ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"721"> comme dans une étroite prison. Le desir d'éterniser sa gloire est un enthousiasme qui nous aggrandit, qui nous éleve au dessus de nous - mêmes & de notre siecle; & quiconque le raisonne n'est pas digne de le sentir. « Mépriser la gloire, dit Tacite, c'est mépriser les vertus qui y menent »: contempta famâ, virtutes contemnuntur. Article de M. Marmontel.

Gloire (Page 7:721)

Gloire, en Peinture, c'est la représentation d'un ciel ouvert & lumineux, avec des anges, des saints, &c. Mignard a peint au Val - de - Grace une gloire.

Gloire (Page 7:721)

Gloire; les Artificiers donnent ce nom à un soleil fixe d'une grandeur extraordinaire, de quarante jusqu'à soixante piés de diametre.

GLORIA PATRI (Page 7:721)

GLORIA PATRI, s. m. terme de Liturgie; ce mot est purement latin; on l'employe en françois dans la suite du discours comme les autres mots. On entend par celui - ci le verset qui se dit à la fin des pseaumes, & en tant d'autres occasions, à la messe, à l'office & dans toutes les prieres que l'Eglise récite. Le mot de gloira est le premier mot de ce verset par lequel on glorifie la sainte Trinité. Voyez Doxologie.

On appelle quelquefois ce verset du nom des deux premiers mots par où il commence.

On tient que ce fut le pape Damase qui dans l'année 368, ordonna qu'à la fin de chaque pseaume on chanteroit le gloria patri. Baronius croit que cela étoit en usage du tems des apôtres; mais que l'usage n'en étoit pas si commun qu'il l'a été depuis les commencemens de l'arianisme, qu'il devint comme une profession de foi contre ces hérétiques.

Le cinquieme canon du concile de Vaison tenu en 529 porte: « on récitera dans nos églises le nom du pape; & après gloria patri, on ajoûtera sicut erat in principio, comme on fait à Rome, en Afrique & en Italie, à cause des hérétiques qui disent que le Fils de Dieu a commencé dans le tems ». Fleury, hist. eccles. liv. XXXII. tit. xij. pag. 268.

Gloria in excelsis est encore une espece d'hymne que l'on chante dans le service divin, qui commence par les mots gloria in excelsis Deo, & in terra pax hominibus, &c. Gloire soit à Dieu, &c. que les anges chanterent à la naissance de Jesus - Christ, c'est pourquoi on l'appelle aussi hymne angélique. ou le cantique des anges. Diction. de Trév. & Chamb. (G)

GLORIEUSE (Page 7:721)

GLORIEUSE, s. f. (Hist. nat. Ichtiolog.) poisson de mer qui ne differe de la pastenague qu'en ce qu'il a la tête plus apparente, le bec moins pointu, & semblable à la tête d'un crapaud; c'est pourquoi à Genes on a donné à ce poisson le nom de rospo, qui signifie un crapaud; on l'a aussi appellé ratepenade, parce qu'il ressemble en quelque sorte à une chauvesouris par la forme du corps. Le nom de glorieuse vient de ce qu'il nage lentement & avec une sorte de gravité; la chair en est molle & de mauvais goût. Rondelet, hist. des poissons, liv. XII. chap. ij. Voyez Pastenague & Poisson.

GLOSSAIRE (Page 7:721)

GLOSSAIRE, s. m. (Belles - Lettres.) recueil alphabétique en forme de dictionnaire des termes difficiles, barbares, hors d'usage, d'une langue morte ou corrompue, avec l'explication de ces termes, laquelle en conséquence est appellée glose.

Ce mot est formé de GLWSSA, qui originairement signifie langue, & qui a depuis signifié non seulement toute locution obscure, étrangere, inusitée, mais encore (ce qui est assez singulier) l'interprétation même de ces sortes de locutions.

Les Anglois encouragent noblement ce genre d'étude sec & rebutant, depuis qu'ils ont éprouvé combien les antiquités saxonnes ont été débrouillées par le glossaire du chevalier Henri Spelman; il l'intitula glossarium archoeologicum, & le publia à Londres en 1626, in folio.

