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GOUJONNER (Page 7:753)
GOUJONNER, v. act. chez les Layetiers; c'est assembler des planches avec les pointes de clous dont les Maréchaux se servent pour ferrer les chevaux.
GOUJURE (Page 7:753)
GOUJURE, s. f. (Marine.) C'est une eutaille faite autour d'une poulie, afin d'encocher l'étrope. Ce mot se dit aussi pour celle qu'on fait autour d'un cap de mouton, ou qui servent à tenir les haubans.
Goujure de chouquet; c'est l'entaille qu'on fait à chaque bout par où passe la grande étague. (Z)
GOULAMS (Page 7:753)
GOULAMS, s. m. pl. (Hist. mod.) En Perse, ce sont des esclaves ou fils d'esclaves de toutes sortes de nations, & principalement de Géorgiens renégats, qui forment le second corps de l'armée du sophi. Il en a environ 14 mille à son service. On appelle leur général koullas - agassi. Ils ont plusieurs grands seigneurs dans leur corps. Thevenot, voyage du Levant. (G)
GOULETS (Page 7:753)
GOULETS, s. m. pl. (Pêche.) Suivant nos auteurs sur la pêche, les goulets sont des entrées qui vont en s'étrécissant dans le milieu d'un filet; ensorte que le poisson qui se présente est conduit par les goulets dans le corps du filet, dont ensuite il ne peut plus sortir, à cause qu'il ne sauroit plus trouver le lieu étroit par lequel il est entré.
GOULETTE (Page 7:753)
GOULETTE, s. f. en Architecture, petit canal taillé sur des tablettes de pierre ou de marbre posées en pente, qui est interrompu d'espace en espace par de petits bassins en coquille, d'où sortent des bouillons d'eau, ou par des chûtes dans les cascades, &c.
On voit de ces goulettes taillées sur les tablettes de la terrasse du jardin du Luxembourg, en face du château. Il y a des goulettes en plomb. (P)
Goulette (Page 7:753)
GOULOTTE (Page 7:753)
GOULOTTE, sub. f. terme d'Architecture; voyez
GOULU (Page 7:753)
GOULU, adj. (Gramm.) qui mange avec trop d'avidité. C'est - là ce qui a fait appeller goulu le poisson galeus glaucus d'Artedi. Voyez l'article st>ivant.
Goulu de mer (Page 7:753)
GOUPILLE (Page 7:753)
GOUPILLE, sub. f. petite cheville de laiton, &
quelquefois d'acier, dont les Horlogers se servent
pour faire tenir plusieurs pieces ensemble. C'est par
le moyen de goupilles que la platine de dessus tient
avec les piliers, & le cadran avec la grande platine,
&c. Voyez
GOUPILLER (Page 7:753)
GOUPILLER, v. act. terme d'Horlogerie; c'est
faire tenir plusieurs pieces ensemble avec des goupilles.
Voyez
GOUPILLON (Page 7:753)
* GOUPILLON, s. m. en terme de Vergettier; c'est
Goupillon (Page 7:753)
Il y a encore un autre goupillon fait en forme de
brosse, dont on se sert aussi pour coller; & l'un &
l'autre servent encore à puiser la couleur que l'on
applique sur les cartes par - dessus les patrons. Voyez
les
Goupillon (Page 7:753)
GOURA (Page 7:753)
GOURA, Gura, (Géogr.) ville de Pologne au palatinat de Mazovie, appartenant à l'évêque de Posnanie. Celui qui vivoit du tems de Jean Sobieski, peupla cette ville de monasteres, éleva des autels dans tous les bois des environs; & d'une butte de sable, entourée d'épaisses forêts, il en fit une parfaite Jérusalem polonoise. Elle est sur la Vistule à cinq lieues de Warsovie, & prend son nom de sa situation sur une hauteur; car les Polonois appellent gouri tout côteau, toute montagne, tous lieux un peu élevés; on écrit d'ordinaire gura. Long. 39. 25. lat. 52. 4. (D. J.)
