RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"876">
Comme la vertu magnetique est plus considérable
dans les petites pierres d'aimant que dans les
grandes à proportion de leur volume, & que l'attraction
électrique agit plus vivement sur les petits
corps que sur les grands: de même la petitesse des
rayons de lumiere peut contribuer infiniment à la
force de l'agent, ou de la puissance qui leur fait
subir les réfractions. Et si on suppose que l'éther
(comme l'air que nous respirons) contienne des
particules qui s'efforcent de s'éloigner les unes des
autres, & que ces particules soient infiniment plus
petites que celles de l'air, ou même que celles de
la lumiere, leur petitesse excessive peut contribuer
à la grandeur de la force par laquelle elles s'éloignent
les unes des autres, rendre le milieu infiniment
plus rare & plus élastique que l'air, & par
conséquent infiniment moins propre à résister aux
mouvemens des projectiles, & infiniment plus propre
à causer la pesanteur des corps par l'effort que
font
ses particules pour s'étendre. Optic. p. 325.»
&c. Voyez
Voilà un précis des idées générales que Newton
paroît avoir eues sur la cause de la gravité: cependant
si on examine d'autres endroits de ses ouvrages, on
est tenté de croire que cette explication générale
qu'il donne dans son Optique, étoit destinée principalement
à rassûrer quelques personnes que l'attraction
avoit revoltées. Car ce philosophe, en avoüant que
la pesanteur pourroit être produite par l'impulsion,
ajoûte qu'elle pourroit aussi être produite par quelqu'autre cause: il fait mouvoir les planetes dans un
grand vuide, ou du - moins dans un espace qui contient
très - peu de matiere; il remarque que l'impulsion
d'un fluide est proportionnelle à la quantité de
surface des corps qu'il frappe, au lieu que la gravité
est comme la quantité de matiere, & vient d'une
cause qui pénetre pour ainsi dire les corps; ainsi il
n'étoit pas, ce me semble, fort éloigné de regarder
la gravité comme un premier principe, & comme
une loi primordiale de la nature. En un mot toute
cette explication esi bien foible, pour ne rien dire de
plus, bien vague, & bien peu conforme à la maniere
ordinaire de philosopher de son illustre auteur; &
nous ne pouvons croire qu'il l'ait proposée bien sérieusement.
D'ailleurs Newton parut donner son approbation
à la préface que M. Cotes a mise à la tête
de la seconde édition de ses Principes, & dans laquelle
cet auteur soûtient, comme nous l'avons dit, que
la gravité est essentielle à la matiere. Voyez aux articles
La partie de la Méchanique qui traite du mouvement
des corps en tant qu'il résulte de la gravité,
s'appelle quelquefois statique. Voyez
On distingue la gravité en absolue & relative.
La gravité absolue est celle par laquelle un corps
descend librement sans éprouver aucune résistance.
Voyez
Les lois de la gravité absolue se trouvent aux articles
La gravité relative est celle par laquelle un corps
descend après avoir consumé une partie de son poids
à surmonter quelqu'obstacle ou résistance. Voyez
Telle est la gravité par laquelle un corps descend le long d'un plan incliné, où une partie de sa force
Centre de
La formule [omission: formula; to see, consult fac-similé version] que nous avons donnée
au mot
Les lois de la gravité des corps qui pesent dans les
fluides, sont l'objet de l'Hydrostatique. Voyez
Dans cette science on divise la gravité en absolue & spécifique.
La gravité absolue est la force avec laquelle les corps tendent en embas. Voyez le commencement de cet article.
La gravité spécifique est le rapport de la gravité
d'un corps à celle d'un autre de même volume. Voy.
Pour les lois de la gravité spécifique avec les manieres
de la trouver, ou de la déterminer dans les
solides & dans les fluides, consultez l'article
Gravité (Page 7:876)
Gravité (Page 7:876)
La gravité des sons dépend de la grosseur, longueur,
tension des cordes, de la longueur des tuyaux,
& en général du volume & du poids des corps sonores: plus ils ont de tout cela, & plus leur gravité
est grande; car il n'y a point de gravité absolue, &
aucun son n'est grave ou aigu que par comparaison.
Voyez
GRAVITER (Page 7:876)
GRAVITER, v. n. (Physiq.) on dit dans la philosophie
newtonienne, qu'un corps gravite vèrs un
autre, pour dire qu'il tend vers cet autre corps par
la force de la gravité, ou, pour parler suivant le système
de Newton, qu'il est attiré par cet autre corps.
Voyez
GRAVOIR (Page 7:876)
GRAVOIR, s. m. outil de Charron, c'est une espece de marteau dont un pan est rond & plat, & l'autre pan est plat & tranchant. Il sert aux Charrons pour couper & fendre des cercles de fer & d'autres pieces.
Gravoir (Page 7:876)
GRAVOIS (Page 7:877)
GRAVOIS, s. m. pl. (Architect.) se dit des décombres des bâtimens, des pieces d'eaux & bassins lors qu'ils sont achevés; ou bien de ce qui reste des allées quand elles viennent d'être dressées & épierrées.