L'Europe entiere connoît l'utilité des glossaires de M. du Cange pour l'intelligence des usages du bas<cb-> empire & des siecles suivans. Le glossaire grec de ce laborieux érudit mort en 1688, forme comme on sait 2 volumes, & le glossaire latin 6 vol. in folio, de l'édition de 1733. M. l'abbé Carpentier continue ce dernier ouvrage avec un zele infatigable.

Il nous manquoit un glossaire françois, mais M. de Sainte - Palaye, de l'académie royale des Inscriptions, ne peut que l'exécuter avec gloire. Les travaux de ce genre sont longs & pénibles; le public en joüit avec fruit & facilité, & jamais avec assez de reconnoissance. Voyez Dictionnaire. (D. J.)

GLOSSOCATOCHE (Page 7:721)

GLOSSOCATOCHE, s. m. instrum. de Chirurgie, espece de speculum oris; c'est une pincette dont on se sert pour abaisser la langue, & la coller, pour ainsi dire, contre les parties inférieures de la bouche & du gosier, afin de découvrir jusque dans son fond les maladies qui peuvent y survenir, y appliquer les remedes, & y pouvoir opérer. Des deux branches antérieures de cet instrument, celle qui se met dans la bouche est une espece de palette alongée, mince, polie, arrondie par son extrémité, inclinée pour s'accommoder à la pente de la langue, & longue d'environ quatre pouces sur dix lignes de large. L'autre branche qui s'applique sous le menton est faite en fourchette plate ou en forme de fer à cheval: les fourchons sont éloignés l'un de l'autre d'environ quinze lignes; ils ont un pouce & demi de long, & se terminent par un bouton aussi applati & en forme de mamelon.

Le corps de cet instrument est l'endroit de l'union des deux branches qui se fait par jonction passée, ainsi l'une de ces branches est mâle & l'autre femelle.

Les extrémités postérieures de ces branches doivent être un peu applaties, legerement convexes du côté du dehors & planes en - dedans; leur longueur est d'environ cinq pouces & demi. Voyez la fig. 1. Planche XXIII. de Chirurgie.

Glossocatoche est un mot dérivé du grec GLWSSOXATO/KOS, formé de GLW=SSA, lingua, langue, & de KATE/SXW detineo, j'arrête, je retiens (Y)

GLOSSOCOME (Page 7:721)

GLOSSOCOME, s. m. GLWKO/MON, instrument de Chirurgie dont on se servoit autrefois pour réduire les fractures & les luxations des cuisses & des jambes, pour faire en même tems l'extension & la contreextension. Voyez Fracture & Luxation.

Ce mot est grec, & vient de GLW=SSA, langue, & de KE/MEIN, avoir soin; les anciens donnoient ce nom à un petit coffre dans lequel ils mettoient les langues des hautbois pour les conserver.

Cette machine consiste en un coffre où l'on étend la jambe ou la cuisse, au bas duquel il y a un tour, & à côté vers le haut deux poulies, une de chaque côté: on attache des courroies à plusieurs chefs au - dessus, & au - dessous de l'endroit où est la fracture, les courroies d'en bas sont attachées à l'essieu dont elles sont près; celles d'en - haut après avoir passé par les poulies reviennent à l'essieu auquel elles sont aussi attachées; de sorte que par le même mouvement en faisant agir le tour, on tiroit en - haut la partie de la jambe avec la cuissé qui est au - dessus de la fracture, & en - bas la partie qui est au - dessous. Voyez la figure dans Ambroise Paré. (Y)

Glossocome (Page 7:721)

Glossocome. terme de Méchanique, est un mot que Heron donne à une machine composée de plusieurs roües dentées, garnies de leurs pignons, qui sert à élever de grands fardeaux. Dictionnaire de Trévoux & Chambers.

