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Gravure en maniere noire (Page 7:902)
Préparation des planches. Elles seront d'abord choisies parmi les meilleures planches de cuivre plané; quelques artistes préferent le cuivre jaune pour la grainure; ils prétendent que son grain s'use moins vîte que le grain de cuivre rouge: le grès, la pierreponce, la pierre douce à aiguiser, le charbon de bois de saule, & enfin le brunissoir à deux mains, seront employés pour le poliment des cuivres; on ne peut être sûr de sa perfection qu'après l'essai suivant. Faites encrer & essuyer la planche par l'imprimeur; qu'il la passe à la presse sur une feuille de papier mouillé, comme on y passe une plauche gravée; si le papier sort de la presse aussi blanc qu'avant d'y passer, la planche est parfaite; si elle a quelques défauts, le papier taché indiquera les endroits qu'il faut encore brunir.
De la grainure. Les planches ainsi préparées seront grainées comme on les graine pour imprimer en maniere noire: cette grainure - ci doit être encore plus fine, s'il est possible; & pour parvenir au dernier degré de finesse, il faut travailler d'après les instructions suivantes.
Le berceau est un instrument qui a la forme d'un
ciseau de menuisier; mais le ciseau coupe & le berceau
pique comme une molette dont les pointes sont
extrèmement aiguës; il tire son nom du mouvement
sans doute qui le fait agir, & qui ressemble au balancement
qu'on donne au berceau d'un enfant. Voy.
A & B,
Les plus petits berceaux conserveront le même périmetre de six pouces; leurs manches demandent moins de force, & peuvent être moins composés, voyez E & F. Le grand berceau est destiné pour grainer en plein cuivre, & les petits pour faire les corrections.
Divisez vos planches par des traits de crayon de neuf lignes environ; je dis environ, parce que le cuivre de grandeur arbitraire ne fournira pas toûjours
Posez le berceau perpendiculairement dans le milieu de chaque division; balancez en appuyant fortement le poignet, & remontant toûjours la planche; parcourez l'autre espace qui se trouve entre deux lignes tracées: cet espace parcouru, parcourez - en un autre, & successivement d'espace en espace; le cuivre sera tout couvert de petits points.
Tracez alors des lignes au crayon sur un sens différent; balancez le berceau entre vos nouvelles lignes, & quand vous l'aurez passé sur toute la superficie du cuivre, vous changerez encore la direction de ces lignes: enfin quand vous aurez fait travailler le berceau sur les quatre directions marquées dans la planche, il y a une précaution à prendre.
On parcourt vingt fois chaque direction, ce qui fait quatre - vingt passages sur le total de la superficie; mais on observera, en repassant chaque direction, de ne pas placer le berceau précisément où l'on a commencé; & pour éviter de suivre le même chemin, il faut tirer chaque coup de crayon à trois lignes de distance du premier trait qui a déjà guidé. Ainsi donc vous avez tracé la premiere fois depuis 1 jusqu'à 1, la seconde fois vous tracerez depuis 2 jusqu'à 2, la troisieme fois depuis 3 jusqu'à 3, & cela parce que le berceau pressé sous le poids de la main, formeroit en faisant toûjours les mêmes passages, une cannelure insensible qui nuiroit à l'exacte égalité qu'on demande à la superficie.
Il faut éprouver la planche pour la grainure, comme on l'a eprouvé pour le poli, & qu'elle rende à l'impression un noir également noir & par - tout velouté.
On peut, pour certains ouvrages, conserver le fond blanc à une estampe, comme il l'est presque toûjours sous les fleurs, fous les oiseaux peints en miniature: pour cela, on grainera seulement l'espace que doit occuper la fleur, le fruit, ou quelque autre morceau d'Histoire naturelle qu'on veut graver, & le reste du cuivre sera poli au brunissoir.
De la façon de graver sur la grainure. Les planches
bien préparées, vous dessinerez ou vous calquerez
le sujet, ainsi que nous l'avons expliqué. Voy.