GOURGOURAN (Page 7:753)
* GOURGOURAN, s. m. (Commerce.) étoffe
travaillée en gros - de - Tours, mais plus forte en chaîne
& en trame; les soies n'en sont point moulinées,
mais elles sont seulement gommées & préparées par
faisceaux de huit brins. Voyez l'article
GOURMAND (Page 7:753)
GOURMAND, (Gramm.) il se prend tantôt substantivement,
& tantôt adjectivement, & se dit en
général d'un animal qui mange avec excès & avec
avidité. Voyez ci - après
Gourmand (Page 7:753)
GOURMANDER (Page 7:753)
GOURMANDER, v. act. (Gramm.) c'est en général traiter durement en paroles. Il est encore d'usage, mais moins qu'autrefois.
Gourmander (Page 7:753)
Suivant les auteurs du dictionnaire de Trévoux, çe mot ne paroit applicable que du cheval au cavalier. Ce cheval gourmande son cavalier, le jette bas, s'il ne se tient bien ferme. Je ne sais sur quelle autorité ils pourroient étayer cette maniere de s'énoncer incon<-> >ue à tous les écuyers, & dont nous n'avons eu garde d'enrichir encore notre art. Ne seroit - ce pas [p. 754]
GOURMANDISE (Page 7:754)
GOURMANDISE, s. f. (Morale.) amour rassiné
& desordonné de la bonne - chere. Horace l'appelle
ingrata ingluvies. C'étoit aussi la définition de Callimaque qui y ajoûte cette réflexion:
Varron irrité contre un des Curtillus de son siecle,
qui mettoit son application à combiner l'opposition,
l'harmonie, & les proportions des différentes
saveurs, pour faire de ce mélange un excellent ragoût,
dit à cet homme:
La remarque de Varron ne corrigea ni ce riche
sensuel, ni ses semblables; au contraire ils tournerent
en ridicule le plus instruit des Romains sur la
vie rustique, le plus docte sur la Grammaire, sur
l'Histoire, & sur tant d'autres sujets. N'en soyons pas
étonnés, la gourmandise est un mérite dans les pays de
luxe & de vanité, où les vices sont érigés en vertus:
c'est le fruit de la mollesse opulente; il se forme dans
son sein, se perfectionne par l'habitude, & devient
enfin si délicat, qu'il faut tout le génie d'un cuisinier
pour satisfaire ses raffinemens. Voyez
Les Romains succomberent sous le poids de leur grandeur, quand la tempérance tomba dans le mépris, & qu'on vit succéder à la frugalité des Curius & des Fabricius, la sensualité des Catius & des Apicius. Trois hommes de ce dernier nom se rendirent alors célebres par leurs recherches en gourmandise; il falloit que leurs tables fussent couvertes des oiseaux du Phase, qu'on alloit chercher au - travers des périls de la mer, & que les langues de paons & de rossignols y parussent délicieusement apprêtées. C'est, si je ne me trompe, le second de ces trois que Pline appelle nepotum omnium altissimus gurges: il tint école de son art en théorie & en pratique, dépensa cinq millions de livres de nos jours à y exceller; & se jugeant ruiné parce qu'il ne lui restoit que cinq cents mille francs de bien, il s'empoisonna, craignant de mourir de faim avec si peu d'argent.
Dans ces tems - là Rome nourrissoit des gourmets qui prétendoient avoir le palais assez fin pour discerner si le poisson appellé loup - de - mer, avoit été pris dans le Tibre entre deux ponts, ou près de l'embouchure de ce fleuve; & ils n'estimoient que celui qui avoit été pris entre deux ponts. Ils rejettoient les foies d'oies engraissées avec des figues seches, & n'en faisoient cas que quand les oies avoient été engraissées avec des figues fraîches.
Nous ne parlerons pas des excès de la table d'un Antiochus - Epiphane, des dissolutions en ce genre d'un Vitellius, & de celles d'un Héliogabale. Nous ne rappellerons pas non plus les recherches honteuses des anciens Sybarites, qui accordoient l'exemption de tout impôt aux pêcheurs de je ne sais quel poisson, parce qu'ils en étoient extrèmement friands. Nous ne passerons point en revûe nos Sybarites modernes, qui dévorent en un repas la subsistance de cent familles. Les suites de ce vice sont cruelles; ceux qui s'y livrent avec excès, sont exposés à éprouver des maux de toute espece.
