ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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GLACIS
(Page 7:693)
GLACIS, s. m. en Architecture, c'est une pente peu
sensible sur la cimaise d'une corniche, pour faciliter
l'écoulement des eauxde pluie.
C'est encore une pente de terre ordinairement revêtue
de gason, & beaucoup plus douce que le talud;
sa proportion étant au - dessous de la diagonale du
quarré. Il y a des glacis dégauchis, qui sont talud
dans leur commencement & glacis assez bas en leur
extrémité, pour raccorder les différens niveaux de
pente de deux allées paralleles. Il se voit de ces taluds
& glacis pratiqués avec beaucoup d'art dans le
jardin du château de Marly; ce qu'on appelle comme
revers d'eau, talud, &c. Voyez l'article suivant. (P)
Glacis
(Page 7:693)
Glacis, (Art milit. & Fortification.) En terme de
Fortification, le glacis est le parapet du chemin - couvert, dont la hauteur de six à sept piés se perd dans
la campagne par une pente insensible d'environ vingt
ou vingt - cinq toises. Voyez Pl. I. de Fortification, les
lettres a a, dans les fig. 1 & 5. Voyez aussi Chemincouvert. Chambers.
Le glacis sert à empêcher que dans les environs ou
les lieux qui touchent immédiatement à la place, il
ne se trouve aucun endroit qui puisse servir de couvert
à l'ennemi. La pente du glacis doit être dirigée de
maniere qu'étant prolongée vers la place, elle rencontre
le revêrement au cordon ou un peu au - dessus.
Lorsqu'elle est ainsi disposée, l'ennemi ne peut
battre le revêtement ou faire breche à la place, qu'après
qu'il s'est emparé du chemin - couvert: alors il
établit ses batteries sur le haut du glacis; mais leur
proximité des ouvrages de la place en rend la construction
périlleuse & difficile. Les places dont le
glacis encouvre ainsi tous les ouvrages par son prolongement,
& que par conséquent l'on ne peut découvrir
de la campagne, sont appellées places rasantes.
En tems de siége, l'on pratique des galeries sous le glacis d'où partent des rameaux qui s'étendent dans la
campagne. Voyez
Défense du Chemin - couvert
. (Q)
Glacis
(Page 7:693)
Glacis, signifie, en terme de Peinture, l'effet que
produit une couleur transparente qu'on applique sur
une autre qui est déjà seche; de maniere que celle
qui sert de glacis laisse appercevoir la premiere, à laquelle
elle donne seulement un ton ou plus brillant,
ou plus leger, ou plus harmonieux.
On ne glace ordinairement qu'avec des couleurs
transparentes, telles que les laques, les stils de grain,
&c. La façon de glacer est de frotter avec une brosse
un peu ferme, la couleur dont on glace sur celle qui
doit en recevoir l'empreinte: en conséquence il reste
sur la toile fort peu de cette couleur dont on glace;
ce qui, joint à la qualité des couleurs qui sont les plus
propres à glacer, doit faire craindre avec raison aux
peintres qui se servent de ce moyen, que l'effet brillant
qu'ils cherchent ne soit que passager & ne s'évanoüisse
avec la laque & le stil de grain qui s'évaporent
ou se noircissent en fort peu de tems. Au reste,
cette pratique a cependant été adoptée par de
grands peintres; Rubens en a souvent fait usage.
Les glacis sont très - propres pour accorder un tableau
& pour parvenir à une harmonie rigoureuse: mais
le danger est encore plus grand que l'avantage qu'on
en peut retirer, puisque l'effet en est ordinairement
passager, & que d'ailleurs rien ne peut égaler
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le mérite durable d'un tableau peint à pleine couleur,
&, comme disent les Peintres, dans la pâte.
C'est aux artistes à faire des epreuves qui les éclaircissent sur les effets différens des glacis, dont il seroit
peut - être injuste de blâmer indistinctement la pratique.
On ne connoît pas encore assez les qualités physiques
des couleurs dont on se sert; on n'a pas fait assez
de recherches sur cette partie, pour être en droit
de prononcer absolument sur ce moyen, que je crois
à la vérité devoir plûtôt la naissance au détaut de facilrté
qu'au talent. Article de M. Watelet.
Glacis
(Page 7:694)
* Glacis, (Rubannier.) ce sont des soies de long
ou de chaînes, qui n'ont d'autre usage que de lier
la trame, lorsque la traînée se trouveroît trop longue
& exposee par conséquent à lever. Chaque rame
de glaeis est passée dans les hautes liffes, ainsi
qu'il est dit au mot Passage des Rames. Chaque
branche est mise à part sur un petit roquetin séparé
avec son contre - poids & son frelquet, & est levée
par ses rames propres, lorsqu'elle travaille en glacis; voyez encore l'article Passage des Rames:
mais pour plus de clarté, nous allons dire un mot du
passage propre des rames de glacis. Lorsqu'il y a
du glacis dans un ouvrage, les six rames de neuf
par lesquelles on passe pour occuper les neuf rouleaux
de porte - rames de devant, sont de figure; &
les trois autres sont de glacis, & passées suivant
le translatage du glacis qui ne change jamais. On
entend par translatage, l'emprunt que l'on fait,
lorsqu'il est possible; & cela pour épargner les bouclettes
des hautes - lisses: cet emprunt n'est autre
chose que l'usage multiplié de la même bouclette,
quand il est prauquable; & pour joüir du privilége
de l'emprunt, la seconde rame doit faire, conjointement
avec la premiere, les pris que la premiere fait,
& ainsi des autres jusqu'à neuf, qui toutes peuvent
emprunter sur la premiere des neuf, & toûjours dans
le cas de la possibilité. Ceci compris, lorsque la rame
de glacis ne travaille point en glacis, on la passe conformément
à ce le de figure avec laquelle elle doit
aller suivant l'ordre dont nous allons parler. Mais
lorsqu'elle travaillera en glacis, elle sera passée conformément
à son propre translatage; pouvant néanmoins
joüir de l'emprunt, lorsqu'il aura lieu. Les trois
rames de glacis qui font partie des neuf que l'on passe,
ont le même passage & le même avantage quant
à l'ordre: voici ce que c'est que cet ordre. La premiere
rame des trois de glacis, sera portée par la
premiere des six de figure; la seconde rame de figure
ira seule; la seconde rame de glacis sera portée par
la troisieme de figure; la quatrieme de figure ira seule;
& la troisieme de glacis sera portée par la cinquieme
rame de figure; par conséquent la sixieme rame de
figure ira seule: & voilà les neuf rames par lesquelles
nous avons dit qu'on passoit.
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