ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Golphe d'Arguin (Page 7:733)

Golphe d'Arguin, (Géog.) golphe de l'Océan sur la côte d'Afrique. Il prend son nom d'une île qui y est située. Le dedans de ce golphe est tout semé de banes, de battures, & d'iles desertes peuplées d'une infinité de poissons de toutes especes, qui n'ont rien à craindre de la part des hommes. Il n'est pas même permis aux bâtimens les plus médiocres de chercher à pénétrer dans l'intérieur de ce golphe pour y chercher leur salut, ils se briseroient mille fois sur la route. (D. J.)

Golphe de Bengale (Page 7:733)

Golphe de Bengale, (Géog.) grand golphe d'Asie dans la mer des Indes, dont il fait une partie considérable entre la presqu'ile de - là le Gançe, & la presqu'ile de de - çà. Il est borné au couchant par les côtes de Coromandel, de Gergelin, & d'Orixa; au Nord par le royaume de Bengale; au Levant par les royaumes d'Aracan, d'Ava, de Pégu, & de Siam. Sa profondeur est depuis environ les 7d. jusqu'au 21d. 45'. de lat. septentrionale. Sa largeur est d'environ 16d. en longit. & va toûjours en retrécissant vers le Noid, jusqu'aux bouches du Gange. Les principales îles de ce golphe sont, Ceylan, les îles du Gange, quantité de petites îles le long des côtes d'Avas, du Pégu, & de Siam, entr'autres les îles des Andamans, de Ténasserim, de Junsalam, & de Nicobar. (D. J.)

Golphe de Lion (Page 7:733)

Golphe de Lion, (Géog.) sinus Leonis; ce golphe s'etend sur la côte de France, le long d'une partie de la Provence, depuis les îles d'Hieres, du Languedoc, & du Roussillon, jusqu'au cap de Creu.

Il faut écrire comme nous avons fait golphe de Lion, & non pas de Lyon, d'autant mieux qu'on convient communément aujourd'hui, que ce n'est point la ville de Lyon qui donne le nom à ce golphe, connu des anciens sous le nom de gallicus sinus, mais qu'il le tire de la petite île du Lion, qui est sur la côte de Provence, ou peut - être, de ce que les Espagnols l'ont appellé golpho Leone, faisant allusion aux tempêtes qui y sont fréquentes. (D. J.)

Golphe Persique (Page 7:733)

Golphe Persique, (Géog.) grand golphe d'Asie, entre la Perse & l'Arabie heureuse. Ce golphe commence proche du royaume de Sindi, où le sleuve Indus se décharge dans la mer, & finit à l'embou<cb-> chure de l'Euphrate & du Tigre, ayant à droite la Perse, qui lui donne le nom qu'il porte, & à gauche l'Arabie. On trouve dans ce golphe une grande quantité de corail noir, & l'on y pêche de très - belles perles. (D. J.)

GOMARA ou GOMARIS ou GAMARA (Page 7:733)

GOMARA ou GOMARIS ou GAMARA, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs anciens au talc, ou suivant d'autres à la selenite.

GOMARISTES (Page 7:733)

GOMARISTES, s. m. (Théologie.) Les Gomaristes sont, parmi les Calvinistes, opposés aux Arminiens. Voyez Arminiens. Ils ont pris leur nom de Gomar, prosesseur dans l'université de Leyde, & ensuite dans celle de Groningue: on les appelle aussi contre - Remontrans, de leur opposition aux Arminiens, qu'on a appellé Remontrans.

On peut connoître la doctrine des Gomaristes par le seul exposé des sentimens des Remontrans, qu'on trouve à l'article Arminiens, la théologie des uns étant diamétralement opposée à celle des autres; & on peut voir encoie les cinq propositions des Gomaristes contraires à celles des Arminiens. Epist. théol. & ecclésiastiq.

On peut prendre encore une idée fort nette de la doctrine des Gomatistes, au douzieme livre de l'histoire des variations, où M. Bossuet la développe avec beaucoup d'étendue; nous y renvoyons nos lecteurs. En général, on peut dire que les Gomaristes sont aux Arminiens ce que les Thomistes & les autres défenseurs de la grace efficace & de la prédestination rigide, sont aux Molinistes & aux autres défenseurs des droits du libre arbitre & de la volonté de sauver tous les hommes: il n'y a sur ces matieres que deux opinions opposées & contradictoires. Voyez Grace.