GLOSSOIDE (Page 7:721)

GLOSSOIDE, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à des pierres qui ressembloient par leur figure à la langue d'un homme; cette configuration ne peut être regardée que comme un effet du hasard, ou ce qu'on appelle un jeu de la nature, Voyez supplément de Chambers. [p. 722]

GLOSSO - PALATIN (Page 7:722)

GLOSSO - PALATIN, adj. en Anatomie, nom d'une paire de muscles de la luette. Voyez Glosso - Staphylin. (L)

GLOSSOPETRES (Page 7:722)

GLOSSOPETRES, glossopetroe, s. f. (Hist. nat. Mincral.) dents de pistons pétrifiées, & très - improprement nommées langues de serpens, parce qu'on a cru qu'elles étoient en effet des langues de grands lerpens qui avoient été pétrifiées; on ne doute pas à présent qu'elles ne soient de vraies dents de poissons: l'émail n'a point changé de nature, mais la partie osseuse est pétrifiée. M. Vallerius distingue trois sortes de glossopetres; les unes sont triangulaires, & les autres fourchues par la base. Ces deux sortes de glossopetres sont pointues, de couleur grise, à l'exception de la base qui est brune; ce sont des dents de chien de mer: les glossopetres de la troisieme sorte sont des dents de brochet. Minéralogie tom. II. pag. 60. (I)

GLOSSO PHARYNGIEN (Page 7:722)

GLOSSO PHARYNGIEN, adj. en Anatomie, se dit de deux muscles qui viennent des parties latérales & postérieures de la langue, & descendent sur les côtés du pharynx, sous les stylo - pharyngiens. Voyez Langue, Pharynx, &c. (L)

GLOSSO - STAPHYLYN ou GLOSSO - PALATIN (Page 7:722)

GLOSSO - STAPHYLYN ou GLOSSO - PALATIN, adj. en Anatomie, nom d'une paire de muscles de la luette qui viennent de part & d'autre de la racine de la langue, montent vers le palais, & se terminent à sa cloison. (L)

GLOTTE (Page 7:722)

GLOTTE, s. f. en Anatomie, se dit d'une petite fente qui est dans le larynx, & qui sert à former la voix. Voyez Larynx.

La glotte a la forme d'une languette, ce qui fait que les Grecs l'ont appellée glotta, & les Latins lingula, c'est - à - dire petite langue.

C'est par cette fente que l'air descend & remonte, quand on respire, chante, parle, &c. elle est garnie de plusieurs muscles, au moyen desquels nous pouvons l'étrécir & l'elargir à volonté; de sorte que les différentes ouvertures de la glotte forment toutes les variétés des tons de la voix humaine Voyez Voix.

La glotte est couverte & défendue par un cartilage doux & mince, appellé l'épiglotte. Voyez Épiglotte. Chambers. (L)

GLOUTERON, PETIT GLOUTERON (Page 7:722)

GLOUTERON, PETIT GLOUTERON, s. m. xantheum, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs fleurons stériles, dont il sort une étamine qui a un sommet ordinairement fourchu; les embryons naissent sur la même plante séparément des fleurs, & deviennent un fruit oblong, le plus souvent garni de piquans, partagé en deux loges, & rempli de semences oblongues. Tournef. inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

GLOUTON (Page 7:722)

GLOUTON, s. m. gulo, (Hist. nat. Zoolog) animal quadrupede qui se trouve dans les grandes forêts de Laponie, de Dalekarlie & des autres pays du nord; on lui a donné le nom de glouton, parce qu'il a une très - grande voracité. Il devore les cadavres, & s'en remplit au point que son ventre paroît enflé: on dit qu'alors il se serre entre deux arbres ou entre deux rochers, pour rendre par la bouche & par l'anus en même tems les alimens qu'il a pris; ensuite il revient à la charogne, & se remplit de nouveau. Il tire les cadavres de la terre, ce qui fait croire que cet animal est l'hyaene des anciens; il est plus long, un peu plus haut & beaucoup plus gros qu'un loup; il a la queue un peu plus courte; sa couleur est noirâtre, les poils ne different de ceux du renard qu'en ce qu'ils sont plus fins & plus doux; aussi sa peau est fort chere en Suede. Olaüs - Magnus dit que le glouton est gros comme un grand chien, qu'il a les oreilles ou la face du chat, & la queue comme celle du renard, mais plus courte & plus touffue. La chair du glouton est tres - mauvaise, & ses ongles sont fort dangereux. Charleton, pag. 15. Appoil, megal. Hist. gulonis. (I)

GLU (Page 7:722)

GLU, s. f. (Arts méchan. & Chasse.) composition visqueuse & tenace qu'on sait par art avec les baies de guy, l'écorce de houx, les racines de viorne, les prunes de sébestes, & autres matieres.

