ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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GERYON (Page 7:650)

GERYON, s. m. (Mythologie.) il est fameux dans la Fable; c'étoit le plus fort de tous les hommes, dit Hésiode, v. 98.

Il avoit trois têtes, TRIXA/RENON, & trois corps, à ce que prétend Virgile après Euripide:

. . . . . . . Et forma tricorporis umbroe.

On ne convient pas trop du lieu où il faisoit sa demeure; selon quelques - uns c'étoit en Grece; selon le plus grand nombre, en Espagne; selon d'autres auteurs, dans les iles de Majorque, de Minorque, & d'Ivice: mais selon Hésiode, le plus ancien des écrivains qui ait parlé de Géryon, c'étoit dans l'île d'Enrythie, qu'on appelloit aussi l'île de Gades, aujourd'hui l'île de Cadix.

Quoi qu'il en soit, il avoit de nombreux trou<cb-> peaux gardés par un pâtre appellé Eurythion, & par le chien Orthus, frere de Cerbere, qui par cette raison aura son article dans l'Eneyclopédie.

Hercule, pour obéir aux ordres d'Eurysthée, passa dans les états de Géryon, tua le chien, le pâtre, & le maître, & emmena les troupeaux à Tirynthe.

Plusieurs auteurs prétendent que ce qui a donné lieu aux Poetes d'attribuer trois corps & trois têtes à Géryon, vient de ce que ses états étoient composés de trois provinces & de trois îles; d'autres croyent que ces trois têtes étoient trois vaillans amis qui lui étoient également attachés, & qui s'opposerent à Hercule; d'autres enfin nous disent que c'est parce que Géryon étoit l'ainé de deux freres & que tous trois étoient si unis entre eux, qu'ils sembloient n'avoir qu'une ame, mais qui, malgré leur union, surent tous trois défaits par Hercule.

Si l'on souhaite en savoir davantage sur Géryon, que l'on consulte Hésiode dans sa théogonie, & l'on apprendra que ce roi monstrueux eut pour pere Chrysaor, & pour ayeule la tête de Méduse: voici comme ce poëte conte la chose. Aptès que Persée eut coupé la tête de la Gorgone, il fut tout surpris d'en voir éclorre un géant armé d'une épée, qu'on appella par cette raison Chrysaor, & un cheval aîlé qui fut Pégase. Or dans la suite Chrysaor devint sensible aux charmes de Callirrhoë, fille de l'Océan; & de cet amour naquit Géryon.

Il résulte de - là que Géryon étoit petit - fils de la tête de Méduse, fils de Chrysaor, & neveu de Pégase.

Cette généalogie ouvre un beau champ aux conjectures de ceux qui sont persuadés que les anciens poëtes ont entendu finesse à tout, & que sous leurs sictions les plus absurdes ils ont caché d'importantes vérités: en tout cas, ils les ont si bien cachées, que les plus haoiles mythologues ne les découvriront jamais. Je n'ajoûte plus qu'un mot historique.

Il y avoit autrefois en Italie près de Padoue un oracle de Géryon, dont parle Suétone dans la vie de Tibere; cet empereur le consulta en allant en Illyrie, & Cluvier en conclud que Géryon avoit aussi un temple dans ce lieu - là, par la raison qu'il n'y avoit point d'oracle de quelqu'un sans un temple en son honneur. On peut consulter l'Ital. antiq. de ce savant, lib. II. cap. xviij. (D. J.)

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