Nous nous bornerons ici à dire un mot de l'histoire du Gomarisme & des troubles que les disputes des Remontrans & des contre - Remontrans ont causés en Hollande, parce que les faits de cette nature appartiennent à l'histoire de l'esprit humain.

Luther reprochant à l'Eglise romaine qu'elle étoit tombée dans le Pélagianisme, fit ce qu'on a toûjours fait en pareilles matieres, & se jetta dans l'extrémité opposée; il établit sur les matieres de la grace & [p. 734] de la prédestination, une doctrine rigide & incompatible avec les droits du libre arbitre & la bonté de Dieu. Melanchton, esprit doux & modéré, l'engagea à se relâcher un peu de ses premieres opinions, & depuis les théologiens de la confession d'Augsbourg marcherent sur les traces de Mélanchton à cet égard: mais ces adoucissemens déplurent à Calvin. Ce réformateur, & son disciple Théodore de Beze, soûtinrent le prédestinatianisme le plus rigoureux, & ils y ajoûterent la certitude du salut & l'inadmissibilité de la justice. Leur doctrine étoit reçûe presque universellement en Hollande, lorsqu'Arminius professeur dans l'université de Leyde, se déclara contre les maximes enseignées par les églises du pays, & se forma bien - tôt un parti nombreux: il trouva un adversaire dans la personne de Gomar. Les disputes se multiplierent & se répandirent bien - tôt dans les colléges des autres villes & ensuite dans les consistoires & dans les églises. La querelle étoit encore purement ecclésiastique, agitée seulement par les ministres de la religion, lorsque les états de Hollande & West - Frise voulurent s'en mêler; ils ordonnerent en 1608 une conference publique à la Haye entre Gomar & Arminius, assistés l'un & l'autre des plus habiles gens de leur parti; mais après avoir bien disputé, on se sépara sans convention & sans accommodement: sur cela on ordonna que les actes de la conférence seroient supprimés, & qu'on garderoit le silence sur les matieres contestées.

Cette premiere loi de silence ne rétablit point la paix. Après la mort d'Arminius arrivée en 1609, ses disciples dresserent une requête qu'ils présenterent aux états dé Hollande en 1610, sous le nom de remontrance, qui renfermoit en divers articles la doctrine de leur maître sur la grace & la prédestination; les Gomaristes de leur côté demanderent à être entendus. Les états de Hollande & West - Frise ordonnerent une seconde conférence à la Haye, qui n'eut pas plus de succès, & après laquelle on fit une seconde loi de silence, contre laquelle les Gomaristes se récrierent fort, & qui ne fut pas plus observée que la premiere.

Cependant les Gomaristes demandoient avec instance un synode où ils pussent convaincre leurs adversaires touchant les dogmes contestés qu'on avoit réduits à cinq propositions: les Arminiens firent ce qu'ils purent pour détourner le coup; ils prévoyoient qu'ils seroient infailliblement condamnés, le plus grand nombre des ministres leur étant contraires.

C'étoit une chose singuliere & qui fait connoître l'esprit du siecle, que de voir au milieu de tout cela le roi d'Angleterre Jacques I. écrivant de gros livres contre l'arminien Vorstius, successeur d'Arminius dans l'université de Leyde, se donnant les plus grands mouvemens & par lui - même & par son ambassadeur auprès des Provinces - Unies, pour faire chasser de l'université un professeur pélagien.