Homere le faisoit sentir à ses contemporains, en ne couvrant que de boeuf rôti la table de ses héros, & n'exceptant de cette regle ni le tems des nôces, ni les festins d'Alcinoüs, ni la vieillesse de Nestor, ni même les débauches des amans de Pénélope.
Il paroît qu'Agésilas, roi de Lacédémone, suivit constamment le précepte d'Homere; car sa table
Alexandre même profita de la leçon de son poëte favori. Plutarque rapporte qu'Adda, reine de Candie, ayant obtenu la protection de ce prince contre Orondonbate, seigneur persan, crut pouvoir lui marquer sa reconnoissance en lui envoyant toutes sortes de mets exquis, & les meilleurs cuisiniers qu'elle put trouver; mais Alexandre lui renvoya le tout, & lui répondit qu'il n'avoit aucun besoin de ces mets si délicats, & que Léonidas son gouverneur lui avoit autrefois donné de meilleurs cuisiniers que tous ceux de l'univers, en lui apprenant que pour dîner avec plaisir il falloit se lever matin & prendre de l'exercice; & que pour souper avec plaisir, il falloit dîner sobrement.
La chere la plus délicieuse est celle dont l'appétit seul fait les frais. Vous ne trouverez point de bisque aussi bonne, qu'un morceau de lard paroît bon à nos laboureurs, ou que les oignons de Gayette sembloient excellens au pape Jules III.
Voulez - vous vous assûrer que le meilleur apprêt est celui de la faim? offrez du pain à un homme sensuel & difficile, il le repoussera: mais attendez jusqu'au soir, panem illum tenerum & siligineum fames ipsi reddet.
Concluons que loin de courir après la bonnechere, comme après un des biens de la vie, nous pouvons en regarder la recherche comme pernicieuse à la santé. La fraîcheur & l'heureuse vieillesse des Perses & des Chaldéens, étoit un bien qu'ils devoient à leur pain d'orge & à leur eau de fontaine. Tout ce qui va au - delà de la nature, est inutile & pour l'ordinaire nuisible: il ne faut pas même suivre toûjours la nature jusqu'où elle permettroit d'aller; il vaut mieux se tenir en - deçà des bornes qu'elle nous a prescrites, que de les passer. Enfin le goût se blase, s'amortit sur les mets les plus délicats, & des infirmités sans nombre vengent la nature outragée; juste châtiment des excès d'une sensualité dont on a trop fait ses délices! (D. J.)
GOURME (Page 7:754)
GOURME, s. f. (Maréch.) maladie que quelques auteurs ont comparée à celle qui dans l'homme est appellée petite vérole, quoiqu'elle paroisse & se montre différemment. Si elles ont l'une & l'autre quelque analogie, c'est par la régularité avec laquelle la premiere affecte la plûpart des chevaux, & la seconde la plûpart des hommes; c'est aussi parce qu'elles arrivent plus communément dans le premier âge, & enfin parce que leur terminaison est également l'ouvrage de la nature.
Les causes de la gourme sont aussi inconnues que celles de la petite vérole. Dire que ces maladies doivent être envisagées, ou comme une fievre inflammatoire, ou comme une matiere pestilentielle innée, ou comme une espece de levain qui se mêle avec le sang aussi - tôt que l'homme & l'animal sont conçus, ou comme un virus existant dans la masse, c'est parler d'après Rhases, Sidenham & des medecins même célebres; mais c'est parler vaguement, & convenir des ténebres dans lesquelles on est plongé à cet égard.
M. de Garsaut persuadé de la vérité des faits qu'il
a lûs, a cru pouvoir accuser la qualité de la terre
& la température de l'air; il prétend que dans les
pays froids les herbes sont trop humides & trop
nourrissantes pour le poulain, & qu'une pareille
nourriture prise dans un terrein humide & gras, &
sur lequel le jeune animal, d'ailleurs souvent exposé
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