environnée de rochers esearpés & d'ecueils. Cette ile est le Gaulos de Pline, lib. III. c. viij. & de Pomponius Mela, l. II. c. vij. Silius Italicus dit en en parlant, l. XIV. vers. 274. & strato Gaulon spectabile Ponto. (D. J.)

GRABATAIRE (Page 7:800)

GRABATAIRE, s. m. (Liturg. & Hist. ecclésiast.) on appelloit autrefois grabataires, ceux qui disteroient de recevoir le bapteme jusqu'a la mort, ou qui ne le recevoient que lorsqu'ils etoient dangereusement malades, & sans esperance de vivre plus long - tems, dans l'opinion ou ils etoient que le baptême effaçoit tous les péchés qu'ils avoient commis. Voyez Bapteme. Chambers.

Ils ont été nommes grabataires de grabat, un mauvais lit suspendu, étroit & sans rideaux, anciennement celui des esclaves, des pauvres & des philosophes cyniques. (G)

GRABEAU (Page 7:800)

* GRABEAU, s. m. (Epic. & Comm.) fragmens, poussieres, criblures & autres rebuts de matieres fragiles, dont la vente en masse est permise aux Epiciers, & dont la vente en grabeau leur est défendue.

GRABOW (Page 7:800)

GRABOW, (Géog.) petite ville de la basse Saxe au duche de Meckeibourg, sur le ruisseau de l'Elde, à deux milles d'Allemagne de Neustadt. Longit. 29. 35. lat. 53. 36.

Il y a deux autres petites villes de ce nom en Pologne; l'une sur le Prosne au palatinat de Kalish; l'ature au palatinat de Belz, près de la source du Wiepertz. (D. J.)

GRACCHURIS (Page 7:800)

GRACCHURIS, (Géog. anc.) ancienne ville de l'Espagne tarragonoise dont parlent Tite - Live, Antonin & Ptolomée. Titus Gracchus Sempronius proconsul, ayant vaincu les Celtibériens, les reçut à composition; & pour laisser en Espagne un monument de ses travaux, il bâtit la ville de Gracchuris: Festus Pompeius prétend néanmoins qu'elle existoit long - tems avant Sempronius, & qu'on l'appeiloit alors Illurcis; mais que ce fameux général romain l'ayant reparée & augmentée considerablement, il lui donna son nom. Quoi qu'il en soit, Gracchuris est présentement la ville d'Agréda, où naquit la religieuse espagnole, qui apres en avoir pris le surnom fit tant de bruit dans le siecle passé par une vie de la sainte Vierge, qu'elle intitula mystique cité de Dieu. Agréda est dans la vieille Castille, à trois lieues sudouest de Tarragone. Long. 15. 54. l. 41. 53. (D. J.)

GRACE (Page 7:800)

GRACE, s. f. en termes de Theologie, signifie un don que Dieu confere aux hommes par sa pure libéralité, & sans qu'ils ayent rien fait pour le meriter, soit que ce don regarde la vie presente, soit qu'il ait rapport à la vie future.

De - là les Théologiens distinguent d'abord des graces dans l'ordre naturel, & des graces dans l'ordre du salut; les premieres renferment les dons de la créa<cb-> tion, de l'être, de la conservation, de la vie, de l'intelligence, & tous les avantages de l'ame & du corps; ce qui fait dire à S. Aug. ep. 177. ad Innoc. Quadam non improbanda ratione dreitur gratiâ Dei quâ creati sumus homines ..... qui & essemus, & viveremus, & sentiremus, & intelligeremus. C'est aussi par la grace de Dieu que les anges & les ames des hommes sont immortelles, que l'homme a son libre arbitre, &c.

Les graces dans l'ordre du salut, sont celles qui de leur nature ont rapport & conduisent à la vie eternelle; & c'est de celles - ci principalement que traitent les Théologiens, lorsqu'ils agitent les matieres de la grace.

Ils detinissent la grace dans l'ordre du salut en général, un don surnaturel que Dieu accorde gratuitement à des êtres intelligens, relativement à leur salut; ce qui convient à toute grace surnaturelle, tant à celle qui est conférée en vertu des mérites de lefus - Christ, qu'à celle qui selon S. Thomas & plusieurs autres scholastiques, fut accordee aux anges dans leur creation, & au premier homme dans l'etat d'innocence.

Mais quand il s'agit de la grace de Jesus - Christ ou du Sauveur, ils la définissent un don surnaturel que Dieu accorde gratuitement à des créatures intelligentes en vûe de la passion & des merites de Jesus - Christ & relativement à la vie eternelle.

On peut remarquer dans cette definition, 1°. que le mot don est un terme tres - vague auquel on n'attache pas d'idee nette.

