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GASTRORAPHIE (Page 7:521)
GASTRORAPHIE, s. f. terme de Chirurgie, suture
qu'on fait pour réunir les plaies du bas - ventre qui
pénetrent dans sa capacité. Ce mot est grec,
La réunion des plaies pénétrantes du bas - ventre
n'est praticable qu'après qu'on a fait la réduction
des parties contenues, si elles étoient sorties. Voyez
On fait autant de points qu'on le juge nécessaire, suivant l'étendue de la plaie: il faut préparer pour chaque point deux aiguilles courbes ensilées du même cordonnet, composé de plusieurs brins de fil ciré, unis & applatis, ensorte qu'ils forment un ruban d'un pié & demi ou de deux piés de long. Une aiguille sera placée au milieu de ce sil, & les deux bouts seront passés à - travers l'oeil de l'autre aiguille: c'est celle - ci qu'il faut tenir dans la main, & c'est avec elle qu'il faut commencer chaque point.
Pour pratiquer la gastroraphie, l'opérateur met le doigt index de la main gauche dans la plaie sous la levre la plus éloignée de son corps. Ce doigt est contre le péritoine, pour pincer & soulever toutes les parties contenantes, conjointement avec le pouce, qui appuie extérieurement sar la peau. De l'autre main on introduit une des aiguilles dans le ventre, en conduisant sa pointe sur le doigt index, pour éviter de piquer l'épiploon ou les intestins. On perce de - dedans en - dehors le bord de la plaie, environ à un pouce de distance, plus ou moins selon l'épaisseur des parties, en poussant le talon de l'aiguille avec les doigts de la main droite, pendant que le pouce de la main gauche qui appuie extérieurement, facilite le passage de la pointe. Dès qu'elle est suffisamment sortie, on acheve de la tirer avec la main droite, qui à cet effet abandonne le talon de l'aiguille pour en aller prendre la pointe. Sans ôter du ventre le doigt index de la main gauche, on le retourne vers l'autre levre de la plaie; on prend de la main droite l'aiguille qui contient l'anse du fil; on conduit cette aiguille le long du doigt index; on perce du - dedans au - dehors, comme on a fait à l'autre levie, & à pareille distance, à la faveur du pouce qui appuie extérieurement la peau contre la pointe de l'aiguille. Lorsque le fil est passé à - travers les deux levres de la plaie, on ôte les aiguilles; il faut couper l'anse pour retirer celle qui a servi la derniere.
On fait alors rapprocher les levres de la plaie par [p. 522]
Le pansement consiste dans l'application des remedes
& de l'appareil: on met sur la plaie un plumaccau
trempé dans un baume vulnéraire; on fait
une embrocation sur tout le bas - ventre avec l'huile
rosat tiede. On a trois petites compresses de la longueur
de la plaie, aussi larges que la distance qu'il y
a entre les deux chevilles: deux doivent être un peu
plus épaisses que les chevilles pour se mettre à chaque
côté extérieurement, & la troisieme un peu
moins épaisse pour mettre entre deux. On applique
une ou deux compresses d'un pié en quarré sur la
plaie, & une plus longue & aussi large qu'on nomme
ventriere; le tout soûtenu du bandage de corps & du
scapulaire. Voyez
La cure demande des attentions différentes, suivant
les diverses complications de la plaie. Voyez
S'il est permis au malade d'être dans la situation qui lui paroîtra la plus commode, & qu'il ait à se retourner dans le lit, il est bon qu'il ne s'aide en aucune maniere, & qu'il se laisse remuer par des gens assez forts & adroits. Lorsque la réunion est faite, on ôte les points de suture en coupant avec des ciseaux les fils qui embrassent une des chevilles; & on retire l'anse soûtenue par la cheville opposée. Il se forme quelquefois une hernie ventrale à la suite de ces plaies pénétrantes, parce que les parties contenantes ne sont point capables d'une aussi grande résistance dans cet endroit qu'ailleurs, à raison du péritoine, qui ne se cicatrise point avec lui - même; chaque levre de sa plaie contractant adhérence avec les parties musculeuses les plus voisines.
On fait ordinairement la gastroraphie à la suite de
l'opération césarienne. Voyez
On convient en général que les sutures sont des
moyens violens, auxquels on ne doit avoir recours
que dans les cas où il ne seroit pas possible de maintenir
les levres de la plaie rapprochées par la situation
& à l'aide d'un bandage méthodique. M. Pibrac
croit ces circonstances extrèmement rares: il est entré
dans un grand détail sur cette matiere, dans un
excellent mémoire sur l'abus des sutures, inseré dans
le troisieme volume de l'académie royale de Chirurgie. Nous en parlerons plus amplement au mot
Gastroraphie (Page 7:522)
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