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Le centre commun aux arcs qui doivent passer par
les points correspondans d'un même fuseau, se trouve
de cette maniere. L'on joint ces deux points, tels
que A, a, par une ligne droite, au milieu de laquelle
on éleve une perpendiculaire indéfinie. L'on prend
ensuite avec un compas la longueur de la tangente
de 66
A l'égard des cercles polaires, il suffit d'en tracer
la moitié, touchant le pole de l'écliptique au point
K. L'on portera 43
Ces fuseaux du globe céleste étant donc construits avec tous les cercles dont il doit être composé, l'on divisera tous les paralleles à l'écliptique ou latitudes, de même que les longitudes célestes, de degres en degrés, pour pouvoir poser les étoiles à leur juste place, conformément aux meilleurs catalogues que l'on en a faits; l'on enveloppe ensuite les amas d'étoiles appellées constellations, dans des figures d'hommes & d'animaux dont on est convenu; enfin l'on ajoûte à chaque étoile, distinguée selon sa grosseur, les caracteres introduits par Bayer, dont les Astronomes font usage pour pouvoir se reconnoître dans leurs observations; & le dessein du globe céleste est entierement fini.
Des deux méthodes de placer les étoiles, savoir par les ascensions droites & déclinaisons & par les longitudes & latitudes célestes, la derniere est préférable par le tems & le travail qu'elle épargne; d'autant plus qu'il ne faut qu'ajoûter aux tables calculées par longitudes le nombre de degrés & de minutes, eu égard au tems auquel ces tables ont été calculées, & à raison d'un degré en 72 ans; au lieu que par les ascensions droites & les déclinaisons, il faut calculer le lieu de chaque étoile pour ces deux objets différens. Or, quand on seroit assûré de n'avoir point fait de faute dans son calcul, il est toûjours certain que l'épargne du tems auroit été un gain plus considérable.
Description de la méchanique des globes. Dans la construction méchanique des globes, rien n'est plus essentiel que la précision dans la rondeur & la monture des boules. C'est à l'expérience jointe à la théorie que j'ai de ces instrumens, que je suis redevable du détail dans lequel je vais entrer.
Les outils nécessaires qui entrent dans la maind'oeuvre d'un globe, ne sont pas en grand nombre.
Il faut avoir premierement un demi - fuseau ABC
de cuivre ou de ser - blanc, proportionné aux boules
que l'on veut construire. A est la pointe du fuseau,
BC son pié de diametre; il faut y laisser environ
un pouce & demi de plus que la moitié de son
grand axe.
2°. Une ou plusieurs demi boules ABC (
3°. Un demi - cercle de fer ou de cuivre (
La
Pour commencer une boule, l'on prend une feuille de carton de pâte le plus mince que l'on trouve; l'on fixe sur cette feuille le fuseau de cuivre ABC par son sommet A; l'on trace avec un stilet douze demi - fuseaux qui se tiennent tous par le sommet. Il faut ensuite enduire de savon humide la demi boule de bois; de sorte que la couche de savon soit assez épaisse pour ne pas être dissoute par l'humidité du carton que l'on doit y appliquer, & de peur que la calotte que l'on veut mouler ne s'y attache.
L'on applique cette premiere couche de fuseaux
bien imbibée d'eau sur la demi - boule, ensorte que
la pointe C de ce moule (
Il faut tailler ensuite vingt - quatre autres demi - fuseaux détachés que l'on imbibe aussi d'eau, & que
l'on enduit de bonne colle de farine. On en applique
une nouvelle couche; en sorte que chaque demi-fuseau
recouvre d'un tiers les joints de ceux de la
premiere couche, comme on le voit par le profil de
la
Lorsque la calotte est bien seche, l'on y trace avec
un trusquin ouvert de la distance AD (
Ayant deux calottes seches & enlevées du moule,
on les rognera au trait marqué par le trusquin avec
les ciseaux destinés à cette opération (
Ces calottes ainsi rognées, l'on en rape la coupe
pour aggrandir la surface de la tranche, & pour
donner plus de prise à la colle - forte qui doit les
joindre. Un axe de bois appellé ordinairement os de
mort, à cause de sa forme déliée vers son milieu, &
qui a pour longueur le diametre intérieur de la boule
qu'on veut faire, sert à assembler les deux calottes.
Ses extrémités doivent être un peu sphériques; &
l'on y réserve à chque une douille qui doit passer
à - travers le pole de chaque calotte que l'on perce
avec un emporte - piece du diametre de la douilie.
Lorsque les boules sont d'une grosseur considérable,
au lieu d'un simple axe, l'on se sert d'un autre
(
L'on commence par fixer cet axe premierement dans une des calottes avec de la colle - forte que l'on met à une de ses extrémités, de même qu'au poie de la calotte où il doit être arrêté. Ensuite l'on attache sur la moitié des extrémités C, D, E, F, des quatre autres branches le bord de la calotte avec de la colle - forte & de petites pointes. Lorsque cet axe est ainsi fixé dans la premiere calotte, l'on fait de même pour la seconde calotte. Il faut à cette opération la plus grande promptitude possible, pour ne pas donner le tems à la colle - forte de se prendre avant que l'assemblage soit fait.