On prend des baies de guy qu'on met bouillir dans l'eau jusqu'à ce qu'elles crevent; on les bat dans un mortier, on les lave ensuite dans l'eau pour en séparer l'enveloppe, le reste forme une espece de pâte qu'on conserve à la cave dans une terrine; c'étoit là l'ancienne méthode, mais aujourd'hui on fait la glu beaucoup mieux avec la seconde écorce de houx. On leve cette écorce dans le tems de la séve, & aprés l'avoir laissée pourrir à la cave dans des tonneaux, on la bat dans des mortiers jusqu'à ce qu'elle soit réduite en pâte; on lave ensuite cette pâte en grande eau, dans laquelle on la manie & petrit à diverses reprises; on la met dans des barrils pour la laisser perfectionner par l'écume qu'elle jette & qu'on ôte. Enfin on la met pure dans un autre vaisseau pour l'usage.

Cependant comme la glu perd promptement sa force, & qu'elle ne peut servir à l'eau, on a inventé une sorte particuliere de glu qui a la propriété de souffrir l'eau sans dommage: voici comme il faut la préparer

Prenez une livre de bonne glu de houx, lavez la dans de l'eau de source jusqu'à ce que sa fermeté soit dissipée; alors battez la bien jusqu'à ce qu'il n'y reste point d'eau, laissez - la sécher; ensuite mettez - la dans un pot de terre, ajoûtez - y autant de graisse de volaille qu'il est nécessaire pour la rendre coulante; ajoûtez - y encore une once de fort vinaigre, demi-once d'huile & autant de térébenthine; faites boüillir le tout quelques minutes à petit feu en le remuant toûjours, & quand vous voudrez l'employer réchaussez - le; enfin pour prévenir que votre glu se gele en hyver, vous y incorporerez un peu d'huile de pétrole.

Ce n'est pas pour prendre de jolis oiseaux qui font les plaisirs des champs, ou qui vivent de mille insectes nuisibles, qu'on vient d'indiquer les diverses préparations de la glu; un tel amusement est trop contraire à l'humanité pour qu'on le justifie; mais on peut tirer d'autres usages de la glu: elle peut servir à sauver les vignes des chenilles, & à garantir plusieurs plantes précieuses de l'attaque des insectes. Les anciens medecins l'employoient avec de la résine & de la cire en quantité égale, pour amollir les tumeurs & sécher les ulceres; je ne prétends pas qu'ils eussent raison, je dis seulement qu'on doit chercher les usages utiles des choses, & non ceux que la nature desavoue.

Au reste, quelque singuliere que soit la nature de la glu, qu'on ne peut manier qu'avec les mains frottées d'huile, soit que cette glu soit faite avec le houx, les baies de guy, les racines de viorne ou les sébestes; cependant je ne doute point que plusieurs autres jus de plantes, si on en faisoit des essais, ne se trouvassent avoir la même nature visqueuse & gluante; si l'on coupe une jeune branche de sureau, on en tire un suc très - gluant, dont les filets suivent le couteau comme la glu du houx; & il paroît que le jus visqueux de cet arbre n'est pas logé dans l'écorce, mais dans les cercles du bois même; les racines des narcisses & de toutes les hyacinthes fournissent aussi un jus gluant & filamenteux. Enfin pour parler de matieres animales, les entrailles de chenilles pourries, mêlées avec de l'eau & battues avec de l'huile, font une sorte de glu tenace. (D. J.)

Glu (Page 7:722)

Glu, (Jardinage.) est une liqueur qui découle de certains arbres, comme du cerisier & du prunier; ce n'est autre chose que de la gomme qu'il faut distinguer de la gomme arabique provenant de l'acacia en Egypte.

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