GRAVURE (Page 7:877)
GRAVURE, s. f. (Beaux Arts.) On a déjà dit au
mot
Les mots gravure & graver viennent ou du grec
Il est moins nécessaire de s'arrêter à fixer son étymologie, que d'expliquer précisément l'action de graver Cette action consiste à creuser, & toutes les differentes matieres dans lesquelles on peut creuser les formes des objets qu'on a dessein de graver sont comprises dans les idées générales de l'art de la Gravure. La difference des matieres & celle des outils & des procédés qu'on employe, distinguent les especes de Gravure: ainsi l'on dit, graver en cuivre, en bois, en or, en argent, en ser, en pierres fines.
Je commencerai par l'art de graver en cuivre, non pas comme le plus ancien, mais comme celui qui est d'un plus grand usage, & sans doute d'un usage plus utile aux hommes pour multiplier leurs connoissances.
Dans les détails des opérations de cet art, j'emprunterai les préceptes & les descriptions qui sont contenus dans un ouvrage d'Abraham Bosse, graveur du roi, qui a été considérablement enrichi par les lumieres de M. Cochin le fils, savant artiste de nos jours, qui dans une derniere édition de cet ouvrage l'a augmenté de différens traités que les progrès de l'art lui ont fournis, & de réflexions justes qu'il doit à son talent & à ses succès.
Le cuivre dont on se sert pour la Gravure dont je parle, est le cuivre rouge. Le choix que l'on fait de cette espece de cuivre, est fondé sur ce que le cuivre jaune est communement aigre, que sa substance n'est pas égale, qu'il s'y trouve des pailles, & que ces défauts sont des obstacles qui s'opposent à la beauté des ouvrages auxquels on le destineroit. Le cuivre rouge même n'est pas totalement à l'abri de ces défauts; il en est dont la substance est aigre, & les traits qu'on y grave se ressentent de cette qualité; ils sont maigres & rudes: il s'en trouve de mou dont la substance approche (quant à cette qualité) de celle du plomb. Les ouvrages que l'on y grave n'ont pas la netteté qu'on voudroit leur donner:
Le cuivre rouge qui a les qualités les plus propres à la Gravure, doit donc être plein, ferme, liant; & la façon de connoître s'il est exempt des défauts contraires que j'ai énoncés, c'est d'y former quelques traits avec le burin en différens sens: alors, s'il est aigre, le bruit que fera le burin en le coupant, & le sentiment de la main, vous l'indiqueront; s'il est mou, ce même sentiment qui vous rappellera l'idée du plomb, vous le découvrira aussi.
Lorsqu'on a fait choix d'un cuivre propre à graver, on doit mettre ses soins à ce qu'il reçoive la préparation qui lui est nécessaire pour l'usage auquel on le destine. Les Chauderoniers l'applanissent, le coupent, le polissent; mais il est à - propos que les Graveurs connoissent eux - mêmes ces préparations, parce qu'il pourroit se trouver que voulant faire usage de leur art dans un pays où il seroit inconnu, ils ne trouveroient pas les ouvriers en cuivre instruits des moyens qu'il faut employer.
Une planche de cuivre de la grandeur d'environ un pié sur neuf pouces, doit avoir à - peu - près une ligne d'épaisseur; & cette proportion peut régler pour d'autres dimensions. La planche doit être bien forgée & bien applanie à froid: c'est par ce moyen que le cuivre devient plus serré & moins poreux.
Il s'agit, après ce premier soin, de la polir. On choisit celui des deux côtés de la planche qui paroit être plus uni & moins rempli de gersures & de pailles; on attache la planche par le côté contraire sur un ais, de maniere qu'elle y foit retenue par quelques pointes ou clous; alors on commence à frotter le côté apparent avec un morceau de grès, en - arrosant la planche avec de l'eau commune: on la polit ainsi le plus également qu'il est possible, en passant le grès fortement dans tous les sens, & en continuant de mouiller le cuivre & le grès, jusqu'à ce que cette premiere opération ait fait disparoître les marques des coups de marteau qu'on a imprimés sur la planche en la forgeant.
Lorsque ces marques ont disparu, ainsi que les pailles, les gersures, & les autres inégalités qui pourroient s'y rencontrer; on substitue au grès la pierre - ponce bien choisie; on s'en sert en frottant le cuivre comme on a dejà fait en tous sens, & en l'arrosant d'eau commune: l'on efface ainsi les raies que le grain trop inégal du grès a laissées sur la planche; après quoi l'on se sert pour donner un poli plus fin, d'une pierre - ponce à aiguiser, qui pour l'ordinaire est de couleur d'ardoise, quoiqu'il s'en trouve quelquefois de couleur d'olive & de rouge. Enfin le charbon & le brunissoir achevent de faire disparoître de dessus la planche les plus petites inégalités.
Voici comme il faut s'y prendre pour préparer le charbon qu'on doit employer. Vous choisirez des charbons de bois de saule qui soient assez gros & pleins, qui n'ayent point de fente ni de gersure, & tels que ceux dont communément les Orfevres se servent pour souder. Vous ratisserez l'écorce de ces charbons, vous les rangerez ensemble dans le feu, vous les couvrirez ensuite d'autres charbons allumés & de quantité de cendre rouge; desorte qu'ils puissent demeurer sans communication avec l'air, pendant environ une heure & demie, & que le feu les ayant entierement pénétrés, il n'y reste aucune vapeur. Lorsque vous jugerez qu'ils seront en cet état, vous les plongerez dans l'eau & les laisserez refroidir.
Vous frotterez la planche qui a déjà été unie par le
grès, la pierre - ponce, la pierre à aiguiser, avec un
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.