2°. Les Theologiens ne sont pas d'accord sur l'explication de ce mot surnaturel, qui entre dans leur définition.

Les uns prétendent que c'est ce qui surpasse les forces actives de la nature.

Les autres entendent par surnaturel ce qui est au - dessus des forces actives & passives de la nature.

Ceux - ci entendent par surnaiurel ce qui surpasse les forces tant physiques qu'intentionnelles des substances existantes & des accidens qui leur sont connaturels.

Ceux - là font consister la surnaturalité dans un certain rapport à Dieu comme auteur de la grace & de la gloire.

D'autres enfin la font consister dans une excellence au - dessus des forces & de l'exigence des natures créees & créables; dans une union avec Dieu ou réelle & physique, comme l'union hypostauque, ou intentionnelle immediate, ou intentionnelle médiate.

On peut choisir entre ces divers sentimens celui qui paroitra le plus clair; car ils sont très - théologiques.

Cette grace se divise en une infinité d'especes: savoir 1° en grace incréée & grace créée: la premiere est l'amour que Dieu porte aux créatures, & la volonsé qu'il a deles rendre eternellement heureuses; cette dénomination est tout - à - fait impropre: la seconde, ce sont les moyens & les bienfaits qu'il leur confere pour parvenir à cette fin. S. Thomas, III. part. quoest. ij. art. 10. Estius, Sylvius, Bellarm. &c.

2°. En grace de Dieu & grace du Christ: l'une est celle qui est conférée sans egard aux mérites de Jesus - Christ, on l'appelle aussi grace de santé; c'est la grace des anges & d'Adam avant leur chûte: l'autre est celle qui est conferée en considération des mérites du Rédempteur, on la nomme aussi grace médicinale; elle a lieu dans l'état présent de l'homme. S. Thomas, Cajétan, &c.

3°. En grace extérieure & grace intérieure: la premiere est celle qui remue l'homme par des moyens exterieurs, tels que la loi, la doctrine, la predication de l'évangile; les Pelagiens ne reconnoissoient que cette espece de grace: la seconde est celle qui le touche [p. 801] intérieurement par de bonnes pensées, de saints desirs, des résolutions pieuses, &c.

4°. En grace donnée gratuitement & grace qui rend agréable a Dieu, ou, comme s'expriment les Théologiens, gratia gratis data, & gratia gratum saciens: par gratia gratis data, ils entendent un don surnaturel que Dieu confere à quelqu'un pour le salut & la sanctification des autres, quoique en vertu de ce don il n'opere pas toûjours la sienne propre: tels sont le don des langues, le don des miracles, le don de prophetre, &c. Par gratia gratum faciens, ils entendent un don surnaturel destine primitivement & par sa nature à la sanctification & au saiut de celui qui le reçoit, & le rendant agréable aux yeux de Dieu.

5°. Cette derniere se divise en grace habituelle & en grace actuelle. La grace habituelle est celle qui réside dans l'ame comme une qualite inhérente, fixe & permanente, à - moins que le peché mortel ne l'en chasse; elle se subdivise en grace sanctifiante ou justifiante, vertus infuses & dons du S. Esprit.

La grace sanctifiante ou justifiante est celle par laquelle l'homme devient formellement juste, reçoit la jusrice comme une forme: on a emprunte cette expression de la philosophie d'Aristote.

La grace actuelle est celle qui est accordée par maniere d'acte ou de motion pasiagere pour faire quelque bonne oeuvre particuliere, comme de résister a telle ou telle tentation, accomplir tel ou tel précepte.

Dans toutes les contestations qui divisent les Théologiens sur la doctrine de la grace, c'est de l'actuelle qu'il est question.

6°. Cette grace actuelle se divise en grace d'entendement & grace de volonté. La grace d'entendement est une illustration intérieure de l'esprit: la grace de volon té est un mouvement indélibéré & immediat que Dieu opere dans la volonté. La grace actuelle, au - moins depuis le péché d'Adam, affecte ces deux facultés à cause des tenebres dont l'entendement est obscurci, & qui demandent qu'il soit éclaire, & de la foiblesse que le peche du premier homme a mis dans la volonte, & qui exige un secours d'en haut pour le porter au bien.

Cette distinction, comme on voit, suppose celle qu'on a établie entre l'entendement & la volonte, & qui paroit, à quelques egards, préeaire & nominale.