En attendant le synode, on tint une conférence à Delft, entre trois gomaristes & trois arminiens, qui se passa en explications réciproques & avec assez de modération. Ceci se passoit en 1613: au mois de Janvier de l'année suivante, les états de Hollande & West - Frise firent une nouvelle ordonnance dans laquelle on rappelle les esprits à l'instruction de l'apôtre S. Paul, non plus sapere quàm oportet, sed sapere ad sobrietatem; on y défend d'enseigner au peuple les conséquences trop dures qui paroissent suivre des opinions rigides de quelques théologiens sur la grace & la prédestination; par ex. que quelques hommes ont été créés pour la damnation; que Dieu leur impose la nécessité de pécher, & leur offre le salut sans vouloir qu'ils y arrivent: & quoique (disent les états) ces questions étant agitées dans les universités & dans les assemblées des ministres, ce que nous vous permettons encore, il en arrive que les sentimens se partagent; ce qu'on a vû dans tous les tems, même parmi des hommes savans & pieux, nous défendons de traiter ces matieres difficiles en public, en chaire, ou autrement. Ils ordonnent en outre aux pasteurs de se conformer dans l'explication des divers points de la doctrine chrétienne, à l'Ecriture - sainte & à la foi des églises réformées, & enfin de suivre l'esprit de la charité chrétienne, & d'éviter de nouvelles discussions, suivant les premiers decrets portés par les états.

Cette troisieme ordonnance sut encore mal reçûe des Gomaristes, dont les opinions y étoient assez caractérisées & proscrites en même tems; ils écrivirent contre le decret; les Arminiens le défendirent, Grotius en fit l'apologie. Les historiens remarquent même que cette ordonnance de 1614 contribua à rendre plus fiers & moins accommodans les Arminiens qui s'étoient montrés jusque - là fort doux & fort pacifiques. Une nouvelle conférence tenue à Rotterdam au commencement de Novembre 1615, ne tranquillisa pas les esprits: de sorte qu'en 1617, les états de Hollande & West - Frise, que les Gomaristes accusoient toûjours de vouloir apporter du changement dans la religion réformée, & de s'arroger mal - à - propos le droit de pourvoir aux choses de la religion, firent une déclaration dans laquelle ils avancent d'abord qu'il appartient au magistrat de se mêler des affaires ecclésiastiques. Ensuite, après avoir rapporté les cinq propositions de la remontrance de 1610, renfermant toute la doctrine des Arminiens sur la grace & la prédestination, ils décident que ceux qui les tiennent & les enseignent ne peuvent être retranchés de la communion de l'Eglise, & déclarés hérétiques.

On peut voir ces cinq propositions à l'article Arminiens; & celles des Gomaristes qui y sont opposées, dans la remontrance des premiers. Epit. théol. & ecclésiast.

Cette déclaration ne fit qu'animer encore davantage les Gomaristes; ils la firent casser par l'autorité du prince Maurice & des états généraux: mais les états de Hollande, pour maintenir leur supériorité indépendante, casserent cette sentence & leverent des troupes; les troubles se multiplierent; on en vint aux mains dans plusieurs villes. Les états généraux, pour calmer le desordre, arrêterent au commencement de 1618, que le prince Maurice marcheroit pour déposer les magistrats arminiens, dissiper les troupes qu'ils avoient levées, & chasser leurs ministres. Après avoir réussi dans cette entreprise dans les provinces de Gueldres, d'Over - Yssel & d'Utrecht, il fit arrêter le grand pensionnaire Barneveld, Hoogerbets & Grotius, les principaux soûtiens du parti des Arminiens; quelques jours après, il partit de la Haye, & parcourant les provinces de Hollande & West - Frise, il déposa dans toutes les villes les magistrats arminiens, bannit les principaux ministres & les théologiens de cette secte, & leur ôta même des églises pour les donner aux Gomaristes.

Ceux qui s'étoient opposés alors au dessein d'un synode national, étant ainsi abattus, on songea à le convoquer. Ce synode devoit représenter toute l'eglise belgique; mais on y invita aussi des docteurs & des ministres de toutes les églises réformées de l'Europe, & cela pour fermer la bouche aux Remontrans, qui prétendoient que si un synode provincial ne suffisoit pas pour terminer les contestations, un synode national seroit aussi insuffisant, & qu'il en falloit un écuménique. Au reste, on pouvoit prévoir que le synode national ou écuménique ne seroit pas favorable aux Arminiens; les députés qu'on nomma dans des synodes particuliers ayant presque tous été pris parmi les Gomaristes; ce qui engagea les Re<pb->

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