De l'impression. Voyez l'article
La gravure en maniere noire, disent ceux qui en traitent, ne tire pas un grand nombre de bonnes épreuves & s'use fort promptement; d'ailleurs toutes sortes de sujets, ajoûtent - ils, ne sont pas également propres à ce genre de gravure. Les sujets qui demandent de l'obscurité, comme les effets de nuit, ou les tableaux où il y a beaucoup de brun, comme ceux de Rembrant, de Benedette, quelques Ténieres, &c. sont les plus faciles à traiter & font le plus d'effet: les portraits y réussissent encore assez bien, comme on le peut voir par les beaux morceaux de Smith & de G. White, qui sont les plus habiles graveurs que nous ayons en ce genre. Les paysages n'y sont pas propres, & en général les sujets clairs & larges de lumiere sont les plus difficiles de tous, & ne tirent presque point, parce qu'il a fallu beaucoup user la planche pour en venir à l'effet qu'ils demandent.
Au reste, le défaut de cette gravure est de manquer de fermeté, & généralement la grainure lui donne une certaine mollesse qui n'est pas facile nent susceptible d'une touche savante & hardie: elle peint d'une maniere plus large & plus grasse que la taille - douce; elle colore davantage, & elle est capable d'un plus grand effet par l'union & l'obscuriré qu'elle laisse dans les masses; mais elle dessine moins spirituellement, & ne se prête pas assez aux saillies pleines de feu que la gravure à l'eau - forte peut recevoir d'un habile dessinateur. Enfin ceux qui ont le mieux réussi dans la gravure en maniere noire ne peuvent guere être loüés que par le soin avec lequel ils l'ont traitée; mais pour l'ordinaire ce travail manque d'esprit, non par la faute des graveurs, mais par l'ingratitude de ce genre de gravure, qui ne peut seconder leur intention.
On recherche depuis quelque tems en France les
opérations de la maniere noire avec plus de soin
qu'autrefois, dans l'intention de les joindre aux opérations
de la gravure en trois couleurs que nous a
enseignée Jacques Christophe le Blon. Voyez
Gravure en taille - douce pour imprimer (Page 7:903)
Ces planches sont de l'invention & de la main du
sieur Robert, éleve de le Blon dans la gravure en
couleurs. Deux cuivres suffisent pour imprimer ainsi;
ils seront gravés à l'eau - forte & au burin. Voyez
Gravure sur le Crystal et le Verre (Page 7:903)
Gravure sur Métaux (Page 7:903)
Gravure en Pierres fines (Page 7:903)
Gravure (Page 7:903)
Gravure de Caracteres d'Imprimerie (Page 7:903)
Gravure, dans le sommier d'Orgue (Page 7:903)
GRAY (Page 7:903)
GRAY, Gradicum, (Géog.) ville de France dans
la Franche - Comté, capitale du Bailliage d'Amont.
Elle étoit déjà connue vers l'an 1050; elle est sur la
Sône, à 5 lieues N. de Dole, 10 N. O. de Besançon,
8 N. E. de Dijon. Long. 23
GRAYE (Page 7:903)
GRAYE, s. f. voyez
GRAYLLAT (Page 7:903)
GRAYLLAT, s. m. voyez
GREBE (Page 7:903)
GREBE, s. m. colymbus major cristatus & cornutus, (Ornit.) oiseau aquatique du genre des colymbes qui n'ont point de queue, & dont les doigts sont bordés d'une membrane qui ne les unit pas les uns aux autres.
Le grebe qui a servi de sujet pour cette description,
avoit environ deux piés de longueur depuis l'extrémité
du bec jusqu'au bout des ongles; la tête étoit
petite, les ailes & les jambes étoient très - courtes, il
n'y avoit point de queue; le bec étoit droit, pointu,
& étroit; il avoit deux pouces un quart de longueur
depuis la pointe jusqu'aux coins de la bouche;
les plumes du derriere de la tête étoient un peu plus
longues que les autres, & formoient une petite crête
partagée en deux pointes. Le front, le sommet,
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