7°. La grace actuelle, entant qu'elle renferme ces deux qualites, se divise en grace operante & co - opérante, prévenante & subsequente, existante & aidante; termes que les Theologiens expliquent différemment selon les divers systemes qu'ils embrassent sur la grace. On peut dire que la grace opérante, prévenante, & existante, est la même chose dans le fond; & la definir une illustration soudaine de l'entendement, & une motion indélibérce de la volonté que Dieu opere en nous sans nous, afin que nous voulions & que nous fassions le bien surnaturel: de même la grace co - opérante, subsequente, & aidante, est la même chose dans le fond; & on la définit un concours surnaturel par lequel Dieu agit avec nous pour produrie tous & chacun des actes surnaturels & libres dans l'ordre du salut.

8°. La grace opérante ou existante se divise en grace efficace & en grace suffisante. La grace existaent est celle qui opere certainement & intaissiblement le consentement de la & à laquelle cette volonté ne résiste jamais quoiqu'elle ait un pouvoir prochain & réel de lu La grace suffisante est celle qui donne à la volonte des forces proportionnées pour faire le bien, mais dont la volonte n'use pas toûjours.

La grace, son, opération, sa nécessité, son accord avec la liberté de l'homme, étant des mysteres in<cb-> compréhensibles a notre foible raison, il n'est pas étonnant qu'il y ait eu sur tous ces points des opinions opposeés; les plus considérables sont cenes des Pélagiens, des Sémi - Pelagiens, des Atminiens, des Molinistes, des Congruistes, &c. d'une part; & de l'autre des Prédestinatiens, des Wiclenstes, des Luthériens, des Calvinistes rigides ou Gomarisies, de Baius, de Jansenius, des Augustinens, des Thomites, &c. Voyez ces articles.

La dispute entre les défenseurs de ces différentes opinions roule principalement sur la necessite & l'esficacité de la grace.

Les Pelagiens & les Sémi - Pélagiens sont en opposition avec tous les autres sur cet article les premiers refusant de reconnoitre aucune espece de grace intérieure, & ceux - ci niant la nécessite de la grace pour le commencement de la foi & des oeuvres. Selon les theologiens qui ont écrit depuis la bulle d'Innocont X contre le livre de Jansénius, S. Augustin n'a disputé contre ces heretiques que pour les obliger de reconnoitre cette nécesute qu'ils nioient: en convenant que c'est - là l'objet principal de S. Augustin, il faut avouer que chemin faisant il enseigne aussi l'efficacite de la grace, d'une maniere tres - forte; que sans doute les Semi - Pelagiens en niant la nécessité de la grace pour le commencement des oeuvres & de la foi, croyoient encore que celle qu'ils admettoient étoit versatile; & que S. Augustin combat cette opimon.

La doctrine catholique enseigne que la grace intérieure previent la volsonté, & que par consequent elle est nécessaire pour le commencement de la foi & des oeuvres, & que l'homme ne peut rien sans elle dans l'ordre du salut.

Les Pelagiens & les Sémi - Pélagiens mis à part, les defenseurs des autres opinions sont principalement divises sur l'efficacité de la grace.

Les vérités catholiques sur cette matiere, sont 1°. qu'il y a des graces effilcaces par lesquelles Dieu sait trionmpher de la résistance du coeur humain, sans préjudice de la liberté: 2°. qu'il y a des graces suffisantes auxquelles l'homme resiste quelquefois.

Mais on dispute fortement sur la question d'où naît l'efficacité de la grace; est - ce du consentement de la volonté, ou bien est - elle efficace par elle - même? c'est à ces deux opinions qu'il faut réduire la multitude de celles qui partagent les Théologiens. Les principaux systèmes sur cette matiere sont ceux des Thomistes, des Augustiniens, des Congruistes, des Molinstes, & du P. Thomassin.

Les Thomistes pretendent qu'on doit tirer l'efficacite de la grace de la toute - puissance de Dieu & du souverain domaine qu'il a sur les vo ontes des hommes; ils la definissent une grace qui de sa nature prévient le libre consentement de la volonte, & opere ce consentement, on appliquent physiquement la volonte à l'acte, sans gêner ou detruire pour cela la liberté: selon eux, elle est absolument necessaire pour agir, dans quelque état que l'on considere l'homme; avant le péché d'Adam, à titre de dépendance; après le peché d'Adam & à titre de dependance, & à titre de foiblesse que la volonte de l'homme a contractée par ce pêche. Ils l'appellent aussi prémotion physique. Voyez Prémotion.

Les Augustiniens soûtiennent que l'efficacité de la grace prend sa source dans la force d'une délectation victorieuse absolue, qui emporte par sa nature le consentement de la volonté: selon eux, la grace efficace est celle qui prévient physiquement la volonté, mais qui n'en opere le consentement que par une premotion morale. Ils sont partages sur sa necessité, les uns voulant que pour tout acte surnaturel & méritoire il faille une grace elle ce par elle - même; les autres, comme le cardinal Norris, distinguant les oeuvres

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