Lorsque cet assemblage est fait, s'il est resté quelques endroits de la jointure sans colle, l'on y en introduit avec une petite spatule. La colle étant bien durcie, l'on rape la soudure jusqu'à ce qu'elle soit bien unie, & l'on y applique ensuite deux ou trois bandes de gros papier imbibées de celle de farine.
Les boules ainsi préparées sont d'une grande solidité; mais elles seroient encore trep grossieres, pour pouvoir y appliquer les épreuves imprimées du globe. C'est pourquoi il faut proceder à les rendre encore plus parfaites. Pour cet effec l'on se servira du demi - cercle de fer dont on a parlé plus haut; l'on coupera les deux bouts excédens des douilles de l'axe qui traverse la boule, jusqu'à ce qu'ils soient pris justes dans le diametre du demi - cercle. L'on percera chaque bout d'un trou très - fin pour recevoir les petites broches cylindriques du demi cercle qui doivent tenir la boule comme dans un tour. S'il arrive que quelque petite éminence du carton frotte le demi - cercle, il faut les raper afin que la bouie n'y touche en aucun endroit. L'on se sert ensuite d'une composition de blanc dont nous parlerons plus bas, pour enduire la boule jusqu'à ce qu'elle touche de toutes parts le demi - cercle. L'on doit observer de n'en pas trop mettre à chaque couche, de peur qu'il ne vienne à se fendre. La boule ainsi enduite tourne dans le demi - cercle qui en emporte le trop; on la retire ensuite pour la faire secher naturellement. Il faut répéter la même opération jusqu'à ce que l'on ne voye plus de jour entrele demi - cercle & la boule. Loriqu'elle est presque finie, l'on doit éclaircir le blanc, en sorte qu'il ne soit que comme une eau blanche un peu épaisse: il sert à la polir; & le mastic étant bien sec est d'une consistance très - dure.
Voici la maniere de préparer ce blanc ou ce mastie. Il faut prendre du blanc en gres pains dont se servent les Doreurs, l'écraser avec un rouleau de bois & le passer au tamis, pour l'avoir le plus sin qu'il est possible; prendre de la colle de Flandre, la plus blanche est la meilleure, parce qu'elle ne colore point la composition; une livre pesant de cette colle est la dose pour huit pains de blanc. L'on met tremper dans l'eau cette colle la veille; & lorsqu'elle
La boule étant entierement achevée, il est bon de s'assûrer si elle est absolument sphérique; elle en servira elle - même de preuve. Il la faut remettre dans le demi - cercle; & posant un stilet de cuivre à la division de l'équateur marqué sur cet instrument, l'on tracera ce cercle sur la boule en la tournant. Si l'on divise ensuite ce cercle en quatre parties égales, & que les points opposés soient présentés aux chevilles cylindriques du demi - cercle, en tournant cette boule, l'on tracera avec le stilet un cercle qui sera un des méridiens. Si enfin l'on prend sur ce dernier cercle deux points diamétralement opposés & à une distance quelconque des poles de la boule, & qu'on les présente de même aux chevilles du demi - cercle, l'on tracera encore un troisieme cercle qui doit couper les deux autres à leur commune section, si la boule est parfaitement ronde. Telle est la précision à laquelle je suis parvenu, lorsque j'ai dressé un ouvrier pour ces instrumens.
Il s'agit présentement de poser les épreuves imprimées du globe sur cette boule. Pour y parvenir avec facilite, il faut diviser cette boule en douze tuseaux, & tracer les paralleles à l'équateur, de même que l'écliptique, les tropiques, & les cercles polaires. Le demi - cercle ou instrument que l'on a divisé expres de 10 en 10 degrés, & où l'on a remarqué aussi les points des tropiques & des cercles polaires, servira à tracer ces cercles, en faisant tourner la boule dedans, & appliquant sur chaque division le stilet. Quant aux douze fuseaux, l'on divisera l'équateur en douze parties égales; & le demi-cercle rasant chacun de ces points, servira encore de regle pour tracer ces fuseaux.
Il ne réste plus qu'à appliquer chaque fuseau du globe imprimé sur chacun des douze de la boule. Il faut découper séparément ces fuseaux imprimés, les humecter d'eau, & les imbiber de colle d'amydon; on les appliquera les uns après les autres sur la boule, en faisant convenir les paralleles de l'epreuve avec ceux de la boule; & l'on fera prêter l'épreuve autant qu'il le faudra, en la frottant avec un brunissoir, jusqu'à ce que le papier remplisse exactement sa place. L'on encollera ensuite la boule ainsi avec la même colle d'amydon un peu plus claire, en faisant tourner la boule dans les mains; l'on aura soin que l'encollage soit bien fait par - tout, & l'on suspendra la boule dans un lieu qui ne soit point exposé à la poussiere, jusqu'à ce qu'elle soit entierement seche.
Cet encollage est un préparatif nécessaire pour recevoir les couches de vernis que l'on applique dessus. J'ai dit qu'il devoit être fait avec de la colle bien claire, parce que si elle étoit trop épaisse, elle feroit un corps qui viendroit à se gerser, & qui obligeroit le vernis à se fendre.
Il faut à - présent monter cette boule dans un méridien.
Or ce méridien peut être de carton ou de
cuivre: le premier ne peut être bon que pour de petits
globes; mais quand ils sont d'une certaine dimension,
telle que d'un pié ou de dix - huit pouces, le
méridien de cuivre est indispensable. Je ne parlerai
point de la construction de ce dernier; c'est aux In<pb->
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